La Vengeance du Samurai

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Riku
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La Vengeance du Samurai

Messagepar Riku » 28 avr. 2012 19:32

Bonjour à tous!

Voici une petite histoire que j'ai écrit durant mes cours d''histoires et de philo en première et terminale. J'aimerais avoir votre avis. C'est une histoire orientée Fantasy. Je préviens tout de suite que, je n'ai pas la prétention d'écrire des chefs-d’œuvre.
Et si à quelques endroit il manque des lettres ou s'il y a des lettres qui se sont dédoublés, c'est parce que j'ai un problème avec mon clavier.
N’hésitez pas à me demander la signification des noms.
Voilà et bonne lecture =)

La Vengeance du Samurai

Prologue :

Il n’y avait pas à dire, quand Ginrô n’était pas là, je m’ennuyais ferme. Même les séances d’entraînement me paraisaient moins attirantes. Mais après tout, je n’allais pas devenir le meilleur samurai du monde sans m’exercer !
Je remontais la rue principale de notre petit village pour aller à la forge, quand j’entendis le son de sa voix.
- Kôya ! Attends-moi !
Lorsque je me retournai, un adolescent courait vers moi : ses longs cheveux blancs volaient derrière lui pour laisser place à de magnifiques yeux bleus semblables à deux océans : Ginrô. Il était mon meilleur ami, mon frère, celui qui était partout où je me trouvais t qui nourrissait le même rêve que moi. Je l’attendis et il me sauta dans les bras en riant.
- Tu m’as manqué vieux frère, dit-il en m’ébouriffant les cheveux ;
- Toi aussi, répondis-je plus calmement ;
Il était pus exubérant que moi, mais en même temps beaucoup plus mature et sage.
- Ne me dis pas que tu comptais aller chez Ishikori sas moi, se fâcha-t-il gentillement.
- Si, rétorquais-je avec un léger sourire, tu n’avais qu’à rentrer plus tôt.
Il ne leva pas le reproche, maison regard perçant et pétillant montrait qu’il était aussi excitait que moi. Nous poursuivîmes notre chemin en silence. Sa présence éclipsait tout ce qui nous entourait, même les magnifiques couleurs que projetait le soleil couchant dans le ciel que j’avais observé avant son arrivé.
Du coup, nous arrivâmes, comme d’habitude, à destination sans que je m’en aperçoive. L’énorme porte de chêne était ouverte, lissant sortir la chaleur étouffante de la forge. En face de l’entré se dressait un établit où reposaient tenailles et marteaux de tailles diverses. A sa droite, dans le coin, une magnifique cheminée de pierre surplombait une enclume où un homme à la stature impressionnante frappait un fer à cheval avec un gros maillet
Ishikori était le forgeron de notre village. Il mesurait pus de deux mètres vingt et semblait être taillé dans du granite mais, derrière cette façade imposante se cachait un homme à la gentillesse inégalée, sincère et au sens moral irréprochable. Il était l’auteur de tout ce qui était fat de métal dans le village, que ce soit les fers pour nos chevaux ou les quelques armes que l’on possédait et qui ornaient, pour la plupart, les murs de son atelier.
Lorsqu’il s’aperçut de notre présence, il lança en souriant :
- Et ben, c’est pas trop tôt ! Je m’attendais à vous voir dès le lever du soleil.
Sa voix était grave et profonde. Il ne se formalisa pas de notre silence et all dans l‘arrière-boutique d’où il revint avec un objet enveloppé dans un chiffon blanc immaculé. Mon excitation était à son sommet et je sentais à côté de moi, Ginrô qui trépignait d’impatience.
- J’y aie travaillé toute la nuit, dit Ishikori les yeux plein d’amour pour ses chefs d’œuvre.
Sans plus de cérémonie, il posa le paquet sur une petite table ronde qui trônait au milieu de la pièce et, se mettant face à nous, il ôta délicatement le tissu léger et soyeux qui libera deux splendeurs comme je n’en avais jamais vu : deux katanas reposant chacun dans un fourreau, un noir et un blanc. Ils reflétaient tous deux la lumière du soleil ce qui me donnait l’impression qu’une aura lumineuse les entourait.
Tout le long du noir était gravé un grand dragon qui semblait être vivant, sa tête était tournée vers l’extérieur et crachait une langue de feu qui était du même bleue que le cops de l’être extraordinaire et qui me faisait pensait aux yeux de mon frère. Le même dragon, ambré cette fois-ci, s’enroulait autour du second fourreau, seul couleur sur cette blancheur parfaite.
D’instinct, je sus lequel m’était destiné. Je tendis ma main au même moment que Ginrô : il prit le blanc et moi le noir et, lorsque l’on retira les daïshos des protections, une explosion de bonheur et de plénitude m’envahit. Des reflets bleutés parcouraient les lames légèrement incurvées qui étaient d’une légèreté incroyable avec un fil et un équilibre parfaits. Nous étions muets de stupéfaction devant ces lames qui n pouvaient être qu’irréelles.
Ishikori nous tira brusquement de notre rêve, un sourire fendait son visage : il était heureux, heureux de nous avoir comblé au-delà du possible
- C‘est de l’acier qui provient des Carrières de Damas, c’est pour ça qu’elles ont cette étrange couleur bleue.
Nous nous apprêtions à le remercier quand un cri pourfendit le silence. L’atmosphère paisible et chaleureuse de la forge devint soudainement froide et oppressante. Ishikori nous ordonna de rester dans l’atelier puis, s’armant d’une énorme hache à double tranchant, il sortit dans la rue.
Ginrô et moi étions tous les deux ans la forge, chacun armé de notre nouveau daïsho et, tandis que je me tournai vers lui, je l’aperçus en train de s’approcher d’un air triste.
- Désolé.
La paume de sa main me coupa la respiration et, sans que je puisse réagir, je sombrai.


Chapitre Premier :

- Quand je me suis éveillé, j’étais sous un tas de charbon avec nos deux daïshos, le corps mutilé de Ginrô étendu sur le sol. Tous les villageois avaient été tués, mon village brûlé sans que je puisse trouver la moindre trace nos bourreaux. Et, depuis cinq ans, je parcours le monde pour suivre l‘enseignement des plus grands maîtres d’arts martiaux. Mais maintenant, l’heure de la vengeance a sonné.
L’homme vêtu d’un grand manteau noir s’arrêta de parler. Un capuchon cachait son visage, mais on pouvait tout de même discerner deux magnifiques yeux ambrés derrière un rideau de cheveux sombres. Magnifiques, mais emplis de haine et de tristesses. Sur on flanc gauche dépassaient les poignées de deux katanas, symboles de souvenir et de douleur.
- Et tu peux nous dire en quoi ton histoire nous concerne, demanda l’homme plutôt gros aux cheveux courts qui était assis en face de Kôya et, cherchant un soutien dans le regard de son compagnon plus petit et fluet, il continua, pourquoi devrait-on te donner les informations en possession d’Okuninushi ?
Un vague sourire se dessina sur son visage. Son ton moqueur déplu à Kôya mais, il répondit d’une voix parfaitement neutre.
- C’est vrai que vous n’êtes pas obligés de me donner ce que je cherche.
Il marqua une pause pour observer l’auberge. C’était un de ces établissements typiques qui se dressaient partout dans le pays depuis le début de la guerre il y a cinq ans. Isolé au bord d’une route peu fréquentée, une clientèle rare et louche, une atmosphère glauque. Bref, l’endroit parfait pour une rencontre de ce genre.
Kôya se trouvait à une table dans un coin de la salle, dos au mur il pouvait observer toute la pièce sans aucune difficulté. Hors mis les deux hommes assis avec lui, il y avait deux personnes qui dînaient silencieusement, le tenancier et sa serveuse qui discutaient calmement. Kôya remarqua que la serveuse, une belle blonde à la silhouetté généreuse, lui jetait fréquemment des regards appuyés. L’idée d’obtenir bien plus qu’un vers e saké l’amusa mai, il détourna son regard pour continuer d’observer.
Des escaliers se trouvaient de l’autre côté de la pièce, les marches montaient au-dessus du bar et juste devant elles, il y avait une cheminée sur laquelle était pendue une tête d’ours empaillée. Il sourit.
- Mais dans ce cas, vous finirez comme cet ours.
La menace aurait pu paraître ridicule si elle n‘avait pas été prononcée sur un ton légèrement sadique, appuyé par un regard perçant, un regard de tueur. Le gros s’agita, mal à l’aise, quant à son camarade, un peu trop paniqué, il eût un imperceptible mouvement vers la lame qui pendait à sa ceinture. Un geste de trop.
Kôya sortit un tanto de sa botte droite et le planta dans la main du gros qui ne put que regarder sa main clouée à la table en hurlant. Son compagnon, lui, se leva et sortit son wakizashi, mais un second tanto se ficha dans son bras, épinglé au mur avant qu’il ne puisse esquisser le moindre mouvement.
L’aubergiste, la serveuse et les deux autres clients se tendirent mais ne réagirent pas. Le danger était partout depuis le début de la guerre et cette violence avait engendrée un nouvel état d’esprit : moins vous vous occupiez des autres, mieux c’était pour vous.
Kôya était toujours assis, attendant que les deux autres se calment tout en faisant voltiger un troisième tanto. Il jubilait. Certes, il s’était fait un ennemi de plus mais il jubilait quand même. Voyant que le maigrichon commençait à se maîtriser, il posa son regard froid et écrasant de puissance sur lui.
Il essayait de reprendre son souffle tout en réfléchissant à ce qu’il pouvait faire. Il devait se tirer de là, l’autre avec son poignard était trop dangereux mais si il s’en sortait vivant, il devrait affronter la colère de ses supérieurs ce qui n’était pas tellement mieux : être pendu haut et court pour trahison n’était pas dans ses priorités. Le souffle bruyant et précipité du gros l’oppressait.
Il craqua.
- C’est bon je vais tout te dire hurla-t-il.
- Et bien voilà ! Tu vois quand tu veux.
- Tu sais surement que le pays est convoité par deux grandes puissances.
- Oui oui, continue.
Kôya commençait à s’intéresser. Il se leva et retira ses deux poignards qui se volatilisèrent. Le gros tomba à terre tandis que le petit se rassit, la main posée sur son bras pour tenter d’endiguer l’hémorragie.
- Ce que tu ne sais pas en revanche, c’est que ces puissances ne formaient qu’une il y a sept ans. Elles se sont séparées suite à des divergences entre les deux frères qui dirigeaient le pays suite au décès du dernier Empereur, leur père. Amatsu, l’aîné et le plus mauvais, a quitté le pays pour je ne sais où, alors que son frère, Yukimura, restait seul pour gouverner.
Deux ans plus tard, Amatsu est réapparut à l’ouest du pays accompagné par une gigantesque armée de monstre pour détruire le royaume. Actuellement, son territoire s’étend des montagnes de l’ouest à la forêt de Kukunochi qu’il n’arrive pas à passer grâce à la magie qui imprègne ce lieu. Mais de jour en jour, il s’approche de Ryujin et lorsqu’elle tombera, Yahirodome, la capitale, suivra sa chute.
Il s’arrêta pour observer Kôya qui restait impassible.
- Tu comptes continuer ou il faut que je t’y oblige, railla celui-ci.
- Mais… mais… Que veux-tu que je te dise de plus, bégaya l’autre en recommençant à s’agiter.
- Qui a tué Ginrô ? Ça te suffit ou je dois te l’expliquer plus clairement ?
Un scintillement métallique surgit devant sa gorge de l’homme qui se fit plaquer contre le mur.
- Il y a cinq ans, Yukimura a été pris d’une folie meurtrière et a envoyé ses armées aux quatre coins du pays pour, sans doute, tuer Amatsu. Pour cela, il a gentiment rasé plusieurs dizaines de village. Donc, je me répète, qui ?
Le gros fit l’erreur d’ouvrir la bouche.
- Mets-toi au service d’Okuninushi et tu le découvriras.
Kôya relâcha lentement le maigrichon qui s’affala au sol et, tout aussi doucement, se retourna vers son compagnon qui commençait à paniquer.
- Rejoindre Okuni ? Cette pseudo organisation de renseignement qui mange à tous les râteliers ? Je ne crois pas que ce soit possible.
Une lame bleue chuinta et ouvrit une plaie béante à la gorge des deux hommes.
Kôya rangea son arme, laissa tomber trois pièces d’or sur la table et sorti dans l’obscurité de la nuit vers les écuries où il rejoignit un superbe pur-sang à la robe de jais qu’il caressa entre les yeux avant de le monter.
- Nous pouvons y aller Murmure.
Un chuchotement.
La bête s’élança dans un galop furieux vers la forêt de Kukunochi où Kôya s’installa pour la nuit.


*

Je courais désespérément à travers les rues désertes de mon village lorsque j’aperçus une silhouette sur la place principale, floue, lointaine. Je m’élançais dans sa direction quand un coup sur la tête me fit tomber, le visage dans la terre battue. Deux hommes sans visage me relevèrent par les cheveux pour me trainer jusqu’à la place et m’obliger à regarder cinq autres guerriers sans visage s’approchaient lentement de l’homme qui restait immobile. Ils l’encerclèrent et quatre soldats le perforèrent de toute part tandis que le dernier lui trancha la tête qui roula vers moi.
Ginrô.
*

Kôya se réveilla en sursaut, le corps emperlé de sueur et la respiration haletante. Il était perturbé par son rêve mais il se résonna vite et se mit à réfléchir aux évènements de la soirée.
Okuninushi. Une organisation qui, officiellement, travaillée pour l’Empereur mais, officieusement, pour ceux qui les aidaient à atteindre leur but. Celui-ci restait obscur. Tout ce que l’on savait, c’était qu’il ne fallait pas être sur leur route.
Kôya avait eût énormément de mal à trouver deux de ses membres. Cependant, cette rencontre ne l’avait en rien avancé dans sa quête. Elle lui avait juste permis de comprendre la folie meurtrière de Yukimura.
Soudain, une branche craqua derrière lui. Il se leva en dégainant son sabre. Enfin, c’était ce qu’il avait prévu. En réalité, il se retrouva le nez dans l’herbe en l’espace d’un instant, immobilisé par une clef de bras.
- Tsss… Tu as toujours manqué d’attention mon cher Kôya.
- Maître Mabu ?
- Quel sens de la déduction, se moqua-t-il en relâchant son étreinte.
Le jeune homme se releva souplement et fit face à un vieil homme vêtu d’une longue tunique marron retenue à la taille par une fine ceinture de cuire où pendait un long et magnifique poignard. Son visage était rongé par une barbe naissante qui faisait ressortir ses yeux, gris et rieurs, qui animaient toute sa personne.
Mabu s’assit en tailleur, le dos appuyé contre un chêne et se mit à fumer une pipe.
- Toujours aussi loquace à ce que je vois.
- Et vous ne m’amusez toujours pas, répondit Kôya en s’asseyant face à son maître.
- Ne sois pas si froid, je sais que tu es content de me voir… non ?
Après un court silence, il continua en souriant.
- Qui ne dit mots consent. Alors, que fais-tu dans le coin ? Toujours après ta stupide quête ?
- Possible.
- Et qu’as-tu appris durant ce mois où tu as voyagé à travers le pays ?
- Pas grand-chose J’ai juste réussi à débusquer es informateurs d’Okuninushi, mais ça n’a servi à rien.
Brusquement, Mabu se leva, fit apparaître un long bâton noueux et frappa le haut du crâne de son ancien élève qui encaissa le coup sans broncher.
- Espèce de crétin ! Ce que je t’ai appris ne t’as donc rien faire comprendre ? Ta vengeance ne te mènera qu’à ta perte, s’énerva-t-il, tu es toujours aussi immature et irresponsable. Tu n’as pas changé depuis que je t’ai recueilli il y a cinq ans, tu es toujours à courir après un but stupide !
- Battez-vous, le coupa Kôya, et vous verrez que j’ai changé.
- Ce dont je te parle n’a rien à voir avec le fait de se battre, mais soit ! Approche !
Kôya s’avança doucement.
- Tu ne comptes pas m’attaquer à main nu tout de même, railla Mabu. Pends ton sabre !
Kôya obéit en pensant fortement que son vieux maître allait le regretter. Les deux adversaires se firent face. Tout était silencieux et immobile. L’action ne dura qu’un instant.
Kôya fouetta l’air de sa lame au niveau de la gorge du vieil homme qui s’abaissa en saisissant le bras de son élève de sa main gauche, pivota et frappa d’un atémi furieux le torse du jeune homme qui s’écroula.
- Toujours en vie ? se moqua Mabu en se rasseyant.
- Allez crever !
- Je dois admettre que tu as changé, il y a un mois, tu ne te serais pas relevé ‘un coup pareil. Dommage que tu n’aies pas changé mentalement.
Kôya se redressa, calmé par la douleur qui tapait dans sa cage thoracique, et s’occupa du bivouac en donnant de la viande séchée à son maître. Un silence pesant s’installa sur le camp.
- Tu sais Kôya, dit doucement Mabu les yeux dans le vague. Même si je n’approuve pas ta quête, j’aimerais t’y aider.
- Je refuse, coupa le jeune homme calmement mais avec fermeté. Je dois l’accomplir seul.
- Désolé je me suis mal exprimé. Je voulais juste te donner quelques renseignements voilà tout. Je ne sais pas si tu te souviens, mais je t’ai déjà parlé d’un endroit merveilleux où vivent toutes sortes de créatures extraordinaires et où l’on trouve toutes les réponses que l’on souhaite.
Une vague image d’un homme assis sur un gamin qui se débattait en vain traversa l’esprit de Kôya.
- Ca me dit quelques choses, dit-il en souriant tout en étant intéressé.
- A l’époque, je ne t’avais pas révélé où se trouvait cet endroit car j’estimais que tu étais trop faible. Ais à présent, tu es sans doute assez fort pour t’y rendre.
- « Sans doute » ? demanda Kôya.
- C’est un lieu vraiment dangereux même pour quelqu’un de très entrainé; Cependant, je pense que tu peux tenter l’expérience et aller dans cette forêt.
- Et où se trouve cette forêt ?
Mabu monta lentement sa main à sa tempe. Kôya le regarda d’un air d’incompréhension.
- Ton esprit, répondit-il simplement, enfin, l’esprit de tout le monde pour être précis. C’est un univers parallèle accessible grâce à une infusion de plante que l’on trouve au sommet du mont Noka Yama.
- Excusez-moi Maître, mais je ne comprends pas en quoi cet endroit est dangereux.
Mabu sourit en entendant le ton doux et poli de son élève.
- Et bien, ce monde est le reflet de l’esprit de chacun, de toutes les choses qui se trouvent dans l’esprit : celles que l’on aime, qui nous font du bien et qui sont agréables mais aussi celles que nous détestons, nos peurs et les souvenirs qui hantent notre mémoire. Par conséquent, nombreux sont ceux qui périssent à cause de leurs propres cauchemars, mais encore plus nombreux sont ceux qui refusent de retourner à leur vraie vie, préférant ce monde de rêves et de fantasmes.
- Comment toutes les réponses peuvent-elles se trouver dans ce monde ? Et où se trouve Noka Yama ?
- Ne t’inquiète pas pour la plante. Je ne passe pas mon temps à ne rien faire, moi, ironisa Mabu. Je suis déjà allé la cueillir. Quant à ta première question, c’est à la fois simple et compliqué. Comme je te l’ai déjà dit, ce monde, nommé l’Imagination, est le fruit de tous les êtres vivants sur Terre, il est donc le résultat de tout ce que l’on cherche et de ce que l’on sait.
Le vieil homme s’arrêta pour observer Kôya. Il avait bien changé depuis le jour où il l’avait recueilli sur le bord d’une route. Il n’était alors qu’un enfant perdu, seul et désespéré. Mabu avait été un père pour lui mais maintenant, le vieil homme était forcé de reconnaître que le petit garçon avait grandi et mûri devenant ainsi un homme. Même si la voie qu’il avait choisi était une erreur. Enfin, peut-être qu’un voyage dans l’Imagination le guiderai.
- Toutefois, reprit-il, si cet univers découle des êtres vivants, une seule créature détient toutes les réponses, elle est le cœur même de ce monde, l’être absolu, Maîtresse des Réponses et des Désirs.
Son ton d’adoration piqua au vif l’intérêt de Kôya.
- L’avez-vous déjà rencontré ?
- Non.
Une réponse simple et claire. Un lourd silence s’installa sur le camp, interrompu seulement par les crépitements du feu.
- Même si j’ai essayé, avoua-t-il. Mais Tsuki se montre seulement à ceux qui le mérite ou ceux qui ont réellement besoin d’elle.
Sa déception était grande, aussi, Kôya changea de sujet.
- Si je résume, l’Imagination est un monde créé grâce aux pensées de tous les êtres vivants mais, une seule de ses créatures possède toutes les réponses.
- Un peu simpliste mais c’est exact.
- Ca me convient, reprit Kôya, fates moi partir immédiatement.
Après un long silence et des diatribes sur l’impatience de la jeunesse, Mabu fouilla dans son sac pour en tirer une plante au fleur blanche, un mortier et un pilon pour préparer l’infusion tout en expliquant :
- C’est de la Datura, une plante hautement toxique qui provoque de violents dégâts aux systèmes nerveux. Cependant, si elle est correctement préparée, elle permet d’accéder à l’Imagination. Il versa le mélange dans un bol et continua, avant que tu ne la bois, je dois encore te donner quelques indications. Le monde de l’Imagination est purement spirituel, tu n’y apparaitras qu’en esprit. En d’autres termes, tous les objets que tu portes sur toi ne te suivront pas, tu seras entièrement livré à toi-même.
Quelques minutes passèrent en silence puis, le vieux maître tendit l’infusion :
- Es-tu prêt ?
Kôya acquiesça d’un hochement de tête, prit le bol et but d’un coup sec le breuvage. Il s’effondra sur le coup, insouciant, son maître veillait sur lui.

*

Ténèbres. Tout n’était que ténèbres. Etait-ce cela l’Imagination Mon corps flottait dans une immensité noie et oppressante où mon esprit dérivé vers des horizons inconnus.
Puis, doucement, je refis surface.

Chapitre 2 :

Kôya s’éveilla lentement de son état comateux. Il se sentait léger et étrangement bien dans cette forêt. Un tapis de mousse recouvrait le sol et plongeait son corps entièrement nu dans une fraicheur revigorante. Il ne fut pas surpris de sa nudité : Mabu l‘avait prévenu. En revanche, il ne comprenait pas pourquoi il tenait dans sa main droite son daisho toujours protégé par son fourreau immaculé. Immaculé ? Pris de panique, le jeune homme tourna et retourna vainement l’arme pour essayer de trouver le dragon qui y dansait habituellement. Et où se trouvait le katana de Ginrô ? Il se ressaisit en laissant ces étranges « détails » de côté, il ne savait pas comment expliquer la présence de son sabre, alors l’absence du dragon et du katana de Ginrô dépassait son entendement.
Brusquement, il se leva d’une pirouette, fit quelques étirements et se mit en route vers l’inconnu. Il n‘y avait aucune trace d sentir sur le sol, juste de la mousse moelleuse et des arbres : pins, chênes, saules, cerisiers et oliviers se côtoyaient sans aucune logique apparente.
Kôya, avançant sabre à la main, était émerveillé par ce qu’il voyait. Des énormes oiseaux aux plumes de feu volaient à travers les arbres où jouaient des écureuils et des Sylvains. Lorsqu’il parvint à une rivière, il vit même une famille de griffon qui s’abreuvait paisiblement, leurs immenses ailes repliaient sur leur puissant corps de félin, invincible et immortel. Il émanait de leur présence une force et un danger titanesque, tous comme les cinq Onis qui s’étaient glissé silencieusement derrière le dos du petit être qui contemplait la rivière.
Le temps que Kôya comprenne ce qu’il se passait, il se trouva éjecter contre un cerisier par l’un des démons. Aussi vif qu’un feu follet, il prit appui sur le tronc, dégaina son sabre tout en se propulsant sur les monstres. L’instant d’après, il ne restait plus que quatre géants, complètement hébétés par ce petit homme qui avait tué l’un des leurs.
Lentement, Kôya se tourna vers ses adversaires. Ils mesuraient près de trois mètres et semblaient aussi larges que cruels. Ils portaient un simple pagne rouge sur leur peau de jais, se battaient avec des énormes massues et, erreur fatale, les créatures lui tournaient le dos.
Tel un éclair motel, il se ramassa sur lui-même et se jeta sur ses ennemis encore pétrifiés de surprise… semblait-il. Les Onis, plus vifs que pouvait penser leur taille, se séparèrent d’un bond puis, encerclèrent le jeune samurai surpris par leur vélocité et leur sens tactique. L’un d’eux ouvrit sa gueule d’où dépassaient des crocs gros comme des dagues et poussa un hurlement sauvage qui suintait la haine et la violence.
D’un accord tacite, ils sautèrent sur le jeune guerrier.
Acculé, Kôya parait les assauts sans répits, aussi insaisissable qu’un faucon, il esquivait contre attaquait inlassablement… sans aucun résultat. Puis, peu à peu, il perdit du terrain, ses coups perdaient de leur vivacité : même dans ce monde spirituel, la fatigue se ressentait alors que les Onis, symboles de sa rage, étaient infatigables.
Un coup de massue le cueillit au creux de l’estomac et l’éjecta contre un cerisier pour la seconde fois. Complètement sonné, il vit vaguement quatre silhouettes qui le toisaient de haut, quatre ombres porteuses de promesses mortelles.
Les Onis se délectaient de cette proie facile, ils allaient le tuer lentement, y pendre plaisir ; pâles reflets de sentiments humains plus vicieux encore. L’un d’eux leva son arme pour l’assommer avant de s’amuser, quand un éclair de fourrure blanche lui arracha le bras dans un tourbillon écarlate. L’Oni tomba à genoux en hurlant avant de se jeter sur l’énorme loup qui roula sur lui-même et arracha la trachée du monstre qui s’écroula dans une mare de sang.
Kôya se ressaisit rapidement et se dégagea de l’étau formé par les démons : trois contre un, ça restait possible. Son sabre coupant comme s’il n’y avait que du vent, il trancha en deux l’un des Onis d’un coup de taille vertical et attendit les deux autres dans une garde parfaite, l’énorme loup blanc à ses côtés.
Ne mesurant pas l’ampleur du danger, les deux monstres fondirent sur Kôya. L’un fut intercepté par le loup qui lui sauta à la gorge et l’acheva d’un claquement de mâchoire ; l’autre écrasa sa massue sur Kôya qui para et le transperça d’un coup d’estoc en plein cœur, l’Oni s’effondra comme une masse.
Dans un chuintement sonore, la lame regagna son fourreau et le jeune guerrier se trouva sans défense face à l’énorme bête. Les yeux jaunes du garçon croisèrent ceux, bleus, du loup.
Un regard, un seul.
- Ginrô ?
Les oreilles du loup se redressèrent puis, il fit soudainement volte-face et partit en galopant parmi les arbres. Prit de panique, Kôya le poursuivit en hurlant :
- Ginrô, attends !
Il n’y arrivait pas à y croire, toute la raison de son existence courrait devant lui, le fuyait. Pourquoi venger quelqu’un qui était en vie ? Il se laisser submerger par ses souvenirs quand les paroles de son maître lui revinrent : tout n’était qu’illusion dans ce monde qui n’était que son pur reflet, il semblait logique que Ginrô y apparaisse d’une manière ou d’une autre.
Cette idée stoppa net sa course : le loup n’était-il qu’une illusion ? Il n’y croyait pas. Ses yeux le prouvaient : semblables à deux océans, reflets d’une grande intelligence. Une illusion n pouvait être aussi parfaite.
Dans tous les cas, Kôya ne savait pas où aller et, suivre le loup, réel ou non, ne lui semblait pas aussi stupide qu’errer au hasard. Ainsi, il continua son chemin en marchant grâce aux empreintes qu’avait laissé l’étrange bête.
Au bout de quelques minutes, ou peut-être quelques heures, les arbres s’espaçaient pour laisser place à la silhouette massive du loup assis, fixant son regard sur la clairière qui s‘étendait devant lui. Kôya s’installa à côté de lui, le visage baissé.
- Tu m’as manqué vieux frère.
- Tu perds ton temps, s’exclama une voix douce et mélodieuse, ce n’est qu’un reflet.
Kôya se leva sans crainte pour faire face au gigantesque dragon qui l’observait.
- Comment ça « qu’un reflet » ?
- Il n’est que mon messager, reprit la dragonne. Il est vraie que je me suis inspiré de Ginrô, mais il est seulement fait pour t’attirer jusqu’à moi.
Et, d’un geste du museau, elle fit disparaitre le loup dans un nuage de fumé pour laisser place à un katana entièrement blanc. Après l’avoir ramassé, Kôya s’assit et fit ce qu’il savait faire de mieux : se taire et observer.
L’être fantastique qui lui faisait face mesurait un cinquantaine de mètre, ses ailes gigantesques repliées sur son corps massif noir et blanc. Ses crocs étaient plus grands qu’un homme mais malgré tout, elle restait paisiblement lovée, son énorme tête entre ses deux pattes avant, fixant le jeune rônin de ses deux yeux gigantesques : l’un bleu, l’autre mordoré.
- Je pensais que tu avais des questions à me poser, dit-elle.
- J’en ai, mais si vous savez tout, je ne devrais pas avoir besoin de les poser, non ?
- Tu es bien insolent, gronda-t-elle, mais je vais te répondre à bien plus de questions que tu ne t’y attends. T’es-tu jamais demandé d’où vous veniez Ginrô et toi ?
Kôya garda le silence : ils avaient été découverts par Ishikori à la lisière de Kukunochi lorsqu’ils étaient bébés. Jamais ils n’avaient cherché leurs origines.
- Vous êtes mes enfants, continua-t-elle en toute simplicité.
- Qu… Quoi ? Vous vous moquez de moi, s’exclama-t-il en se levant.
- Silence, rugit la dragonne en se redressant à son tour.
Le jeune homme se sentit soudainement minuscule face à cette créature de légende.
- Assis-toi et tais-toi, ordonna-t-elle, laisse-moi t’expliquer, tout t’expliquer.
Il y a dix-neuf ans, l’Empereur Izanagi est tombé brusquement malade. Ses deux fils ont alors commençaient à se disputer sa succession. C’est pourquoi je vous aie envoyé sur Terre, Ginrô et toi. Pour endiguer cette menace.
- Ca ne m’intéresse pas, coupa Kôya, dites-moi seulement qui a tué Ginrô.
- Et bien, soupira Tsuki en laissant s’échapper un long jet de flamme bleutée. Cela se voit que ce n’est pas moi qui t’ai éduqué jeune imprudent. Laisse-moi continuer jusqu’au bout avant d’être insolent.
Je vous ai donc envoyé sur Terre pour éradiquer Amatsu lorsqu’il se serait fourvoyé. Ce qui n’a pas tardé à arriver. Il a disparu douze ans plus tard pour chercher un moyen de conquérir le pays. C’est alors qu’il prit connaissance d’une vieille légende. Celle d’un monde sans limite où il pouvait mettre en place ses noirs desseins.
Il se dirigea vers l’ouest, car il savait que ce monde ne pouvait s’atteindre que grâce à une infusion de Datura. Après de longs mois de recherche, il arriva dans l’Imagination et ce qu’il vit l’enchanta : une armée de monstre prête à se mettre à son service. Toutefois, un problème subsistait, comment les faire passer dans son monde ? Il mit deux ans pour trouver un moyen d’y parvenir. L’Imagination est reliée à la Terre par deux endroits, les Carrières de Damas et la Forêt de Kukunochi. Amatsu comprit très vite que Kukunochi était sous ma protection et qu’il pouvait seulement utiliser les Carrières.
- Comment est-il parvenu à basculer les monstres dans la réalité, demanda poliment Kôya.
- Il suffit de posséder un esprit fort, répondit-elle simplement. Pour pouvoir venir dans l’Imagination, il faut l’infusion de Datura mais aussi se trouver aux Carrières de Damas ou à Kukunochi. Pour en sortir, il faut simplement le vouloir et, pour y faire sortir quelque chose, il faut posséder un esprit suffisamment puissant pour le basculer dans l’autre monde et malheureusement, Amatsu est très fort.
- Je croyais que vous étiez « l’Etre Suprême », railla Kôya.
- Je le suis, mais je ne suis aussi qu’un Esprit, j’appartiens à l’Imagination et non à ton monde. Par conséquent, je ne peux agir et c’est pourquoi je vous ai envoyé sur Terre.
- Mais malgré cela, vous n’aviez pas tout prévu, coupa Kôya, Ginrô est mort.
- En effet, même les êtres les plus sages peuvent faire des erreurs. Sauf que mes fautes ont des conséquences beaucoup plus terribles sur l’humanité car dorénavant, tu es seul face à ton destin.
- Vos histoires de destin ne m’intéressent pas, dit Kôya. Qui a tué Ginrô ?
- Peu importe, le meurtrier de ton frère est le responsable de tous mes maux : Amatsu. Seulement, je peux t’aider en te faisant redevenir pleinement toi-même, un être de l’Imagination accroché à la réalité.
- Je refuse, déclara le jeune guerrier d’un ton catégorique. J’ai juste une dernière question, pourquoi les daïshos m’ont-ils suivi ?
- Ils sont des lames de Damas, répondit-elle dans un souffle.
Et d’un coup il disparut.

Chapitre 3 :

Kôya émergea lentement, chevauchant Murmure avec Mabu, au cœur de la Forêt de Kukunochi.
- As-tu obtenu des réponses ? demanda son maître.
- Oui, mais qu…
- Bien, continua-t-il sans laisser son élève finir. Pendant ton absence, la situation a changé du tout au tout. Amatsu a commencé la traversé de la forêt, ou plutôt sa dévastation. Les armées Impériales, menées par Yukimura lui-même, ont, elles aussi, pénétrer dans la forêt pour stopper l’invasion. Mais à quatre milles contre dix milles, elles n’ont aucune chance. Et nous, nous sommes au milieu. Que faisons-nous ?
- Vous, je ne sais pas, mais moi, je vais me battre.
- Il en sera de même pour moi, répondit Mabu, seras-tu mon adversaire ?
- Non, c’est Amatsu l’assassin de Ginrô.

*

Les heures passèrent dans le silence le plus complet jusqu’au crépuscule où l’orage éclata dans un torrent de pluie et la guerre décidant du sort de l’Empire fit sa première victime.
Une flèche jaillit d’entre les arbres pour se ficher entre les yeux de Murmure qui s’écroula tandis que Kôya, prit d’une fièvre mortelle, se précipitait sur les hordes de monstres qui accouraient vers eux. La bataille commençait.
Dans un chuintement sonore, Kôya dégaina son sabre et coupa la jugulaire de l’auteur du trait et d’un revers, il abattit un Oni qui lui sautait dessus. De son côté, Mabu commençait son œuvre de mort en tranchant tous ceux qui se présentaient sous sa lame.
La bataille avait débuté depuis quelques minutes, quand un clairon se fit entendre : les armées de Yukimura arrivaient. Les hommes chargèrent les Onis et autres Démons. Il y eut d’énormes pertes des deux côtés mais lentement, les armées d’Amatsu prirent l’avantage.
Mabu, fatigué par son âge, commençait à faiblir. Ses mouvements se faisaient moins fluides et poussé à bout, il se trouva au milieu des monstres sans aucun appui. Lorsque Kôya l’aperçut, il était encerclé mais malgré cela, il se battait vaillamment. Le jeune guerrier accourut à son secours, découpant les géants sur son passage. Mais son maître, inaccessible et lointain, ne tenait plus. Il reçut un coup de massue dans le dos qui l’écrasa au sol. De son côté, Kôya était retenu par un Loki, un géant de quatre mètres de haut qui se battait à main nu en écrasant et écartelant ses adversaires.
Le combat était difficile, l’être surnaturel, malgré sa taille, était très rapide et esquivait tous les coups du jeune guerrier mais d’un autre côté, aucune de ses frappes n’atteignaient leur but. Soudain, Kôya trouva une faille au niveau du flanc gauche du monstre et d’un coup, il lui ficha sa lame sous les côtes ce qui déséquilibra le Loki.
Une pluie écarlate jaillit de sa gorge tranchée et doucement, il s’effondra pour laisser voir Mabu se faire trancher la tête par la lance d’un soldat aux allures de statue.
Kôya hurla de rage en se précipitant sur le soldat et s’acharna sur lui jusqu’à ce qu’on ne distingue plus la moindre forme de son corps. Après cet excès de rage, il s’accroupit au chevet de son maître.
Une larme, unique, coula.
Autour de lui, six soldats semblables à l’autre s’approchaient, leurs lances prêtes à accomplir leur œuvre mortelle.
- Tsuki, murmura Kôya, j’accepte.
Un éclair bleu fendit le ciel et le toucha de plein fouet. Une aura bleutée l’entoura et lentement, une aile blanche et une aile noire poussèrent dans son dos pour l’envelopper comme un cocon. Et lorsque les six soldats frappèrent, deux sabres surgirent de cette armure pour les terrasser d’un coup.
Kôya avait radicalement changé. En plus, de ses ailes, une marque tribale noire courrait sur son coup jusque sur le côté gauche de son visage où ses yeux ambrés flamboyaient come deux joyaux.
Dans un rugissement reptilien, il se jeta dans la bataille et, armée de ses deux daïshos, il fit un carnage dans les rangs adverses. En revanche, là où il n’était pas présent, les armées de Yukimura se faisaient écraser au point que l‘Empereur lui-même se battait avec acharnement tandis qu’un homme à la stature royale, monté sur un énorme chien ailé à trois têtes, apparut parmi les troupes de démons.
Ses cheveux noirs étaient coiffés en chignon serré porté haut, ses yeux finement cerclés de noir reflétaient une haine infinie. Il se tenait parfaitement droit dans sa tenue de cuire noire dont le col enterrait son visage froid et calculateur : Amatsu.
D’un ordre sec, son Cerbère se rua en avant, dévorant les pauvres soldats de Yukimura qui se trouvaient impuissants face à un tel monstre. Il se traça ainsi un chemin vers son frère, ses cruels serviteurs s’effaçant devant lui. Il descendit de la créature qui retourna directement au combat.
- Amatsu, hurla Yukimura, comment oses-tu te montrer, sale traître ?
- Voyons frères, calme-toi, répondit celui-ci avec un sourire sadique, je ne veux pas te tuer. Abdique, et tout se terminera rapidement.
Sur ces mots, Yukimura se jeta sur son frère en brandissant son épée.
- Jamais je ne te laisserai faire sombrer l’Empire !

*

Pendant ce temps, à quelques dizaines de mètres de là, Kôya massacrait les troupes d’Amatsu lorsqu’un Cerbère gigantesque surgit devant lui en manquant de lui arracher un bras. Se redressant, il regarda le monstre qui faisait demi-tour pour le charger. Il était gigantesque, de la bave épaisse dégoulinait des babines de ses trois têtes qui claquaient leur mâchoire au rythme des deux ailes qui semblaient être pourvues de leur propre vie.
D’un battement, il se lança sur le samurai qui s’éleva au-dessus de la forêt poursuivi par le monstre qui ne voulait pas qu’une proie lui échappe. Et dans le ciel tumultueux, parmi les nuages noirs, la pluie torrentielle et les éclairs, ils se battirent dans des successions de virevoltes et de pirouette vertigineuses, enchaînant esquive et contre-attaque à un rythme défiant l’imagination.
Jusqu’au moment où une entaille fit hurler le Cerbère qui, jute après, perdit sa tête de gauche qui s’écrasa au sol en tuant deux Onis. Profitant de son avantage, Kôya se lança sur le dos de son adversaire et, de son sabre blanc, il perfora le monstre puis, de son sabre noir, il trancha les deux têtes restantes pour se propulser dans les airs et laisser tomber le cadavre massif dans la forêt.

*

Un cercle s’était formé autour des deux frères qui luttaient avec acharnement. Enfin, il serait plus juste de dire que Yukimura s’acharnait sur son frère qui, lui, s’amusait plus qu’autre chose jusqu’au moment où leur duel fut dérangé par un être pour le moins étrange.
- Qui es-tu, étranger ? demanda Amatsu d’un air supérieur et méprisant.
- Celui qui te tuera.
- Voyez-vous ça !
Yukimura, essoufflé, se dirigea vers Kôya.
- Fuis, étranger. Laisse-moi régler cette affaire, par ordre de ton Emp…
Il termina sa phrase projeté contre un arbre par la force colossale du jeune guerrier.
- Je n’ai d’ordre à recevoir de personne, et surtout pas d’un Empereur déchu.
- Intéressant, murmura Amatsu. Pourquoi veux-tu me tuer ? demanda-t-il plus fort.
Un simple mot suffit.
- Ginrô.
Et Kôya se jeta sur son adversaire, son ennemi, le but de sa vie. Au premier contact, Amatsu sut d’où venait l’étrange créature qu’il combattait.
- Dragonne stupide et obstinée, ne put-il s’empêcher de dire.
Il contra avec difficulté le premier coup de Kôya et en reculant, il dit :
- Tu m’obliges à révéler ma vraie nature, celle acquise dans l’Imagination !
Des petits éclairs violets entourèrent son corps pour laisser exploser une lumière noire aveuglante dévoilant Amatsu sous son vrai jour. Un être mi-homme, mi-démon, où des crocs acérés avaient remplacé ses dents, des griffes, ses mains et des yeux d’une lueur vermeille brulaient sur sa face démoniaque.
D’un geste, il arracha sa tenue et, écartant largement les bras, il invoqua deux sabres venus tout droit de l’Imagination. Ainsi, il avait obtenu tant de pouvoir qu’il pouvait diriger ce monde.
- Crève !
Il se propulsa sur Kôya à une vitesse fulgurante et l’attaqua sans arrêt alors que le samurai parait tous ses assauts. Jusqu’au moment où une faille apparut au niveau de la cuisse gauche du démon qu’il exploita en fichant son katana jusqu’à la garde. Le monstre hurla, appelant son armée à l’aide.
D’un geste calculé, Kôya, impitoyable, trancha les deux bras d’Amatsu. Il ressentait une étrange sensation, un gout amère mélangé à celui de la satisfaction, le goût de la vengeance. Il balaya d’un revers de bras les troupes d’Oni et de Loki sans même les regarder.
Il leva son katana. Une pensée.
Murmure.
Mabu.
Ginrô.
Le liquide écarlate l’éclaboussa lorsqu’il abattit son sabre sur la gorge d’Amatsu. Les Onis éclatèrent en un nuage de cendre, important avec lui ce qui avait donné un sens à sa vie.
- J’arrive, vieux frère.
Un murmure, un dernier geste.
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Messagepar Ryuku Shiguru » 28 avr. 2012 23:42

c'est assez long.....


j'aime l'histoire ca me plait bien les cours de philo et d'histoire t'inspire au plus haut point j'ai l'impression
mais j'aurais juste 2 questions par pure curiosité :

- t'es tu inspiré d'autres histoires (je pense principalement a des mangas ou des film) et si oui lesquels ?
- y aura t'il une suite ecrite pendant un cour de math ou de francais ^^ ?
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Messagepar Riku » 29 avr. 2012 13:40

Tant mieux si ça te plait par contre je ne la voyais pas aussi longue que ça.
Pour l'inspiration, c'est du 100% moi mais j'ai sans doute était influencé par mes lectures orientées héroic fantasy et manga (Samurai Deeper Kyo, peut être...). Et pour une suite, peu de chance vu que maintenant je suis salarié et je n'ai plus vraiment le temps.
Sinon mes cours de math était réservé à la lecture et au repos^^. t en frnaçais j'écoutais un minimum.
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Messagepar Ryuku Shiguru » 30 avr. 2012 1:21

XD tu n'as cité qu'un manga et c'est celui auquel j'ai pensé quand jai lu ton histoire : samurai deeper kyo

sinon dommage pour la suite sa morai bien plus de lire une suite
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Messagepar Riku » 30 avr. 2012 10:31

J'ai cité Samurai Deeper Kyo car je me doutais bien que tu pensais à celui là. On m'a déjà fait la remarque mais mis à part le samurai je ne vois pas d'autres similitude.

Pour la suite, j'avais commencé une autre histoire qui se passait dans un royaume voisin quelques années plus tard. Le concept était différent mais les personnages devait s'entrecroisait. Malheureusement, impossible de remettre la main sur les feuilles où j'ai commencé à l'écrire.
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Messagepar Ryuku Shiguru » 30 avr. 2012 10:54

donc on peut parlé dune suite tu la postera des que tu lora retrouvé et terminer?
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Messagepar Riku » 30 avr. 2012 19:54

Surement mais c'est pas pour tout de suite parce que l'histoire doit être en basse-normandie (si elle n'a pas été jetée) alors que j'habite en bretagne. Et le temps de la finir correctement...
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Messagepar Ryuku Shiguru » 01 mai 2012 0:05

au pire tu pexu toujours essayer de la reecrire d'après tes souvenirs
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Messagepar Louha » 03 mai 2012 8:13

j'aime l'histoire ca me plait bien les cours de philo et d'histoire t'inspire au plus haut point j'ai l'impression
J'avoue que je suis du même avis ^^
J'y ai tout de suite accroché dès les premières lignes, notamment à cause de ton style d'écriture et l'histoire en elle-même, il faut bien l'avouer :P

Si tu parviens à faire une suite de cette histoire, je serai ravie de la lire !! =)
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Messagepar Riku » 04 mai 2012 19:54

Merci^^ Et bien a force de lire des avis positifs je vais peut être m'y mettre^^
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