La Cité des Anges (BioShock inside)

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Darki
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La Cité des Anges (BioShock inside)

Messagepar Darki » 06 nov. 2010 15:24

Bonjour à tous ~

Suite aux demandes insistantes de Louha et d'autres personnes, je me suis enfin décidé à poster ma "fic". En réalité ce n'en est pas une mais je vais faire court pour expliquer.
Il s'agit d'un devoir de culture communication que j'ai rédigé pour un ami en école d'ingénieur. Le sujet portait sur les modifications génétiques des hommes et leur manière de s'adapter à un milieu. J'ai donc desuite pensé à l'univers du jeu vidéo BioShock.

J'ai conservé l'univers ainsi que les caractéristiques du jeu mais j'ai modifié presque tous les noms (ville, personnages, pouvoirs...) ainsi que les paroles venant directement d'extraits du jeu (qui sont ici présentés en italique).

Trêves de blabla, voici le récit. J'ai essayé d'aménager la mise en page, que ce soit lisible sur le froum x) Si jamais vous le voulez en format Word classique, n'hésitez pas à demander !
Bonne lecture /o/ (Attention, c'est long)

[Hop, ça commence ici]
Rien ni personne n’aurait pu m’y prédestiner. Moi, jeune cadre New-Yorkais, à devenir l’une de ces aberrations, l’une de ces erreurs que seule la science, dans sa plus puissante folie créatrice, a pu engendrer.
Lorsque mes parents m’ont mis dans cet avion qui m’emmenait voir mes cousins d’Angleterre, ils m’ont dit ceci : « Tu sais mon fils, tu es un jeune garçon brillant, un avenir exceptionnel t'attend. »
Et le pire, c’est qu’ils avaient raison.

Une perte d'altitude et une panique croissante avant le black-out. L'impact fut violent. Si violent que je perdis connaissance, l'espace d'un instant. Je rouvris les yeux et les flots m'avaient submergé. Je sentis ma gorge se serrer et mes membres s'engourdir. L’eau glaciale de l’Atlantique… Les cris d’agonie des autres victimes… Les flammes qui m’entouraient… A bout de souffle au milieu de cette eau gelée, je ne dus mon salut qu'à la vue d'une lumière blanche balayant le ciel, une lueur d'espoir infime se dessinant sur la face éclairée de la Lune.

Nageant prudemment entre les morceaux incandescents de l'épave, je pus bientôt distinguer la silhouette d’un immense phare, sombre et inquiétant. Au prix d'un effort surhumain, j'atteignis enfin la terre ferme. Pendant que je reprenais lentement de la consistance, j'entrepris d'observer l'imposante bâtisse. Elle n'était qu'une ombre sévère qui semblait dominer de par sa simple présence la quiétude des fonds marins alentours. Le bruit assourdissant de la carcasse encore fumante s'affaissant dans l'eau me tira de ma contemplation. Et avec elle, mon dernier espoir de revoir un survivant se perdit dans les méandres des eaux troubles qui m'encerclaient. Je devais me rendre à l'évidence, j'étais seul. Perdu. Au pied d'un phare isolé de toute civilisation. Du moins je le croyais...

La porte d'entrée se referma sèchement sur mes pas lorsque j'entrai et l'obscurité me gagna en même temps que la peur. Les néons s'allumèrent alors, révélant le visage colossal d'un homme aux traits statufiés si sévères qu'ils devaient également l'être de son vivant. L’accueillant R.A -initiales désignées par une plaque en contrebas- m'invitait à emprunter une série d'escaliers menant vers les profondeurs du phare. Ma descente fut rythmée par l’éclairage régulier de spots lumineux qui révélèrent, au bout du chemin, ma seule et unique échappatoire : une grande bathysphère, d’apparence soignée mais quelque peu rouillée, témoin d'un âge qui semblait déjà fort lointain. J'actionnai sans réfléchir le levier d'activation et la porte se referma avec fracas. Puis la machine amorça son immersion. Et avec elle mon voyage.

Tout au long de ma plongée abyssale et sous le poids des mots énoncés par son créateur, s’étendait sous mes yeux médusés une immense et fabuleuse cité sous-marine. C’était déjà tellement ubuesque qu’une telle Atlantide ait pu ne serait-ce qu’être imaginée alors édifiée… Et pourtant elle était là, comme sortie d’un songe. C’est cela, c’était un rêve éveillé. Jusqu’à perte de vue, des kilomètres de couloirs reliant d’immenses édifices à l’allure contemporaine proliféraient au travers d’imposantes baies vitrées. Jamais de mes yeux je ne pourrai admirer pareille merveille. La voix forte s’empourpra tandis que la bathysphère m’emportait vers les entrailles de la ville, survolant puis slalomant à l’envi entre les longs corridors transparents :

« Mon nom est Ryan Adams. Je me permets de vous poser cette simple question : selon vous, pourquoi le fruit du travail acharné de l'homme ne lui appartient-il pas ? "C'est normal", répondent les capitalistes. "La richesse doit revenir au pauvres." "Voyez-vous", répond le Vatican. "Ces choses-là sont du ressort de Dieu". "Mais enfin vous ne comprenez pas !", semonce alors l'homme communiste. "Le travail, c'est le pouvoir du peuple".
Eh bien, je ne pense pas comme eux. Non, j'ai préféré suivre ma propre idéologie, créer mon propre destin. J'ai voulu la perfection. Ainsi est née... Arkhadès ! Une cité, hors du temps et des aberrations qui gangrènent notre monde si mal gouverné. Une terre où la censure corrosive n'aura plus aucune parole face à la puissance intrinsèque de l'art le plus créatif. Une terre où la science libre et féconde ne devra plus répondre d'une critique égoïstement absconde et naïve. Une terre où enfin la loi du plus fort serait la meilleure. Oui, ce paradis est accessible... Il s'ouvre maintenant à vous... »


Telle fut énoncée la diatribe du maître des lieux, projetée sur un large pan de la bathysphère tandis que cette dernière m’emmenait découvrir le paradis vanté par son fondateur. On eut dit que la cité avait stoppé sa croissance en plein cœur des années 50. De larges baies vitrées offrant une vue imprenable de l’océan aux espaces intimistes des restaurants, jardins luxuriants, marchés aux mille saveurs et autres pavillons de recherches médicaux et industriels ; l’immense cité d’Arkhadès laissait suinter, sous sa coupole abyssale, tout le charme et l’ambiance enivrants de cette époque dorée. Je ne tardais pas à comprendre à quoi ce si brusque arrêt dans l’évolution était dû. A peine sorti de la bathysphère, je m'aventurai, à ma grande surprise, le long de paysages lugubres et délabrés. La beauté des créations originelles ne semblait plus qu’une gloire révolue que l’on pouvait encore discerner sous le désordre ambiant.

Je me retrouvais finalement dans une vaste salle aux murs vitrés et au décor ravagé. La magnificence de ce paysage burlesque ne put malheureusement retenir toute mon attention. Je fus en effet tiré de mes contemplations par une musique sonore et grésillante provenant d'une alcôve en hauteur. J’entrepris de gravir les escaliers menant à cette étrange mélopée. Les murs étaient placardés avec des affiches d'époque évoquant des "plasmides" disponibles au "Jardin d’Eden". Arrivé devant la source du bruit, quel ne fut pas mon étonnement de me trouver nez à nez avec un distributeur automatique d'un rouge criard. Comme si elle avait senti ma présence, la voix enfantine s'éleva puissamment, couinant avec enthousiasme un bien étrange slogan :

« Mon papa à moi, c'est le plus fort de toute la ville ! Il lance des éclairs en ouvrant la main ! Et vous, vous croyez-vous plus fort que mon papa, Monsieur ? Pas si vous n'avez pas visité le Jardin d’Eden. Un papa costaud, c’est toujours un Héros ! »

Honnêtement, je ne saurais pas expliquer ce qui m'a poussé à écouter les conseils prodigués par cette étrange machine, encadrée par deux poupées de verre au sourire béant. Un sentiment bien plus anxiogène qu'amical à n’en pas douter, surtout lorsqu'une seringue écarlate tomba dans le bac du distributeur. Comme envouté par la petite voix enjouée, je la saisis. Un bien étrange et pernicieux liquide rougeâtre y reposait. Je n'osais m'imaginer ce qui pourrait se passer si le contenu s'avérait être aussi accueillant que le contenant. Et pourquoi pas finalement ? La douleur que je ressentis en plantant si férocement l'aiguille dans mon bras était indescriptible. Tout tournait autour de moi dans un tourbillon de flash lumineux d'une violence inouïe. Je m'effondrai tandis que les veines de mes doigts étaient parcourues de milliards de petits filaments électriques...

BIENVENUE A ARKHADES…

« Ni dieu, ni rois. Ni même aucun maître. Uniquement l'Homme. » – R.A.

Arkhadès, 1982. Quarante longues et douloureuses années d’existence n’auront toujours pas eu raison de sa ténacité. Née de la folie égocentrique de son génial créateur, le milliardaire américain Ryan Adams, elle a vécu et vit encore dans la plus totale autarcie et ce depuis l’aube de son rayonnement. Génie mégalomane au sens propre du terme, Ryan Adams a constamment orienté la vie de sa cité vers ce qui se rapprochait de l’excellence et la perfection à ses yeux, harassé qu’il était par la médiocrité de son époque et son obséquiosité navrante. Il en a fait une mégalopole où l’économie capitaliste est inflationniste et complètement dérégulée, où la liberté dans la politique et la religion est proclamée et violemment affirmée, où la recherche et la création scientifique sont entièrement débridées et laissent libre cours à la déraison et la monstruosité. Oui, Arkhadès avait tout pour être une réussite.

Mais ses habitants, préalablement « capturés » pour faire partie intégrante de ce plan fou et incommensurable, ont rapidement déchanté devant la réalité injuste et arbitraire qui prenait place ici bas. Devant la montée exorbitante des prix et la paranoïa névralgique d’Adams envers les pauvres et les faibles, la ville s’est embrasée en 1958. Menée par un leader du nom d’Atlas, référence directe au best seller La révolte d’Atlas d’Ayn Rand, la révolte n’a laissé que des ruines de la cité élitiste la plus en vogue des années 50. Tout le monde est mort aujourd’hui ; Adams lui-même a quitté le paradis qu’il avait si ardemment désiré.

Ce rêve improbable et incohérent a fini par se transformer en enfer, suicidé et rongé par la folie destructrice que son créateur avait lui-même engendré. Cependant, l’héritage qu’il laisse derrière lui n’est pas à négliger, loin s’en faut… Aujourd’hui, Arkhadès est une ville fantôme. Plus aucun habitant, plus aucune âme humaine ne peuple cette mégalopole jadis si resplendissante. J’ai bien dit « humaine »…
Je vacillai sous le choc, comme à chaque fois que cette maudite seringue rouge sang me pénétrait si douloureusement le bras. Depuis cette terrible première injection, j’en avais vu passer des aiguilles… L’électricité, le feu, la télékinésie… et quoi maintenant ? La petite voix suraigüe de la machine couina et joua comme à son habitude son sempiternel slogan publicitaire. Je tins ma tête à deux mains, encore tout endolori par cette nouvelle piqure diabolique. Si seulement j’avais un autre choix…
Un cri perçant me détourna de ma rêverie comateuse. Trois humanoïdes faméliques fondirent sur moi.

- Donne-moi cette seringue ! - Ah ! Elle est à moiiii ! – Va crever, je l’ai vu le premier !
Depuis cet évanouissement et l’apparition du premier de mes « pouvoirs », j’ai parcouru de nombreux lieux d’Arkhadès avec pour seuls compagnons réguliers, bon nombre de ces horribles monstres décharnés que j’avais actuellement en face de moi.

Si je n'eus aucun mal à brûler, d’un habile claquement de doigts, le premier adversaire, le second réussit à me prendre à revers. Je manquais de forces, évidemment. L’injection puis l’incinération que je venais de pratiquer m’avaient considérablement affaibli. Je brandis vainement ma main en attente d’une quelconque prouesse supplémentaire. C’est alors que des pics de glace jaillirent sur la peau de mon poing et me firent saigner abondamment. Surpris de ne ressentir aucune douleur, je me chargeai de geler mon opposant défiguré. Il se transforma instantanément en une statue de glace solide.

- Merde, c’est lui ! Je me tire d’ici !

Lui c’est moi. Moi, le seul humain -ou presque- encore bien vivant dans l’enfer d’Adams. Encore tout étonné de cette nouvelle aberrante modification génétique, j’atteignis le troisième en fuite d’une décharge précise lancée de ma main alors électrifiée. Sur les rotules, le corps tremblant et peinant à retrouver mon souffle, je me vis contraint de m’injecter une dose de cette seringue bleuâtre que je gardais toujours sur moi. Instantanément, je sentis mon corps tout entier exsuder sa puissance exagérément dopée. Mon métabolisme venait de se stabiliser. Je pus me redresser presque sans aucun effort. Je repris ma route, après une rapide inspection des cadavres. Je ne devais pas trainer si je ne voulais pas être à nouveau attaqué par ces infâmes créatures. Qui sont-elles ?

Des génocytes. Les véritables derniers habitants d’Arkhadès. Ils n’ont plus rien en commun avec les humains si ce n’est qu’ils l’ont certainement été un jour… avant que les scientifiques d’Arkhadès ne les aient transformés en monstres dépendants de cette drogue immonde dont je me nourris moi-même abondamment, l’ADAM. En effet, dans sa grande mansuétude, le seigneur Adams a laissé carte blanche à ses chercheurs. Affligé par la censure, l’éthique et le politiquement correct écœurants des latitudes terrestres, il a permis le développement d’une science entièrement désinhibée, tant dans sa morale que dans son fonctionnement. Pendant plus d’une dizaine d’année, les plus infâmes monstruosités se déroulèrent dans les laboratoires estampillés « Adams Industries ». Et de toutes ces créations, l’ADAM est très certainement la plus terrible d’entre elles…

L’ADAM, une matière organique naturelle sécrétée par la bave d’une limace de mer, permit le développement de l’EVE, un corps catalyseur sous forme liquide permettant la croissance exponentielle et le développement accru de cellules humaines spécifiques. Outre les origines divines évidentes du nom de ces deux découvertes, l’ADAM lia ainsi des capacités physiques absolument hors du commun à l’homme. Congestionné dans des seringues, chacune renfermant une amélioration bien spécifique du génome humain, l’ADAM fut une réussite éblouissante, scientifiquement parlant.

Le sujet ayant reçu de l’ADAM peut, selon la forme que possède celui-ci, se mettre à électrocuter, brûler, glacer à l’envi, entre autres joyeusetés. L’ADAM est alors sous forme de plasmide, une amélioration des gênes octroyant un pouvoir de contrôle quasi-total et naturel sur un élément physique intangible ou la modification de l’espace. Le sujet peut également voir ses compétences physiques ou intellectuelles pures croître significativement, qu’il s’agisse de sa résistance physique, sa vitesse, son agilité et bien d’autres. L’ADAM se présente dans ce cas sous forme de fortifiant des caractéristiques intrinsèques du sujet.

Néanmoins, un tel génie scientifique a un prix. Le sujet gavé d’ADAM, en plus de devoir régulièrement se piquer en EVE concentrée pour survivre à ses effets ravageurs, a fini par devenir dépendant et totalement névrosé à l’égard de cette expérience devenue drogue à part entière. Les humains sont peu à peu devenus des monstres, les génocytes, nommés ainsi en raison de la modification trop importante de leur génome et de leurs cellules. Ils ont perdu toute conscience propre au profit de leur unique raison de vivre, l’ADAM. Désormais, les couloirs d’Arkhadès ne vivent plus qu'au rythme de la prolifération de ces sinistres créatures en quête de leur bonheur expiatoire, déblatérant sans fin les propos incohérents qu’ils tenaient de leur vivant et maugréant contre Adams et sa cité maudite.

Ils passent ainsi le plus clair de leur temps à s’entretuer pour récupérer le peu d’ADAM encore existant sous forme consommable. Si je ne suis pas encore devenu comme eux, c’est uniquement parce que je me suis arrangé pour conserver des réserves d’EVE et m’en injecter après une utilisation trop importante de mes « pouvoirs ». Sans cette source, je serais probablement déjà mort ou pire encore, devenu génocyte. Je survis, autant que faire se peut, essayant de trouver une échappatoire à ce système machiavélique de gestion de l’ADAM ; celui-là même qu’a fomenté en son temps le grand Adams, dans ses dernières périodes de délire psychotique.

Un bruit me fit sursauter tandis que je m’engageais au détour d’un couloir donnant sur un jardin autrefois luxuriant, aujourd’hui délabré. Une petite fille en robe et aux cheveux tressés enfonçait la longue pointe d’une seringue dans le ventre décharné d’un génocyte :
« Regarde Monsieur P ! Un ange ! Il brille ! ».

Cette enfant fut conditionnée, comme toutes les autres, pour devenir la pièce maîtresse d’Adams. Sentant la fin de la splendeur de sa cité poindre et son temps être révolu, il a créé, dans le plus grand secret, un judicieux cycle quasi inépuisable et qui assurerait ainsi la pérennité du système et d’Arkhadès elle-même. Il a fait directement implanter, dans le corps de petites filles de 7 ans, la limace de mer ayant servi à la création de l'ADAM. Sous l’emprise de ce puissant corps étranger, les fillettes ont ainsi vu leur croissance se stopper et leur génome être profondément affecté ; ce qui a, par voie de conséquence, modifié leur apparence physique.

On leur a confié un rôle des plus simples à ces diablotines au teint pâle, à la peau décolorée et aux iris jaune vif. Vous savez, ce regard morbide et pénétrant qui se charge de vous glacer le sang pour toute une vie... Suite à une éducation stricte et centrée autour de la notion d’ADAM et de sa récolte sur les cadavres assimilés à des « anges », les « petites sœurs », comme on les a nommées, se sont répandues dans toute la ville en quête de dépouilles encore fraîches de génocytes.

Elles se sont vu confier le rôle primordial de récupérer l’ADAM sur ces cadavres, avec l’aide d’une petite seringue adaptée à la morphologie de leurs doigts. C'est ainsi qu'elles se sont mises à répéter inlassablement ce cycle, voyageant dans toute la cité en suivant leur instinct de « collecteuse ».
Vous comprenez pourquoi les génocytes font tout ce qui est en leur pouvoir pour tuer ces fillettes. A défaut de faire preuve d’une moralité qu’ils ne connaissent de toute manière plus, ceci leur assurerait une quantité impressionnante d’ADAM en réserve et préserverait intact leur overdose hypnotique. Malheureusement pour eux, Adams avait une nouvelle fois tout prévu.

Le bruit sourd que j’avais entendu ne provenait évidemment pas de la démoniaque fillette agenouillée et occupée à pomper les charniers d’Arkhadès tout en entonnant des comptines. Non, c’était un bruit de pas, un pas lourd et pesant. Celui d’un Patrouilleur. Ces humains modifiés génétiquement furent dopés à l’ADAM sous haute dose et en perdirent ainsi toute faculté de sens commun… mise à part la volonté et le devoir de protéger les petites sœurs, l’unique raison de leur création et de leur existence. Ces créatures imposantes de plus de deux mètres portent un épais scaphandre recouvrant l’intégralité de leur corps ; et ce jusqu’à leur visage où brillent des lumières jaunes inquiétantes. Ce blindage corporel renforcé les rend résistant à presque tout type d’agression.

Celui qui se tient actuellement devant moi n’est également pas en reste quant à son armement. Une gigantesque foreuse –au moins de la taille de ma tête- en guise de main droite, un canon lourd dans l’autre. Un douloureux problème pour quiconque souhaiterait s’approcher de l’innocente petite sœur. Et c’est bien là le vice du système. Son existence est absolument vitale et indispensable à la survie de « l’habitant » actuel de la ville. Il m’est d’ailleurs arrivé d’en croiser un certain nombre depuis que je foule le sol Arkhadien…

Libérer la fillette de l’emprise de l’ADAM me permettrait d’en récupérer une partie. Etant moi-même sous l’emprise de cette « drogue », il m’est possible en la touchant de réaliser un transfert de cellules compatibles. Je me garderai bien de vous dire si je compte la sauver, en purgeant son corps de la substance tant recherchée, ou non. Dans le cas contraire, il me suffirait d’extraire la limace sécrétrice d’ADAM et de l’absorber ; une opération malheureusement fatale pour la jeune enfant. Me passer d’un ADAM salvateur, unique source d’énergie vitale pour le prisonnier du système que je suis devenu, me conduirait directement à la mort. L’ADAM se fait décidément bien trop rare…

Entre une portion complète et une simple moitié, le choix s’impose souvent de lui-même… Aux dépens parfois de la survie de l’hôte… Décidément, la moralité commence à me faire cruellement défaut, mes derniers relents d’humanité partent en fumée. Mais vous me comprendriez si vous étiez à ma place. L’enfer que représente ce lieu n’a d’égal que la cruauté des créatures qui le hantent…

Qu’importe, je dois avoir accès à elle, coûte que coûte. Mais pour cela, il me faut auparavant envoyer Monsieur P ad patres. C’est la terrifiante règle, inaliénable et aberrante, qui régit le chaos Arkhadien depuis la chute d’Adams. Malgré cette propension devenue récurrente à m'attaquer, je n’en restais pas moins dégouté de devoir en passer par de telles atrocités. S’il sait évidemment être belliqueux en cas de menace directe contre son trésor de petite sœur, aucun de ceux que j’ai rencontré ne m’a jamais attaqué de lui-même. Le système m’a corrompu, Ryan Adams a fait de moi un acteur de sa pièce tragique, comme tous les autres…

Faisant fi de ces pensées remplies d’une humanité devenue désormais inopérante dans mon esprit, je serrais puissamment contre mon bras ma dernière seringue d’EVE. Mes veines pulsèrent lorsque je brandis mon poing en me précipitant sur le Patrouilleur. Les lumières de son scaphandre virèrent au rouge lorsqu’il me vit et chargea alors avec une agilité redoutable en hurlant, dans un horrible son guttural. Il dirigea son imposante foreuse vers mon crâne à l'instant même où la décharge électrique que je lui lançais le stoppa net dans son attaque...
Tandis que la bataille faisait rage, la petite sœur, imperturbable et assidue, continuait inlassablement de ponctionner l'ADAM :

- Frère Jacques. Frère Jacques. Dormez-vous ? Dormez-vous ? Sonnez les matines. Sonnez les matines. Ding Ding Dong. Ding Ding Dong.

Elle finit sa chanson en ricanant de sa voix spectrale et lugubre, achevant un épique combat par le râle de mort de ce très cher Monsieur P. Lorsqu’elle me vit me tourner vers elle et enjamber l’imposant cadavre, elle accourut vers la colossale créature qu’elle aimait tant, son regard diabolique profondément attristé. Elle se mit à pleurer.

- Monsieur P… Monsieur P ? MONSIEUR P !

Tandis qu’elle sanglotait, agenouillée devant son protecteur, je la saisis par le col fin et rapiécé de sa robe. Elle était toute frêle, misérable et tenta vainement de s’échapper de mon étreinte lorsque je la pris sur mon bras. J’approchais le second de sa tête…

- Non… Non !

Les veines et jointures de mes doigts se mirent à briller à l’unisson avec le crâne de la fillette. Elle me repoussa une fois avant que ma main ne se pose finalement contre ses cheveux poisseux. Ce n’était pas la première et ce ne sera pas la dernière fois que j’accomplirai cet acte. Je devais décider maintenant, une fois de plus. La libérer définitivement de l’ADAM ou extraire la limace et la tuer ? Je vis ses iris jaunes révulsés lorsqu’un intense flash lumineux m'aveugla…

BIENVENUE A ARKHADES…
Piégé sous l’océan, personne ne vous entendra hurler…
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Messagepar LePetitChocobo » 06 nov. 2010 16:31

BioShock? Bonne idée je trouve meme si je n'ai jamais joué a Bioshock :P sinon ça a l'air bien sympa

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Arsenou-kun
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Messagepar Arsenou-kun » 06 nov. 2010 16:43

Héhé, déjà lu en exclusivité il y a quelques jours <3
Moi jvous conseille fortement de la lire !

Déjà Darki a un style d'écriture très agréable et immersif, de plus si vous connaissez pas l'univers Bioshock comme moi, avec ce petit bout d'histoire il va réussir à vous transporter dans un monde qui m'a l'air assez extraordinaire.
Si vous connaissez Bioshock, c'est encore plus une raison pour la lire XD

En tout cas bravo mon Darkiki \o/ et continue d'écrire des histoires stp :3

Merci mon ff fa <3

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Messagepar Louha » 06 nov. 2010 16:52

*embrasse plusieurs fois Darki sur la joue* Merci, merci, merci !!!

Je suis tout à fait d'accord avec ff fa, je trouve que tu écris super bien ^^ Et ce qui est drôle, d'ailleurs, c'est que cela me fait penser à plusieurs livres que j'ai lu au lycée ou pour ma culture personnelle mdrrrr
En tout cas, je suis de tout coeur avec toi et j'espère que tu vas continuer à écrire parce que là, c'est vraiment fantastique !!! :D
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Darki
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Messagepar Darki » 06 nov. 2010 16:54

Je suis bien content que tu aies appréciée, Louha <3
Merci du fond du cœur x)

Je continuerai à écrire si le temps ne finit pas par me manquer xD
Et si la procrastination n'aura pas raison de moi ><
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Messagepar Meteoryk » 06 nov. 2010 18:21

Super franchement super! continue d'écrire, j'attends la suite!

Darki
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Messagepar Darki » 06 nov. 2010 18:32

Il n'y aura pas de suite pour cela, malheureusement (à part si je me force très fort ><).

Mais si j'arrive à écrire d'autres choses, je vous en ferai part avec joie x) Le problème c'est de tout cumuler entre études, boulot, Finaland (qui prend désormais beaucoup de temps xD) et l'écriture. Mais je vais essayer de reprendre de manière assez régulière x)

Grand merci en tous cas /o/
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Messagepar Toulala » 06 nov. 2010 20:06

Mais vas-tu cesser de faire des promesses dans le vent ?
J'essaierai de lire ça en rentrant chez moi, je te dirai ce que j'en pense.
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Meteoryk
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Messagepar Meteoryk » 06 nov. 2010 21:03

Tu sais Darki, c'est pareil pour moi. j'ai du mal à tenir tête partout. Maintenant je ne peux publier que deux chapitres par semaines et je n'ai même pas le temps de finir le jeu FF13 pour continuer dans mon histoire.
Mais j'essaie de trouver le temps et une fois que je suis lancé ça coule de source.


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