[Rae] FFVIII : Le feu et la glace

Les romanciers en herbe pourront nous faire partager leurs oeuvres littéraires !

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Angelaerith
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Messagepar Angelaerith » 02 avr. 2006 7:34

Comme d'habitude Rae c'est magnifique...qu'est devenu la BGU.....JE VEUX SAVOIR ^^.

Je n'ai pas grand chose à raconter car tout est parfait à part que tu nous fais languir beaucoup XD.

Vivement la suite Rae n_n.
Crois en ton destin.
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Carion
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Messagepar Carion » 02 avr. 2006 11:55

Je suis daccord avec angelaerith ... Mais par contre tu pourrais mettre un peu plus de punch a ton histoire ;) Sinn c'est excellent j'adore

Rae
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Messagepar Rae » 29 avr. 2006 18:46

Quelle superbe histoire !!!!!!
Etant une grande fan de FFVIII (mon FF préféré), je suis en totale admiration !
L'histoire respecte bien les éléments de FFVIII et en la lisant je ressent vraiment la nostalgie du jeu (stimulé par le fait que j'écoute l'OST du jeu lol).
Hiiii merci c' est trop gentil !!
On sent bien le mélange de Linoa (côté un peu rebelle) et de Squall (la volonte, la détermination) dans Eva. Etan est aussi le digne fils de Seifer dans le sens où il est un peu perdu et où il se sent seul, mais pas dans le sens de montrer qu'il est le plus fort (sauf au début).
voilà c' est exactement ça. Je voulais surtout montrer la solitude d' Etan; mais il n' a pas la même façon de réagir. Lui il est vraiment seul, Seifer ausi je pense, malgré la présence de Raijin et Fujin qui ne le comprenaient pas vraiment malgré leurs efforts pour lui venir en aide. Etan a les même sentiments mais réagit différemment parce qu' il voit à peu près comment ça s' est pasé pour son père. Il ne sait pas tout évidemment et puis il a une personnalité différente. Il voit bien où les actes de son père l' ont menés, et il ne veut pas faire de bêtise. Y' a encore beaucoup de chose que je pourrait dire sur Etan mais bon... ^^
Leur relation est très intêressante également, un peu ambigue. Au début ils se détestent totalement, tout comme Squall et Seifer au début du jeu, notamment dans la vidéo d'intro (magnifique !), mais au fur et à mesure, Eva prend conscience de la souffrance et de la douleur d'Etan. On a ainsi l'impression, parfois d'avoir un frère et une soeur qui se chamaillent sans arrêt (comme ils le font croire à Zack (référence FFVII ?) et sa famille), parfois à un couple d'amoureux. Ca ne m'étonnerait d'ailleurs pas qu'Eva soit amoureuse d'Etan, mais elle se le refuserait sûrement lol !
En fin de compte, c' est surtout Eva qui déteste Etan; lui il essaie surtout de faire en sorte qu' elle le remarque. Il n' y a pas de haine de son côté; il est surtout fatigué de voir que ses efforts ne servent à rien au départ, il essaie de s' amuser des réactions avec Eva, mais ça ne dure pas longtemps. L' évolution de la relation est pas facile à décrire. Je vex pas qu' ils se tombent dans les bras juste comme ça, pour un rien. C' est long et difficile parce qu' ils ont une histoire complexe. Mmmh, il n' y a pas de référence à FFVII désolée, je n' y ai jamais joué et je ne connais pas vraiment l' histoire ( honte à moi ! je sais). Quand à la relation amoureuse, j' ai pas trop envie de me lancer sur ce terrain lolc' est clair qu' elle se le refuserai... Quoique j' hésite. J' ai pas assez insisté sur sa personnalité en dehors de sa relation avec Etan, je m' en rends compte maintenant. Mais ce n' est pas uniquement une petite peste prétentieuse et orgueilleuse. J' ai essayé de me rattrapper avec la réapparition de Caey, mais ça n' a pas vraiment suffit; c' est une des choses que je vais devoir modifier. C' est quelqu' un qui, quand elle est attachée à une personne se fiche de ce que les autres peuvent penser et s' investit totalement, dans ma tête. Que ce soit avec Etan, rien que par réflexe, ça va surement la rebuter
puisqu' elle a le souvenir de l' avoir toujours détesté. D' un autre côté si elle se rend compte qu' elle a changé de sentiments à son égard, elle l' acceptera, parce qu' elle est plutot directe et fonceuse... Tu vois, j' hésite beaucoûp parce que j' y ai pas mal réfléchi. Mais pour l' instant, absolument rien ne dit que ça ira dans cette direction,attention. j' y ai pensé, c' est vrai, mais je ne sais pas si je le mettrai honnêtement. Je ne suis pas très fleur bleue désolée... ^^
Bon que dire d'autres à part que c'est une superbe histoire (pas une fic mais une véritable histoire !) que tu nous propose là !
Je crois que c' est le plus gentil compliment qu' on m' ai fait merci beaucoup, ça me touche vraiment. ^^
mets-nous la suite rapidement avant que toute la bave soit tombée par terre !!
désolée, c' est pas encore pour tout de suite, j' ai plusieurs pages de rédigées déjà, mais c' est pas évident, parce qu' il y a quand même un passage délicat ( et vu que c' est le début du fic... ). Merci beaucoup en tout cas!

**
Je n'ai pas grand chose à raconter car tout est parfait à part que tu nous fais languir beaucoup XD.
*se met à genoux, la face contre terre*
désolée désolée désolée désolée! Je sais j' exagère vraiment, mais je peux pas faire plus vite c' est l' inspiration qui commande lol et en ce moment c' est pas fameux... T_T Mais ça va venir promis...

**
tu pourrais mettre un peu plus de punch a ton histoire


Plus d' action et moi de blabla et de personnes qui décrivent ce qu' elles pensent, tu veux dire ? lol Je vois tout à fait. Malheureusement, pour comprendre les personnages c' est un passage obligé, je sais pas comment faire d' autre, et l' action c' est pas non plus mon fort...

Voilà, désolée pour le retard dans les réponses et si j' ai fait une fausse joie à certains... ( je vais de ce pas me flageller avant de continuer mon chapitre). A bientot et un énoooorme merci pour vos commentaires !
Mon Fic sur FF8 : http://forum.finaland.com/viewtopic.php?t=901
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Swanny
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Messagepar Swanny » 17 mai 2006 21:42

Je viens de lire la suite et c'est vraiment de mieux en mieux même si je trouve que la capture dans le vaisseaux faisait répétitif ça ce'est vite évanouhit quand Eva est partit s'occuper de Zuder. Vraiment très bien narré, le dileme de Eva, ses angoisse, son envi de le tuer ^^ et pour la première fois les pensées de Etan =D trop bien.

De plus on en apprends sur les actions de Squall en parallèle a celle de sa fille, ça nous laisse pas dans le flou totale aux niveaux des autres.

J'ai survolé vite fait les commentaires et je voudrais dire à propos de la relation entre Etan et Eva que Eva, oui déteste Etan mais d'après ce que je lis ses sentiments evoluent. C'est clair qu'elle ne peut pas passer de la haine à l'amitié ou l'amour en un claquement de doigt mais au contraire que ça se fasse en douceur et avec du temps. Et puis avec tout ce qui leur tombent dessus je ne vois pas comment ils pourraient y penser sérieusement ^^
Je suis daccord avec angelaerith ... Mais par contre tu pourrais mettre un peu plus de punch a ton histoire Sinn c'est excellent j'adore
Euh lol c'est la fic ou il y a le plus d'action je trouve qui soit vraiment bien raconté, détaillé et super bien fiscellé. Quand tu lis un livre on saute pas d'une scene d'action à une autre. Il y a toujours des temps morts ou on peut souffler et c'est tant mieux. Luna24 a raison ça se rapproche vraiment d'une reelle histoire ^^ et je l'ai même imprimé pour la lire dans mon lit :P

Même si j'ai mis du temps à lire, vivement la suite que je puisse me replonger dans cette magnifique histoire ^^

Rae
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Messagepar Rae » 19 mai 2006 12:55

CHAPITRE XVIII


If you just walked away
What could I really say ?
Would it matter anyway ?
Would it change how you feel ?



Je n' aurais jamais du laisser Eva y aller, j' en étais sûr. Je savais bien que ça ne lui apporterait rien de bon de faire ça. Qu’ elle réussisse ou qu’ elle rate, est-ce que ça changera quelque chose pour elle ? Est-ce que la vengeance à déjà apporté quoi que ce soit de bon ? Bon sang… Qu' est-ce que ce malade a bien pu lui faire ? Est-ce qu' il l' a blessée? Qu 'est-ce qu' il a bien pu faire pour qu' elle soit dans cet état-là? Est-ce qu’ elle est allée jusqu’ au bout de ce qu’ elle voulait faire ?

Je reste debout comme un idiot devant elle, les bras ballants, comme statufié, pendant qu' elle verse toutes les larmes de son corps sur mon T-Shirt. Je constate avec effroi que ses mains sont maculées de sang. Ses vêtements aussi en étaient tachés, mais je n' ai constaté aucune déchirure ou blessure quand elle était face à moi. Elle l' aurait dit si elle avait été blessée. Elle en a l' habitude, ce n' est pas sa façon de réagir. Alors c' est forcément autre chose…

Qu' est-ce que je suis censé faire?? En temps normal, si elle s' était approché de moi comme ça, ça aurait été pour me casser la figure. À vrai dire, si n' importe qui s' était approché de moi ça aurait été pour cette raison…

Tout ça pour dire que c' est bien la première fois que ce genre de chose m' arrive. Je me sens encore plus paniqué que tout à l’ heure, alors que quelques minutes auparavant j’ aurais trouvé ça difficilement possible... Personne n' a jamais eu besoin de moi pour être réconforté, et on peut dire que dans ce domaine je suis sacrément rouillé.

Ce n' est pas son cas, je ne peux m' empêcher de songer avec un peu de tristesse. Elle, elle a toujours eu quelqu' un pour la consoler, l' écouter quand elle n’ allait pas bien. Quelqu' un en qui elle avait confiance. Et ça fait trop longtemps qu' elle est toute seule.

Moi, ça ne compte pas.


Le silence hante l’ immense couloir uniquement troublé par les pleurs à moitié étouffé d’ Eva. Je m' aperçois que je suis plus grand que je ne le pensais par rapport à elle; en fait, je dois bien faire une tête de plus qu' elle. Je la voyais toujours énergique, forte, avec une aura qui semblait faire d' elle une géante capable de tout, quasiment invulnérable. Et maintenant elle semble tellement jeune, tellement frêle… Tout est sens dessous depuis quelque temps, décidément…

Et en même temps… Le fait qu' elle soit venue comme ça vers moi… Je ne peux pas nier que ça fait quelque chose.


Peut-être que finalement ça compte, que je sois là, pour au moins une personne…

Pour au moins ce moment.


Est-ce que je dois… euh… lui tapoter dans le dos ? Est-ce que je peux… la serrer dans mes bras ? J' ai l' impression qu’ils se changent en plomb rien qu' à cette idée. Il y a quelques heures nous en étions encore à nous traiter de tous les noms, et maintenant elle vient pleurer auprès de moi. Elle va finir par me rendre chèvre.

Mes yeux se posent à nouveaux sur elle, son visage crispé, ses joues ruisselantes, ses épaules secouées par les sanglots, et mon cœur se serre à nouveau.

Légèrement hésitant -- est-ce que qu' elle ne va pas finir par se reprendre au moment où je vais la toucher et m' arracher les bras pour m' apprendre ?? -- j' arrive à remonter mes bras. Au moment où j’ arrive à les passer autour de ses épaules tout en retenant mon souffle, le talkie walkie accroché à ma ceinture grésille, puis une voix se fait entendre, nous faisant sursauter.

- Zack… je peste intérieurement en reconnaissant la voix. Mais qu’ est-ce qu’ il veut, encore ?
- Etan ? Euh… Etan ??… est-ce qu' il marche vraiment, ce truc ? Euh… vous m' entendez ?? Allô ? Allô ??

Eva s' éloigne de moi presque dans un bond et j' attrape le talkie en maudissant cet engin de malheur.

- Je t' entends, c' est bon, je soupire.
- Ouf. C' est juste que vous m' avez demandé de vous prévenir quand les prisonniers auraient fini d' évacuer et j…


Je suis vraiment le roi des imbéciles.




*

* *




La voix de Zack s’ insinue difficilement dans ma tête, à travers les idées et les images qui tourbillonnent et se bousculent à toute vitesse.

La salle de torture. Les élèves blessés, les tirs, les morts. Zukerdint. Son sourire carnassier, et ses paroles, ses menaces. Mon arme plantée dans sa poitrine. Et le soulagement ensuite.

Je ne me souviens même plus très bien comment je suis sortie de là, tout est tellement confus. J’ avais l’ impression de suffoquer ; ma tête allait exploser en mille morceaux... c’ était tellement insupportable, il fallait que je sorte.

C’ est fini. Il ne fera plus rien. Plus jamais. A personne.

Je reprends mes esprits doucement. Les images s’ estompent, s’ éloignent. Les cris s’ apaisent et un sentiment de bien être m’ envahit peu à peu, tandis que j’ émerge lentement.

J’ ouvre des yeux brouillés de larmes, avec l’ impression de me réveiller d’ un rêve pénible. Je me rends compte que je tiens les deux pans d’ une veste dans mes mains complètement crispées. Mes mains maculées de sang. Je m’ éloigne prestement, complètement mortifiée et je fixe Etan, complètement hagarde en me demandant comment j’ ai bien pu suis arriver là. Qu’ est-ce qui s’ est passé ? Mais tu perds complètement les pédales, ma pauvre…

J’ ai un mal fou à me reprendre. Ma parole, je suis en train de me transformer en Meryl… j’ arrive à mettre la main sur un mouchoir, heureusement. Etan est en train de discuter avec Zack grâce au talkie, sans me quitter des yeux.




*

* *



I am the mess you chose
The closet you cannot close,
The devil in you I suppose
'Cause the wounds never heal…




*

* *



Etan finit par se rapprocher.

- Zack vient de me dire que les prisonniers ont finit d' évacuer le vaisseaux, on va pouvoir passer à la suite.

Il m' observe toujours avec insistance. Je détoure le regard, gênée.

- Est-ce que ça va aller ? Demande-t-il.

Ça y est, je vais passer pour la pleurnicheuse de service, maintenant…

- Bien sûr que ça va, je rétorque d’ un ton farouche, en prenant immédiatement conscience de la stupidité de ma réponse après une scène pareille. Je… Ça… ça ira, je soupire. Merci. Tu sais, c' est juste que… tu vois, il… je… enfin…

Je n' arrive même pas à trouver les mots… Comment expliquer ce que ça m' a fait de me trouver face à Zukerdint, de l' entendre parler comme ça… ce n’ est qu’ un homme, à la fin. Un homme complètement cinglé, mais rien qu’ un homme !

- Hey, c' est rien, m'interrompt-il. Je comprends, ça n' a pas dû être facile.

Il ne comprend rien du tout, mais il a l' air sincèrement inquiet. Ça me réchauffe un peu le cœur. Il se fait vraiment du souci. J' ai fait une de ces scènes, aussi! Pas étonnant qu' il soit affolé. Faut vraiment que je me reprenne.


- Désolée de… de t’ avoir sauté dessus comme ça, dis-je en essayant d’ en rire.
- Bah c’ est rien, j’ ai l’ habitude, fait-il d’ un ton crâneur.

Je ne peux pas m’ empêcher de sourire. Si on m’ avait dit qu’ un jour ça me ferait du bien de l’ avoir près de moi…




*

* *



But everything changes
If I could turn back the years
If you could learn to forgive me
Then I could learn to feel…





* *

*



Et soudain je réalise ce que je viens de me dire. Ça me fait du bien qu’ il soit là. On peut même carrément dire que je suis allée pleurer dans ses bras, comme je l’ aurais fait avec Casey ou Bess.

Ça me fait un choc. Comment les choses ont-elles pu changer à ce point ? Je me rends compte que je le fixe du regard, complètement hébétée. Lui aussi le remarque, malheureusement.


- Tu es sûre que ça va ?
- O… Oui, on devrait y aller, je réponds précipitamment.

Il m' observe encore un moment comme s' il tournait une pensée dans sa tête, puis il hoche la tête.


- Retourne rejoindre Zack, je vais aller vérifier quelque chose.
- Vérifier quoi ?
- Juste un truc q…
- Vérifier quoi ? J' insiste.

Il soupire.

- Je vais voir à l' intérieur s' il n' y a pas des documents qui pourraient nous aider.

Je sens des larmes monter à nouveau à mes yeux en me remémorant les dernières paroles de Zukerdint.

- Il n' y a aucun moyen… je murmure.
- Aucun moyen de quoi? demande-t-il, ne comprenant pas à quoi je fais allusion.

- Aucun moyen de… de… pour…

Je lève les yeux vers lui et je vois à son expression qu’ il comprend soudain. Et moi je me sens plus stupide que jamais. Il ne songeait même pas à lui même et à une façon de débarrasser de son problème avec son G-Force et moi j' en rajoute une couche en lui assénant cette nouvelle à laquelle il s' attendait probablement, mais à laquelle il préférait sûrement ne pas penser.

Il se met face à moi, le visage grave, pour m' obliger à le regarder. Et voilà, mes larmes reprennent de plus belle…

- Je lui ai demandé... Il m' a dit que... Qu' il n' y avait pas de remède… je bégaie.
- Eva…
- Il n' y a pas moyen de stopper c…
- Est-ce que c' est à cause de ça que tu es dans cet état ?

J' ai un sursaut.

- Pas du tout ! Je m’ énerve.

Je l' ai obligé à appeler son G-Force à plusieurs reprises, alors que ça peut le tuer. A cause de moi ça aurait pu lui être fatal. Et il le refera s’ il croit que c’ est la seule solution, et ce sera encore de ma faute. Et cette fois-là ça le tuera sûrement. Il ne mérite pas de subir ce qu’ on lui a fait. Personne ne le mérite. Alors bien sûr que je cherchais un moyen de le guérir. Bien sûr que ça m’ a fait quelque chose quand Zukerdint m’ a annoncé en souriant qu’ il n’ y avait pas la moindre solution !Mais plutôt me faire couper en petits morceaux que de lui raconter tout ça. Il va me pourrir la vie.

Les larmes coulent à nouveau sur mes joues, et Etan semble ne plus savoir quoi dire. Moi, je voudrais rentrer sous terre.

- Je vais voir à l’ intérieur. Il y aura sûrement des informations sur le moyen de retrouver la BGU ou sur les projets d’ Esthar, c’ est tout ce que je cherche.

En proie à une angoisse sourde, je m’ empresse de le retenir en lui racontant ce que Zukerdint m’ a raconté. Il est soulagé d’ apprendre que la BGU est libre et que mon père est en vie, mais veut tout de même rentrer. Il pense que Zukerdint ne m’ a probablement pas tout dit. C’ est probablement vrai, mais je préfèrerais tout de même qu’ il n’ y aille pas, parce que s’ il rentre il est hors de question que je reste ici à l’ attendre ou que je redescende pour le laisser seul aller là-dedans.



*

* *


Sometimes the things I say
In moments of disarray
Succumbing to the games we play
To make sure that it's real...




* *

*


- Tu ne devrais pas… je murmure encore, angoissée sans savoir pourquoi.

Zukerdint est mort, hein, qu’ est-ce qu’ il pourrait me faire plus ? Mais moi je suis morte de trouille, j' y peux rien. Etan ne veut pas changer d' avis et il pousse la porte d' entrée. Il y règne, et c' est la cas de le dire, un silence de mort. Un frisson me parcourt, et une envie furieuse de prendre mes jambes à mon cou m’ envahit. Etan avance rapidement, regardant furtivement autour de lui, pour voir s’ il ne trouve pas de dossier importants. Il se dirige vers la chambre. J' ai du mal à poser mes yeux sur le lit, m’ attendant presque à voir Zukerdint se redresser et se mettre à rire comme un dément. On s’ imagine que les personnes comme lui sont immortelles et invulnérables. Qu’ ils ne peuvent pas se faire avoir aussi bêtement et que ça cache forcément quelque chose. Etan s' en approche, prend le pouls de Zukerdint, et hoche la tête. Il retire l' arme plantée dans sa poitrine et la jette sur le côté.

- On ne risque plus rien de sa part.

Je déglutis avec difficulté en observant le cadavre. Non, on ne risque plus rien. Maintenant j’ en suis enfin certaine.

Etan se dirige vers la petite table couverte de papiers que Zukerdint m' avait désignée. Il y a bien un rapport indiquant la lourde défaite de la flotte chargée d' escorter la BGU, et la libération de cette dernière par ses alliés, puis sa disparition. La moitié de la flotte estharienne restante a dû se replier et rentrer à la base. Mais leur chef a bel et bien été tué lors de l' affrontement, lorsque, cherchant à empêcher l' évasion de la BGU il s' est introduit dans le vaisseau-université et a dû se battre contre le directeur. Quelques soldats qui l' accompagnaient ont pu retourner sur leur propre vaisseau et ont rapporté l' événement. Etan arrive à mettre la main sur l' ordinateur personnel de Zukerdint, qui ne nous apprend pas grand chose de plus. Il y a bien un rapport d' étude qui confirme ce que Zukerdint m' a dit: il n' y a pas moyen de guérir de son foutu truc. J' observe Etan. Il ne dit pas un mot en lisant, mais je vois sa mâchoire se contracter. Puis il ferme le fichier et continue le reste du contenu de l’ ordinateur, sans rien trouver qui nous intéresse.

Le talkie walkie grésille à nouveau.

- Etan ? Vous m' entendez ? Etan ! Répondez c' est urgent!
- Qu' est-ce qui se passe, encore? Grogne-t-il.
- Vous devriez venir voir tout de suite, il y a un problème !
- Quoi ? Qu' est-ce qu' il y a ?
- Il y a des vaisseaux de combat qui approchent !

Nous retournons vers la salle de commande en quatrième vitesse. Lorsque nous entrons, Zack est debout à côté du pilote qu' il tient toujours en joue comme s’ il n’ avait pas osé bouger depuis notre départ de peur de se déconcentrer.

- Des vaisseaux de combats? Qu' est-ce que c' est que cette histoire? C' est qui, au juste? Des vaisseaux d' Esthar? Je demande en m’ avançant, à nouveau maîtresse de moi-même.
- Leurs codes d' identification ne sont pas ceux d' Esthar, répond le pilote d’ une petite voix. Vu leur vitesse, on ne peut que supposer que ce sont des vaisseaux de combat, mais on n' en sait pas plus.

Il ne manquerait plus que ça, après avoir été capturés par deux ennemis différents en deux jours ! Je pousse de son siège un des co-pilotes qui tombe à terre et je m' installe à sa place.

Zack a l’ air soulagé de nous voir. Je me doute que ça n’ a pas dû être facile pour lui. Je me penche ensuite sur le radar. Je ne pige toujours rien à ce truc, mais on voit clairement cinq petites taches blanches. Etan se rapproche également, les sourcils froncés.

Une plainte étouffée sur ma droite attire mon attention. Je remarque qu’ un des co-pilotes, une femme, et qui se trouve juste un peu plus loin, se tient le bras plein de sang, le visage crispé. Je jette un œil interrogateur à Zack.

- Elle a essayé de m’ attaquer.. vous m’ aviez dit que.. que si quelqu’ un essayait de…
- Tu as fait ce qu’ il fallait, je le rassure.

Je me doutais bien, en le laissant là que nous courions de gros risques : s’ il avait voulu nous trahir ç’ aurait été le moment idéal : il aurait pu faire libérer les soldats et nous aurions été finis. Au final, Etan et moi aurions tout de même fini par trouver un moyen de nous en sortir, mais ça n’ aurait pas été du gâteau. Ensuite il y aurait eu le risque que Zack se fasse embobiner par les autres mais il a fallu me fier à mon jugement pour lui faire confiance. Et il s’ est bien débrouillé. Et puis, nous ne pouvions pas vraiment faire autrement. Tout ce que je vois, c’ est que les co-pilotes et le pilote semblent dans leurs petits souliers. Je me tourne vers ce dernier.

- Est-ce qu' il y a une chance pour qu' ils ne nous aient pas repérés et qu' ils soient là par hasard ?
- Ils ont aussi des radars. Ils arrivent droit sur nous, répond le pilote. D’ ailleurs on ne va pas tarder à les avoir en visuel.
- Il y a un moyen de les éviter ? demande Etan.
- Leurs vaisseaux sont beaucoup plus légers et rapides. En faisant tourner les moteurs à plein régime maintenant, on gagnerait du temps, mais pas tellement plus.
- Bon, mais on ne va pas les attendre ici non plus. On fait quoi, alors ? je demande.
- Les voilà ! s' écrie un des copilotes en pointant du doigt devant notre vaisseau.

Je me dresse et je me penche en avant en m’ appuyant sur la table de commande. J' observe les vaisseaux qui s' arrivent en plissant des yeux. Ils approchent à toute vitesse. Tout à coup un cri de joie m' échappe:

- C' est Trabia !! C' est des vaisseaux de Trabia ! Ils nous ont trouvé!
- Et ils nous ont verrouillés, continue plus sobrement le pilote.
- Ils nous ont quoi?
- Ils nous ont verrouillés comme cible.
- Ca veut dire qu' ils vont nous tirer dessus, complète d' une voix blanche le co-pilote que j' avais viré de son fauteuil.
- Quoi ??

Je me tourne vers Etan, ahurie. On est dans un vaisseau estharien, évidemment qu' ils vont nous attaquer! Ils ne sont pas censés savoir qu' on est dedans, et encore moins qu' ils n' ont plus rien à craindre de la part de se vaisseau…

- Contactez tout de suite l' un des vaisseaux ! Je m' écrie. Dites-leur que ce n' est plus un vaisseau dirigé par Esthar, vite ! Utilisez la radio !
- Vous voulez parler de la machine que vous avez détruite en tirant sur l' ingénieur en entrant, raille la femme co-pilote.

Toi, ma vieille, si tu changes pas de ton, je te bousille l’ autre bras, c’ est vraiment pas le moment de me chercher. Comme je ne comprends pas de quoi elle parlait, le pilote désigne un boîtier que je n' avais pas remarqué d' où s' échappe un filet de fumée.

- Mais il doit bien y avoir un autre moyen, non ? Demande Etan.
- J’ ai bien peur que non, soupire le pilote.
- Deux autres vaisseaux nous ont verrouillé, continue le copilote.
- Merde. Est-ce qu' il y a un moyen d' esquiver les missiles ?
- Ces vaisseaux sont beaucoup plus rapides que nous, parce qu’ ils sont plus petits et donc plus légers. Je peux essayer de faire quelque chose, mais n' espérez pas trop.

Les vaisseaux font feu et deux secondes plus tard, le notre est violemment secoué.

- Merde merde et meeeerde ! je jure en tapant sur le tableau de bord.
- Alors qu' est-ce qu' on fait ? demande le pilote. On riposte?
- Mais certainement pas, espèce d' imbécile ! je m' énerve.
- Est-ce qu' on risque vraiment quelque chose ? Ce sont de petits vaisseaux, fait remarquer Etan.
- Ce sont des vaisseaux très évolués, et ils sont cinq. En s' y mettant tous, ils peuvent y arriver facilement, surtout si on ne riposte pas…
- J' ai dit hors de question ! Je hurle. Si vous touchez à un seul des canons, je vous envoie moi-même par dessus bord ! Vous pilotez et vous vous taisez, compris ?!!

Je me lève et je me mets à faire les cent pas dans la cabine. J' hallucine, on a enfin retrouvé Trabia, et non seulement ils ne savent pas que nous sommes là mais en plus ils nous attaquent! Une nouvelle secousse me fait presque perdre l’ équilibre.

Il n’ y a aucune façon de les prévenir, et ils vont continuer à nous tirer dessus. Il ne reste pas cinquante solutions.

- On évacue, j’ annonce. On ne va quand même pas attendre à l’ intérieur qu’ ils nous réduisent en bouillie jusqu’ à se qu’ ils se rendent compte qu’ ils n’ attaquent pas les bonnes personnes.

Etan m’ approuve d’ un hochement de la tête.

- On va les laisser attaquer ; arrangez-vous pour que le vaisseau aille s’ écraser le plus tard possible quelque part où il ne pourra pas faire de dégâts.

Le pilotes et les copilotes, que nous tenons toujours en joue, nous regardent d’ un air effaré. Ils doivent craindre qu’ on ne les oblige finalement à rester ici. Mais une parole donnée est une parole donnée.

- Vous n’ aurez qu’ à prendre un autre vaisseau. On avait dit que si vous nous aidiez on vous laisserait tranquilles.

Ils soupirent de soulagement, sauf la copilote à laquelle je jette un regard noir. Peu importe, après tout. Je veux juste ne plus avoir affaire à eux. On n’ a plus de temps à perdre. Le pilote dirige le vaisseau vers un endroit désert tandis que les autres se précipitent hors de la salle pour courir au hangar. Une fois qu’ ils ne seront plus aux commandes, il n’ y aura pas intérêt à s’ attarder. Puis il nous laisse également et court rejoindre les autres. Nous-mêmes dévalons les couloirs pour rejoindre les capsules de sauvetage. Nous pourrions les obliger à nous emmener toujours sous la menace de nos armes, mais je n’ y tiens pas plus que ça. J’ ai eu ma dose d’ esthariens pour tout le reste de ma vie, merci bien. Zack part avec nous, bien entendu. Les vaisseaux de Trabia continuent à nous tirer dessus, et nous sommes parfois obligés de nous retenir aux murs pour ne pas être projetés à terre. Notre vaisseau commence à pencher dangereusement sur le côté, et je me demande si nous resterons encore longtemps dans les airs. Après une éternité, nous finissons par arriver à niveau des capsules de sauvetage. J’ entends Etan pousser un juron.

- Qu’ est-ce qui se passe ? je demande, en tentant de reprendre mon souffle.

C’ est Zack qui répond d’ une voix blanche en se tournant vers moi.

- Les capsules de sauvetage… il n’ y en a plus une seule.
- Quoi ???

Je les pousse pour regarder le couloir. C’ est pourtant vrai. Toutes les portes sont fermées, signe que les capsules de sauvetage ne sont pas en place. Pendant un moment je reste hébétée, puis je comprends.

Les prisonniers. Ils sont passés par là, évidemment, c’ était aussi le seul moyen pour eux de s’ échapper. Pourquoi est-ce que je n’ ai pas pensé à ce détail avant ??

Alors il ne reste plus qu’ une solution. Celle que me donne à chaque fois des sueurs froides.

- Je suppose qu’ on n’ a plus qu’ à monter jusqu’ au hangar, fait Etan, qui pense à la même chose que moi.

Oh mon Dieu, non, pas ça...

Une nouvelle secousse me rappelle à l’ ordre. Ma vieille, c’ est prendre un vaisseau ou attendre que celui-ci s’ écrase quelque part… tu préfères quoi ?
Le choix est très vite fait. Nous remontons donc en quatrième vitesse jusqu’ au hangar en priant pour que, contre toute probabilité, le pilote et les autres soient toujours là.

Nous sortons de l’ ascenseur en courant à en perdre haleine, et Etan défonce presque la porte du hangar. Il reste bien quelques vaisseaux, mais la porte extérieure ouverte nous indique que nous arrivons trop tard : les autres ont déjà filé. Elle nous permet aussi de voir que nous descendons très très rapidement, et que si nous ne voulons pas nous écraser, nous avons un choix plus qu’ urgent à faire. Zack a l’ air complètement désespéré et se laisse tomber à terre. Etan se tourne vers moi.

- On n’ a pas vraiment le choix, Eva…
- Je n’ ai pas le choix, je rectifie, me résignant. Bon, on va chercher un vaisseau, alors…

Nous parcourons le petit hangar à la recherche du vaisseau le plus petit et le plus facilement maniable possible. Je finis par choisir celui qui a le moins de boutons et nous sautons tous à l’ intérieur. Je trouve rapidement le démarreur et j’ allume sans plus perdre de temps. Je ne sais même pas à quoi sert la moitié des commandes, et je regarde les boutons clignoter devant moi, paniquée. Pas la peine de compter sur les garçons, ils sont encore plus largués que moi, et ne peuvent que me supplier de me décider en vitesse. Ce n’est pas exactement le moment idéal pour une leçon intensive de conduite. Désespérée, je finis par attraper une manette que je pousse à fond, et le moteur s’ arrête. Merde, qu’ est-ce que j’ ai fait encore ?

- On a calé ou quoi ? demande Etan en avançant la tête.
- Le ferme, je grogne, nerveuse.
- Je voudrais pas t’ affoler, mais là ça urge vraiment !
- La ferme !!

Je remet le moteur en marche. Bon, le problème ça doit être le frein. Mais où est-ce qu’ ils l’ ont mis, à la fin ? Et ça, c’ est quoi ? Oups, non on va éviter de lancer une torpille ici. Bon et ça ? Alleluia, c’ est bien le frein ! maintenant qu’ il est débloqué, je pousse à nouveau la manette de tout à l’ heure et nous traversons le hangar à toute vitesse, plus ou moins en direction de la porte. En la franchissant, l’ une des ailes en emporte un bout et nous parvenons à sortir du vaisseau. Le fait que nous nous mettions immédiatement à tomber à pic me rappelle soudainement que je n’ ai pas activé les réacteurs qui doivent nous maintenir en l’ air.

- Mais qu’ est-ce que tu fabriques ? crie Etan, tu tiens à ce qu’ on s’ écrase plus rapidement, c’ est ça ?
- Tu veux peut-être prendre ma place ? je hurle tout en continuant à fouiller le tableau de bord à la recherche de cette maudite commande.
- Il arrivent ! crie Zack en montrant du doigt en des vaisseaux de Trabia s’ approchant dangereusement.
- La radio ! Il faut les prévenir. Il y a une radio ici? je crie en cherchant frénétiquement.
- Toi, TU PILOTES ! je vais la chercher, moi, la radio… dit précipitamment Etan.

Mince, les réacteurs, c’ est vrai… Bon, ça, ça sert à quoi ? non, ça c’ est pour activer l’ autre torpille, c’ est pas le moment.

- Il nous tirent dessus ! crie encore Zack.

Je relève les yeux et je vois un éclair rouge se diriger vers nous. Sans réfléchir j’ empoigne les commandes et je tourne au hasard, les yeux fermés en attendant le choc. Etan me secoue l’ épaule.

- Wow, t’ as réussi à l’ éviter, bravo ! Tu vois que tu commences à être douée! c’ était génial !
- Evidemment que j’ ai réussi, je bougonne, sans réussir à y croire.

Où sont ces fichus boutons pour les réacteurs, à la fin ? ça, c’ est pour les phares, là pour augment la vitesse… Merci, on descend déjà trop vite à mon goût. Et ça ?

Eurêka, je suis un génie ! le vaisseau stoppe immédiatement sa chute et nous sentons une grande poussée sous notre vaisseau. Surpris, notre poursuivant ne s’ arrête pas à temps et son tir se perd dans les airs. Mais notre vaisseau va toujours trop vite pour moi. Je n’ arrive pas à le faire rester stable, nous sommes secoués dans tous les sens, et je ne suis pas certaine que ce soit normal. Je vois à peine ce que je suis en train de faire; je serais en train de foncer dans une montagne, je ne m’ en apercevrais même pas.

- Où est-ce qu’ on va ? demande Zack, un peu inquiet.
- C’ est pas moi qui décide, j’ arrive pas à contrôler le vaisseau ! je grogne en tentant de ralentir.

Tout ce que je veux c’ est réussir à me poser sur le sol le moins violemment possible. J’ ai réussi à remonter légèrement, on ne s’ écrasera pas tout de suite. J’ aperçois au loin la terre, une grande plaine où je devrais être capable de m’ arrêter si ces imbéciles veulent bien arrêter nous tirer dessus. Un choc à l’ arrière du vaisseau me fait momentanément perdre les commandes.

- On est touchés ! s’ écrie Etan.

L’ un des réacteurs qui nous maintiennent en l’ air est mort, je ne contrôle plus la direction de l’ appareil, et on recommence à descendre plus vite que je ne le voudrais. Formidable; qu’ est-ce que je suis censée faire, maintenant ?

Je tire de toutes mes forces sur les commandes, aidée par Etan, pour nous redresser, pendant que Zack vérifie si on nous tire pas dessus à nouveau.

- Ca sert à rien, on va s’ écraser, souffle Etan en se rasseyant. S’ ils ne nous font pas exploser avant.
- Il s’ en vont ! Ils s’ en vont !! s’ écrie Zack.

Surprise, je tourne la tête de son côté. A travers la fumée épaisse que dégage l’ arrière de notre appareil, on voit clairement les vaisseaux de Trabia s’ éloigner. Je n’ aurais jamais cru ça, mais ça me soulage. A court terme c’ est plutôt une bonne nouvelle.

- Evidemment qu’ ils nous laissent, ils ont bien compris qu‘ ils n’ avaient pas à se fatiguer, puisqu’ on va s’ écraser tous seuls… maugréé Etan.
- Hé, je fais ce que je peux hein… je proteste, toujours en m’ agrippant au levier pour tenter de redresser l’ appareil qui continue inexorablement de piquer du nez.
- J’ ai pas dit ça pour toi… Bon sang, on va s’ écraser dans la mer, regardez !
- Je sais pas nager ! fait Zack, paniqué.
- T’ en auras pas besoin si on continue à cette vitesse, marmonne Etan en tirant lui aussi de toutes ses forces sur le levier.

J’ écrase frénétiquement les boutons pour stopper le réacteur arrière, mais ça nous ralentit à peine, à cause du poids de l’ appareil. Il faut vraiment que nous arrivions à nous redresser.







*
* *




When it’s just me and you.
Who knows what we could do.
If we can just make it through
The toughest part of the day.






* *

*







Le levier se redresse lentement, le vaisseau aussi, et nous poussons un soupire de soulagement. Nous ralentissons aussi légèrement. En revanche, j’ai toujours du mal à nous maintenir la tête en haut, la direction ne répond pas. Et on descend moins vite, mais on descend quand même…



- Ecoute, de toute façon il va falloir atterrir, alors autant s’ y préparer, fait Etan. Où est-ce que tu comptes nous écraser ?



Je lui lance un regard noir mais je comprends que « atterrir » n’ aurait pas vraiment été le terme le plus exact pour définir ce qui nous attend.



Scrutant le paysage, je m’ aperçois que nous nous sommes complètement éloignés de la plaine que j’ avais vu tout à l’ heure. Il y a bien la terre là-bas, près de la forêt, mais elle est très éloignée... Reste à savoir comment y arriver en un seul morceau…



- Eva, regarde devant toi, à la fin !
- Aide-moi, dans ce cas ! Je cherche si ce sont pas des sièges éjectables…
- Des sièges quoi ? demande Zack d’ une voix étranglée.
- Ca m’ étonnerait… attend, je regarde, dit Etan en se penchant sur son siège.
- V… Vous voulez éjecter quoi ? demande Zack affolé.
- Non, apparemment il n’ y a rien, finit par dire Etan, et on entend Zack soupirer de soulagement.
- Et des parachutes ? je demande.

Zack laisse échapper un gémissement plaintif tandis qu’ Etan se lève à leur recherche.

- S… Sauter en plein vol ?
- T’ as une meilleure idée, peut-être ?

Evidemment, qu’ il n’ en a pas.

- Non plus. J’ai regardé partout, dit Etan en se rasseyant.
- Génial, je grogne. Alors il va vraiment falloir trouver comment atterrir...

Tout d’ un coup notre vaisseau est violemment secoué et se met à tourner comme une toupie. Nous nous accrochons comme nous pouvons où nous pouvons et je tente de reprendre la contrôle du vaisseau.

- Qu’ est-ce qui se passe, encore ? je crie pour couvrir les bruits des alarmes qui se sont déclenchées.
- On dirait qu’ un des vaisseaux est resté dans les parages, je l’ avais pas vu ! crie Zack. On nous a encore tiré dessus !

Bon sang, mais ils vont pas nous lacher, à la fin ?? Je tire de toutes mes forces sur les manettes pour nous redresser, mais quand j’ arrive à stabiliser à peu près l’ appareil, il est trop tard. Nous heurtons violemment l’ eau et une grande explosion fait voler en éclat la coque.

Lorsque j’ ouvre à nouveau les yeux, je flotte dans les airs à quelques mètres de la surface de l’ océan, au dessus des débris. Etan et Zack se trouve à côté de moi , les bras repliés devant leur visage dans un geste de défense. Et devant moi vole Sheba.

On l’ a encore échappée belle.

Quand Sheba disparaît, épuisée par le choc qu’ elle a dû supporter pour nous trois, nous retombons à l’ eau. Zack arrive à se raccrocher à un débris du vaisseau en attendant que nous arrivions jusqu’ à lui pour l’ aider. Nous ne sommes qu’ à quelques dizaines de mètres de la rive, nous ne devrions pas avoir de mal à y mener Zack si...

- Eva !crie Zack.
- Quoi ?
- Etan, il a plongé !
- Quoi ?

Je tourne la tête dans tous les sens pour repérer Etan, en vain. Mais qu’ est-ce que cet idiot est en train de fabriquer ? Il est quand même pas en train de se noyer ?? je pensais qu’ il savait nager ! Mais où est-ce qu’ il peut être ? affolée, je scrute l’ eau, mais pas la moindre trace de lui. Il réapparaît au bout de deux minutes, à bout de souffle.

- On peut savoir ce que tu fais ? je crie, furieuse en nageant dans sa direction avec une envie folle de lui maintenir moi-même la tête sous l’ eau.
- Ma gunblade… elle est… restée dans le vaisseau !
- Tu te moques de moi ? tu vas quand même pas…

Et il replonge aussi sec. Bon, sang, mais c’ est juste une arme, il va quand même pas se tuer pour ça ? Et s’ il reste bloqué là-dedans ? Je plonge à sa suite pour l’ obliger à remonter. Sous l’ eau, j’ y vois à peine, mais je parviens quand même à repérer la carcasse du vaisseau qui sombre lentement. Les pieds d’ Etan dépassent d’ une des ouvertures et j‘ accélère pour le rattraper.

A l’ intérieur, Etan tire de toute ses forces son arme coincée entre deux morceaux de tôle sans réussir à la faire bouger d’ un centimètre. Je lui tape sur le bras pour lui faire signe de remonter, mais il remue la tête en signe de négation. Je rêve, il est capable de rester là rien que pour ce fichu bout de métal alors que le vaisseau est en train de couler à pic ! Je n’ ai pas d’ autre choix que d’ aider cet abruti où il va finir par se noyer. J’ agrippe moi aussi la garde et je m’ appuie sur mes pieds pour tirer de toutes mes forces.



*

* *



If we could
Stay here together
And we could
Conquer the world
If we could
Say that forever
Is more than just a word.





* *

*



La tôle finit par céder et libérer l’ arme. Elle pèse une tonne, cette fois il a intérêt à se débrouiller tout seul pour la remonter… ça n’ a pas l’ air de lui poser problème, il remonte aussi facilement que moi jusqu’ à la surface. Zack est toujours accroché à sa planche, le visage décomposé.

- Oh mon dieu… j’ ai vraiment cru que… vous… que vous, bégaie-t-il, presque les larmes aux yeux.

Nous nous trainons à quatre pattes sur le sable, éreintés, Zack y compris. Lui c’ est plus par la peur que par la fatigue, vu que c’ est nous qui avons dû le soutenir jusqu’ ici. Je me laisse tomber sur le dos, tentant désespérément de retrouver mon souffle, tandis qu’ Etan, qui a bu la tasse, tousse à en cracher son poumons, à quatre pattes sur le sable. Soudain, se retournant face à la mer, il nous désigne un point sombre plus loin et une grande trainée de fumée noire.

- Regardez un peu là-bas !
- Le Commandor ! s’ écrie Zack, les yeux écarquillés.

Le vaisseau est lui aussi en train de sombrer dans l’ océan à quelques kilomètres d’ ici, et de grandes volutes de fumée sombre sont visibles d’ ici. Je me relaisse tomber sur le dos en m’ imaginant trainer Zack à bout de bras depuis là-bas… On l’ a vraiment échappée belle.…

Malheureusement, aucun vaisseau de Trabia ne passe plus dans les environs. Nous nous décidons au bout de quelques heures, la mort dans l’ âme, à quitter la plage pour parcourir un peu les environs et voir où nous nous sommes échoués. Aucune ville n’ est visible depuis ici, en tout cas, c’ est mauvais signe. La seule chose que nous ayons pu récupérer dans le vaisseau, c’ est l’ arme d’ Etan. Tout le reste à coulé. Nous n’ avons pour ainsi dire plus nos vêtements. Là, j’ ai beau essayer de m’ imaginer comment la situation pourrait être pire, franchement, j’ ai du mal.

Nous marchons lentement, harassés, mais conscients que rester sur la plage en priant pour qu’ un vaisseau, et si possible allié passe relève de l’ utopie ou carrément de la démence. Nos estomacs ne tardent pas à nous rappeler à l’ ordre. Je ne me souviens même plus de mon dernier repas. Dans a forêt, nous finissons par attraper une bestiole que nous faisons griller, mais le cœur n’ y est pas. Nous sommes encore tous trop choqués pour trouver le courage de parler de tout ce qui vient de se passer et de ce qu’ on va devoir faire par la suite. Nous marchons au hasard, espérant finir par tomber sur un village quelconque. Nous traversons un lieu à mi chemin entre un marécage et une forêt multi-centenaire. Ça grouille de bestioles en tous genres, nous ne nous attardons pas. Nous grimpons ensuite sur une petite colline histoire de voir un peu les environs. Soudain Etan a une illumination.

- Mais… je sais où on est ! s’ exclame-t-il tout d’ un coup. Je sais où on peut aller ! C’ est juste une petite maison, mais on devrait pouvoir s’ y reposer un moment, le temps de reprendre des forces.

Ça ne m’ étonne qu’ à moitié. Je me demande où il n’ est pas allé.

- C’ est loin ? je demande, à bout de forces.

Si ce n’ était que moi, je serais prête à m’ allonger là, par terre, flaques de boue et bestioles buveuses de sang ou pas.

- Pas très. Dans moins d’ une heure on y est. Par contre le chemin passe par les montagnes qu’ on voit là-bas.
- Génial, je grogne en regardant la haute muraille de pierre orangée qui se dresse sur notre droite. J’ ai déjà hâte d’ y être…

Le voyage est long – je jurerais qu’ il a duré plus d’ une heure- , pénible – ni eau, ni nourriture, juste une nuée de moustiques à notre poursuite, et divers bestioles dont il nous a fallu nous débarrasser. Le passage par la montagne est pire que tout. Ce que Etan appelle « un chemin » est tout juste une trouée dans la pierre, un passage très étroit qui ne doit pas être emprunté très souvent, si ce n’ est par des lilliputiens. Comment font ceux qui vivent là où Etan nous amène ? les garçons arrivent tout juste à se faufiler. Par moments, il nous faut même ramper. Aller chez ces gens relève davantage de l’ expédition spéléologique que de la simple visite de courtoisie. Mais la perspective d’ un bon repas et d’ un lit me fait supporter ces inconvénients malgré tout. Ce n’ est pas comme si quelque chose de mieux nous attendait dans les environs. Les garçons eux aussi sont harassés, mais nous touchons finalement au but.

Lorsque nous sortons des rochers, c’ est presque une vision paradisiaque pour moi : une petite cahute aux milieu des arbres, juste à côté d’ un petit étang. J’ en pleurerais. Etan se dirige vers l’ entrée et s’ apprête à pousser la porte quand je l’ arrête.

- Attend une minute, tu rentres comme ça ? sans frapper, rien ? on est chez qui, au fait ?

Je me rends compte maintenant que la question ne m’avait même pas effleurée jusqu’ ici, trop occupée par l’ ascension.




*

* *


If you just walked away
What could I really say?
Would it matter anyway?
It wouldn't change how you feel…?




* *

*


Etan hésite un instant avant de répondre :

- On est chez mon père.


*******


tadaaaaa fini ! hihi je sais c’ est vache de finir comme ça, surtout depuis le temps que je vous ai fait attendre, mais on ne se refait pas… ^^

Bon, il s' agissait d' un chapitre d' un genre un peu différent, comme vous avez pu le remarquer; j' ai inclus les paroles d' une chanson de Staind que j' aime beaucoup : Everything changes ; comme je trouvais que les paroles s' y prêtaient bien, j' ai décidé de les inclure au chapitre au lieu de juste les mettre à la fin comme la dernière fois. Ici, les paroles de la chanson sont la continuité du point de vue d' Etan. Si vous n' aviez pas compris, c' est encore Etan qui parlait au début du chapitre ^^ , et à chaque fois qu’ il y a des petites étoiles, c’ est pour indiquer un changement de point de vue. Mais nan, je n’ avais pas l’ intention de laisser définitivement la parole à Etan; l’ histoire se passe du point de vue d’ Eva, c’est clair et net. Pour moi ce changement, c’ était comme la fois où elle avait perdu connaissance dans le labo ; c’ était juste histoire d’ avoir un aperçu de ce que pensaient et voyaient les autres, mais ça restera exceptionnel. Bon le fait qu’ ils se fassent Encore attaquer par un vaisseau, je sais, ça fait un peu surenchère, c très répétitif… 3 vaisseaux en 2 jours, c’ est bon quoi, faut pas exagérer lol pas vrai ? mais fallait bien que je trouve un moyen de les faire évacuer en catastrophes, et je me suis dit que le fait qu’ ils se fassent massacrer par des amis ça pouvait être pas mal lol La remarque de Pulsar-san, sur le fait que dans la cabine de pilotage ils pouvaient profiter du fait que Zack soit tout seul pour l’ attaquer j’ y avais déjà pensé et ça m’ avait pas mal embêtée déjà. J’ ai fait en sorte que qu’ il se fasse attaquer mais qu’ il parvienne à s’ en sortir tout seul, mais je sais que ça ne passe pas vraiment... Tant pis.

Sinon, que dire… cette fin de chapitre, je la voyais et j’ en rêvais depuis des mois, c’ est un des premiers trucs auxquels j’ ai pensé pour cette histoire, le fait d’ arriver chez Seifer ^^ je suis trop contente. Dites-moi ce que vous pensé de ce nouvel élément ! ^^

J’ ai déjà un début pour le prochain chapitre, mais pour le reste c’ est encore assez flou par contre… On verra bien ce que ça va donner…

Encore un énooooooorme merci pour tous vos commentaires et votre patience ! dites-moi ce que vous avez pensé de tout ça !
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Messagepar Angelaerith » 19 mai 2006 14:08

Mon dieu Rae c'est pire que de la torture que tu me fais....quel dénouement je te félicite vivement la suite une fois de plus....je deviens une grande fan de ton histoire et attend la suite une fois de plus comme à chaque fois.

J'ai mis un peu de temps à comprendre que tu faisais les deux personnages un moment je ne voyais pas que des fois tu mettais Etan à la première personne mais après tout s'est arrangé après avoir relut quelque passage XD....sinon la bataille dans les airs est très bien réussi et j'adore le coup d'Etan qui ne veut pas laisser sa gunblade je le comprend ^^.

Sinon si c'est la cabane de Seifer Almasy j'espère que cela veut dire qu'il est encore en vie....enfin c'est ton histoire et continue comme tu fais lol je serais toujours là à la lire pour savoir comment elle va se terminer.
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Messagepar Luna24 » 19 mai 2006 21:25

De la torture ??? Hmmm...peut-être...Mais tu es largement pardonnée lorsque tu mets la suite lol.

Bon que dire de ce lonnng chapitre...:D
Le début est très bien. Le point de vue d'Etan montre vraiment le caractère du jeune homme. Il est maladroit et ne sais pas comment réagir à la détresse d'Eva. Sinon c'est une très bonne idée l'attaque du vaisseau par Trabia ! Mais bon c'est vrai que les pauvres n'ont pas beaucoup de repos ! Quand y en a plus y en a encore lol !
Et pour la fin du chapitre, comme à ton habitude, tu laisses un grand suspense ! Mais franchement chapeau ! Je ne pensais vraiment pas à Seifer ! Maintenant, comme tout le monde je suppose, je suis pressée de voir la réaction d'Eva ! A mon avis elle va réagir assez violemment !......A moins que tu nous étonnes encore une fois lol. :D

Voila voila mais bon continues comme ça je suis une grande fan !!! Comme Swanny je crois que je vais l'imprimer pour pouvoir la lire dans mon lit !!

Ah et si j'ai le temps j'essayerai de faire quelques petits croquis pour montrer de quelle manière j'imagine les personnages...mais bon je ne préfère pas trop m'avancer... :?
En tout cas, toi, ne t'arrêtes surtout pas !!! :D

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Messagepar Swanny » 20 mai 2006 2:30

Tout a fait Luna24, il n'y a rien de mieux que de lire cette histoire dans un endroit douillé ou l'on peut si plonger complètement.

Ce chapitre est vraiment réussit avec encore une fois une attaque de vaisseaux très bien décrite et sérieusement j'adore le caractère explosif de Eva à certain moment mais aussi son petit côté tendre et émotif que l'on vient de découvrir. Quant à Etan tu n'aurais pas plus faire mieux pour son caractère. Le fait qu'il ne sache pas quoi faire fasse à la réaction de Eva montre bien qu'il n'a jamais eu de soutien de qui que se soit (à part son père, sa mère, squall ?). Je trouve ça très mignon ^^.

Très original les parole de musique entre les paragraphes, dommage que tu l'es pas mise en lien pour qu'on puisse l'écouter et que je sois très mauvaise en anglais...lol Enfin j'essaierais de la télécharger.

Pour ce qui est de la fin, tu nous mets sur les rotules lol, tu veux nous achever. C'est pas possible de mettre un suspens comme ça ! Super fin. Tu peux être sur qu'on va lire la suite :p pour voir la réaction de Eva et surtout pour voir si Seifer sera là :D
Ah la suite :x

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Messagepar Rae » 26 mai 2006 19:47

Merci beaucoup à vous ! vos commentzires m' ont fait énormément plaisir. Par contre, vous aurez les réponses dans le prochain chapitre, je ne veux rien gacher ^^ quelques pages sont déjà rédigées, en fait mais je n' en dis pas plus! contente que la fin du chapitre ait eu l' effet voulu hihi trop fière de moi! biz biz à vous !

Luna24 : pour les dessins, j' ai hâte de voir ça !
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Messagepar sheena468 » 13 août 2006 16:33

he he c'est moi Rae^^lol :lol:. Alors j'ai plussieurs truc a dire (certain d'ailleurs qui sont un HS ^^") mais bon.
1) je comfirme Laguna est bien le pere de Squall (je sais c'est treeees vieux) et Raine est la mere de Squall. Ellone a ete adopter par Raine. Il y a un moment dans le jeu où Kiros dit " tu ne ressemble pas à ton pere, mais tu as les de ta mere" et plus loin dans le jeu Laguna dit a Squall "on a beaucoup de choses a se dire toi et moi"
2) Rae tu es beaucoup trop dur avec toi meme. Ta fic est geniale!!! C'est sur que exprimer les sentiment ou emotion par ecrit c'est pas evident mais a force tu verras tu y arriveras^^. Tu decris bien les scene d'action,on sent bien le caractere des personnage (surtout celui d'Eva je l'adore!!!!). Par rapport au passage ou Eva et Etan se dispute que Etan au chapitre 8 je trouves pas du tout que ç afait melo-dramatique. Je trouves que ç donne plus de realisme a l'histoire (dans toute les histoire faut des passage comme ça (enfin c'est mon avis)).
3)C'est qui la mere de Etan? Tu y as reflechi? (j'ai une petite idée mais je prefere pas la dire)
4) t'as le chic pour couper au moment ou il faut pas (en gros tu coupe toujours au bon moment) et à ce propos...
PITIE DEPECHE DE NOUS MONTRER LA SUITE C'EST DE LA TORTURE!!!!!!!!!!!!!!!!!!![[/img]

Linoa32
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Messagepar Linoa32 » 16 août 2006 12:55

Franchement j'adore !!!!
Dis-moi, j'ai vraiment l'impression que Etan et Eva vont finir par s'aimer non ?
Ben, à part sa, je n'ai pas grand chose à dire à part que c'est super !!!
A quand la suite ? là est toute la question !
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Messagepar tifafa » 21 août 2006 16:38

bon alors elle arrive quand la suite:( je tien pus moi!! :cry:
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Messagepar Linoa32 » 21 août 2006 16:57

Allez moi aussi je tiens plus !
C'est pour quand ?
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Messagepar Helfyr » 24 août 2006 21:02

Je viens de lire toute ta fic en une journée O_o avec plaisir, bien sûr... Franchement, j'ai presque rien à dire... presque... mais c'est juste des petites fautes de temps (assès rare) et des oublies de mots... C'est tout... Sinon, l'histoire est vraiment bien! Les actions sont bien decrites et les caractères des perso bien cernés... Pour Eva et Etan, je me doute depuis presque le debut qu'il vont finir ensemble... (j'en suis presque sûr ^^) Mais c'est à toi de voir, tu peux aussi nous surprendre à la fin! Bon, j'ai juste un truc à rajouter......... La suite!!!
Si je dis n'importe quoi, c'est normal, vous y fiez pas...
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Messagepar Rae » 24 août 2006 23:59

CHAPITRE XIX


Ma mâchoire se décroche presque. On est chez Seifer ??

Un flot de pensées traverse mon esprit à toute allure, interrompu presque aussitôt par Etan.

- … Mais pas de souci, il n’ y a aucun risque de le trouver ici, finit-il avec un sourire un peu crispé.

Je déglutis avec difficulté pendant qu’ il ouvre la porte et entre. Ce que je peux être stupide… Mais pendant un moment… Pendant un moment, j’ ai vraiment cru qu’ il était là.

Que Seifer pouvait être encore vivant.

Zack, qui est à des milliers de lieues de ces pensées, suit Etan à l’ intérieur sans remarquer mon mutisme. Il n’ a très probablement jamais entendu parler de Seifer ; il ignore même tout nous, en dehors des quelques bribes que je lui ai apprises dans le vaisseau. Je reste là à observer stupidement la maisonnette, bouche bée, et je comprends soudain où nous nous trouvons. La prison de Seifer. L’ endroit où mon père l’ aidait à se cacher. Là où est né Etan, et où il a vécu avant de venir à la BGU. Difficile de faire plus étrange combinaison. Qu’ est-ce que je ressentirais si la maison de mon enfance, le seul endroit où j’aie jamais vécu avec ma famille était le symbole du crime de mon père ?

Je me décide à entrer, mal à l’ aise au possible. L’ intérieur est tout petit et dans un état sans nom. Quelques rares meubles rafistolés tiennent debout tant bien que mal dans le minuscule salon. Les traces d’ un grand feu assombrissent tout un côté de la pièce, et la couche de poussière sur le sol semble en cacher bien d’ autres. Divers débris traînent un peu partout. Etan m’ a dit que ceux qui étaient venus attaquer son père s’ en étaient d’ abord pris à sa mère et... Je n’ ose pas imaginer ce qui a bien pu avoir lieu ici.

Je m’ avance lentement en retenant mon souffle, m’ attendant presque à voir surgir des fantômes de dessous les meubles. J’ effleure du bout des doigts un éclat de vase posé sur la petite table couverte de poussière. Tout d’ un coup, c’ est comme si tous les cris, les pleurs rejaillissaient autour de moi, comme un tourbillon. L’ éclat des lames, les visages pleins de haine. La peur. Le sang. La mort.

Le cœur battant, je retire ma main et je me hâte de rejoindre les garçons dans la pièce d’ à côté.

- Ca fait un moment que je ne suis pas venu, dit Etan, la tête dans un placard. Désolé pour le ménage.

La cuisine n’ est pas dans un meilleur état que la pièce précédente. Les placards sont à moitiés carbonisés et il manque des portes à plusieurs autres meubles.
Je peux comprendre sans difficulté qu’ on n’ ait pas très envie de rester dans un endroit pareil. Même moi je me sens oppressée pour toute l’ histoire de cet endroit. Et Etan ? Qu’ est-ce qu’ il peut bien être en train de penser en ce moment ? Qu’ est-ce que ça peut bien lui faire de revenir ici ? J’ essaie de lire dans son regard, mais il semble éviter le mien, se mettant à farfouiller un peu partout en bavardant avec un entrain que je sais forcé. J’ ai appris à le connaître, Etan. Et même si je ne peux pas prétendre savoir tout ce qui passe par sa tête, je suis persuadée qu’ il n’ est pas aussi calme et détaché à l’ intérieur qu’ il veut le faire croire. Mais à quoi bon en rajouter une couche ? Je ne suis pas la personne la mieux placée pour des confidences de cet ordre, je suppose.

- J’ étais pourtant sûr d’ avoir laissé quelques provisions ici la dernière fois que je suis venu… fait Etan en se grattant la nuque, l’ air ennuyé.
- Et c’ était quand « la dernière fois » ? je demande en attrapant une conserve périmée depuis sept mois.
- Euh… c’ était il y a un moment, bredouille-t-il en me la prenant des mains pour l’ observer avant de la jeter. Je crois qu’ il va falloir trouver de quoi manger dans la forêt. Il doit y avoir quelques arbres fruitiers, et on peut pêcher, normalement dans le lac à côté de la maison.

Tant pis pour mon repas copieux.

La pêche n’ est une partie de plaisir que pour Zack, qui est le seul à avoir la main heureuse. Nous nous jetons comme la misère sur le pauvre sur les cinq carpes microscopiques qu’ il a attrapées, et nous nous partageons quelques abricots trop mûrs - dont certains contiennent des vers - que j’ ai trouvés plus loin.

J’ espère qu’ on ne va pas avoir à rester longtemps ici…

Sur l’ échelle de nos besoins à court terme, maintenant que notre faim est à peu près satisfaite, nous hésitons entre un bon somme et un bon bain. Après notre petit plongeon dans l’océan, notre marche, puis l’ escalade pour arriver jusqu’ ici, nos vêtements sont à peu près aussi agréable à porter que du papier de verre, et j’ ai l’ impression de sentir à des kilomètres à la ronde. D’ un autre côté, je suis tellement fatiguée que je pourrais m’ allonger là sur le carrelage et dormir comme un bébé jusqu’ à la semaine prochaine.

- J’ ai fait le tour de la maison, mais je ne crois pas avoir vu la salle de bain… fait remarquer Zack.
- C’ est parce qu’ il n’ y en a pas, répond Etan. C’ est que… cet endroit, c’ était la… euh… la… maison de vacances de mon père ; c’ est un coin tranquille, personne ne passe jamais, alors il allait dans le petit lac derrière la maison…
- J’ espère que c’ est une blague ? je m’ exclame.
- Tu n’ as qu’ à y aller avant, me propose-t-il. Il doit y avoir des vêtements dans le meuble de la chambre à l’ étage, si tu veux, en attendant que les tiens sèchent. L’ échelle se trouve près de l’ entrée et…
- Me baigner dehors ? Alors que vous êtes là ? Et puis quoi encore ? je proteste en croisant les bras.
- On ne regardera pas, promis, fait-il avec un sourire en coin.
- Il ne manquerait plus que ça ! je maugréé, rouge de fureur. Qu’ est-ce qui me garantit que vous n’ allez pas vous cacher quelque part pour…
- C’ est ton, frère, voyons ! intervient Zack.
- Hein ? je m’ exclame, avant de me souvenir à quoi il fait allusion.

J’ avais complètement oublié qu’ il croyait toujours qu’ Etan et moi sommes frère et sœur.

- Ah. Euh… oui, enfin… je bredouille, n’ ayant pas spécialement envie de me lancer dans des explications interminables à l’ instant.

Comment lui dire maintenant qu’ on lui a raconté des bobards ? Je ne m’ en sens vraiment pas l’ énergie pour le moment.

- Et je te jure que moi je ne… continue-t-il.
- On va en profiter pour ranger un peu, nous deux. Je te promets que je le surveille, fait Etan en riant.
- Si je vois un seul de vous deux dans les environs, il va passer un sale quart d’ heure ! je grogne en allant chercher des vêtements.

Je grimpe à la petit échelle qui mène à ce qui ressemble à première vue à un petit grenier très sale, mais qui doit bien avoir servi de chambre, à en juger par le mince matelas défoncé qui gît là, à côté d’ une petite table de nuit. Des tas de feuilles sont rentrées par la fenêtre sans vitre et recouvrent entièrement le sol. Je trouve même deux souris qui ont élu domicile sous le matelas. A côté du mur a été placée une longue commode en bois joliment travaillé qui détonne étrangement avec tout le reste de la maison. Je me dirige vers elle, et j’ ouvre le premier tiroir. Une odeur de moisi se dégage vaguement de l’ amassement de tissus colorés. Il y a des jupes, des corsages, des robes, plus ou moins en bon état. Plutôt moins, en fait. Et plutôt trop petits, aussi. Je me résigne presque à enfiler les vêtements pour femmes enceintes du dernier tiroir quand je mets la main sur une longue jupe verte et un haut blanc qui ont le triple avantage, par rapport aux autres vêtements, de n’ être ni déchirés, ni moisis, et d’ être plutôt jolis, même si ce n’ est pas le genre de chose que j’ ai l’ habitude de porter.

Ça me fait bizarre de me dire que c’ était à la mère d’ Etan. Elle est peut-être morte là où je suis en ce moment même… aargh non, ne commence pas à penser à ça, surtout…

Raah pas moyen de mettre la main sur des chaussures ou du savon. Tant pis. J’ attrape un tissu à peu près propre pour m’ en servir de serviette de bain et je me dirige vers la rivière.

Je parie qu’elle est gelée, en plus…

Je jette un dernier coup d’ œil pour m’ assurer que je suis bien seule. Pas que je sois parano, mais… Le bruit éloigné de meubles déplacés parvient jusqu’ à moi. Alors, allons-y. Je me glisse avec délice dans l’ eau fraîche et je fais quelques brasses pour rejoindre le centre de la rivière. Autour de moi, j’ entends les oiseaux pépier, et le temps est magnifique. Finalement, c’ est pas plus mal qu’ une baignoire...

Je ne sais pas combien de temps j’ y passe, mais j’ en profite pour faire un petit tour qui me fait le plus grand bien, en prenant garde de toujours vérifier si personne ne traîne dans les environs. Débarrasser mes vêtements de toute leur crasse s’ avère plus ardu. Une fois que c’ est fait, je les étends et je retourne à la maisonnette prévenir les garçons qu’ ils peuvent y aller.

Le résultat est étonnant. On ne se croirait plus du tout au même endroit. Tout est propre, plus de poussière ; un grand drap a été étendu sur le mur pour masquer les traces de l’ incendie. Il y a encore du boulot pour en faire une jolie petite maison de vacances, mais au moins on n’ a plus l’ impression de se trouver dans une crypte. Les garçons, plus sales que jamais, courent vers la rivière.

Je décide de remonter dans la chambre faire un peu de rangement. Je me débarrasse des feuilles et des souris en réexpédiant le tout par la fenêtre, puis j’ époussette les meubles à l’ aide d’ un bout de vieux drap dont je me sers de chiffon. Je bats le matelas, le remets en place puis y mets des draps. Je ne peux rien faire de plus. Ce n’ est pas comme si nous allions y passer une semaine, de toute façon.

En regardant un peu partout, je trouve dans le tiroir de la table de nuit la photo abîmée d’ une jeune femme blonde et d’ un homme ressemblant à s’ y méprendre à Etan, mais en plus âgé. Je m’ assieds sur le matelas en dessous de la fenêtre pour observer le cliché. Le couple qui est là sourit, et il y a dans le regard qu’ ils échangent ce que j’ ai vu si souvent dans celui de mes parents. Le bonheur, l’ amour. Leur identité ne fait aucun doute. Pourtant ça me fait un choc de les voir. Les parents d’ Etan. Si paisibles, l’ air heureux. Je me demande de quand elle date.

J’ ai lu des tas de trucs sur Seifer. Je me suis jetée sur tout ce que j’ ai pu trouver, en fait. La presse, tous les témoignages, toutes les minutes des procès auxquels j’ ai pu avoir accès. Tout. Un traître, un homme sans scrupule, capable de tuer de sang froid, c’ est ce qui ressort à chaque fois. J’ ai toujours eu le sentiment qu’ il était le mal incarné. Et que c’ était une chose formidable que le monde en soit débarrassé. Est-ce que l’ homme à l’ air si tranquille de cette photo a vraiment pu faire ce dont on l’ accuse ?

Et pourtant oui. Mon père m’ a raconté ce qui s’ est passé, avec sa façon bien à lui de laisser de côté le plus important pour aller à l’ essentiel : sa maladresse dès qu’ il s’ agit d’ exprimer des sentiments, que ce soient les siens ou ceux qu’ il a pu observer chez les autres, ce qui laisserait montrer qu’ il se soucie d’ eux. Ce n’ est que tout récemment, après tous ces évènements, que j’ ai enfin réussi à m’ imaginer ce qui avait bien pu passer par la tête de cet homme. Ou plutôt de cet adolescent. Il n’ était pas tellement plus vieux qu’ Etan ou moi, après tout. Seifer cherchait sa place dans le monde, la reconnaissance. Mais à ce moment-là, il n’ avait pas trouvé le bon moyen d’ y arriver. Ça n’ allait pas assez bien, pas assez vite pour lui et il s’ est tourné vers des personnes qui lui ont fait croire que tout était possible. Me retrouver ainsi dans l’ univers de cet homme a quelques chose d’ étrange. Je l’ ai toujours haï de toutes mes forces, de façon viscérale, pour ce qu’ il avait fait à mes parents. La cicatrice que mon père a sur le visage, c’ est à cause de lui. Mais c’ est une cicatrice, comme bien d’ autres, je le sens, qu’ ils ont en commun. J’ ai toujours pensé que si je l’ avais en face de moi, je le ferais payer pour tout ça, pour sa traîtrise. Et maintenant… Je ne sais plus. Je comprends ce que Kassandra voulait dire, dans un sens. Même s’ il était encore en vie aujourd’ hui, quel droit aurais-je de m’ en mêler ? Je n’ ai aucune place dans cette histoire. C’ est tellement vieux. Ça ne me concerne pas. Ça ne concerne pas non plus Etan. Qu’ est-ce que je sais de Seifer, au juste? Celui qui a vécu ici, l’ homme de la photo, le père d’ Etan et le criminel sont-ils vraiment une seule et même personne ?

Le vent souffle dehors, et une nouvelle brassée de feuilles mortes s’ engouffre dans la chambre, réduisant à néant mes pauvres tentatives de rendre l’ endroit un tant soit peu propre. Plusieurs viennent se ficher dans mes cheveux encore humides.

- Eva ? où est-ce que tu es ? appelle Zack. On a fini.

Je range en hâte la photo où je l’ ai trouvée et je descends les rejoindre. Ils ont déjà commencé à préparer le repas du soir. Le soir tombe rapidement, et nous apprenons du même coup qu’ il n’ y a pas non plus d’ électricité.

- C’ était pas exactement un hôtel, après tout, fait Etan d’ un ton léger où je sens percer l’amertume.

Je suis la seule à comprendre ce qu’ il a voulu réellement dire par là, et mon cœur se serre à nouveau.

Nous partons donc à la recherche des bougies, puis nous finissons le repas aux chandelles, ce qui donne un aspect plutôt sinistre à l’ endroit. Le repas est silencieux, comme si chacun essayait de deviner ce qui avait bien pu avoir lieu ici. Ne regarde surtout pas le drap, ne le regarde surtout pas…

Il n’ y a pas beaucoup de place ; l’ endroit était au départ prévu pour une personne, après tout, et ce n’ était pas censé être un palace ; les garçons décident de me laisser la chambre à l’ étage. Il vont s’ arranger avec les couvertures et dormir en bas. Je suis harassée, mais, naturellement, une fois allongée, pas moyen de trouver le sommeil. Je n’ arrête pas de penser à la photo dans le tiroir juste à côté.

Après m’ être retournée dans mon lit une bonne centaine de fois, je décide d’ aller faire un tour dehors pour prendre l’ air. Je descends doucement l’ échelle pour ne pas réveiller les garçons et je sors. L’ air frais me fait tout de suite du bien, j’ ai l’ impression de pouvoir enfin respirer. Cette maison dégage vraiment quelque chose qui ne me plait pas. Je suppose que ce n’ est pas très étonnant, vu son histoire. Seulement, je ne m’ attendais pas à me sentir tellement oppressée.

Je fais quelques pas le long de l’ étang avant de repérer une silhouette. A la lumière de la lune, je reconnais Etan. Il est assis et me tourne le dos, apparemment en train d’ admirer le paysage, ou ce qu’ on peut en apercevoir dans cette obscurité. Je décide d’ aller le rejoindre. Il sursaute légèrement quand je m’ assieds à côté de lui.


- Ah, tu ne dors pas ? demande-t-il stupidement.
- Bien observé, Sherlock...
- Euh… désolé, c’ était bête comme question...

Je savais que nous nous trouvions en hauteur, mais je n’ avais pas remarqué jusqu’ ici que nous nous trouvions carrément au sommet d’ une falaise. Ça descend à pic juste devant nos pieds. Une immense plaine s’ étend à des centaines de mètres plus bas. Ce n’ est pas le moment de déraper.

Quoi qu’ il en soit, la vue est absolument stupéfiante. A la faible lueur de la lune, on aperçoit toute la plaine, jusqu’ à la mer. De petits bois parsèment l’ endroit. Au loin, d’ immenses éclairs zèbrent le ciel noir encre au dessus de la mer. Ça a un effet presque hypnotisant. Au dessus de nous, le ciel est encore dégagé mais ça ne va pas durer longtemps. La brise fraîche a une odeur de pluie. Je ramène la longue jupe verte sur mes jambes.

- Alors c’ est ici… c’ est ici que ton père se cachait. Où est-ce qu’ on est exactement ?
- Almaj Mountains. L’ île du sud.

Autrement dit : l’ endroit le plus paumé de la planète. C’ est pas pour rien qu’ on cachait Seifer ici, je comprends mieux. On est à des centaines et des centaines de kilomètres de toute civilisation. Aucun moyen d’ arriver ou de repartir sans vaisseau, l’ île est totalement coupée du reste du monde. Cet endroit est quasiment désert. Aucune ville, pas le moindre petit hameau, pas de port, nada. Personne n’ est autorisé à venir ici, à cause du lien que cette île a eu avec Edea lorsqu’ elle était sous l’ influence des sorcières, même si je ne vois pas bien en quoi ça rend cet endroit si dangereux qu’ il faille totalement l’ isoler.

- Alors on est fichus, je soupire. On ne partira jamais d’ ici.
- On trouvera un moyen. Ecoute, j’ ai réfléchi ; je pense on devrait rester ici quelques temps. On doit absolument reprendre des forces ; Zack m’ a dit être complètement épuisé, et moi-même, j’ avoue que j je suis pas au meilleur de ma forme.
- Rester ici ? je demande, dubitative.
- Ca ne m’ enchante pas spécialement non plus, mais c’ est encore l’ endroit le plus accueillant qu’ on trouvera avant des dizaines de kilomètres.
- Combien de temps, à ton avis ?
- Au moins deux jours, mais pas plus. C’ est trop dangereux si on se fait coincer ici, on n’ a aucun moyen de s’ échapper. La seule entrée, c’ est celle par laquelle on est arrivés. J’ ai pensé à autre chose. Il va aussi falloir entraîner Zack. On en a parlé, il était d’ accord. Il a tenu le coup jusqu’ ici, mais on devrait lui apprendre un truc ou deux avant qu’ on ait d’ autres ennemis à battre. Le problème, c’ est qu’ on n’ a plus d’ armes.
- Alors il va falloir se contenter de la magie. Toi, tu as ta gunblade, et moi mon G-Force. Ça devrait aller, non ?

Il acquiesce en silence et reporte son attention sur le paysage. L’ orage se rapproche rapidement.

- Comment tu as su, pour cet endroit ? je demande, curieuse.
- J’ ai cherché pendant longtemps parce que ton père refusait de me dire où c’ était. Mais comme j’ insistais et que je continuais à chercher sans rien trouver tout en m’ attirant un tas d’ ennuis, il a finit par accepter de m’ emmener, avant que je me fasse tuer pendant mes recherches.
- Pas étonnant que tu n’ aies jamais pu parvenir jusqu’ ici…
- Oui, ils avaient pris leurs précautions.
- Et… qu’ est-ce que ça t’ a fait de revoir cet endroit ?
- C’ est ça le plus drôle, fait-il avec un rire qui n’ a rien de joyeux. Au moment, où j’ ai remis les pieds ici, j’ ai compris que Squall avait raison de me cacher cet endroit. Je n’ aurais jamais du venir ici.
- Qu’ est-ce que tu veux dire ? je demande, étonnée.
- Regarde un peu autour de toi. C’ est l’ image que tu voudrais avoir de ta vie ? C’ est l’ endroit que tu voudrais avoir comme « chez toi » ?

Je me rappelle l’ état de la maison quand on est arrivés, et l’ impression d’ oppression que j’ ai ressenti en y entrant. Ça a dû être dix fois pire pour lui.

- Tu cherchais quoi, alors, en essayant de trouver cette endroit ?

Il hausse les épaules.

- J’ en sais rien… Je veux dire… je me doutais bien que je ne retrouverais pas une jolie petite maison avec mes parents qui m’ attendaient tranquillement à l’ intérieur. Mais… je sais pas… J’ espérais… Réussir à me rappeler des moments que j’ ai passé ici avec eux… Me dire qu’ à un moment au moins, tous ensemble… on a été heureux ici. Qu’il n’ y a pas eu que toutes les horreurs qu’ on dit partout, tu vois ? je ne pensais pas retrouver… un mausolée. Rien ne m’ est revenu, ça n’ a rien changé. Je ne me rappelle pas de ce qui s’ est passé. Je me souviens à peine de mes parents. J’ ai juste… toujours les mêmes bribes qui me viennent à l’ esprit. Ça n’ a servi à rien. J’ étais bête.

Il entoure ses jambes de ses bras.

- Ma mère est enterrée juste à côté. Au pied des arbres, à ma gauche. Tu avais vu ?
- Euh non… je réponds, mal à l’ aise.
- Il n’ y a rien de spécial qui le signale, de toute façon, dit-il simplement. Elle, elle ne méritait pas tout ça.
- Non, c’ est vrai.

Je repense à la photo dans le tiroir.

- Et ton père ? qu’ est-ce qui s’ est passé pour lui ?
- Je n’ en sais rien. Personne ne le sait exactement, en fait. Squall pense qu’ après m’ avoir laissé à la BGU il a voulu partir à la recherche de ceux qui avaient tué ma mère. Apparemment, ce sont eux qui l’ ont trouvé en premier et lui ont réglé son compte. J’ ai fini par découvrir qu’ il avait été tué à son tour peu de temps après m’ avoir laissé à la BGU.

Il a seulement eu le temps de te sauver la vie de son fils... c’ est le genre de chose qu’ aurait fait Papa, aussi.

Un nouvel éclair fend le ciel et le tonnerre roule au dessus de nos têtes. La pluie s’ approche. Les yeux fermés, je m’ autorise une pensée pour ma famille. Où est-ce qu’ elle peut bien être, en ce moment ? qu’ est-ce qu’ ils font, tous ? sont-ils à notre recherche ? comment les retrouver ? est-ce je les reverrai un jour ?


- Laguna a été tué.


La phrase m’ a échappée. C’ est comme si un poids s’ ôtait de mes épaules, et en même temps c’ est terrible de le dire à voix haute. Il est mort. Mort. Lui, je ne le reverrai jamais plus. Lui non plus ne méritait pas ce qui lui est arrivé. Etan tourne à nouveau la tête vers moi, les sourcils froncés.


- Qu’ est-ce que tu dis ??
- Ils l’ ont tué. Esthar. C’ est Zukerdint qui me l’ a dit.
- Et tu le crois ? me demande-t-il après une minute de silence où il a tenté de digérer l’ information.


Je repense au moment où il est entré dans ma cellule, à son allure nonchalante, son sourire carnassier.


- Oui, je réponds, la voix enrouée. Ça l’ amusait. Il a dit de ces choses…


Ma voix se brise. Je revois mon arme plantée dans sa poitrine, et les flots de sang s’ échappant. Non, il ne fera plus rien à personne. Mais ça ne fera pas revenir mon grand-père.


- Je comprends, murmure Etan. Mais c’ est fini, maintenant.
- Tu penses que j’ ai eu tort de… de le tuer ?
- Je ne peux pas te dire que tu as raison de tuer qui que ce soit. Mais ce type était extrêmement dangereux. Tu l’ as arrêté.
- Ce n’ est pas pour ça que je l’ ai fait. Pas pour sauver l’ humanité, je rétorque, amère. C’ est pour mon grand père, pour le venger. Et pour moi aussi. Parce que j’ avais peur.


Peur… mais j’ ai toujours peur.


- Il était dangereux et il aurait continué à te pourchasser, dit-il simplement.
- Et toi… tu as essayé de retrouver les assassins de tes parents ?


Etan fronce à nouveau les sourcils et se replonge dans la contemplation du paysage.


- Non.
- Pourquoi ? je demande, et j’ ai tout de suite l’ impression d’ être allée trop loin.


Il met un moment avant de répondre.


- Parce que mon père l’ avait mérité. Il a mérité ce qui lui est arrivé.


La réponse me coupe le souffle. D’ accord, c’ est aussi ce que j’ ai toujours pensé, mais…


- Mais c’ est quand même ton père…
- Lui n’ a jamais hésité à trahir ou attaquer les gens qui le gênaient. Et c’ est à cause de lui que ma mère a été tuée. C’ est à cause de lui que j’ ai toujours été traité comme un pestiféré et que j’ ai dû me cacher des gens.
- Et alors quoi ? Tu ne veux pas savoir ce qui s’ est passé exactement ? tu ne veux pas que les gens qui ont attaqué ton père paient pour ce qu’ ils ont fait ?
- Je sais pas. Mais je ne pense pas qu’ il mérite d’ être vengé. C’ était loin d’ être un saint. Qui sait combien de vies il a gâchées ? C’ est de lui que je voudrais me venger, des fois… comment est-ce qu’ on peut être assez stupide pour faire tout ce qu’ il a fait ? Et en même temps c’ est vrai, c’ était mon père. Il n’ était pas comme ça avec moi et ma mère. Pas du tout. C’ était quelqu’ un de normal. Alors je suis censé faire quoi ? De toute façon rien ne changera ce qui s’ est passé.
- Et si c’ est à toi que ces gens-là s’ en prennent après? Tu as passé je ne sais combien de temps sur les routes ces dernières années, tu es dingue ! s’ ils ont réussi à retrouver ton père et faire ce qu’ ils ont fait, tu devrais plutôt…
- Je ne peux pas toujours resté caché à la BGU.
- Et s’ ils te retrouvent ? Tu crois que tu mérites de subir les conséquences de ce que Seifer a fait ?
- Mais c’ est déjà le cas, Eva, fait-il avec un rire amer. Depuis toujours…


Ca me fait un coup au cœur.

C’ est vrai, pourtant. Il a toujours vécu dans l’ ombre des actions de Seifer. Je le sais bien. Nous sommes tous influencés par ce qui s’ est passé à cause de cet homme. Moi la première.


- Je ne dis pas pour autant que je me laisserais faire si ces gens s’ en prenaient à moi. Ils ont tué ma mère, ce sont des criminels… Mais je pense que le vrai responsable c’ est mon père. Malade ou pas, il n’ y a pas d’ excuse pour ce qu’ il a fait. C’ est juste que je ne tiens pas à me lancer dans une vengeance aveugle comme il le ferait.


Et comme je l’ ai fait.
La boule dans ma gorge a repris sa place habituelle. Peut-être que de nous deux, c’ est moi qui ressemble le plus à Seifer, finalement.


Le silence retombe. Les premières gouttes se font sentir et nous décidons de rentrer. Lorsque le matin se lève, ni lui ni moi n’ avons fermé l’ œil. Zack, lui, a dormi comme un loir sans même remarquer notre absence. Il se lève plein d’ entrain à la recherche d’ un petit dèj’. Il est également très enthousiaste à l’ idée de commencer un entraînement. Un petit peu trop, peut-être. Au premier essai, il loupe de deux bons mètres la cible et manque de mettre feu à la maison qui a bien déjà assez souffert comme ça. Nous passons la matinée à essayer de l’ aider à contrôler ses attaques, sans trop de succès. Comme Etan est un peu plus doué que moi en magie, c’ est lui qui reste aider Zack pendant que je me charge du déjeuner.

Vu mes trouvailles, le repas risque bien d’ être aussi misérable que la veille. Je fais le tour de la petite forêt où je trouve bien quelques fruits, mais rien d’ extraordinaire. Je réussis mieux à la pêche, j’ attrape deux poissons de taille raisonnable qui devraient compenser. Je cours retrouver les garçons, toute fière de moi, lorsque j’ entends une branche craquer de leur côté et un cri. Inquiète, j’ accélère le pas.


- … solé !
- C’ est pas grave, ça va, je crois que c’ est pas grand chose finalement…


Zack est assis sur un rocher et se tient l’ épaule en grimaçant. Du sang coule légèrement entre ses doigts.


- Qu’ est-ce qui s’ est passé ? je demande en me précipitant vers lui, envoyant le déjeuner bouler au passage.
- C’ est rien, ne t’ en fais pas…
- Tu saignes, ne me dis pas que ce n’ est rien, je m’ énerve. Comment tu t’ es fais ça ?
- Etan a mal visé et sa foudre a touché une branche qui a failli me tomber dessus, mais…
- Mal visé ? je répète, ahurie, en me tournant vers Etan qui est rouge comme une tomate. Qu’ est-ce que ça veut dire ? Comment tu aurais pu aussi mal viser ? Etan, je te parle !
- Je suis désolé… je…


Je lui envoie un regard noir avant de retirer la main de Zack pour regarder la blessure. Je la replace rapidement. Mince. L’ entaille est légère, mais ça saigne beaucoup trop. Etan court chercher des herbes pour soigner ça pendant que je lance une magie de soin pour atténuer la douleur et diminuer l’ écoulement du sang en attendant qu’ il revienne.


- Bon, alors qu’ est-ce qui s’ est passé ? je demande, espérant que sans la présence d’ Etan, Zack parlera plus facilement.
- Rien du tout, je t’ assure, affirme-t-il. On s’ entraînait en discutant, je n’ étais pas assez concentré et je n’ ai pas réussi à esquiver. Ça m’ apprendra, rit-il.


Je l’ observe attentivement. Il a l’ air de dire la vérité. Tant mieux. Mais Etan aurait pu quand même faire gaffe, Zack n’ a jamais reçu aucun entraînement, lui.


- Ca te va bien, dit gentiment Zack en désignant mes nouveaux vêtements du menton. Tu fais à peu près la même taille que la mère d’ Etan, on dirait…
- Pas vraiment, en fait, je crois que…


Minute, y’ a quelque chose qui cloche, là… la mère d’ Etan ??


- Mais… Je croyais… que… que tu pensais que…
- Etan m’ a dit que vous n’ étiez pas vraiment frère et sœur.
- Qu.. Quand est-ce qu’ il te l’ a dit ? je demande, confuse.
- A l’ instant, en fait, rit-il. Ça doit être ce qui m’ a déconcentré.
- Oh. Je… Je suis vraiment désolée… je bredouille.
- Ce n’ est rien...
- On ne voulait pas te raconter d’ histoires, tu sais, c’ est juste que…
- Je comprends, je t’ assure. Vous deviez être prudents. C’ est normal.


Il sourit toujours simplement, avec la même gentillesse que la première fois que nous nous sommes vus et je sens mon cœur fondre à nouveau. Le pauvre fait ce qu’ il peut pour s’ adapter à cette situation dingue dans laquelle il a été plongé du jour au lendemain. Pour l’ instant ça va, mais s’ il nous arrive encore quelque chose, qu’ est-ce qu’ il pourra faire ? on ne pourra pas toujours le protéger, il n’ est pas soldat.

Etan arrive à ce moment avec les plantes et il soigne Zack en un rien de temps après s’ être excusé un millier de fois. Quoique sans grande conviction à mon avis. Va falloir qu’ on parle tous les deux.

Une fois fini de manger, nous reprenons l’ entraînement, et cette fois je reste avec eux. Zack a fait de très rapides progrès pour quelqu’ un qui n’ a jamais touché à la magie. A la fin de la journée, il est capable de l’ employer rapidement et en visant – à un mètre près, mais y’ a quand même du progrès.

Le soir, épuisés, nous nous couchons tôt afin d’ être le plus en forme possible pour le départ le lendemain matin. Nous avons décidé de partir au lever du jour. Au réveil, nous partons à la recherche de provisions pour la route, sans faire beaucoup mieux que la veille. Il faudra s’ en contenter. Etan et moi sommes d’ accord pour dire que si des gens ont trouvé cet endroit auparavant, il y a des chances pour que d’ autres le connaissent. S’ attarder plus longtemps ici relèverait du suicide.

Après avoir rassemblé nos affaires qui ont heureusement eu le temps de sécher, nous nous faufilons par la petite ouverture dans la roche et nous quittons cet endroit, avec soulagement pour ma part.

Le chemin semble nettement moins difficile que la dernière fois, sans doute en grande partie parce que cette fois, il s’ agit d’ une descente, et nous sortons relativement rapidement de la montagne. Une fois arrivés au pied, il nous reste à choisir la direction. Il n’ y a pas tellement de choix, en fait.


- De toute façon on ne peut rejoindre aucun continent, ça c’ est clair, explique Etan en dessinant un plan sommaire de l’ île dans la terre à l’ aide d’ un baton. Le nord est là en face de nous; c’ est la direction de Balamb, si vous voulez.
- Je ne sais pas où est Balamb… fait Zack, que cette précision n’ aide pas beaucoup.
- Peu importe. Bref. A l’ est, on ne peut que se rapprocher d’ Esthar, ce qui n’ est évidemment pas une très bonne idée.


Zack approuve, les yeux affolés. Esthar, ça, ça lui évoque quelque chose.


- A l’ ouest, on peut se rapprocher de l’ université de Centra, mais il y a très peu de chances qu’ ils soient encore là. Ils ont probablement évacué, là-bas, comme les autres universités. Mais ce qu’ il faut savoir, c’ est que d’ un côté comme de l’ autre on ne pourra pas partir sans aide extérieure, de toute façon. Mais ce serait quand même plus sensé d’ aller de ce côté, évidemment. Ce qu’ on cherche, c’ est un refuge sûr.
- Alors pourquoi on est partis de là où on était ? demande Zack. On était en sécurité…
- Cet endroit, c’ est un vrai traquenard. Il aurait suffit que les ennemis prennent l’ entrée de la montagne et on était piégés, sans aucun moyen de s’ échapper ; et dans ces conditions, même trois très grands Seeds ne pourraient rien faire, alors deux élèves et un civil... On va chercher un endroit où on pourra se barricader et se défendre sans problème en attendant qu’ on nous trouve, explique Etan.
- Alors on peut sûrement aller se réfugier dans l’ ancien orphelinat, non ? je propose. Le bâtiment est toujours là, je crois ? ça nous fera un abri. Je ne sais pas exactement où ça se trouve, mais…
- Tu penses vraiment que c’ est une bonne idée ? intervient Etan.
- Pourquoi ça n’ en serait pas une ? demande Zack, inquiet.
- Si cette île a été isolée, c’ est pour une bonne raison, rappelle Etan.


Il y a des années, après la victoire contre Ultimécia, ils ont tenté de rouvrir l’ orphelinat. On s’ est rendu compte au bout de quelque temps que les enfants tombaient malades sans la moindre raison. Ils entraient dans une sorte de mutisme. Même le bâtiment semblait hanté. On avait beau reconstruire, essayer de rénover, l’ orphelinat semblait chaque jour un peu plus délabré. Impossible de comprendre ce qui se passait. Les analyses, les hospitalisations, les enquêtes n’ y ont rien fait. On en a conclu que c’ était l’ influence des sorcières qui avait perduré d’ une façon ou d’ une autre, et qui avait rendu cet endroit maudit, et on a interdit l’ accès à l’ île.


- Ne me dit pas que tu n’ en a jamais entendu parler…
- Ce ne sont que des foutaises, je rétorque, agacée. Edea n’ était plus une sorcière depuis des années.
- On ignore s’ il est réellement possible pour une personne qui a été possédée d’ en être débarrassée, je te rappelle.


Je n’ ai absolument pas besoin qu’ on me le rappelle, merci bien. On a traité ma mère de sorcière toute mon enfance, parce qu’ on savait que c’ était la seule chose qui pouvait faire du mal à la « fille du directeur ». ma mère n’ est pas plus sorcière que moi, mais j’ ai toujours détesté entendre dire ça d’ elle.


- Elle est morte, aujourd’ hui, je réponds, un poil énervée. Ultimécia n’ existe plus non plus. Elles ne peuvent plus avoir aucune influence. Ils ont inventé cette histoire de malédiction parce qu’ ils ne trouvaient aucune explication logique, c’ est tout. Je ne vois pas ce que tu penses qu’ on peut risquer.
- Ton père ne pense pas du tout que ce sont des foutaises. Il a toujours été très clair là-dessus, lui aussi trouve cet endroit dangereux. Et tu devrais être la dernière à sous estimer l’ influence des sorcières.
- Tu ne me feras pas croire que tu n’ a jamais été faire un tour là-bas ! je rétorque, agacée.
- Ton père était contre, je te le répète. Il m’ emmenait directement ici, et on repartait tout aussi directement avec l’ Hydre. Je n’ ai jamais fait un pas sur l’ île en dehors de cet endroit avec ton père.
- Mais si les Seeds de Centra sont toujours chez eux et qu’ ils continuent de surveiller l’ île, c’ est là-bas qu’ on aura le plus de chance de les voir, je fais remarquer.


Et ça, il le sait parfaitement. De toute façon, qu’ est-ce qu’ on peut faire d’ autre ? A l’ est, non seulement on ne sait pas exactement ce qu’ on trouvera, mais en plus ça nous rapprochera d’ Esthar, alors c’ est tout décidé… Puisque de toute façon nous n’ avons aucune chance de quitter l’ île sans l’ aide d’ un vaisseau, autant choisir un endroit qui nous laisse une chance d’ être repéré par des alliés.

Etan finit par se ranger à mon idée, à contrecœur. Il avait plutôt pensé aller vers le nord, essayer de repérer une forêt où nous aurions été plus ou moins protégés. Aucun de nous ne sait ce que nous trouverons exactement à l’ ouest, ni à quelle distance se trouve l’ orphelinat. Mais à force de la raisonner, il finit par admettre que ma solution est sans doute la plus sûre – si on met de côté toutes les rumeurs autour de l’ ancien orphelinat d’ Edea.

En route vers l’ ouest, donc. Nous sommes plusieurs fois arrêtés par des groupes des monstres qui pullulent sur l’ île, ce qui donne à Zack l’ occasion de s’ entraîner. A midi, éreintés, nous faisons une pause au bord de la mer.

J’ ai les yeux collés à l’ océan, espérant apercevoir à tout moment un vaisseau. A cet instant, peu importe qu’ il soit ami ou ennemi. On ne peut quand même pas rester coincés indéfiniment ici alors que tant de choses importantes se passent ailleurs…


- C’ est pas si mal ici, fait Zack en s’ allongeant sur le sable, les bras derrière la nuque.
- Pas si mal pour le trou du monde, je peste. Et si on ne nous retrouvais jamais ?
- Quelqu’un va forcément passer, hein ? s‘ inquiète-t-il en se redressant sur ses coudes, pendant que Etan prend place à côté de moi.


Personne ne passe jamais par ici en dehors des Seeds de Centra, mais même eux, c’ est pas la peine de compter dessus en temps de guerre. Ils n’ ont pas que ça à faire, vérifier que personne ne viole l’ interdiction de se rendre sur l’ île de la sorcière.


- Bien sûr que oui. Un jour ou l’ autre… je soupire.


Quand la nuit commence à tomber, nous décidons de nous arrêter près d’ un petit bois qui a l’ air plutôt calme. Nous avons parcouru moins de chemin que nous l’ avions prévu, ou nous avions sous-estimé la distance jusqu’ à l’ orphelinat. Nous ignorons même où nous trouvons exactement, en fait. On saura quand on tombera dessus, en gros…

Le campement est vite mis en place : nous n’ avons pu récupérer que deux sacs qui contiennent trois couvertures à moitié mangées par les mites, et quelques maigres provisions. Zack, tout fier de son nouveau talent, nous fait joyeusement un petit feu de camp avec un brasier. Assis autour, nous voyons le jour décliner avec nervosité. Nous sommes en terre inconnue et dieu sait ce qui peut débarquer durant la nuit. Je ne suis plus si sûre que nous ayons bien fait de quitter la maison de Seifer. Nous nous mettons d’ accord pour ne pas dormir afin de garder un œil sur ce qui se passe. Evidemment, au bout de cinq minutes, Zack s’ est endormi, mais on peut difficilement lui en vouloir. La journée a probablement été plus rude pour lui que nous ne l’ avons pensé. Autant qu’ il se repose, Etan et moi pouvons très bien nous en charger, après tout.

Etan tend le bras pour remettre un morceau de bois dans le feu. Le petit brasier nous permet tout juste de nous voir et les branches prennent une teinte orangée au-dessus de nos têtes. Zack, à ma droite, dort la bouche légèrement ouverte. Il ressemble à un petit garçon comme ça. Au petit garçon de mon rêve. Impossible de ne plus avoir les images en tête en permanence, entre ces deux-là. Je suis constamment tiraillée par des sensations étranges, comme de déjà vu. Des bribes me reviennent de temps en temps, et je ne sais pas exactement s’ il s’ agit de réels souvenirs ou d’ images fabriquées à partir des photos. Il faut vraiment que ça arrête de tourner dans ma tête, ou je vais devenir dingue. Je me lève pour remonter la couverture de Zack sous son menton, et je vais m’ asseoir près d’ Etan.


- Je ne suis toujours pas certain que ce soit une bonne idée, chuchote-t-il.
- Eh bien, si tu en as une autre, c’ est le moment. Je ne comprends pas de quoi tu as peur, à la fin.
- Ce n’ est pas une question de peur. Je me méfie de cet endroit. Les sorcières…
- Arrête de me parler des sorcières, je le coupe, irritée. Je sais très bien ce qu’elles ont fait, tu ne m’ apprends rien. On me l’ a répété des centaines de fois. Les gens ont peur. Une superstition ridicule, voilà ce que c’ est.
- Tu ignores quels pouvoirs avaient exactement les sorcières. Qui sait ce qu’ elles ont bien pu faire à cet endroit ?
- A mon avis tu te fais du souci pour rien. Et s’ il y a vraiment un problème, on le verra bien, on pourra toujours faire demi-tour.


Etan ne répond rien, mais il a toujours l’ air soucieux. Zack se retourne dans son sommeil, et sa couverture glisse de son épaule, découvrant son bandage. Ça me fait penser…


- Qu’ est-ce qui s’ est vraiment passé pendant que vous vous entraîniez ?
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Ne me prend pas pour une idiote. Toi qui te trompes de cible au point de blesser un coéquipier… Franchement, Etan…
- Tu es en train d’ insinuer que je l’ ai fait exprès ?
- Non, mais je voudrais bien savoir ce qui t’ a pris, c’ est tout ( en clair, oui, j’ insinue bien qu’ il l’ a fait exprès, je sais… ). Tu ne fais pas ce genre d’ erreur, je t’ ai déjà vu t’ entraîner. Il y a bien dû y avoir quelque chose.
- Rien d‘ important.
- Alors, il y a bien eu quelque chose !
- Arrête d’ insister !
- Etan, si ça doit mettre quelqu’un en danger encore, je préfèrerais vraiment être au courant.
- C’ était juste une erreur, c…
- Ca a un rapport avec ce que Esthar t’ a fait ? tu as eu un malaise ?
- M… mais non, voyons, fait-il, surpris.
- Alors quoi ? Ne me dis pas que tu as juste mal visé parce que je ne te crois pas !


Il soupire.


- On discutait, c’ est tout, et j’ ai été déconcentré, ça te va ?
- De quoi est-ce que vous discutiez?
- Bon sang, Eva, tu…
- De quoi est-ce que vous discutiez?


Il soupire à nouveau.


- Tu ne vas pas me lâcher, hein ?
- Non.
- Mais il n’ y a vraiment aucune raison de…
- Il m’ a raconté que tu lui avais dit qu’ on était pas vraiment frère et sœur.


Etan fronce à nouveau les sourcils, sans quitter le feu des yeux.


- Il fallait bien le mettre au courant à un moment ou à un autre.
- Et tu lui as dit ça tout d’ un coup ? C’ est venu dans la conversation comme ça, et t’as décidé de lui dire ? je fais, sceptique.
- Non, bien sûr que non…
- Alors quoi??
- Mais qu’ est-ce que ça peut bien faire ? s’ énerve-t-il. Ça n’ a aucune importance !
- Si ce n’ est rien, pourquoi tu ne me le dis pas ?
- Mais… ( il soupire ). T’es vraiment impossible, tu le sais ?
- On a déjà du me le dire, oui. J’ attends toujours, Etan.


Il hoche la tête.


- On parlait de toi, ça te va ? grogne-t-il.
- De moi ? je fais, stupéfaite.
- Il me disait que j’ avais beaauuuuucoup de chance d’ avoir pour sœur une fille aussi sympa, drôle, gentille, jolie que toi, fait-il en singeant Zack.
- Il a vraiment dit ça ??
- Oui, répond-t-il en levant les yeux au ciel. Alors je lui ai dit que t’ étais pas vraiment ma sœur.
- Et c’ est tout ?
- Oui, c’ est tout.
- Alors qu’ est-ce qui t’ as tellement déconcentré là-dedans ?
- Laisse tomber, ok ? fait-il d’ un ton sec en se levant.
- Mais…


Et moi qui me disais que je commençais à la comprendre… Il disparaît derrière un arbre, mais j’ arrive à le rattraper et je l’ arrête.


- C’ est quoi le problème, à la fin ? je fais, vraiment à bout cette fois.
- Mais pourquoi t’ insistes ?
- Pourquoi tu ne réponds pas ?
- Qu’ est-ce que tu veux que je te dise ? crie-t-il. Ce type a débarqué il y a quelque jours, on ne sait rien de lui ! Ok, il se trouve qu’ en fait on le connaît depuis tous petits, mais il y a une semaine on n’ en avait pas le moindre souvenir… Il débarque comme ça tout d’ un coup, et vous êtes déjà dingues l’ un de l’ autre ! ça fait des années que j’ essaie de t’ atteindre et que je ne fais que me cogner la tête contre les murs ! Alors oui, ça m’ a rendu furieux quand il m’ a dit qu’ il s’ intéressait à toi ! Tu n’ es pas ma sœur, c’ est la vérité, non ? Je ne t’ ai jamais considérée comme ça, je…

OK. Là, même chez une personne aussi bouchée que moi ça fait tilt.
Je le regarde, la bouche bée, les yeux écarquillés, complètement ahurie par ce que je viens d’ entendre. Etan garde les yeux fixés sur le sol, regrettant probablement à mort ce qu’ il vient de dire.


- Tu… tu n’ étais p-pas sérieux ? je bégaie, persuadée franchement d’ avoir mal compris.
- Je voulais pas le blesser… J’ ai pas pu me contrôler, c’ est tout. Je…
- Ce n’ est pas de ça que je parlais.
- Je sais, soupire-t-il en s’ asseyant à terre.
- Tu n’ es quand même pas… pas vraiment…


Le mot n’ arrive même pas à franchir mes lèvres. Etan, amoureux de moi ? C’ est du délire… Il fronce les sourcils et baisse la tête. Puis il inspire un bon coup, comme pour se donner de la détermination.


- Si. J’ étais complètement sérieux.


Il relève les yeux vers moi, visiblement au prix d’ un grand effort.


- Mais… On a toujours… On s’ est jamais… je bafouille, sous le choc. On s’ est toujours détestés… Comment…
- Je ne t’ ai jamais détestée, moi. Mais… je sais pas… c’ était le seul moyen pour que… pour que tu ne m’ ignores pas comme les autres. Aussi loin que je me souvienne, j’ ai toujours été am… amoureux de toi, finit-il avec effort en baissant un peu plus la tête.


Alors là, j’ en ai le souffle coupé. Je revois les photos chez Maureen et Zack, quand nous étions petits. Mes rêves… où nous étions la main dans la main. J’ étais une des seules personnes à m’ occuper de lui. Est-ce qu’ à ce moment-là il a vraiment pu… Ça fait tellement loin, maintenant…
Qu’ est-ce que je suis censée dire, au juste ? qu’ est-ce que je ressens, au juste ? il y a quelque temps, je le haïssais… Depuis, j’ ai appris à le connaître, oui, mais je là à…


- Etan, je… je commence, perdue, sans même savoir comment finira au juste la phrase.


Si j’ avais imaginé que je me retrouverais dans cette situation un jour… Je dois rêver c’ est pas possible. Non, Etan, ne me regarde pas comme ça…


- Je…
- EVAAAA !! fait une voix rendue suraiguë par la panique un peu plus loin.


De surprise, je fais presque un bond de deux mètres. Zack ?


- EVAAAA ! ETAAAAN !!


Zack arrive en courant comme un dératé, haletant, et il se jette presque sur nous.


- Il y a quelque chose… là-bas… souffle-t-il en nous montrant l’ emplacement du camp. Quelque chose m’ a réveillé… ça tournait… autour de moi, et … et ça m’ a touché !


Un bruit de craquement sur ma droite me fait sursauter. Et presque immédiatement, un autre à l’ opposé. Mince, qu’ est-ce qui se passe, encore ? Avec tout ça on ne faisait pas attention, on a du nous entendre à des kilomètres. Quels imbéciles on a été…
J’ aperçois une ombre qui passe à toute allure entre les arbres, puis très vite une autre, et encore une autre.


- Il y en a plusieurs, murmure Etan, qui s’ est relevé, sa gunblade à la main. Ils nous entourent…






***


Commentaire de l’ auteur :

Je sais, comme d’ hab’, c’ est pas très sympa de finir comme ça, mais en même temps, si je ne le faisais pas, personne n’ aurait le courage de suivre mon histoire lol et comme d' hab, j' ai pris mon temps, je le sais; toutes mes excuses à genoux face contre terre!! ^^

Y’ en a sûrement qui espéraient que Seifer serait encore en vivant, je sais, c’ était fait pour ! lol. Toutes mes excuses à eux mais bon, ça ne m’ avait même jamais effleuré, l’ idée de le laisser en vie ; l’ impact sur Etan aurait été moindre s’ il avait quand même eu quelqu’ un au monde, s’ il avait su que son père était bien quelque part. Et c’ est pas trop mon truc, de refaire débarquer des gens censés être morts au court de l’ histoire. Qu’ ils restent où ils sont, ils y sont très bien ! lol

Pour les lieux, au départ de la fic, j’ essayais de coller au maximum au jeu. Puis avec tous les déplacements, j’ ai fini par m’ y perdre moi-même lol Je me suis surtout concentrée sur l’ action. Avec ce chapitre-là j’ essaie de resituer tout ça en gros, même si dans le détail du jeu ça ne va pas forcément correspondre. Etant en plein déménagement- ce qui explique en partie mon retard, en plus du fait que je coinçais sur certains passages-, je n’ ai malheureusement plus l’ occasion de rejouer pour voir si ça correspond. Il va falloir se contenter de ce que j’ ai en tête pour le moment ^^ Bref, si vous ne voyez pas trop à quel lieu je fais allusion dans ce chapitre, le mieux c’ est de chercher une carte de FF8 sur internet, et vous regardez l’ île qui est toouuuut en bas, et c’ est là que les personnages sont coincés. Un jour, je pense que je ferai un montage pour montrer où sont les personnages au fur et à mesure des chapitres lol ce sera plus simple. Même pour moi. hahaha

Ah. La déclaration d’ Etan. Je déteste complètement. Honnêtement. Les histoires d’ amour, c’ est pas trop mon truc, à plus forte raison quand c’ est moi qui les écris. [ Etan ( superénervé): « alors c’ est pour ça que tu t’ amuses à faire débarquer Zack à chaque fois au bon moment hein ? Hein ?? HEIN ?!! sadiiiiiique !! » ] Hem, oui, y’ a bien de ça, désolée, vieux. Mais je ferai pire la prochaine fois , promis ! ^^

Donc, voilà, pour ceux qui se demandaient s’ il y aurait quelque chose entre eux. C’ est pas gagné, en même temps, Eva est un peu paumée… Donc… au prochain chapitre ! ^^


@Helfyr : en une journée omg ! lol contente que ça t' ai plu ^^les fautes, les oublis, je sais, c' est une catastrophe ! ( le pire c' est que oui, je me relis ! lol) ; et je vous prépare une fin du tonnerre, t' inquiète ! ;)

et merci les filles !! :D j' espère que la suite vous plait ! bibiz
Dernière modification par Rae le 25 août 2006 15:42, modifié 1 fois.
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