[Rae] FFVIII : Le feu et la glace

Les romanciers en herbe pourront nous faire partager leurs oeuvres littéraires !

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Rae
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Messagepar Rae » 29 nov. 2005 13:28

CHAPITRE XIV



Sheba revient et fait apparaître un bouclier de protection au dessus de nous. Le projectile explose contre la paroi. Une autre demi-douzaine de vaisseaux arrive au même moment au dessus de nous et nous prend également pour cible avant de nous dépasser pour faire demi tour et repasser au dessus de nous. Ils visent comme des pieds, heureusement. Ils auraient dû n' avoir qu' à tirer dans le tas, et c' était fini pour nous. Mais les tirs restent suffisamment près pour être dangereux. Je tire par le col les premiers que j' arrive à attraper, c' est à dire Charlène et Gustave, pour les relever et je les pousse vers la forêt. C' est notre meilleure chance de nous échapper. Une autre explosion a lieu. La terre vole et retombe sur nous. Un grand cri me donne des frissons dans le dos :

- CASEY ! Hurle Sofia.

Paniquée, je le cherche du regard. Sofia est agenouillée auprès de lui et essaie de le relever. Il se met sur ses pieds en titubant. Du sang coule de son bras et de son front. Je cours vers lui.

- Est-ce que ça va ?
- Oui, oui, bégaie-t-il, à moitié sonné. Il faut… faut aider les autres à partir. La forêt…
- Oui, je sais, j' y ai déjà envoyé Gustave et Charlène. Vas-y, je vais chercher les autres.
- On… tiendra pas face aux vaisseaux… Fais attention…

Il a l' air d' avoir du mal à rester conscient. Je demande à Sofia de l' emmener vers la forêt pour le mettre à l' abri, pendant que je vais chercher le reste du groupe. Les jumeaux avancent en courant, en portant à moitié Hans. Je les vois rattraper Casey, Sofia, Charlène et Gustave. Mais où est Etan ?

- Eva ! Fais vite ! me crie Charlène, arrêtée à l' orée de la forêt.

En parcourant la plaine du regard, je finis par apercevoir Etan. Il est resté quelques mètres derrière, tourné vers les vaisseaux qui continuent à avancer.

- Etan, viens , qu' est-ce que tu fab…

Non… Il ne va quand même pas…

Il s' avance vers les vaisseaux et lève les bras.

Il va invoquer son G-Force.

- Etan, NON !

Cet idiot reste planté là alors que les vaisseaux arrivent droit sur lui. Même avec son G-Force il n' arrivera jamais à les arrêter tous, c' est insensé. Et il ne peut quand même pas avoir oublié ce qu' il risque?

- Eva, Etan, ils vont arriver !! Hurle Léo.
- Etan arrête de faire l' idiot ! Viens tout de suite !!!

Il ne tourne même pas la tête, alors que je suis sûre qu' il m' a entendue. On ne peut quand même pas l' attendre indéfiniment, il faut partir. Mais si je le laisse là il va se faire réduire en bouillie…

- Eva !! Appelle encore Léo.

C' est pas vrai… Etan, tu vas me le payer. Je prendre une grande inspiration, puis je me décide:

- Allez-y !! je leur crie.
- Quoi ? Demande Léo en commençant à faire demi-tour pour me rejoindre.
- NON ! Continuez ! On vous rejoint tout de suite !

Ils hésitent. C' est Sofia qui est la première à reprendre ses esprits. Elle attrape les garçons par le bras et les pousse en avant pour les forcer à continuer. Ils disparaissent derrière les fourrés. Je retourne sur mes pas pour aller chercher Etan.

Les vaisseaux se sont dangereusement approchés de lui.

- Ne fait pas ça Etan ! Tu ne peux p…

Je suis à deux mètres de lui quand un violent souffle brûlant me rejette en arrière. Je retombe lourdement en arrière. La poussière tourbillonne tout autour de moi et je me relève difficilement, à moitié suffoquée, tandis qu' une immense forme rougeoyante envahit le ciel. Le G-Force se dirige vers les vaisseaux et en détruit un dans un grand brasier.

Je me relève en toussant.

Puis j' aperçois d' autres vaisseaux qui arrivent des deux côtés. Ils vont nous encercler si ça continue.

- Etan arrête tout de suite !! T' as perdu la tête ??

Il n' écoute absolument rien de ce que je dis. Je lui secoue le bras.

- Rappelle ton G-Force, on ne peut pas rester là, il faut rattraper les autres ! ETAN !!

Plus haut, son G-Force est assailli par les vaisseaux maintenant trop nombreux et d' autres contournent le combat pour avancer vers nous.

Je n' ai pas le choix, je dois invoquer Sheba. Elle s' élève dans les airs et se dirige vers les vaisseaux les plus proches pour les faire exploser. Mais après le combat de tout à l' heure elle est épuisée, elle ne tiendra pas très longtemps. Et elle n' est pas la seule, j' ai l' impression qu' il n' en faudra pas beaucoup pour que mes genoux cèdent. J' agrippe Etan par l' épaule pour le secouer mais il ne réagit pas. Il est comme hypnotisé.

- Mais bouge-toi Etan, bon sang !

Bon, ben, quand il faut, il faut.

Je lui décroche un solide crochet du droit. Il vacille, mais maintenant il semble m' avoir remarquée. Son G-Force disparaît instantanément et Etan s' effondre sur lui-même. Je passe son bras par dessus mon épaule pour le tirer tant bien que mal en arrière, profitant de ce que Sheba retienne les vaisseaux.

Je l' aide à avancer pour nous enfoncer dans la forêt. J' essaie de m' éloigner du vacarme des combats aussi vite que possible. Pourvu que Sheba réussisse à les retenir assez longtemps. Impossible de retrouver le chemin qu' ont emprunté les autres. Ce n' est pas ce qui me préoccupe le plus pour l' instant de toute façon. Etan semble avoir de grosses difficultés à rester conscient et il est complètement appuyé sur moi. Je ne sais pas combien de temps encore je pourrais le porter, mais ça ne suffira certainement pas à nous éloigner assez des vaisseaux pour être en sécurité, il faut que je trouve une autre solution.

Une grotte ! Nous avons dû nous rapprocher de la montagne - ce qui signifie au passage que je me suis complètement trompée de chemin mais passons. J' arrive devant l' entrée et j' y jette Etan et mon sac à dos avant de retourner en arrière voir où en sont les vaisseaux. Je n' ai pas réussi à beaucoup m' éloigner. D' ici j' aperçois Sheba qui tente de toucher les vaisseaux avec ses jets de glace. Ils tournent autour d' elle en lui tirant dessus. Elle arrive à éviter quelques tirs, à faire exploser un vaisseau, mais elle disparaît soudain, à bout de forces. Ils l' ont eue et je n' ai même pas de quoi la ranimer…

Il reste quatre vaisseaux, et ils continuent à avancer dans notre direction. Je me rue vers la grotte et m' y engouffre. Etan est toujours allongé là, respirant bruyamment, le visage couvert de sueur.

Les vaisseaux ne peuvent heureusement pas s' approcher des montagnes. Ils passent à côté de la grotte en survolant lentement les arbres sans s' arrêter. J' attends encore plusieurs minutes sans entendre autre chose que ma propre respiration et celle d' Etan.

Je me rends bien compte que pendant ce temps, on est en train de perdre complètement les autres. Je n' ai pas la moindre idée du chemin qu' ils ont emprunté, ni s' ils ont réussi à garder la direction vers Pil Hunna. J' ignore totalement où nous nous trouvons et comment les rejoindre. Etan réussit à se redresser sur un coude et s' assoit contre le mur. Il a l' air d' avoir plus ou moins recouvré ses esprits.

J' éclate:

- Je peux savoir ce que tu cherchais à faire, au juste ?

On a failli se faire attraper à cause de lui et dieu sait où sont les autres, et dans quel état. Il garde les yeux fixés sur le sol devant lui.

- Il fallait les retenir… dit-il d' une voix sans timbre.
- Ils étaient beaucoup trop nombreux ! Tu sais pas compter? Personne n' aurait pu faire face à autant de vaisseaux, pas même tout un groupe de Seeds. Mais enfin, Etan ! je fais, stupéfaite. En utilisant ton G-Force, en plus ?! T' as perdu la tête ? Tu ne dois pas l' invoquer, tu sais bien que ça te…
- Depuis quand ça te préoccupe? Me coupe-t-il d' un ton sec.
- Qu… Quoi?

Je reste bête pendant un moment, puis tout à coup, je comprends.

- Tu… Tu n' as pas fait ça pour les retenir… je réalise, stupéfaite. Tu savais parfaitement que tu ne pourrais pas. Mais… tu voulais voir ce que moi je ferais, c' est ça ?

Il garde le regard baissé. Je sens les larmes me monter aux yeux et je crie:

- Tu voulais savoir si j' allais rester t' aider où si j' allais partir avec les autres ?? Répond !

Aucune réaction. J' ai donc raison. Je suis suffoquée de fureur.

- Comment t' as pu me faire ça ?? C' est vraiment dégueulasse !! Je viens de retrouver Casey, et je l' ai laissé aux mains d' une bande de morveux pour venir t' aider, tu es content ??! C' est ce que tu voulais ?! EST-CE QUE TU ES CONTENT ?

A ce moment, sa tête bascule sur le côté et il tombe sur le côté, le visage contre la terre.

- Etan? Je demande, effrayée. Etan, répond !

Merde, il a perdu connaissance ! Ca doit être un effet de l' invocation. Mais quel crétin, quel crétin… Je me précipite pour le mettre sur le dos. Il est complètement bouillant.

- Etan ! je l' appelle en le giflant pour le réveiller.

Il papillote des yeux.

- Ma gourde… bleue… marmonne-t-il, la bouche pâteuse.
- Ta gourde bleue? Mais t' as pas de gourde bleue! je m' exclame en attrapant son sac pour le vider sur le sol.

Une gourde bleue… j' ai jamais vu de gourde bleue, la sienne est orange… Des vêtements, une couverture, des boites de conserve… En soulevant un vêtement, je fais tomber un flacon en verre bleuté sur le sol.

- C' est ça ? Etan ! Je crie en lui remettant une gifle pour le réveiller. C' est quoi, c' est la potion de Kassandra ?

Il rouvre le yeux et acquiesce d' un léger hochement de la tête.

Je relève sa tête et la pose sur mon genou pour la maintenir surélevée, puis je porte le flacon à ses lèvres. Mais ce sont les dernières gouttes, il ne restait plus grand chose.

- Est-ce que ça suffira? je demande, inquiète.

Il ne répond pas, il s' est rendormi. Mais sa respiration maintenant plus calme me fait penser que ça a eu de l' effet. Ouf… Je m' aperçois alors que sa main est légèrement crispée que mon poignet. L' expression de son visage à ce moment fait se serrer mon cœur. Exactement celle qu' il avait dans mon rêve, la dernière fois…

Je sors marcher un peu, après avoir posé sa tête sur une couverture repliée. Je suis complètement sur les nerfs, il faut que je respire un peu. Pas moyen de retrouver la piste des autres, d' autant plus que je ne veux pas trop m' éloigner au cas où un monstre arriverait dans la grotte. Je n' ose pas non plus appeler, on ne sais jamais ce qui pourrait me répondre.

Il va falloir que je m' y fasse, on les a bel et bien perdus. Il n' y a plus qu' à espérer qu' on pourra les retrouver là-bas.



En y réfléchissant, ça fait quand même une sacrée coïncidence: l' attaque des monstres, puis l' arrivée des vaisseaux juste après. Comme si on avait voulu nous affaiblir avant pour nous attraper plus facilement. Sauf qu' ils ont vu qu' on était venus à bout des monstres. Ils ont du nous attaquer.

Mais y' a quelque chose que coince quelque part. Ce n' étaient pas des vaisseaux d' Esthar, je m' en rends compte maintenant. En plus, je n' ai jamais eu connaissance du fait que ça faisait partie de leur technique de combat d' envoyer des monstres pour leur mâcher le travail… mais en même temps, ces derniers temps je m' aperçois que j' ignorais bien d' autres choses…

Il commence à faire frais. Faire du feu dans une grotte n' est pas une idée très intelligente, et même en dehors, juste devant, ça risque d' attirer les vaisseaux qui pourraient encore être dans le coin, alors je n' ai plus qu' à continuer de peler. Je resserre ma couverture autour de mes épaules.



La nuit commence à tomber quand Etan se réveille enfin. Je suis assise à l' entrée de la grotte, les genoux sous le menton, à me perdre dans le silence de la forêt, quand je l' entends se réveiller en sursaut derrière moi. Il ne se lève pas, et je ne me tourne pas non plus.

- Je suis désolé, je l' entends murmurer après une minute de silence.
- …
- Eva…
- …
- Crie moi après, frappe moi, tout ce que tu veux, mais dis quelque chose…
- Tu as bien dormi?

La question n' en est pas vraiment une. Je n' ai pas la force de m' énerver, de lui hurler après. Je me sens juste… vide. Épuisée. Moralement et physiquement.

- Je suis désolé, répète-t-il.
- Et qu' est-ce que tu veux que ça me fasse? Tu veux que je te dise quelque chose? Eh bien, va te faire voir Etan. Je ne suis pas près de te pardonner ça.
- Tu aurais dû me laisser là-bas, murmure-t-il.
- C' est ce que je n' arrête pas de me répéter, je réponds sèchement.

Ce n' est pas vrai. Je sais que je ne l' aurais pas laissé. Que je ne pouvais pas plus le laisser lui que Casey ou n' importe qui d' autre. C' est tout. C' est ça que je me répétais depuis des heures.

- Tu devrais aller retrouver les autres. Vas-y.
- Et toi?
- …
- Mais enfin, qu' est-ce qui cloche avec toi? Je soupire. J' ai laissé mon meilleur ami qui était blessé pour venir t' aider; alors c' est pas maintenant que je vais partir pour te laisser là...
- ...
- Etan, j' en ai marre, je dis d' un ton las en me passant la main sur le front. Je ne lis pas dans les pensées, et de toute évidence, j' ai beaucoup de mal à comprendre ce qui se passe dans ta tête. Alors explique-moi ce qui se passe, parce que ça commence à bien faire… Vraiment.

Je suis tellement fatiguée de tout ça. C' est le combat en permanence dans ma tête. Je ne sais plus ce que je dois penser. Pour quoi je dois me mettre en colère. De quoi me méfier, m' inquiéter. Il s' est passé trop de choses. Je ne sais même plus à quoi réfléchir.

- Qu' est-ce que tu cherchais à faire en invoquant ton G-Force ?
- Tu pourrais pas comprendre.
- Je ferai de mon mieux, dis-je, irritée.

Il hésite encore.

- J' ai toujours été tout seul. C' était pas un choix, mais j' ai toujours été tout seul. Jusqu' à ce qu' on ait à partir ensemble. Et... Bon, ça a pas été évident, je sais. Mais les choses commençaient à s' arranger. Et ça m' a fait bizarre. Je veux dire… J' étais plus… tout seul.

Je l' entends fourrager dans ses cheveux.

- Et ça plus… les photos, chez Zack, ça a fait remonter des trucs dans ma tête… Des souvenirs de quand on était petits. Des petits évènements sans importance, mais… ça m' a rappelé comment c' était avant, et ce que ça m' a fait quand les choses ont changé, quand tu t' es mise à… me détester.

Sans trop savoir pourquoi, j' ai l' impression d' avoir reçu une gifle. Dire que je l' ai détesté est même en dessous de la vérité, pourtant. Son prénom et ce mot: " détester ", étaient même totalement associés dans ma tête. Mais ce qui me fait un choc, c' est de réaliser que ce n' est plus vrai, et que je me sens même vexée qu' il puisse penser ça. Et je ne sais même pas quand ça a changé.

- Après avoir perdu mes parents, c' était toi qui ne voulais plus me voir et je ne savais même pas pourquoi… C' est pour ça que… quand on a été rejoints par les autres et que toi tu as retrouvé Casey... J' ai eu l' impression de revivre ce moment. C' est comme si t' avais effacé ces derniers jours, et qu' on revenait en arrière et que je me retrouvais encore tout seul. C' était stupide, je sais… Mais… Je ne savais pas si…
- Je ne te laisserai pas, Etan.

Je me suis dit que c' était la seule chose que je pouvais dire. C' est ce que je lui chuchotais, petite, quand il s' endormait avec cette expression que j' ai vue tout à l' heure sur son visage. Je m' en suis souvenue, alors que je marchais en me demandant ce que j' avais bien pu ressentir quand je l' avais revu comme ça.

Je tourne la tête vers lui, la gorge serrée. L' obscurité masque une partie de son visage, mais je vois qu' il me regarde, les yeux légèrement écarquillés.Il baisse la tête. Il attrape son sac et range ses affaires éparpillées.



***

Fiouuu, j' ai sérieusement galéré pour la fameuse discussion au réveil d' Etan. Résultat, ça fait toujours super mélodramatique, mais bon, il fallait bien que ça soit un peu sérieux. Dans ce que j' avais prévu au départ, le chapitre précédent devait se terminer par le " EST-CE QUE TU ES CONTENT ??". Mais je suis d' autant plus contente de ne pas avoir fait ça que ce chapitre est déjà vraiment court par rapport aux autres et que ça aurait encore accentué la différence.

En fait, après une scène aussi intense ( en tout cas c' était une situation particulièrement tendue pour moi ), je me voyais mal continuer tout de suite l' histoire. Je voulais faire une coupure ici, pour que celui qui lit garde un moment cette scène en tête et y réfléchisse un peu. Je pense que ça en dit quand même pas mal sur les personnages, et leur évolution. J' espère que c' est le cas. Il faut vraiment se mettre à la place de chaque personnage, imaginer ce qu' il peut ressentir en fonction de son histoire. Pour moi, c' est automatique, évidemment ( et d' ailleurs c' est plutôt déprimant, à la longue …). Ce que j' écris, les descriptions, ou le fait qu' il n' y en ait pas à certains moments, c' est pas fait au hasard. Mais c' est vrai qu' après chacun a sa façon de réagir face à une situation donnée; la mienne n' est pas forcément la même que la votre, c' est pas simple d' amener les gens à comprendre ce que nous qui écrivons avons dans la tête.

J' ai changé un détail, concernant l' espèce d' aveu qu' Etan fait. Normalement, c' est Eva qui devait réaliser ça toute seule dans un éclair de lucidité dirons-nous, en se mettant à la place d' Etan. Mais… pff, je me suis dit qu' elle était beaucoup trop bouchée pour ça, même si elle a un peu évolué. C' est pas quelqu' un de super observateur. Elle a beau avoir un aperçu de la vie d' Etan, elle ne réalise pas forcément le poids que ça a pu être pour lui d' être toujours tout seul, parce qu' elle n' a pas connu ça. Il fallait qu' ils aient une conversation vraiment sérieuse, que les choses soient dites clairement pour une fois, au lieu que ce soit Eva qui ait toujours à jouer aux devinettes. Parce que bon, je l' avais déjà dit, il faut parfois se méfier de ce qu' elle raconte. Là c' est clair et net, ce ne sont pas des suppositions qu' elle fait. Alors voilà, on a droit à un chapitre hyper sérieux, pour une fois. Difficile de faire pire.

La suite sera plus longue mais mettra plus de temps à venir. Pour être honnête, je ne sais même pas trop ce que je vais y raconter. J' hésite à ajouter un truc super important pour la suite de l' histoire… Le problème c' est que pour ça il va falloir que je voie à long terme parce que ça va énormément influencer les personnages si je le fais, et je sais pas si ça pourra aller pour le déroulement général de l' histoire. J' en dis pas plus ;p

Merci beaucoup pour toutes les reviews ! Grosses bises à tous !

J' ai découvert une chanson de Staind qui m' a beaucoup fait penser à Eva. C' est Could it be ( de l' album 14 Shades of Grey, pour ceux qui ne connaissent pas). A la fois pour les paroles, pour ce que dégage la voix d' Aaron Lewis et pour la musique, ça m' a franchement plongée dans ce que je voulais comme atmosphère pour mon fic. Je vous mets les paroles, mais je vous conseille franchement d' écouter la chanson ^^ En espérant que ça vous aidera à voir comment moi je vois Eva…

Could It Be

well i don't know what to say
because there's truth to what you say
i know it kills you i'm this way
there's something different every day

could it be that i never had the chance to grow inside?
Could it be that my habit is to find a place to hide?
could it be that sometimes i say things just to disagree?
could it be that i'm only being me?

not easy living in my mind
a little peace is hard to find
my every thought is undermined
by all the history inside

i know i hear the words you said
over and over again
i just can't get them through my head
there's just too many voices
must be like living with the dead
waiting for me to begin
to do the things that i have said
and for this i'm sorry
so there's some truth to what you say


Rae
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Messagepar Rae » 01 déc. 2005 12:07

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Angelaerith
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Messagepar Angelaerith » 01 déc. 2005 13:08

Oua exactement comment je me les imaginait mais Etan en fait il a quel age il fait un peu vieux sur l'image.
Mais sinon ta fic est toujours aussi bien même si les chapitres sont un petit peu plus court.
Vivement la suite
Crois en ton destin.
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Swanny
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Messagepar Swanny » 02 déc. 2005 9:45

Et bien en ce moment nous sommes gatés avec tout ces chapitres qui arrivent :p

Bah rien a dire j'adore, j'aime l'évolution qu'il y a entre eux, ils sont de plus en plus proche... Les retrouvailles avec Casey et le fait qu'il se réveille et veuille partir, puis elle le reperd... L'histoire est très bien fiscellée et elle est très cohérente.

Pour la scène où ils sont attaqués par des humanoïdes je me suis imaginé un instant que c'était des étudiants qui avaient été modofié par les esthariens. Farfelu xD

Pour les dessins d'Etan et Eva je les imaginais trop comme ça ! En plus ils sont très réussi. On voit bien la ressemblance entre Etan et son père ainsi que Eva qui est un joli mélange de Squall et Linoa.

Enfin voila j'aime ! =D

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Messagepar Rae » 03 déc. 2005 15:08

Oua exactement comment je me les imaginait mais Etan en fait il a quel age il fait un peu vieux sur l'image.
Mais sinon ta fic est toujours aussi bien même si les chapitres sont un petit peu plus court.
Bah euh la vérité c' est qu' il est pas terrible Etan je sais pas dessiner les mecs, mais alors pas du tout. je me suis inspirée d' un plusieurs autres dessins, mais c' était vraiment une première. Je me suis pas trop cassée non plus en fait, juste la tronche et le torse avec une grande veste, rien d' extra mais c' était le seul moyen d' avoir un truc potable. Pour l' âge, il est un peu plus jeune qu' Eva, de quelques mois. Alors il fait bvieux, ben on va dire que c' est à cause des soucis ( ou parce que je suis pas douée ... :P lol)

Pour le chapitre court, ça ne devrait plus arriver, mais je voulais vraiment en finir ici. Les suivants devraient être plutôt de la taille des précédents même si au stade où j' en suis j' en sais trop rien en fait.
Et bien en ce moment nous sommes gatés avec tout ces chapitres qui arrivent :p
Ca faudra pas s' y habituer lol désolée.
Pour la scène où ils sont attaqués par des humanoïdes je me suis imaginé un instant que c'était des étudiants qui avaient été modofié par les esthariens. Farfelu xD
Non à peine lol Bah pourquoi pas ? C' est pas vraiment ce que moi je m' étais imaginée... Mais bon, de toute façon Eva a dit que c' était pas Esthar. Maintenant, qui sait, peut-être qu' elle se trompe...
Pour les dessins d'Etan et Eva je les imaginais trop comme ça ! En plus ils sont très réussi. On voit bien la ressemblance entre Etan et son père ainsi que Eva qui est un joli mélange de Squall et Linoa.
Pour la ressemblance... En regardant de loin et en clignant très vite des yeux, sans doute lol
Je voulais qu' il y ait une ressemblance mais finalement j' ai abandonné je trouve pas vraiment qu' il y ait une ressemblance... mais je trouvais plutôt pas mal comme ça, sauf quelques détails, mais bon je suis pas une artiste non plus hein...

J' aime pas trop trop le dessin d' Etan, mais vu que c' est l' un des premiers de mecs que je fais, je vais essayer de pas trop me plaindre ^^ et de m' améliorer, parce que des gars, il y en a, dans cette histoire ( si j' avais su, j' en aurais mis moins, tiens...). Et je pouvais pas passer à côté d' Etan alotrs que c' est un des personnages principaux...

En tout cas si ça vous plait je suis contente.
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Messagepar Angelaerith » 03 déc. 2005 18:32

Il est vrai que je ne voie pas trop de ressenblance entre Eva et ses parents mais franchement si moi je savais dessiner comme toi... je serai au paradis moi aussi j'ai fait une fic et pour creer mon personnage j'ai pris une image et je l'ai modifié car je suis nul en dessin mais nul de chez nul.
Etan est très bien fait pour une premiere
Bonne chance pour la suite
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fourmy
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Messagepar fourmy » 21 déc. 2005 8:46

Je ne t'ai jamais laissé de commentaire non pas parceque j'aime pas au contraire j'adore j'arrive parfaitement à imaginer les persos et leurs actions et pendant les combats c'est bizare mais mon coeur s'accélère au fur et à mesure que je lis.
En bref je ne t'ai jamais laissé de message car je ne sais pas quoi te dire sur le talent que tu as !!! J'ai pas de mot pour te complimenter sur le travail que tu fais !!! en tout cas chapeau !!! :lol:

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Messagepar Rae » 23 déc. 2005 14:35

Eh bien je te remercie beaucoup ça me fais énormément plaisir; je suis vraiment contente que tu ressente ça en me lisant parce que c' est un peu la même impression que j' ai en écrivant, ça veut dire que j' ai le résultat que je voulais.

La suite prend du temps , je sais, mais j' ai un mal de chien à l' écrire parce que je sais pas encore si je dois mettre ce que j' ai en tête, j' arrive vraiment pas à décider c' est trop dur... XD
Donc encore un peu de patience désolée...
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Messagepar Angelaerith » 23 déc. 2005 18:27

J'attendrai le temps qu'il faudra même si j'avoue que je suis impatiente de savoir la suite, dès qu'elle y est je saute dessus et je la lis pour ensuite te mettre comme d'habitude que c'est très bien car toute ton histoire est très bien Rae
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Messagepar Rae » 12 janv. 2006 13:16

CHAPITRE XV


Un cliquetis métallique au dessus de ma tête me tire de mon sommeil. Alarmée, je me réveille instantanément. Sans bouger, j' ouvre un œil, puis le referme en inspirant profondément. Quatre fusils sont pointés sur ma tête. Encore une belle journée en perspective…

Du calme, du calme, du calme. S' ils avaient voulu tirer, ce serait déjà fait.

Enfin, j' espère...

J' ouvre à nouveau les yeux et j' observe les quatre inconnus qui se trouvent debout autour de moi le plus froidement possible étant donné les circonstances.

Bon. Ce ne sont pas des soldats d' Esthar, c' est déjà ça de gagné. Mais ils n' ont pas l' air tellement plus amical. Ce qu' ils ont, par contre, c' est un énorme fusil à la main. Un rapide coup d' œil sur ma droite m' informe qu' Etan, lui aussi réveillé, se trouve dans la même position inconfortable que moi. Allongé sur le dos, les mains au-dessus de la tête, il observe nos visiteurs d' un air hagard.



Qu' est-ce que je peux faire? Qu' est ce que je peux faire? Mais qu' est-ce que je peux faire ???

Bon, d' abord, respire. Reste zen, surtout pas de panique. Rappelle-toi les cours : ne pas laisser l' autre penser qu' il vous déstabilise.

Même s' il vous réveille en pleine nuit, armé jusqu' au dents contrairement à vous et entouré de dizaines d' amis à lui???



- Écoutez, il ne fait même pas encore jour, je dis en baillant ostensiblement comme si je n' avais pas remarqué la situation. Vous ne pourriez pas revenir dans une heure ou deux? Parce que j' ai vraiment passé une sale nuit. Et… j' ai l' impression que la journée ne s' annonce pas meilleure… je grommelle en tassant la couverture sous ma tête avant de me retourner.



Allongée face au mur, en attendant que les hommes reprennent leurs esprits, les idées défilent à toute vitesse dans ma tête. C' est le moment ou jamais d' avoir une idée de génie. J' ai compté une dizaine de ces hommes dans la grotte - et il y en a sans doute d' autres à l' extérieur - tous armés. Comment est-ce que j' ai pu ne pas les entendre arriver? Et comment se sortir de cette situation, maintenant? Je n' ai pas réussi à repérer mon arme, et sans elle, pas la peine de penser à tenter quoi que ce soit, étant donné que je ne peux pas compter sur Sheba et son bouclier protecteur. Je n' ai rien pour la ranimer et la nuit que je viens de passer à pester contre Etan ne m' a procuré aucun repos. En clair: on est dans la mouise jusqu' au yeux.

Les hommes restent un moment interloqués comme je m' y attendais, puis j' entends un nouveau cliquetis qui m' indique que l' un d' eux a repris ses esprits et retiré la sécurité de son arme.



- Levez-vous, ordonne une voix forte.



Je me retourne lentement pour leur faire face, l' air suprêmement ennuyé, et je m' appuie sur un coude.



- Vous avez vraiment décidé de me gâcher la journée, hein?

- Levez-vous, répète la même voix, qui vient de l' homme qui se trouve le plus près de moi.



Il s' agit d' un grand gaillard au visage creusé et aux cheveux longs retenus par un bandana. Il n' a pas l' air très âgé. Peut-être la trentaine, je dirais, et ceux autour ont l' air encore plus jeunes.

Comme je ne gagnerais pas grand chose à discuter, je m' exécute tranquillement, les fusils toujours pointés sur moi. Je me lève et me mets face à eux, les bras croisés.



- Je vous préviens, je ne suis vraiment pas de bonne humeur, alors vous feriez mieux de baisser ces trucs et de me dire ce que vous voulez avant que je ne m' énerve. Je ne suis pas d' un naturel très patient.



L' autre avec son bandana ne se préoccupe pas de moi. Me tenant toujours en joue, il sort un talkie walkie de la poche de sa veste de l' autre main.



- C' est bon, on en a trouvé deux, aboie-t-il dans l' appareil. Ramenez vous.



Il range son appareil, appelle d' un ton sec un homme et lui donne un ordre bref que je n' entends pas. L' homme hoche rapidement de la tête et sort sans un mot. Derrière lui, je vois Etan qui est debout, lui aussi. Il a les bras au dessus de la tête et fouille le sol du regard. Nos sacs semblent avoir disparu.

L' homme au bandana daigne enfin s' adresser à moi.



- J' ai une vingtaine d' hommes postés dehors, nous vous avons confisqué vos armes, et il y a des vaisseaux qui nous attendent un peu plus loin. Vous feriez mieux de nous suivre sans faire de problème. J' ai pas de temps à perdre non plus.

- Et vous êtes qui, au juste ?

- Pas vos oignons.

- On pointe des fusils sur moi, on ne m' a pas laissé finir ma nuit, et je n' ai même pas le temps de manger un morceau. Je pense que je pourrais au moins savoir pourquoi…

- Pas la peine d' essayer de faire la maligne. Bougez-vous.



Il me pousse pour me forcer à me tourner face au mur et on me met brutalement des menottes. Puis il appuie son fusil entre mes omoplates pour me faire sortir de la grotte. Je jette un œil à Etan. Il a aussi été menotté. D' un regard nous nous mettons d' accord pour ne rien tenter pour l' instant. Une occasion se présentera sûrement.

Pourvu que ce soit avant qu' on ait atteint le vaisseau…



Il ne fait pas encore vraiment jour quand nous sortons de la grotte. Vu le mal que j' ai eu à fermer l' œil hier, je n' ai pas dû dormir plus de deux heures, et je suis encore un peu dans le brouillard.

Il pleut à torrents, pour tout arranger, mais personne ne semble le remarquer tandis que nous pataugeons dans la boue. Tous les hommes sont silencieux et le visage grave, leur fusil à la main. Ce ne sont pas des soldats professionnels, ça se voit. Ils ne portent pas d' uniformes. Ils semblent très jeunes; aucun de ceux que je vois ne doit dépasser les vingt-cinq ans et je mettrais ma main à couper que certains se sont pas plus vieux que moi. Leurs armes sont totalement dépareillées. Ils ne marchent pas en formation et il ne semble pas y avoir de grade au sein de leur équipe. Mais ils sont quand même assez nombreux et suffisamment armés pour être inquiétants. Est-ce qu' ils travaillent pour Esthar? Une telle association serait étonnante mais d' après moi ils n' ont pas de lien avec la BGU non plus…

Il n' y en a que quatre devant moi, de ces hommes, mais deux autres marchent à chaque côté de moi, tandis que tout le reste de la compagnie se trouve derrière. Impossible donc de s' écarter sans qu' ils ne s' en aperçoivent. Et même si j' arrive à en attaquer deux ou trois d' un coup, tout le reste va rapidement me tomber dessus. Je ne peux pas voir Etan. Il doit être quelques mètres derrière moi, mais on ne me laisse pas m' arrêter ni me retourner.

Nous sortons de la forêt beaucoup trop vite, toujours sous la pluie battante, et mes espoirs de fuite s' envolent en fumée. Devant nous se trouvent trois des vaisseaux qui nous ont attaqués la veille. Ils n'étaient donc pas partis. Ils ont probablement passé la nuit à nous chercher. Ou alors ils s' étaient dit que débarquer alors qu' on était à moitié réveillés serait plus drôle.

Un homme et une femme se tiennent à côté de l' entrée du vaisseau le plus proche, eux aussi avec un fusil à la main. On me fait signe de m' arrêter, et le type au bandana s' avance vers eux. Pas moyen d' entendre ce qu' ils racontent. La discussion est brève. On nous fait monter dans le vaisseau, Etan et moi, toujours sans rien nous dire.

Nous sommes jetés dans une petite salle grise où ont été installés une longue table qui prend quasiment toute la place et quelques chaises. Je suis un peu surprise qu' on ne nous ait pas immédiatement amenés dans une cellule, mais je ne suis pas persuadée que ce soit une très bonne nouvelle pour autant. Ils vont probablement vouloir nous interroger avant de nous enfermer. Ne sachant pas à qui nous avons à faire, nous ne sommes pas dans une position très facile. Nous n' avons absolument rien fait de mal, peu importe de quel côté ils peuvent bien se trouver, mais je me demande si ça les empêcherait de nous tuer à la fin.

Avec un serrement de cœur, nous entendons un moteur se mettre à ronfler, et le vaisseau a une légère secousse qui indique nous nous trouvons maintenant dans les airs. Dans quelle galère est-ce qu' on s' est encore fourrés ?

Nous restons enfermés là pendant plusieurs heures, nous demandant ce qu' ils peuvent bien nous vouloir. Difficile de parler. Je suppose que si jusqu' ici on ne nous avait pas laissés ensemble c' est qu' ils voulaient éviter qu' on mette une histoire au point. Cette salle doit être surveillée et ils espèrent que nous allons stupidement nous mettre à parler de ce qui les intéresse, quoi que cela puisse être.



- Tu m' a cassé une dent, je crois, me dit Etan en grimaçant.



Il s' est assis, puisqu' il n' y a rien de mieux à faire pour le moment. Je l' ai imité. Je commence à ressentir des douleurs dans les poignets. Ces crétins m' ont mis des menottes par dessus mes brûlures. Ça a rouvert les plaies et ça fait un mal de chien.



- Tu ne m' as pas vraiment laissé le choix, je dis en admirant l' énorme bleu qui orne sa joue.



Je constate avec soulagement qu' il a abandonné l' air de chien battu qu' il arborait hier soir après notre discussion. Cette histoire n' est pas oubliée, mais il y a plus urgent. Pour l' instant, on a plutôt intérêt à se faire du souci pour nous-même. Casey et les autres s' en seront certainement beaucoup mieux sortis que nous.

La porte finit par s' ouvrir après un bon moment de discussion inutile où ceux qui étaient certainement chargés de nous écouter ont surtout appris la meilleure façon de préparer des beignets à la banane.

Deux hommes entrent. Celui au bandana de tout à l' heure et un autre que je n' ai pas vu auparavant, mais qui semble à peine plus vieux. Ce dernier s' assied en face de nous à l' autre bout de la table tandis que l' autre reste debout derrière lui, les bras dans le dos, un fusil suspendu à l' épaule pour bien nous signifier que nous n' avons pas intérêt à tenter quoi que ce soit.



- Très bien, aboie celui qui est assis. Nous n' avons pas de temps à perdre alors je vous conseille de coopérer, et nous en finirons peut-être sans trop de dommages. Déclinez votre identité.

- Ben voyons… je marmonne.



Etan et moi sommes convenus qu' ils ne nous auraient pas gardés tout ce temps s' ils n' espéraient pas avoir des informations importantes de notre part. Étant donné que nous ne savons absolument rien, ils ne sont pas près de les obtenir, mais rien ne nous empêche de les faire tourner en bourrique pour apprendre ce qu' ils savent, eux.

Cette constatation m' a rendu assez de confiance pour leur tenir tête.



- Est-ce que ces trucs sont vraiment nécessaire ? Je demande en désignant les menottes. Les brutes épaisses qui vous servent de soldats me prennent peut-être pour Superman s' ils imaginent que je peux m' attaquer à eux tous alors qu' ils sont armés…

- Nous verrons cela, dit-il en sortant un dossier et un stylo. Nous sommes les Londaniens et vous avez surpris pris hier à parcourir nos terres…

- Vos terres ? Je m' exclame avec un petit rire. On se croirait au Moyen âge... Qu' est-ce que c' est que ces salades ? La plaine de Galbadia est protégée par la fac de Winhill mais elle n' est la propriété de personne…

- Les choses ont changé.

- J' imagine, dis-je d' un ton glacial. On dirait que la déroute des universités n' est pas un malheur pour tout le monde. Vous en avez profité pour vous auto-proclamer propriétaire des lieux à la minute où Winhill s' est retiré, je suppose.



Maintenant que j' y réfléchis, le nom de Londaniens me dit quelque chose. Il me semble avoir entendu Zell et Ellone en parler il y a quelque temps. Un petit groupe de rebelles qui profite de l' isolement des villes pour terrifier les habitants et les contraindre à travailler pour eux ou à leur payer des sortes d' impôts contre une soi-disant protection. En réalité c' est plutôt pour étendre leur influence. C' est en grande partie pour cette raison qu' une université est installée sur chaque continent, pour empêcher que l' un de ces groupes ne cherchent à avoir trop d' influence et pour préserver la liberté des différentes villes. Mais depuis quelques temps il semble que ce genre d' organisation soit devenu à la mode. Les Londaniens ne sont pas les seuls à agir ainsi, loin de là. Nous avons déjà eu à libérer trois villes il y a quelques mois. Jusqu' ici les Seeds arrivaient plus ou moins à les contenir, en tout cas assez pour qu' ils ne s' affichent pas, mais maintenant que les Seeds doivent se cacher, ces gens doivent s' en donner à cœur joie.

Ce qui me chiffonne, c' est que pour ce que j' ai pu voir, il ne s' agissait jamais de groupes aussi bien armés, et encore moins équipés de vaisseaux…

La bonne nouvelle, c' est que ce genre de groupe se targue d' être indépendant de toute autre puissance quelle qu' elle soit, et plus cette puissance est importante, plus il les rejette en bloc. Alors forcément, Esthar figure en bonne place sur la liste. La mauvaise nouvelle, c' est que l' Alliance des Universités doit se trouver pas loin derrière.



- Nous vous avons donc, disais-je, surpris à vagabonder sur nos terres, vous et quelques autres individus. Je veux savoir où ils se trouvent en ce moment, vos noms et le but de…



J' aimerais aussi… Mais au moins, il me confirme qu' ils n' ont pas réussi à mettre la main sur eux.



- Vos identités, répète-t-il un peu plus fort, voyant que je suis complètement ailleurs.

- Mes menottes, j' insiste, du même ton buté.

- Attendez une minute… s' exclame Etan, stupéfait. Vous voulez dire que vous nous avez arrêtés alors que vous ne savez même pas qui nous sommes ??



Pas bête, comme question. L' homme toussote et réajuste ses lunettes sur son nez tandis que je l' observe, un sourcil levé.



- Ces terres se trouvent sous notre juridiction. Vous n' aviez rien à faire en dehors des limites des zones habitées.

- Ca, ça nous regarde, je rétorque.

- Nous aussi, si vous voulez savoir. Nous surveillons les allées et venues du territoire depuis des semaines. Les incidents entre l' Alliance et Esthar ne nous sont pas inconnus, bien que nous ignorions encore leur origine. Mais ce n' est qu' un détail…

- Un détail qui arrange quand même drôlement vos affaires, n' est-ce pas? Souligne Etan, qui est apparemment arrivé aux mêmes conclusions que moi. Les Seeds étant en déroute, vous avez le champ libre: pour le moment Esthar est sans doute encore trop occupé à faire la guerre aux Seeds pour se préoccuper de vous. De plus, elle est loin d' être populaire en ce moment.

- Ces affaires ne vous concernent pas. Nous voulons les noms de tous ceux qui vous accompagnaient. Mais nous savons parfaitement que vous êtes des espions d' Esthar. Que recherch…

- Des quoi ?? Je demande en manquant cette fois de m' étrangler de rire. Vous pouvez me répéter ça??



Il se renfrogne davantage.



- Profitez-en, grogne-t-il. Vous rirez moins dans quelque temps. Si vous ne parlez pas de vous même, nous aurons des méthodes moins drôles d' y parvenir, je vous assure.

- Vous trouvez vraiment que j' ai une tête d' espion d' Esthar?

- Ma chère, j' ai rencontré des espionnes bien plus jolies que vous…



Là, il commence à m' énerver.



- Ce… n' est absolument pas le problème, je bafouille, furieuse.

- Dans ce cas-là vous pourrez sans doute m' expliquer ce que vous faisiez dans les environs ? Continue-t-il, ravi d' avoir enfin réussi à provoquer une réaction. Les temps ne sont pas très sûrs pour des petits étudiants Seeds de nos jours, il est rare d' en rencontrer se baladant dans la forêt. Surtout que ceux qui ne sont pas parqués en prisons doivent se cacher. J' en déduis donc que nous pouvons éliminer cette option.



Je meurs d' envie de le renvoyer à ses options, mais vu à qui nous avons affaire, je doute que me vanter d' être de la BGU soit une très bonne idée.



- Alors vous avez sûrement une explication sur ce que vous étiez en train de faire quand vous avez été interpellés?

- Je dormais. Vous n' avez qu' à demander à l' homme des cavernes, je grommelle en jetant un œil mauvais à l' homme au bandana.

- Nous sommes des touristes, dit calmement Etan. Il n' y a quand même pas de mal à ça? Si c' est comme ça que vous recevez, je pense que nous allons désormais prendre garde à notre itinéraire.

- Oui, bien sûr. Évidemment, dit l' homme d' un ton sarcastique. La région est superbe à cette période de l' année, malgré une guerre qui menace d' éclater entre les deux géants qui sont à la tête de la planète… Mais vous êtes drôlement équipés pour des touristes. Une gunblade, un double-lame…

- Les routes ne sont plus aussi sûres qu' elles l' étaient, je ne vous apprends rien, je rétorque.

- Il y a beaucoup de monstres dans les forêts, il faut bien être capable de se défendre, argumente Etan.

- Les grenades que nous avons également retrouvées sur vous sont d' une fabrication estharienne particulière, et à laquelle seuls les soldats peuvent accéder, je ne pense pas vous apprendre grand chose non plus.



Aïe.

Reste calme.



- Et peu de touristes se baladent avec le fils du plus grand criminel de tous les temps, continue-t-il d' un ton acide en regardant Etan.



Aïe aïe aïe. Difficile de trouver quelque chose à répondre à ça.



- Et comme vous ne l' ignorez sûrement pas, Seifer Almasy n' a jamais été connu pour son dévouement aux universités.

- Qu 'est-ce que c' est que ce raisonnement ? Je rétorque, agacée. Ca ne veut pas dire pour autant qu' il était du côté d' Esthar, ni que son fils suit forcément ses traces…



Ils doivent pas ignorer pas mal de trucs sur ce qui s' est réellement passer pour penser de telles bêtises, et il me vient à l' esprit qu' en effet, beaucoup de choses ont été cachées au public sur ce qui s' est réellement passé. Seifer est passé pour le grand méchant alliés à d' autres monstres comme les sorcières, avec en fond un conflit avec Esthar. Pour les gens, tout ça c' est kif kif. Pour cet imbécile aussi, visiblement.

Mais ce qui me préoccupe davantage, c' est que notre situation est plus délicate que ce que je ne me l' étais imaginée. Ils savent au moins qui est Etan. Dieu sait que ceux qui veulent mettre la main sur le fils de Seifer Almasy sont nombreux. Et pas pour lui souhaiter la bienvenue, généralement. Ce n' est pas pour rien qu' il a dû grandir à la BGU. J' ai entendu dire que certains groupes de rebelles avaient été employés comme mercenaires afin de retrouver Seifer et le tuer, pour des raisons que j' ignore. Moi qui pensais qu' entre criminels tout le monde s' entendait…

D' un autre côté, s' ils s' imaginent que nous sommes des espions d' Esthar plutôt que du côté des universités, c' est qu' ils ignorent complètement qui je suis. Et ça vaut vraiment mieux pour moi, je pense, parce que la seule personne que les criminels rêvent de mettre en pièces plus que le fils de Seifer, c' est bien un membre de la famille Leonhart.

Etan a un peu pali en entendant prononcer son nom, mais il est resté calme. Ça ne servirait à rien de nier être qui il est, il en est conscient. Il reste à savoir ce que ces gens cherchent exactement.

En tout cas, l' homme en face de nous a repris du poil de la bête, visiblement satisfait d' avoir réussi à nous décontenancer.



À ce moment-là, le vaisseau se secoue violemment, me projetant en bas de ma chaise. Vu que j' ai les bras retenus dans le dos, je n' ai pas pu me retenir, évidemment, et je vais m' étaler sur le sol. Etan, lui, a basculé sur la chaise d' à côté. Les deux autres en face de nous se regardent, les sourcils froncés. Et il n' y en a pas un pour m' aider à me remettre debout. Je me relève tant bien que mal en étouffant un juron, puis je me rassieds. L' homme au bandana sort un instant sans doute pour voir ce qui se passe puis revient précipitamment, l' air passablement affolé, et murmure quelque chose à l' oreille de l' homme qui est resté assis. Je ne sais pas ce qu' il lui a dit, mais ce dernier est devenu livide. Il se lève -- sans plus faire attention à nous, crois-je stupidement -- jusqu' à ce que j' entende le verrou se bloquer.

Etan me regarde, les sourcils levés.



- Qu' est-ce qui se passe? Demande-t-il.

- Comment veux-tu que je le sache ?



De nouvelles secousses se font sentir et manquent de me jeter à nouveau de ma chaise.



- Ma parole, mais le pilote a deux mains gauches ou quoi ? Je grommelle en tentant de retrouver mon équilibre.



Etan se lève et va coller son oreille à la porte.



- Il y a des gens qui courent derrière on dirait, murmure-t-il.

- Quoi?



Je me lève et me dirige en zigzagant vers lui pour l' imiter. Non seulement on entend des bruits de pas précipités, mais aussi des cris. Une déflagration tout près nous fait sursauter.



- Le vaisseau est attaqué, je m' entends prononcer d' une voix blanche.



Les yeux écarquillés, j' écoute les cris à travers les minces parois de la pièce. Une nouvelle secousse m' envoie m' écraser contre la porte.



- Qu' est-ce qu' on fait, maintenant ? Demande Etan en se relevant lui aussi.

- Ce qu' on fait ? On en profite pour sortir de là ! je m' exclame, retrouvant mes esprits. Faut d' abord trouver un moyens de se débarrasser de ces foutues menottes, ou on ira pas loin.

- Qui tu crois que ça peut être ?

- Si ce sont des ennemis des Londaniens ça ne peut être que des amis… je marmonne en fouillant la pièce du regard pour trouver quelque chose qui pourrait nous aider.

Etan décide de coincer une chaise et d' utiliser l' un des pieds afin d' écraser l' attache de mes menottes. Après plusieurs essais infructueux où il m' enfonce presque le pied dans l' avant-bras, j' arrive à m' en débarrasser. Une fois les mains libres, c' est un jeu d' enfant d' enlever les menottes d' Etan.

Mais nous sommes toujours coincés dans la salle. Dehors, il n' y a plus que des bruits lointains. On a intérêt à filer avant qu' ils ne reviennent, s' ils ont réussi à résoudre le problème.



- D' un autre côté s' ils se font battre, on peut aussi bien attendre ici qu' on vienne nous libérer, fait remarquer Etan.

- Pas question, je proteste avec fureur. J' ai bien l' intention de leur faire payer ce qu' ils ont osé dire. S' ils doivent se faire tabasser, y' a intérêt que ça soit par moi…



Nous écartons les chaises renversées pour avancer vers la porte.



- C' est verrouillé, dit inutilement Etan en tournant la poignée à plusieurs reprises.

- C' est la seule issue, il va falloir la défoncer, je soupire après avoir parcouru le reste de la salle du regard.



Nous arrivons à enfoncer la porte au bout de la cinquième tentative. L' épaule complètement endolorie, je regarde prudemment le couloir. Il n' y a personne, dieu merci. Maintenant, par où aller ?



- Le plus loin possible des combats, souffle Etan, qui ne semble pas plus en état que moi de se battre. Il faut récupérer nos affaires, si on le peut. En tout cas nos armes.



Nous tournons donc à gauche, vers ce que je pense être l' arrière de l' appareil. Se déplacer n' est pas évidant car le vaisseau tangue à en donner la nausée. Il nous faut écarter les bras sur le côté pour nous appuyer aux murs heureusement assez rapprochés des couloirs pour réussir à tenir debout. Nous devons à plusieurs reprises enjamber des corps, tous des Londaniens, il me semble.

- Tu crois que ça pourrait être une mutinerie ? Je demande à Etan.



Il hausse les épaules, incertain. Nous n' avons encore croisés personne, bizarrement, mais je ne m' en plains pas.

Les cabines montrent des signes d' activités récente. À en juger par les tables garnies - et mon estomac grondant - les hommes devaient être en plein repas quand ils ont été dérangés. Mais tout est sens dessus dessous, signe que des combats sérieux ont eu lieu. Impossible de retrouver nos affaires dans tout ce fatras.

Pas très rassurée, je presse le pas pour rattraper Etan qui est déjà dans la salle suivante.



- Regarde, chuchote-il en désignant une masse sombre sur le sol, dans le couloir, juste devant lui.



Horrifiée , je reconnais le corps déformé du bouledogue qui voulait nous interroger tout à l' heure, ses lunettes cassés sous son gros nez saignant. Il m' avait énervée, d' accord, mais je ne serais pas allée jusque-là… Cinq mètres plus loin nous tombons sur le corps du type au bandana, pas dans un meilleur état, au milieu de tout un tas d' autres corps. Réprimant un haut-le-cœur, nous l' enjambons pour continuer.

Nous finissons par mettre la main sur nos sacs. Ils ont été vidés, évidemment et je constate avec fureur qu' ils se sont visiblement bien amusés avec le mien. Nous récupérons en hâte nos affaires répandues sur le sol, puis nous sortons à la recherche de nos armes.

En passant devant un hublot, nous constatons que nous sommes toujours en train de voler, à ma grande stupéfaction. Ça fait un bon moment que le vaisseau n' a plus eu de secousses.

Saisie d' un doute, je me précipite à la suite d' Etan. Il faut rapidement trouver des armes, peu importe lesquelles, et nous tailler d' ici. Enfin, pour ça il va falloir trouver des capsules de sauvetage et c' est pas gagné non plus.

Je ne m' aperçois qu' à la dernière minute qu' Etan s' est immobilisé et je lui rentre dedans. Il me suffit de regarder par dessus son épaule pour comprendre ce qui se passe. Un frisson d' effroi me parcourt.





***



Je sais, j' avais dit qu' il serait beaucoup plus long pour ce chapitre, mais j' ai pas pu résister à l' idée de faire ma sadique et de l' arrêter ici. Hahaha

Je sais, je le dis à chaque fois, mais "j' ai eu vraiment du mal à l' écrire , ce chapitre". Oh, pas pour ce qui est là, en fait. Une fois que j' avais la scène en tête ça a été fait en un deux jours ( en comptant la re-re-re-relecture et la correction des petits défauts que j' ai réussi à repérer, même si je parie qu’ il en reste…). Mais le problème, c' est qu' avant ça j' avais tellement d' idées - plus ou moins catastrophiques pour les personnages, selon mon humeur - que j' avais décidé de prendre mon temps pour réfléchir à ce qu' impliqueraient chacune d' elles. L' ennui, c' est que plus j' y réfléchissais, plus je trouvais d' idées auxquelles il fallait que je réfléchisse…

En fin de compte, j' ai tourné en rond, puisque ce qui est là, c' était ce que j' avais pensé écrire tout au début. Finalement, j' ai choisi ce qui était le plus simple à écrire. Ça aurait fait beaucoup trop de complications si j' avais mis mes autres idées. Malgré ce qui se passe dans ce chapitre, qui n' est déjà pas très joyeux, je vous assure que la situation est de loin bien moins désastreuse pour les personnages que ce que j' avais envisagé de faire à certains moments: c' est pour dire si j' avais pensé être vache avec eux… Y' avait aussi une solution où ils auraient été plutôt contents, aussi, mais je pense que vous me connaissez à force, c' est pas mon genre de leur faciliter les choses. ^^

Je voulais dire un GROS merci à tous ceux qui prennent le temps de laisser des commentaires. C' est sûr que c' est plus facile de se motiver pour écrire quand on sait que des gens vous lisent, qu' ils aiment;

À bientôt !

Mon Fic sur FF8 : http://forum.finaland.com/viewtopic.php?t=901
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Messagepar Angelaerith » 13 janv. 2006 19:51

OO t'es pas gentille, je veux savoir qui s'est allez mets la suite le plus tôt possible, ton histoire et toujours aussi géniale vivement la suite, et ej veux savoir c'est qui qui veut s'en prendre à Squall, et à sa famille, pas touche à mon squall non snif...
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Messagepar Swanny » 15 janv. 2006 13:41

Et bien comme d'habitude, je prends beaucoup de plaisir à lire les aventures de Etan et Eva. Toujours aussi bien écrit mais cette fois c'était beaucoup trop court ! Surtout quand tu coupes en pleine action !

Comme dit Angelaerith, j'aimrais bien savoir ce qui est arrivé à Squall, Linoa et aux amis d'Eva et aussi pourquoi Esthar a attaqué les Universités. Pour l'instant, on ne sait rien de tout ça et à chaques chapitres on a envi d'en savoir plus, plus. En plus il y a toujours de nouvelles catastrophes qui leurs tombent dessus. Tu leur en fait bien baver.

Pou ce qui est des dessins, je les trouvais assez ressemblant je pense à cause de la couleur des cheveux. Eva à celle de Squall et Etan de Seifer.Et je trouve que l'oval du visage d'Eva ressemble à celui de Linoa. Enfin, je trouve qu'il ressemble a leurs parents !

Enfin c'est toujours aussi excellent, bravo et la suite ! =D

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Messagepar Rae » 30 janv. 2006 16:18

CHAPITRE XVI


Les hommes qui nous font face continuent à avancer tranquillement vers nous, leur fusil à la main. Ce sont des soldats d' Esthar. Celui qu' ils encadrent penche la tête légèrement sur le côté pour regarder derrière l' épaule d' Etan et m' observer. Ses sourcils se lèvent dans une expression de surprise alors qu' il me reconnaît, et un sourire carnassier étire sa bouche aux lèvres trop fines. Il a un petit rire qui me glace.

- Eva! Ça alors, quelle bonne surprise! S' exclame-t-il.

Je me sens défaillir. Impossible de se tromper sur cette voix.
C' est Zukerdint.

Mes doigts se crispent nerveusement sur le bras qu' Etan a instinctivement tendu devant moi, comme pour créer une barrière. Il tourne la tête vers moi, livide. Il a compris à qui nous avions affaire.

- Eh bien! Si je m' attendais à vous trouver ici… Nous étions tranquillement en train de massacrer ces bons à rien de Londaniens - une vraie calamité, soit dit en passant, rien que des gamins qui jouent à la guerre comme s' ils avaient la moindre importance dans l' ordre du monde - et vous voilà qui apparaissez soudain! C' est vraiment mon jour de chance, on dirait.

Je ne pourrais pas en dire autant.
Tétanisée, je n' arrive pas à détacher mon regard de lui. Les deux fois où j' ai été confrontée à lui, j' étais attachée dans le noir, il m' a droguée et fait électrocuter à plusieurs reprises. C' est l' homme qui a voulu tester sur moi sa maudite machine qui détruit les G-force et leurs invoqueurs. Celui qui veut détruire les Seeds et est au moins en partie responsable de la disparition de la BGU et de dieu sait quelle horreur encore.

Il m' était alors impossible de voir à qui j' avais à faire. Et pourtant, il est tel que je me l' étais représenté inconsciemment. Grand, fin, avec un petit visage de fouine au regard pétrifiant, et ses cheveux noirs dressés sur sa tête lui donnant un air de professeur fou. Il est debout, là, tranquille, en face de nous, les mains dans les poches, souriant, avec cette nonchalance déconcertante et effrayante qui se retrouve aussi dans le ton de sa voix. Il a l' air aussi à l' aise que si le monde lui appartenait.

Je lui avais dit qu' il me paierait tout ça. Que je le tuerai. J' étais furieuse et apeurée, parce que je ne savais pas de quoi il pouvait être capable. Mais la vérité, c' est que maintenant je suis terrifiée comme je ne l' ai jamais été. Il est entouré de soldats, il n' y a rien que nous ne puissions faire.

Amusé, il nargue Etan du regard, attendant visiblement de voir s' il tentera quelque chose. Lorsque qu' il pose à nouveau son regard sur moi, ses yeux sombres me transpercent. Son sourire s' étire en me voyant sursauter derrière Etan.


Il faut s' échapper d' ici. La dernière fois, il était presque parvenu à me retirer Sheba et je sais que je n' arriverai pas à l' empêcher de lui faire du mal. On ne peut pas le laisser nous reprendre. Hors de question.

À peine ai-je le temps de reculer d' un pas, toujours agrippée au bras d' Etan, que des bruits de pas me font me retourner précipitamment. Des soldats esthariens apparaissent au détour du couloir et se mettent en place pour nous boucher le passage. Ils nous tiennent en joue, sans bouger, attendant des ordres.

Je ferme les yeux pour évaluer rapidement la situation. Nos armes sont introuvables. Nous n' avons rien pour nous protéger et nous sommes encerclés. Etan fait un effort méritoire pour continuer à faire face dans un calme apparent mais je le sens se crisper devant moi. Il voit aussi que nous n' avons pas d' issue.

- Allez, souffle Zukerdint à l'intention des soldats, emparez vous d' eux. N' hésitez pas à utiliser de la force s' il le faut, mais je les veux vivants. Nous avons beaucoup de choses à nous dire…

Zukerdint se retourne et disparaît par une porte. Quatre soldats se détachent et nous séparent Etan et moi, nous tenant chacun par un bras pour nous conduire à la porte par laquelle Zukerdint est sorti. Elle mène en fait à une passerelle qui relie le vaisseau des Londaniens à celui des Esthariens, puisque nous sommes toujours en plein vol. J' entends un soldat ordonner à un subalterne d' aller prévenir un de leurs pilotes qui se trouve aux commandes du vaisseau des Londaniens de passer en mode automatique en s' arrangeant pour que le vaisseau finisse par s' écraser, puis de se dépêcher de retourner au vaisseau pendant qu' on nous transfert parce qu' on ne l' attendrait pas.

Je reconnais les hauts murs immaculés du Commandor, les longs couloirs que nous avions arpenté pour sortir de cet enfer.

Revenus au point de départ.

On me jette dans une petite salle blanche dont la porte se referme lourdement. C' est alors que je réalise: Etan n' est pas là.
La panique m' envahit. Qu' est-ce qu' ils vont faire de lui? Le mettre dans une autre cellule ? Est-ce qu' il vont le…

- Etan ! Tu m' entends ??! ETAN !!

Ma voix raisonne dans la petite cellule. Je suis sûre que personne n' a rien entendu, cette saleté doit être sacrément bien isolée.

Je me lance de toutes mes forces contre la porte pour la défoncer, tente de l' enfoncer à coups de pieds, mais ça ne sert à rien, bien sûr, si ce n' est à m' épuiser. Cette porte-ci est autrement plus résistante que celle de l' autre vaisseau. Je n' arriverai à rien par ce moyen. Je frappe du plat de la main sur la porte pour faire du bruit.

- Etan?! Tu es là? Etan! Est-ce que quelqu' un m' entends?!!

Haletante, j' attends une réponse. Rien ne vient.

Épuisée, je m' appuie contre la porte et pose le front sur sa surface froide pour réfléchir. Déjà, il faut se calmer. Ne commence pas à t' affoler. C' est tout ce qu' il veulent. Te faire perdre la tête pour t' empêcher de réfléchir.

Et ils y arrivent très bien.

Je respire un bon coup et vais m' asseoir par terre dans un coin de la pièce. Réfléchissons calmement.

Problème numéro un : trouver un moyen de quitter cette cellule. Et le plus tôt sera le mieux. Ils ont certainement pris plus de précautions que la dernière fois. Mais j' imagine qu' ils vont tout de même bien être obligés d' ouvrir cette fichue porte à un moment ou à un autre. Il va falloir profiter de la première occasion qui se présentera.

Deuxième problème : comment retrouver Etan, ensuite ? Est-ce qu' ils l' ont mis dans une cellule juste à côté ? Est-ce que je vais avoir à parcourir tout le vaisseau pour le trouver ?

Problème numéro trois: se débarrasser du vaisseau. Le saboter, le faire exploser, s' arranger pour qu' il s' écrase quelque part, n' importe quoi, mais je ne veux plus les avoir sur le dos.

Puis éventuellement, réussir à sortir avant.

Maintenant que j' ai retrouvé mon calme, la détermination l' emporte sur la peur. Énumérer ces difficultés n' a en rien arrangé la situation, mais j' ai retrouvé mon sang-froid. Je suis Seed - ou presque; je suis censée pouvoir résoudre ces problèmes comme n' importe quel soldat. J' y arriverai.

La porte s' ouvre brutalement sur Zukerdint et trois soldats, dont deux portant un fusil blaster et le troisième une… chaise ?

Je me relève précipitamment en m' appuyant sur le mur derrière moi pour leur faire face, même si je vois bien que ce n' est pas le moment de tenter quelque chose. Mais plus question de les laisser me faire peur. Cette fois, je les affronterai.

- Rebonjour, fait Zukerdint d' un air guilleret en s' asseyant. Je viens juste discuter un peu. La journée a été éprouvante pour tout le monde, nous remettrons le travail à plus tard..

Il se tourne vers le troisième soldat et le congédie d' un geste de la main avant de se retourner vers moi. Les deux autres restent immobiles debout derrière lui tandis que la porte claque.

Tant pis pour la première occasion…

Zuckerdint m' observe, appuyé sur le dossier de son siège, les jambes négligemment croisées.

- Mmmh… Je pense que je vais quand même conserver ma garde avec moi, qu' en dites-vous ? fait-il en riant. Je lis dans vos yeux que je ne ressortirai probablement pas vivant si je m' aventurais ici seul. Est-ce que je me trompe?

Me parant du peu de self control dont je dispose encore, je relève le menton.

- Dans ce cas là, vous pouvez aussi certainement y lire que vous ne pourrez pas longtemps me retenir ici. Et qu' alors, peu importe ou vous serez, avec ou sans garde, vous n' en sortirez pas vivant. Je tiens toujours mes promesses.
- Hargneuse jusqu' au bout. J' adore ça. Oh, je vous crois. Vous y arriverez sans doute un jour. Mais pas encore, croyez moi. Un peu de patience.
- Ce n' est pas mon genre.
- Je m' en doute, rit-il. Vos yeux disent beaucoup de choses. Il y a comme une tempête qui danse dans chacun d' eux… Je regrette que la prudence m' interdise de m' approcher davantage pour la contempler… si un jour j' y parvenais c' est que plus rien ne danserait en vous.

Il y a quelque chose dans sa façon de parler… Chaque mot, chaque intonation, chacun de ses regards même dément ce qu' il est - pour moi, en tout cas -, un démon. Capable de cacher une promesse de mort douloureuse derrière un ton caressant. Donnant des frissons d' horreur et fascinant en même temps.

- J' ai été très triste de constater que vous aviez disparu sans laisser de trace, continue-t-il sur un ton badin. Ce n' est pas faute d' avoir été prévenu, pourtant, je le reconnais. J' ai été très impressionné. Deux enfants parvenant à mettre l' ennemi en déroute sur son propre terrain. Cela a dû demander beaucoup de courage, même si je sais que vous n' en manquez pas. Mais tout de même, venir à bout de tout un vaisseau… très impressionnant.
- Vous allez en venir au but ?
- Ca m' a pas mal fait réfléchir, continue-t- il, soudain sérieux. Je me suis demandé: comment cela avait-il pu arriver malgré toutes les précautions dont nous vous avions entourées ? Certes, les soldats esthariens ne brillent pas par leur génie - il faut bien faire avec ce que l' on a, soupire-t-il, pas plus gêné que ça de parler ainsi devant ses hommes qui ne bronchent pas -, mais comment une jeune fille est-elle parvenue, armée de sa seule détermination, à contourner ou abattre les obstacles qui se dressaient devant elle? Une telle personne est redoutable, Eva. Car sa force ne réside pas dans les armes. Même pas dans son intelligence ou dans la chance. Il s' agit d' une force intérieure, de sa volonté, de sa détermination, justement.

Il se penche légèrement en avant pour appuyer ses coudes sur ses cuisses et me regarde sans plus sourire maintenant. Il me scrute un moment avant de reprendre:

- Alors la véritable question devient : comment priver cette personne de sa volonté?

Mais où est-ce qu' il veut en venir?

Il se lève pour se mettre à ma hauteur et je me plaque contre le mur instinctivement pour mettre le plus de distance entre nous, bien qu' il n' approche pas dans ma direction. Il arpente la pièce comme s' il était plongé en pleine réflexion.

- Et encore mieux: si on s' emparait de la raison de cette volonté pour la retourner contre cette personne? En faire ce qui la perdra? J' y ai pas mal réfléchi, comme vous pouvez le voir. Je n' ai même pensé qu' à ça ces derniers jours. Je me suis alors rendu compte que j' avais négligé un point important: vous n' étiez pas tout à fait seule; il y avait ce garçon, Etan auprès de vous. Vous avez l' air surprise, dit il en s' arrêtant. Vous ne pensiez tout de même pas que j' ignorais son identité? Voyons, Eva… Absolument pas, et c' est justement ce qui m' a valu cette grossière erreur. L' histoire de vos parents et de son père n' est un mystère pour personne. Et j' imagine que comme moi, bien des personnes ont pu se méprendre sur la nature de la relation que leurs enfants pouvaient entretenir. Après tout, deux pères qui ont passé leur vie à se battre l' un contre l' autre, l' un étant le héros et l' autre le grand méchant… On s' attend à ce que l' histoires répète. Surtout si l' on tient compte de la nature fougueuse de la jeune fille… et de fait, c' est bien ce qui s' est passé, selon mes sources.

Selon ses sources ??


- Je comptais sur cette rivalité entre vous pour vous miner, dit-il en se tournant soudain vers moi. Un conflit à l' intérieur du conflit. Même pas besoin de se fatiguer à diviser pour mieux régner…

Il a un petit rire méprisant.

Comment ça, "ses sources" ??

- Sauf que ça n' a pas été le cas. Bien au contraire. C' est de lui que vous avez puisé votre soutien. J' avoue avoir du mal à comprendre ce revirement, enfin peu m' importe. L' essentiel est que c' est cette conclusion qui m' a sauté aux yeux et que j' ai décidé d' y remédier. Alors qu' en pensez-vous ?
- J' en pense que vous n' êtes qu' un imbécile, je rétorque. Vous ne savez absolument rien de moi. Je n' ai besoin de personne.

Et pourtant… Un frisson glacial dans ma nuque me dit que ce n' est pas vrai. Je suis malade de peur. Etan devrait être là. Je voudrais vraiment qu' Etan soit là.

- Et vous, vous êtes une menteuse, Eva. Une très mauvaise menteuse. Et je vous connais mieux que vous ne le pensez.
- Alors ça, ça m' étonnerait.

Il rit.

- De quelles sources est-ce que vous parliez ? Je demande, persuadée que je n' aurai pas de réponse à ma question.
- Ma chère, le monde entier grouille d' espions pour Esthar. Votre BGU n' a jamais fait exception.

Frémissante de rage, je me rappelle Harl et son fameux message. Harl qui après avoir travaillé à la BGU se retrouvait dans le village pénitentiaire. Qui a fait une tronche de dix kilomètres de longs en me reconnaissant. Qui a envoyé des messages à Esthar juste avant de disparaître alors que les soldats arrivaient pour nous attaquer.

Mais quelque chose cloche. Au moment où Harl vivait la BGU, selon les photos et ce que Maureen disait, Etan et moi nous nous entendions parfaitement quand ils étaient là. Si Zuckerdint sait que nous nous détestions ensuite, Etan et moi, c' est qu' il y a eu un autre espion après. Mais qui ? Et pourquoi ?

Pour qui ? Laguna n' avait pas besoin d' espion pour savoir ce qui se passait chez nous, ça n' a pas de sens…

- Je vois que ça gamberge là-dedans, dit Zuckerdint avec un sourire satisfait. Ne vous donnez donc pas tant de mal. La réponse n' est pas très compliquée: vous avez un grand père qui adore sa famille.
- Mon gr…

Ma voix s' étrangle. Laguna ne nous aurait jamais trahit, c' est impossible…

- Vous mentez !
- Absolument pas. Quelle meilleure source d' information qu' un vieux bavard insouciant ? Il ne se doutait même pas de la formidable source de renseignement qu' il était. Toujours à parler de son fils et de sa jolie petite fille aux yeux bleus. Même plus besoin d' espion sur place, avec ça, croyez moi. Ce n' était jamais rien de franchement important, mais croyez-moi, les détails comptent souvent beaucoup plus. Et j' en ai entendu, depuis tout petit, croyez moi… C' est comme si nous avions grandi ensemble, ma chère. Enfant, j' étais page, chargé des messages de Laguna. Alors forcément j' étais en première place.

Enfant ? Mais depuis quand est-ce que ce complot existe ??


- Et puis, en vieillissant, j' ai occupé une place de plus en plus importante à Esthar, mais en n' oubliant jamais quelle était l' Esthar que je servais. Laguna n' a jamais été le président légitime de la ville. Il y a toujours eu des opposants. C' est ce groupe qui a disséminé des espions, si vous voulez le savoir. Pas votre grand-père, évidemment, ce serait stupide de penser cela. Il avait à peine assez de volonté pour maintenir la ville hors de l' eau. Nous avons perdu beaucoup de notre grandeur par sa faute.


Son visage ressemble maintenant à une grimace.

- Il était trop puissant au début, il avait trop de soutien pour que nous puissions agir alors. J' étais un enfant à l' époque, mais j' ai toujours su où se trouvait véritablement l' esprit d' Esthar et c' est lui que j' ai toujours servi.
- L' esprit d' Esthar ? Je demande, perdue.
- Une seule famille dirigera un jour Esthar, Eva. Elle a attendu son jour toutes ces années en préparant sa venue avant que quiconque puise même soupçonner la présence d' ennemi.
- Je suppose que vous en faite partie?
- Non, mais c' est déjà un grand honneur de travailler à leur côté et de leur apporter mon soutien. Mon invention est l' un des grands piliers de leur pouvoir à présent. Elle est ce qui leur permettra d' imposer leur pouvoir dans le monde entier. Et maintenant, voyez où nous en sommes, s' exclame-t-il, le regard enflammé en levant les bras sur les côtés comme pour désigner ce qui nous entoure. Nous avançons enfin! La faiblesse de la présidence de Laguna est derrière nous et nous allons enfin atteindre le rayonnement que nous aurions dû avoir depuis bien longtemps!

L' air déserte mes poumons. Ce n' est pas possible, j' ai dû mal comprendre…

- Qu' avez-vous faut de mon grand-père ? Je hurle.
- Ce que je lui ai fait? Oh, moi: rien. Mais je pense que les condoléances sont tout de même de rigueur. Je le regrette. C' était un homme sans la moindre intelligence, mais il a toujours été très bon avec moi. Enfin, ce sont des choses qui arrivent. Il n' a jamais été à sa place à Esthar.

Je dois me retenir au mur derrière moi pour tenir debout.

- Il est mort ? Je demande d' une voix que je reconnais peine.
- Très probablement, dit-il en haussant les épaules d' un air peu concerné. Ce n' est plus mon affaire, je n' en sais pas plus.

Il ne ment pas, je le vois bien. Il ne se donne même pas cette peine.

Ma tête bourdonne. J' entends la voix de Zukerdint venant de très loin tandis que la pièce tourne autour de moi. Ils l' ont tué… Il est mort… Je déglutis avec difficulté.

- Qui ? Qui a fait ça ? Je demande.
- Qu' est-ce que cela change? Vous ne sortirez pas d' ici.
- J' ai déjà entendu ça quelque part, je dis, sarcastique et folle de rage à la fois. Je veux savoir.
- Je me moque de ce que vous voulez. Ce qui compte c' est ce que moi je souhaite. Il est tard. Je pense que nous reprendrons plus tard.

Il se dirige vers la porte, avant de faire volte face.

- J' oubliais une dernière chose: à cause de votre petite escapade, nous avons été retardés dans nos tests finaux. Mais rassurez-vous, nous avons malgré tout pu régler les derniers détails grâce à la participation de certains de vos collègues Seeds de Winhill qui avaient cru pouvoir nous attaquer. Je suis ravi de pouvoir vous annoncer que tout marche à merveille. Il n' y a plus besoin que d' une exposition au rayon de notre appareil et hop, le G-Force est contaminé. Et cela indépendamment de la force du gardien ou de l' invoqueur, de leur santé… Tout est absolument parfait. Nous allons donc pouvoir régler votre problème à vous aussi…

Il frappe d' un coup sec à la porte qui s' ouvre aussitôt et il la franchit tranquillement.

- Vous savez quoi ? Ajoute-t-il, une fois sur le seuil. J' avais pensé appeler cette machine Evangelizer…

Et la porte se referme.

- JE TE TUERAI!! T' entends, espèce de salaud ??! JE VOUS TUERAI TOUS!!!

Je hurle à m' en arracher les poumons en me jetant contre la porte, des larmes de rage m' aveuglant. Je hurle et hurle encore, avec l' impression qu' on m' a planté un millier de poignards dans le cœur. Vidée de mes forces, je laisse glisser mon dos le long du mur jusqu' à ce que je me retrouve assise par terre, les épaules secouées de sanglots. Je les tuerai pour ce qu' ils ont fait.

J' ai dû m' endormir parce que lorsque j' ouvre les yeux, ma tête à glissé sur le sol. Et je vois qu' un plateau a été posé sur le sol à côté de moi. L' ignorant, je me rassieds pour rassembler mes esprits. J' essuie distraitement mes joues encore trempées, je rattache mes cheveux désordonnés, puis je me relève. Ça suffit, maintenant, il est temps que je me bouge. Pas question de se laisser abattre. Zukerdint appréciait ma détermination? Eh bien je vais l' en gaver jusqu' à le faire crever d' indigestion.

La porte n' a pas de serrure, bien entendu. Elle doit être verrouillée magnétiquement. La pièce est totalement nue. Il s' agit d' un assemblement de plaques de métal assez épaisses qui recouvrent un mur. Je n' arriverai pas non plus à les enfoncer. Mais je finis par en trouver une qui sonne creux tout en bas, près de l' endroit où se trouve le plateau. Je m' accroupis pour m' approcher. En m' arrachent presque les ongles, je parviens à la faire coulisser vers le haut. La gorge sèche, j' observe le minuscule couloir qui se cache derrière. Est-ce que j' arriverais à passer dedans sans restée coincée? Maintenant que j' y réfléchis, je me dis que c' est par là que le plateau est arrivé. Ils ne doivent plus se risquer à ouvrir leur porte pour un oui ou pour un non. Et quand ils le feront, ce sera armés jusqu' aux dents pour détruire mon G-Force. Dans un effort désespéré je me concentre pour appeler Sheba mais je sais d' avance que ça ne servira à rien.

Bon, c' est pas comme si j' avais encore quelque chose à perdre. Je décide de me lancer. La tête passe sans problème à condition de la tourner. J' arrive à passer les bras et les épaules assez facilement puisque le couloir et plus large que haut, mais au niveau du des fesses, ça coince…

- Putain c' est pas possible, je ne peux m' empêcher de crier, furieuse en tapant le sol du plat de la main. Depuis le temps, on aurait pu penser que j' aurai minci, mais même pas, merde à la fin…

Les régimes n' ont jamais été mon truc, mais vu le nombre de moitiés de repas auxquels j' ai eu droit et de tout l' exercice que je suis contrainte de faire depuis quelques semaines j' imaginais que j' avais fini par perdre un peu dans ce coin-là. Avec agacement, je réentends une réflexion pas franchement flatteuse que m' avait faite Etan à ce sujet il y a quelques mois. Grrrr…

En tirant de toutes mes forces, j' arrive finalement à passer. Je m' agrippe aux barreaux sur les côtés pour avancer. Une fois le rythme pris, je parviens à avancer un peu mieux, mais il y a toujours ce reste de claustrophobie qui fait accélérer le rythme de mon cœur et me demander si c' était vraiment la meilleure solution pour sortir de là.

Mais c' était la seule solution.

Le plateau devait bien venir de quelque part. Je n' ai qu' à remonter jusque là, et puis je verrai. En attendant je reste à l' intérieur je ne sais combien de temps à avancer centimètres par centimètre, soufflant comme un phoque. Il fait sombre et l' air se fait rare, ravivant ma vieille peur.

Dépêche-toi.

Mes mains finissent par heurter une surface dure. En tordant encore un peu mon coup, j' aperçois un barreau fixé en milieu de hauteur du tunnel. Pour permettre au plateau, et uniquement au plateau de descendre, me dit une petite voix moqueuse.

- Et merdeuh !

J' essaie de dévisser le barreau, de le casser du mieux que je peux malgré l' exiguïté de l' endroit, mais il ne bouge pas d' un millimètre. Bon dieu, je peux quand même pas faire demi-tour maintenant ?

Je respire profondément. Comment faire? Me retaper le trajet inverse et revenir les pieds en avant pour mieux défoncer ce truc ? Je n' arriverai jamais jusqu' ici comme ça. Je redonne quelques coups dans le barreau pour le faire tomber mais ça ne bouge toujours pas. Bon, après tout si j' arrive à revenir en arrière, ça ne devrait pas me poser de revenir comme ça. C' est pas comme si j' avais quelque chose de mieux à faire…

Je reviens en arrière, mais plus lentement et difficilement encore que tout à l' heure, ce qui n' est pas peu dire. À l' aide de mes mains, je me pousse vers l' arrière, mais je sens mes paumes s' ouvrir un peu plus à chaque mouvement.

Au bout d' une éternité, je sens un espace libre derrière mes pieds et je rassemble mes dernières forces pour sortir de ce maudit tunnel.

Harassée, je me laisse tomber sur le dos. C' est pas possible, j' y arriverai jamais. Impossible. Au bout de quelques minutes, j' arrive à me redresser et je me traîne contre le mur. Alors qu' est-ce que je dois faire, maintenant? Juste attendre qu' ils viennent me chercher ? Qu' est-ce que je dois faire ?

Etan n' est vraiment jamais là quand il le faudrait. Mais où est-ce qu' il est? Il ne manquerait plus que ça, qu' il réussisse à se libérer et me cherche de son côté alors que je suis en train de le cherche dans le sens inverse. Les paroles de Zukerdint me reviennent comme un coup de poignard.


" si on s' emparait de la raison de cette volonté pour la retourner contre cette personne? En faire ce qui la perdra? C' est de lui que vous avez puisé votre soutien… "


Cet enfoiré avait raison. C' est la première fois depuis des semaines qu' Etan et moi sommes séparés, je ne sais pas ce qu' ils ont fait de lui ni ce que moi je dois faire. Sans parler du souci que je me fais pour la BGU, ma famille, Casey et les autres… ça a de quoi rendre dingue n' importe qui. C' est là-dessus qu' il compte pour me faire perdre la tête.

Mais comment faire ? Ils vont revenir et qu' est-ce que je pourrais faire alors ? Pourtant il semble que c' est la seule solution. De rage, j' attrape le plateau pour le balancer sur la porte en criant de rage. La nourriture trace deux coulées sur la porte et le plateau retombe bruyamment.

Le plateau.

Je n' ai pas d' arme, mais si j' arrivais à le briser pour le rendre assez pointu pour blesser? À défaut d' une meilleure idée, je l' attrape et le lance à nouveau de toute mes forces contre la porte. Toujours intact. Je le lance par terre, contre les murs, le plafond, je saute dessus à pieds joints, je le cale dans un coin pour donner un coup de pied au centre: rien. Ce truc est incassable. Je le retourne entre mes mains pour l' observer. En quoi est-ce que ça peut bien être fait? C' est léger et lisse comme du plastique, mais brille et fait un bruit de métal en tombant, et c' est tout aussi solide. Je vais le caler contre l' ouverture par laquelle je suis passée tout à l' heure, je referme légèrement la plaque qui en caque l' entrée, et je m' en sers pour caler le plateau. Puis je donne un grand coup de pied dedans et il vole en éclat - le plateau, pas mon pied - quoiqu' il n' en était pas loin, vu la douleur fulgurante qui me traverse la jambe. Je boitille en jurant pendant quelques secondes, puis je me penche pour voir ce qui reste du plateau. La plupart des morceaux ne me serviront pas à grand chose, mais je fini par en trouver un pas plus gros que ma main avec un bout bien pointu. C' est mieux que rien. Je ramasse le reste du plateau pour le jeter dans le petit couloir et je le referme de mon mieux pour tout dissimuler.

Je planque le morceau du plateau dans ma bottine puis je rabats mon pantalon dessus. Je ne peux rien faire de plus sinon attendre.

La lumière s' éteint tout à coup, me plongeant dans le noir total. La dernière fois qu' ils ont fait ça, ils m' ont attrapée au réveil pour m' attacher. Cette fois je ne me laisserai pas faire. Je me dirige à tâtons vers la porte puis je vais m' asseoir, appuyée contre le mur juste à côté, le morceau de plateau serré dans ma main. Pour ne pas m' endormir, je me passe toutes les façons de régler son compte à Zukerdint. Lui enfoncer le morceau de plateau dans la gorge; le lui faire avaler; m' en servir pour le découper lentement en petit morceau; pour le dépecer…

La lumière est rétablie et la porte s' ouvre brutalement sur un soldat. Toujours assise à côté de la porte, je suis au niveau de ses jambes. Il s' arrête dans son mouvement en voyant la pièce vide car il ne m' a pas remarquée, et je l' entends faire une réflexion à un autre resté à l' extérieur. J' en profite pour lui planter le morceau de plateau dans la cheville, là où se trouve l' une des faiblesses de l' armure. L' arme traverse facilement le cuir de la botte et touche même l' os, répandant un flot de sang. Le soldat tombe en criant et attrape sa cheville. En un éclair je ramasse la matraque qu' il a laissée tomber et je l' assomme avec, puis récupère le morceau de plateau tandis qu' un autre soldat se précipite sur moi en criant. Rassemblant toute mon énergie, je lui fonce dedans la tête la première. Il retombe en arrière, le buste hors de la cellule, ouvrant tout à fait la porte. Déséquilibrée, j' atterris sur lui. J' en profite pour le frapper au cou puis à la tête mais son casque le protège et il menace de se relever. J' attrape alors la porte à deux mains et la tire violemment comme pour la fermer, lui brisant le cou. Haletante, je me dégage pour reprendre mon souffle. J' ai la nausée, quand je pense à ce que je viens de faire, et je dois combattre une furieuse envie d' éclater en sanglot. Ce n' est pas comme si j' avais eu le choix, mais tout ça m' écœure un peu plus à chaque fois. Allez.

Ce n' est pas le moment de craquer.

Je tire le soldat à l' intérieur de la salle avant que quelqu' un n' arrive et je le débarrasse de son armure. Je prends aussi son arme mais pour le casque, je prends celui de l' autre soldat. C' est beaucoup trop grand pour moi, et le casque menace de tomber à chaque mouvement trop rapide de la tête. Espérons que ça ne se verra pas. J' attrape aussi leurs écussons puis je les enferme derrière moi. Il me faut tout mon sang froid pour m' empêcher de courir comme une dératée à travers les couloirs pour sortir d' ici. D' abord: retrouver Etan.

En marchant, je m' aperçois que je ne me trouve pas au même niveau que la dernière fois. Les couloirs sont plus longs, plus hauts. Il y a plus de caméras, aussi. Lorsque je croise d' autres soldats, c' est comme si mon cœur allait sortir de ma poitrine et je dois vraiment me faire violence pour garder mon calme. Avec une matraque paralysante pour seule arme je ne ferai jamais le poids, même si j' étais en pleine forme.

J' arrive à trouver une salle avec un ordinateur. Je referme la porte et vais introduire l' un des écussons dans le boîtier de l' ordinateur. Je dois m' y reprendre à plusieurs fois tellement je tremble, mais après avoir soufflé un bon coup je parviens à me maîtriser et l' ordinateur s' allume.

- Bon, je murmure pour moi-même. Je suis au Niveau 4. Bon sang, c' est immense ici. Voyons les autres cellules. Vide. Vide. Vide. Vide. Mmh, celle-là c' était ma mienne. Ils ne sont même pas fichus d' écrire mon nom comme il faut, ces imbéciles. Bon, il n' y a plus rien ici. Etan doit être à un autre étage. Voyons le Niveau 5. Quartier des soldats. Ok, alors on va éviter d' aller de ce côté-là. Niveau 6 : quartier de commandement, salle de contrôle, cockpit. Ca peut toujours servir, mais Etan n' est pas de ce côté-là non plus. Alors, le 7, c' est le dernier étage, sinon il est plus bas. Tiens tiens… Quartier des officiers. Au moins je saurais où te chercher Zukerdint. Cette fois, t en fais pas, je viendrai te dire au revoir.

Bon, Etan n' est pas non plus là-bas. Je retourne vérifier les étages inférieurs. Rien au 3, à part un autre Quartier des soldats. Au 5 et au 1, il y a d' immenses hangars. Au 4 c' est le Quartier de défense du Bâtiment. Ça doit être de là que sont entreposés les canons. Rien que des cellules de détention aux niveaux 3, 0 et -1. Il doit forcément être de ce côté-là. Voilà, il est au 3e niveau, la cinquième cellule à droite à partir de l' ascenseur. Méfiante, je fais quand même quelques vérifications pour être sûre qu' il ne s' agit pas d' un piège, mais toutes les recherches donnent bien le même résultat. Il y a quelques autres prisonniers dont le nom ne me dit absolument rien. Mais ils sont prisonniers d' Esthar. Est-ce que je suis censée les libérer aussi ? Surtout que cette fois je n' ai pas l' intention de laisser le vaisseau s' en tirer, et ils seraient pris dedans… Mais ce seraient des risques en plus, de se charger de ces gens. Bon, je passerai les libérer à la dernière minute, ça servira de diversion, et ils se débrouilleront, je suppose. Il ne me reste qu' à passer à l' armurerie qui se trouve au même niveau que l' endroit où est retenu Etan pour récupérer des armes plus efficaces. Sa cellule se trouve trois couloirs plus loin. Pour le reste on verra après, je ne peux rien décider d' autre tant que je ne sais pas où on en est exactement. J' éteins rapidement l' ordinateur et me dirige d' un pas nerveux vers l' ascenseur.

C' est un miracle qu' ils ne se soient pas encore aperçus de mon évasion. J' ai des sueurs froides chaque fois que j' aperçois des soldats, mais aucun d' eux ne remarque quoi que ce soit, malgré mon armure trop grande qui claque épouvantablement à chaque pas. Je vois l' ascenseur se refermer avec soulagement. J' ai mémorisé le plan des patrouilles du niveau où il est enfermé. Je ne devrais croiser personne, et les caméras sont rares, il me suffira de faire quelques détours pour les éviter. Il faudrait quand même que je trouve un uniforme pour Etan.

Le bouton clignote, et la porte s' ouvre doucement. Voilà le niveau 3. Je passe la tête par la porte pour vérifier que le couloir est vide et je me dirige vers l' armurerie. Soudain des bruits de pas dans le couloir me font me figer. Il ne devrait y avoir personne, normalement… Je me plaque contre le mur et tourne la tête pour jeter un coup d' œil. C' est un soldat qui est en train de passer la serpillière dans le couloir. Forcément, ils n' inscrivent pas les trajets du personnel sur les ordinateurs, sinon ils n' en finiraient pas. Raaaah, quelle poisse! Il n' a qu' une petite arme attachée à sa ceinture, je ne risquerais pas grand chose, mais je n' ai vraiment pas envie de laisser un autre cadavre derrière moi qui me ferai remarquer. Et pourtant, je ne peux pas non plus attendre gentiment qu' il parte, sinon une patrouille va finir par me tomber dessus.

Je passe à côté de lui en retenant mon souffle, mais il ne fait pas attention à moi et continue son ménage. Sur le moment, ça me paraît un peu incongru, ce grand soldat avec ses balais et son arme à la ceinture, mais je ne suis pas vraiment en situation de m' amuser. Il relève la tête lorsque je le croise et me salue d' un mouvement rapide de la tête. Je ne me rappelle que trop tard que mon casque n' est pas ajusté et je lui rends son salut. Et ce qui devait arriver arrive, le casque bascule et tombe à terre. Le soldat sursaute, et se précipite pour m' aider à le ramasser, mais en relevant la tête , il m' aperçoit et s' immobilise, le casque à la main. Il m' a reconnu. Tant pis pour lui. Au moins ça fera une armure pour Etan.

En un éclair, j' attrape un des manches des balais posés contre le mur qui me semble le plus solide et je l' attaque.

- Att… Attendez n-ne faites pas ça !

Il laisse tomber le casque et recule précipitamment. Je bondis pour atterrir à côté de lui et je frappe dans les jambes. Il tombe avec un cri, puis tente de parer les coups en mettant ses bras en avant, tout en se trainant sur le sol pour reculer.

- Aaaaahrrêtez ! S' il vois plait… aaaah…. c' est moi, Zack !

Je stoppe mon geste, le manche au-dessus de ma tête. Les yeux écarquillés, je le vois retirer son casque en hâte. C' est Zack. Il est tout rouge, haletant, les cheveux rasés, mais c' est bien lui. Un nouvel accès de fureur me prends en me souvenant de ce qui s' est passé dans son village. J' abaisse le manche de toute mes forces et je l'atteins à l' épaule. Il lève les bras sur sa tête pour se protéger et se recule à nouveau.

- M… mais c' est moi ! Vous ne - aïe! - me reconnaissez pas ??
- Si je te reconnais, espèce d' enfoiré ?? je m' écrie en lui tapant frénétiquement dessus, folle de rage. Un peu que je te reconnais, et tu vas me payer ce que tu nous as fait !
- Qu… quoi?

Il recule précipitamment, toujours par terre.

- Mais je ne vous ai rien fait !
- Tu disparais mystérieusement alors que ton père prévient Esthar de notre présence et le village se fait attaquer juste après votre départ à tous. Tu trouves que ce n' est rien?!!
- Mon père à fait quoi ? Aaaaïe-ttendez, laissez-moi m' expliquer ! S' il vous plait!

En relevant les yeux, je vois qu' il a reculé jusqu' à la porte d' une petite salle. Je lui fait signe d' entrer dedans, je le suis et je referme la porte. Au moins on ne risque pas que des soldats nous tombent dessus.

- Tu as intérêt à avoir un très bonne explication à ce qui s' est passé, je crache en le foudroyant du regard.


Il jette un œil apeuré au manche que je garde sur l' épaule et à la matraque paralysante que j' ai à la ceinture, oubliant apparemment la sienne, et se tasse un peu plus sur lui-même.

- Mais… mais je ne sais pas ce qui s' est passé…
- Mauvaise réponse.

Je relève la barre pour le frapper.

- Attendez ! Je vous jure que c' est vrai ! Je ne sais pas ce qui s' est passé ce jour là ! C' est la vérité ! J' étais juste allé aidé l' ami de mon père comme je vous l' avais dit. Je ne sais pas ce qui s' est passé là-bas ! Lorsque je me suis mis en route pour revenir à Tréhignac, je me suis fait arrêter et ils m' ont forcé à m' engager ! Je n' ai pas revu ma famille, je ne sais même pas où ils sont! Je le jure !

Il n' a pas l' air de mentir. Mais je me méfie quand même.

- Alors c' est un parfait hasard si tu te retrouves chez Esthar maintenant ?
- Ce sont eux qui m' ont engagé de force, je vous l' ai dit, mais vous… qu' est-ce que vous faîtes là ? Demande-t-il, les yeux écarquillés.
- Ma cellule n' était pas à mon goût, je réplique sèchement.
- Votre quoi ?
- Tu es dur d' oreille ?
- Mais… vous n' êtes pas soldat ici ?

Je m' arrête pour l' observer. Il a vraiment l' air complètement perdu. Est-ce qu' il ne sait vraiment pas pourquoi je suis là?

- Tu ne sais pas qui je suis ? Je demande, méfiante…
- Eh bien… Vous êtes… Eva… Vous n' étiez pas très bavarde à Tréhignac; vous ne m' avez rien dit, en fait… Qu' est-ce que je devrais savoir? Demande-t-il, hébété.

Il n' était pas là lorsque Maureen nous a reconnu. Il ne sait vraiment pas qui je suis.

- Qu' est-ce que tu es chargé de faire, ici ? Je demande, encore incertaine.

Il baisse la tête et grimace.

- Le ménage. Ils m' ont enlevé de mon village pour m' amener sur ce vaisseau faire le ménage. J' y comprends rien… Je n' ai même pas la possibilité de sortir du vaisseau, ni de contacter mes parents. On ne m' a même pas laissé parler. Qu' est-ce qui se passe ? Vous savez quelque chose, je le vois bien. Pourquoi est-ce que vous vous êtes ici ? Votre frère est là, lui aussi ?
- Mon frère ?
- Etan, rappelle-il, les sourcils froncés.


Mince, j' avais oublié cette histoire.

- Oui, oui, je réponds distraitement.

Mais qu' est-ce que je vais bien pouvoir faire de lui? Il a l' air sincèrement perdu dans cette histoire. Il aurait déjà pu essayer de m' attaquer ou de donner l' alerte s' il en avait eu l' intention. Mais comment savoir si je peux vraiment lui faire confiance ? Et jusqu' où ? Est-ce qu' il m' aiderait à retrouver Etan et à nous échapper sachant que je compte détruire le vaisseau ? Mais s' il fait ça, il faudra que je l' emmène avec moi…

J' inspire un bon coup.

- Etan et moi sommes prisonniers ici, et n…
- Pourquoi ? Qu' avez vous fait ?
- Absolument rien, je réplique sèchement, mais ça ne change rien. Est-ce que ta mère t' as déjà parlé de la BGU?

Son air ahuri me fourni la réponse. Ça ne me simplifie vraiment pas les choses.

- Tu ne sais pas comment vous êtes arrivés à Tréhignac ?
- Ben… j' en sais rien… j' étais tout petit. Non, je ne m' en rappelle pas, mais qu' est-ce que…
- Tu vivais à la BGU avant de vivre à Tréhignac. Balamb Garden University. Tes parents travaillaient là-bas avec les miens, et nous avons grandi ensemble. Je ne m' en souviens pas non plus, c' est ta mère qui nous a reconnu, Etan et moi, quand nous l' avons vu.

Il a l' air complètement largué, là… Je sens que je vais l' achever quand je vais en arriver à la trahison de son père.

- Ce que j' en sais, c' est ce que ta mère m' a raconté. Tu as quand même bien dû voir les photos, non?
- Qu…

Évidemment, il ne doit pas non plus voir de quelles photos je parle s' il n' est pas au courant de ce que je lui raconte. Inutile de tourner autour du pot. Je lui résume ce que je suspecte de ce que son père a fait d' après le message que j' ai lu sur l' ordinateur chez lui. Puis j' en arrive au complot d' Esthar.

- Mon père… un espion ? Souffle-t-il d' une voix blanche.

Il s' affaisse sur le sol, l' air complètement défait.

- Alors je suppose qu' ils n' ont pas été très contents de ne pas nous trouver là où ton père avait dit que nous serions, je conclus. Ils l' avaient menacé de représailles. Ça doit être pour ça que tu es ici.
- Et mes parents? Ma sœur?

Je le rassure au sujet de sa sale petite peste de sœur. Elle doit être encore en sécurité dans le village; et quand bien même elle aurait été enlevée par des soldats d' Esthar, c' est plutôt pour eux que je m' inquiéterais. Ça, je ne le lui dis évidemment pas. Il est assez assommé comme ça. Il me fait pitié, dans un sens, parce que je vis la même chose que lui en ce moment; mais d' un autre côté, c' est sa famille à lui qui est responsable.

- Mais qu' est-ce qu' on peut faire ? Demande-t-il finalement.
- Déjà, il faut que je retrouve Etan.

Il hoche frénétiquement la tête.

- Et je veux détruire ce vaisseau et tout ce qui s' y trouve.

Il écarquille les yeux en me regardant comme si j' étais folle.

- Mais… c' est immense, ici !
- Je suis Seed.

Ok, c' est peut-être m' avancer un peu de dire ça, mais de toute façon, il ne sait même pas ce qu' est un Seed. Et puis, ça sonne drôlement bien. Ma confiance feinte semble lui redonner du courage.

- Très bien. Est-ce que je peux vous aider ?
- Tu sais te battre ?

Il baisse la tête d' un air misérable. Non, Bien sûr que non, il ne sait pas se battre, je suis bête. Quand en aurait-il eu besoin dans son trou perdu, là-bas ?

- Bon, dis-je en cherchant le meilleur moyen pour qu' il ne me gêne pas dans ce que j' aurai à faire. Tu pourras toujours m' aider en faisant diversion. Et puis, tu connais les lieux, non?

Il hoche ma tête vigoureusement, un peu rassénéré.

- Ok. Il me faudrait aussi un uniforme pour Etan. Il ne nous laisseront jamais sortir que les pieds devant s'ils nous reconnaissent.

Il hoche encore la tête.

- Je sais où en trouver. Il y en a dans l' armurerie.
- Alors on y va, dis-je en me levant.

Nous remettons notre casque, puis Zack me mène à l' armurerie. Je choisis une épée longue et brillante, et une plus courte que j' attache à ma ceinture, ainsi que quelques grenades. Trop effaré par ce qu' implique le port d' une arme, Zack est incapable de choisir. Je lui désigne un fusil blaster. Il a déjà chassé des monstres près de chez lui, il sait viser, me dit-il. J' espère assez bien pour ne pas nous atteindre nous plutôt que l' ennemi. Et puis il vaut peut-être mieux qu' il reste à l' écart des combats, on ne s' improvise pas soldat. Pour Etan je prends un uniforme et une longue épée. Ça paraîtra un peu léger après une gunblade, mais c' est ce qui s' en rapproche le plus. Ensuite, je vais à la cellule d' Etan. Ça devrait être cette porte-ci. Pendant que Zack fait le guet, j' ôte mon casque puis je m' approche de la porte pour murmurer:

- Etan ? Tu es là ? C' est moi, Eva…

Aucune réponse. D' après le plan, c' était bien ici, pourtant. La porte doit être trop épaisse pour qu' il m' entende. Mais je ne peux quand même pas me mettre à hurler pour m' assurer qu' il est bien là, sinon les soldats vont finir par rappliquer. Posant mon casque à terre, j' attrape mon écusson et le passe sur le boîtier accroché au mur juste à côté de la porte, puis je tire la poignée.

A peine la porte s' ouvre-t-elle qu' une forme sombre envahit mon champ de vision, et une douleur vive se fait sentir dans mon nez. Je tombe à terre sous le choc, complètement sonnée, le nez en sang.





******


Et voilà pour aujourd' hui !

J' en ai mis, du temps, désolée. Bon, c' est un peu plus long que les chapitres précédents, même si j' ai déjà fait pire. Je voulais que vous puissiez bien vous imaginer les mouvements, etc, donc j' ai essayé de pas mal détailler. Je n' étais pas certaine de la façon dont il fallait que j' amène les évènements, les sujets de discussion… D' abord avec Zukerdint, puis avec Zack ( tiens, 2 "Z", j' avais pas fait gaffe… Bah, ça n' a aucun rapport de toute façon). Il fallait parler de Laguna, pour le mettre tout à fait hors de cause, même si c' était évident que ce n' était pas lui qui attaquait la BGU. Bon, je sais, j' étais pas obligée de le tuer pour autant mais c' est comme ça. Désolée, vieux.

On va encore me dire que je suis sadique, mais finalement, j' aime beaucoup le personnage de Zukerdint, et j' ai adoré le faire parler et l' imaginer. C' est un malade, pourtant, autant le dire franchement. Je ne sais pas si j' ai réussi à vraiment montrer comment je le vois, parce que c' est difficile de lui coller un qualificatif… Enfin, bon.

On retrouve Zack. Lui aussi j' ai essayé de le mettre hors d' état de cause, pour tout ce qui s' est passé, parce que je ne savais pas ce que vous en pensiez. Donc, non, il n' était au courant de rien.


La suite ( le chapitre 17 à écrire, déjà ! Pfiouu, j' en reviens pas d' en être aussi loin ) ne viendra pas très vite non plus, j' en ai peur; je sais déjà à peu près ce que je dois y mettre, et il est même commencé mais c' est la rentrée chez moi, et je dois mettre les bouchées doubles cette année. Ça viendra, mais patience ( encore et toujours … ^^). Biz biz à tous ! Et merci pour vos commentaires !


un dessin que j' ai fait; comme fond, j' ai dû prendre une photo de forêt et la modifier, c' est pas terrible, mais ça montre à peu près ce que je voulais :

http://www.fanfic-fr.net/modules/copper ... HGKUDZ.jpg
Mon Fic sur FF8 : http://forum.finaland.com/viewtopic.php?t=901
histoire ACHEVEE

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Messagepar Rae » 17 mars 2006 17:43

CHAPITRE XVII



Mon cri a alerté Zack. Il accourt aussitôt, retirant son casque pour que je ne le prenne pas pour un ennemi. Toujours à terre, je bute dans ses jambes tandis que je recule précipitamment pour sortir de la cellule. Devant moi, Etan, qui brandissait le même plateau que celui que j' avais brisé, et qui s' apprêtait à l' abattre à nouveau, stoppe son geste en me reconnaissant. Il laisse tout de suite tomber son plateau et s' accroupit en bafouillant :

- Mince, je pensais que… je suis désolé, je cro… est-ce que ça… Zack ?

Les yeux écarquillés d' Etan s' attardent sur l' uniforme estharien.

- Il est avec nous, je marmonne, ma main sur mon nez pour empêcher le flot de sang de couler. On discutera plus tard, si tu veux bien…
- Oui, oui… marmonne-t-il, complètement dépassé.

Il tend la main pour m' aider à me lever. Je m'y agrippe et me redresse en vacillant. Ça pisse le sang. J' y crois pas, ce crétin m' a cassé le nez!

- J' aurais mieux fait de te laisser ici, je grommelle en lui jetant un regard noir.
- Je t' ai déjà dit que j' étais désolé, se défend Etan face à mon regard assassin. Je croyais qu' ils venaient me chercher.

Je ne peux pas vraiment lui en vouloir d' avoir essayé de se défendre, mais pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ?…

Nous nous réfugions dans une petite salle avant d' ameuter tout l' étage. Ça doit être une infirmerie, vu les lits étroits et les étagères emplies de boîtes de médicaments. Zack prend vite de quoi me nettoyer le visage, puis il me lance une magie de soin. Je n' ai plus mal, mais ça continue de saigner légèrement. J' ai l' air fin, avec ce coton dans les narines, moi, maintenant…

- Ca arrêtera bientôt de saigner, ne vous inquiétez pas, dit Zack souriant gentiment. Ca ne se verra pas avec le casque.

Etan, le fixe, les sourcils froncés pendant qu' il remet les affaires en place.

- Faut que je te dise un mot, me souffle Etan.

Je jette un regard incertain à Zack.

- C' est bon, pas de problème, me dit-il en nous tournant le dos pour continuer à ranger le matériel.

Etan m' entraîne au fond de la salle.

- Mais qu' est-ce qu' il fiche ici, lui ? Fait-il, sans cacher son ahurissement.
- Il dit qu' il a été enlevé par les Esthariens qui l' ont intégré de force dans l' armée.
- Et tu as gobé ça ?
- Et bien oui, je l' ai gobé ! je m' énerve, vexée. Qu' est-ce que je pouvais faire d' autre ? Il était là et il m' a reconnue. Je ne suis pas complètement idiote, évidemment que je me suis méfiée! Il m' a vraiment semblé sincère, mais j' en sais rien non plus. La dernière fois ça m' a bien suffi. Je l' ai à l' oeil de toute façon.
- C' est bon, ne t' énerve pas. C' est juste que je me demande ce qu' Esthar peut bien faire de personnes qui ne veulent pas faire partie de leur armée.
- Les transformer en personnel pour le ménage. Je l' ai trouvé en train de passer la serpillière, si tu veux savoir. Plus sérieusement… je ne suis pas si sûre que ce soit tellement extraordinaire. Si on réfléchit deux minutes, ça doit faire partie des représailles pour notre capture ratée le premier soir dont parlait le message sur lequel je suis tombée. Il dit qu' il n' a pas de nouvelles de ma famille depuis qu' il est ici. Ils ont probablement été arrêtés ou dieu sait quoi d' autre. Lui, ils l' auront gardé pour avoir du personnel en plus, j' en sais rien…
- Et qu' est-ce que tu comptes faire? L' emmener avec nous ?
- Il m' a reconnue. Il aurait pu donner l' alerte mais ne l' a pas fait, je lui fais remarquer. Je pense qu' il dit la vérité, et si c' est bien le cas, on ne peut pas le laisser là.
- Ca pourrait être un piège. Il te fait croire qu' il veut t' aider et…
- Comme si je n' y avais pas pensé, je l' interromps, irritée. Si c' est le cas, il sait qu' il ne perd rien pour attendre.

Etan me regarde d' un air de plus en plus soupçonneux qui me pique au vif.

- Mais quoi, qu' est-ce qu' il y a, à la fin?? je demande, me hérissant.
- En dehors du fait que tu n' as jamais brillé pour ta perspicacité, tu veux dire ? Mmmh, laisse-moi réfléchir… Le fait que tu en pinces pour lui, par exemple ?
- Que je QUOI ??
- Oh, arrête…
- M… mais pas du tout, je bafouille, furieuse. Ça n' a absolument rien à voir!

Ça ne m' avait sincèrement pas effleurée, mais je suis sûre que je suis rouge comme une tomate, à présent. Qu' il aille au diable avec ses insinuations, celui-là! Je trouvais Zack sympa quand on l' a rencontré, c' est vrai, mais ça n' a rien à faire ici! Et puis zut, de quoi il se mêle? Il n' était pas là quand je suis tombée sur Zack dans le couloir!

- Je n' en pince pour PERSONNE, c' est compris ??! Je vocifère, ulcérée. Va lui parler toi-même! Tu verras bien, Monsieur Modèle-de-Perspicacité !
- C' est bon, je te crois, ça va… soupire-t-il, battant retraite.
- Non, ça va pas! Espèce de sale petit…
- Je pense qu' on devrait en rester là. On n' a pas la journée. On verra plus tard. Mais je le surveille, de toute façon.
- Tu ne perds rien pour attendre ! Je lui crie alors qu' il retourne près de Zack récupérer l' uniforme qu' il a apporté.

Je vais rejoindre les garçons, toujours en maudissant le maudissant intérieurement. Moi, en pincer pour Zack… pff, je me demande où il est allé chercher ça… bon, ok, je le trouvais pas mal, mais je ne suis quand même pas idiote, qu' est-ce qu' il croit ? Pendant qu' Etan se change, Zack me donne un autre uniforme qu' il a réussi à dénicher. Celui que je porte est couvert de sang, maintenant, ça ne passera jamais. Zack m' en a trouvé un à ma taille; au moins mon casque ne risque plus de voler à chaque fois que je tourne la tête. Il nous donne aussi des pass pour personnel de ménage. Puis nous nous mettons à la recherche d' un ordinateur. Nous en trouvons finalement un un peu plus loin et nous nous enfermons dans la salle.

Le plan du vaisseau apparaît. Les choses sérieuses vont commencer. Les garçons se placent de part et d' autre pour regarder l' écran. C' est le moment ou jamais d' avoir une idée de génie pour nous sortir de là.

- Je n' ai pas l' intention de laisser le vaisseau derrière moi, j' explique de but en blanc. Pas question de m' échapper d' ici pour passer le reste du temps à me demander quand ils vont nous retomber dessus. Il faut faire quelque chose, cette fois.

Etan hoche légèrement la tête, l' air grave. J' imagine qu' il voit bien ce que j' ai en tête.

- Mais… hésite Zack. Tous les autres soldats… ils ne nous ont rien fait…
- Parce qu' ils ne savent pas où nous sommes, dis-je pour le faire revenir à la réalité. Ils nous tueraient s' ils en avaient l' occasion. Toi même, tu as dû recevoir ces ordres, non?
- Je… euh… Oui, c' est vrai, admet-il en baissant la tête. Si un prisonnier s' évade, nous devons le… Mais je n' ai jamais... Je ne sais pas si j' en aurais été capable et je…
- C' est bon, ça va, dit Etan pour le calmer. Ce qui peut leur arriver n' est pas notre problème. Ils ont leur camp à défendre et nous le nôtre.
- Ce qui m' embête par contre, je reprends, c' est qu' il y a d' autres prisonniers à bord.
- Des élèves? Demande Etan.
- Aucune idée, leurs noms ne me disent rien. Mais on ne peut pas se débarrasser du vaisseau en les laissant à l' intérieur, il peut s' agir d' alliés.
- Il y en a beaucoup?
- Assez, oui…
- Ca va prendre une éternité de passer ouvrir toutes les cellules… fait remarquer Etan.
- Je sais, mais on ne peut pas sciemment les laisser mourir au même titre que les Esthariens…
- Bien sûr que non, seulement…
- Il y a un moyen d' ouvrir les cellules à partir des ordinateurs, intervient Zack d' une voix presque timide.

Nous nous tournons vers lui. Il nous explique qu' il y a un ordinateur à chacun des étages, y compris à ceux où se trouvent les cellules, et qui sont beaucoup plus faciles à atteindre. Celui que nous avons devant nous, par exemple.

- On peut s' en servir pour ouvrir les cellules. Seulement ceux où se situent les cellules, par contre. Le problème, dit-il, c' est que si on s' en sert, ils le sauront forcément, à la salle des commandes. Tous les ordinateurs sont reliés à celui qui est là-bas, c' est impossible qu' ils ne s' en aperçoivent pas. Le protocole de sécurité déclenche une alarme, parce qu' on n' est pas censés avoir à ouvrir plus d' une cellule en même temps, et en plus, on le fait généralement manuellement, grâce aux écussons.
- Alors on ferait mieux de passer par la salle des commandes directement, si je comprends bien ? Demande Etan, pensif.
- Certainement pas ! S' écrie Zack. C' est hyper surveillé là-bas! S' ils s' aperçoivent que nous venons avant que nous n' arrivions à les neutraliser, ils auront les moyens de nous enfermer et de libérer les soldats. Et alors, ils vont nous réduire en bouillie, c' est aussi simple que ça!
- Si tous les ordinateurs sont reliés, est-ce qu' il n' y a pas une possibilité d' accéder à leur terminal à partir d' ici ? Je demande.
- Non, ça ne marche pas dans ce sens-là. C' est seulement à partir de là-bas qu' on arrive jusqu' aux autres ordinateurs du vaisseau.

Un bruit dans le couloir me fait sursauter. Des soldats passent devant la porte sans s' arrêter. Ouf. J' attends un moment , puis je vais vérifier que personne ne nous écoute. Personne.

- D' un côté comme de l' autre, ils nous repèreront, résume Etan en chuchotant. Tu l' as dit: si on utilise les ordinateurs des niveaux de détentions, ils le sauront, et nous attaqueront; si on va dans la salle des commandes, ils peuvent réagir et nous attaquer en nous voyant arriver… c' est du pareil au même. Pour aller aux deux autre étages libérer les prisonniers, il faudrait se séparer pour gagner du temps. Trop dangereux. Et si on reste ensemble pour aller à chaque étage, on perdra trop de temps. En plus les délivrer sans avoir neutralisé les soldats d' abord, c' est comme leur tirer une balle en pleine tête… la solution la plus sûre c' est la salle des commandes. À partir de là on ouvrira toutes les cellules.
- Mais comment vous comptez vous y prendre ? Arriver à la salle des commandes, comme ça?
- On a l' habitude de se battre. Si on doit éliminer quelques soldats, ça ne nous posera pas problème.
- Sauf que la porte de la salle des commandes est blindée. Il peuvent rester là-dedans aussi longtemps qu' ils le veulent s' ils le décident. S' ils vous voient arriver en mettant tout à feu et à sang vous pensez qu' ils vont être assez bêtes pour ouvrir et risquer que vous leur fassiez la même chose ?

Pas bête… même Etan ne trouve pas quoi répondre à ça.

- Je veux pas vous faire paniquer, mais il y a un autre problème: si on attaque bien la salle des commandes, qui va piloter le vaisseau? Ne me regarde pas, Etan, tu sais très bien que je ne pourrai pas.
- Zack?
- Ce que j' ai piloté qui ressemblait le plus à ce vaisseau c' est le tracteur de mes voisins, alors ce n' est même pas la peine d' y penser.

Etan soupire d' un air las.

- Alors on ne peut pas se débarrasser des pilotes, je conclus. Il faudra trouver un moyen de les obliger à piloter pendant qu' on s' occupe de libérer les prisonniers et de les diriger vers les capsules de sauvetage. Ça nous évitera du même coup d' avoir à descendre jusqu' à la salle des machines pour saboter le moteur. On n' aura qu' à s' arranger à la dernière minute pour que le vaisseau aille s' écraser quelque part.

Etan réfléchit en silence pendant que Zack nous regarde d' un air épouvanté.

- M-mais… on ne peut pas… On n' y arrivera jamais… c' est impossible… tout simplement… impossible… bégaie-t-il. Tout un vaisseau… Ce sont des soldats et…
- Et nous aussi, dit Etan.
- Mais pas moi ! S' écrie Zack. Et même si c' était le cas… à trois ?? On est trop peu nombreux… Trop jeunes…
- Nous avons été entraînés pour.
- Peu importe l' entraînement! On parle de centaines de soldats armés! Vous pouvez être aussi forts que vous le voulez, vous n' avez que deux bras! Et moi je ne pourrai vous être d' aucune utilité, finit-il d' un air misérable.

Je n' aimerais pas être à sa place, ça c' est sûr.

- Nous ne te demanderons pas de te battre, dit Etan. Mais tu connais le vaisseau, tu pourras nous indiquer par où passer pour gagner du temps et éviter les caméras. Je t' assure que tu auras l' occasion de te rendre utile. Et puis, nous aurons besoin de nos affaires. Ils ont du les planquer quelque part. Tu dois savoir où?
- Il y a bien des sacs qui ont été entreposés récemment au niveau 4, ça doit être ça. Je peux me débrouiller pour les récupérer, il suffira que vous me disiez à quoi ressemblent les vôtres.
- Parfait. Une fois sortis d' ici, nous en auront besoin.

Zack se montre même plus utile qu' il ne le pensait. Il se rappelle qu' il y a un moyen, toujours grâce aux ordinateurs d' enfermer les soldats dans leurs quartiers, même si lui ne sait pas comment procéder - comme si on allait donner ce genre d' info à un type qui doit juste passer la balai. Selon lui, la majorité des soldats s' y trouve encore, étant donné l' heure matinale - il n' est que 4h, apprends-je avec stupéfaction. Ça nous débarrassera d' une bonne partie d' entre eux. A partir de ce moment-là, ils verront sûrement que quelque chose cloche, mais il sera trop tard, puisqu' ils seront enfermés, pour la plupart. Ils pourraient même ne pas se rendre compte de ce qui se passe avant un bon moment, ce qui nous arrangerait pas mal, si nous voulons arriver entiers jusqu' à la salle des commande.

Mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis que nous arrivons à l' étage du quartier de vie des soldats. Nous n' avons encore rencontré aucun problème pour l' instant, grâce aux uniformes volés mais je ne suis pas rassurée pour autant.

C' est le silence total à cet étage. Il est trop tôt. Seuls quelques hommes à moitié réveillés déambulent dans les couloirs en faisant semblant de veiller à l' ordre. Parfait. Pendant qu' Etan fait le guet dans le couloir, je m' affaire sur l' ordinateur que se trouve à côté d' un des dortoirs pendant quelques minutes avant de trouver ce dont j' ai besoin. Verrouillage des chambres.

Dans le couloir, les portes coulissent dans un léger ronronnement. Voilà qui est fait. Profitant de ce que j' ai un ordinateur sous la main, et qu' Etan ne soit pas dans les parages, j' effectue rapidement une dernière recherche, un peu nerveuse.

J' ai une promesse à tenir à Zukerdint.

- Mais qu' est-ce que vous faites ? chuchote Zack en regardant par dessus mon épaule.
- Je veux juste voir un truc, je marmonne, priant pour qu' il me fiche la paix.

Pas moyen d' avoir le plan du dernier étage. Mince. Je sais seulement que c' est le quartier des officiers - donc logiquement celui où doit se trouver Zukerdint - , mais je n' arrive pas à obtenir plus d' informations. Je ne peux quand même pas débarquer là-bas sans savoir à quoi m' attendre. La deuxième tentative ne donne rien non plus. Zut zut et zut.

- Pourquoi est-ce que vous cherchez le plan du Quartier des Officiers? Demande-t-il d' une voix anxieuse. On n' a pas à all…

Seigneur, qu' est-ce qu' il m' épuise à avoir peur de tout. Occupe-toi de tes oignons, mon vieux…

- Je veux simplement savoir si on a quelque chose à craindre de ce côté-là, je réponds, agacée.
- C' est juste un gigantesque appartement. L' officier qui y vit doit être en train de dormir en ce moment, il ne risque pas d' intervenir, ne vous inquiétez pas.
- Un appartement ?
- Oui, j' ai déjà dû aller nettoyer là-bas plusieurs fois. Il n' y a rien d' intéressant là-bas. Et il ne vaut mieux pas tomber sur Zukerdint, si vous voulez mon avis. Il fiche vraiment le jetons…

Je m' en contrefiche, de son avis. C' est exactement ce que je veux: lui tomber dessus.

- Tu es certain qu' il est endormi ?
- Toujours, à cette heure-ci, affirme-t-il, catégorique. Mais… pourquoi est-ce que… ?
- Pour rien, je l' interromps sèchement. Et est-ce qu' il y a beaucoup de soldats, là-haut?
- Il n' y en a pas… il n' aime pas être surveillé, personne n' a le droit d' y aller, même pas pou…
- Qu' est-ce que vous fabriquez, tous les deux ? Demande Etan en passant sa tête par la porte. Ça y est, les dortoirs sont fermés! Vous attendez quoi ?
- C' est bon, on arrive, je dis en fusillant Zack du regard pour lui intimer le silence.

Si Etan apprend ce que j' essaie de faire, il va essayer de m' en empêcher, et je n' ai pas l' intention de discuter de ce sujet avec lui. Il faudra me passer sur le corps pour m' en empêcher de régler personnellement son compte à Zukerdint.

Ne pouvant rien obtenir de plus de l' ordinateur, je me penche derrière pour couper les fils à l' aide mon épée, pour que personne ne puisse modifier mes ordres. Il y a quelques étincelles et la machine émet un grésillement, puis tout s' éteint. Première étape franchie.

Maintenant, la salle de contrôle.

Avant cela nous devons passer chercher nos affaires. Il nous faut à nouveau emprunter l' ascenseur et descendre plusieurs étages. Je m' évertue à faire comprendre à Etan que nous gagnerions un temps précieux s' il voulait bien laisser Zack s' en charger pendant que nous irions à la salle de contrôle - puisque de toute façon Zack ne pourra certainement pas se battre -, mais il ne veut rien entendre. Il préfère l' avoir à l' œil, ce que je comprends, dans une certaine mesure. Mais ça ne nous arrange vraiment pas.

Nous reprenons donc l' ascenseur; seuls quelques soldats errent dans les longs couloirs, trop endormis pour faire attention à nous. Elle est belle, leur armée… je cours déverrouiller l' armurerie à partir du terminal, et j' en profite pour désactiver les alarmes de l' étage.

Une chance qu' il n' y ait pas beaucoup de soldats à cet étage. Avec sa précieuse gunblade, nos sacs à dos et ma propre arme, nous ne sommes pas très discrets et nous ne ressemblons plus vraiment à des soldats d' Esthar. Zack finit par piquer le chariot d' un autre type censé se charger du ménage - que nous avons retrouvé à ronfler sous une des tables qu' il était censé nettoyer. Nous planquons nos affaires dedans et nous repartons. Nous dirigeons à nouveau vers l' ascenseur quand je stoppe malgré moi devant une des portes, le cœur battant à toute vitesse. Je connais cet endroit…

- Qu' est-ce qui se passe ? demande Etan en s' approchant.

Je déglutis avec difficulté. Je reconnais cette entrée. C' est ici que j' avais été emmenée. La salle de torture. C' est là que se trouve la machine…

- Eva?

Je vais ouvrir la porte avant que les garçons n' aient le temps de m' en empêcher. Il faut que je voie ça. Je tire sur la poignée à plusieurs reprises mais ça refuse de s' ouvrir.

Un petit bip provenant d' un boîtier sur le côté me rappelle que je suis censée entrer un code pour accéder à cette salle. Perdant mon sang froid, j' attrape mon arme et en donne un coup dans le boîtier. Des étincelles s' en échappent et la porte coulisse enfin.

- Bon sang mais qu' est-ce qui t' arrive ? Eva ! Il faut y aller !

J' ai été bien inspirée de désactiver les alarmes. Je me rends compte à ce moment que si je ne l' avais pas fait, nous étions fichus. Peu importe.

Sans l' écouter, j' entre, et ils s' empressent de me suivre et de refermer la porte derrière nous. J' entends l' un des garçons tâter le mur pour trouver l' interrupteur, mais j' ai déjà repéré ce que je cherchais.

La machine trône au milieu de la pièce. Elle se met à luire quand Zack réussit à trouver la lumière. Une simple cube de métal, croirait-on. Rien de bien méchant…

Etan arrive à ma hauteur et observe l' appareil. Il est tout pâle. Il l' a reconnue, lui aussi. C' est bien à elle qu' il a eu affaire avant d' être contaminé. Sur notre gauche, derrière la paroi de verre se trouve le tableau de commande, là où étaient protégés les médecins quand j' étais attachée sur la table, en face de la machine. Sur les étagères métalliques se trouvent divers engins dont je n' ose pas imaginer l' utilité, et j' aperçois le générateur d' électricité qui a servi à m' électrocuter quand j' étais là. Je me rends compte que mes mains tremblent quand elles laissent mon arme s' échapper. Elle heurte le sol avec un bruit sec et froid qui nous fait sursauter, puis rebondit avant de s' immobiliser, reflétant la lumière des néons. Cela semble réveiller Etan. Voyant mon état, il sort sa gunblade et un rien de temps défonce l' appareil. La machine finit par s' ouvrir en deux et il coupe tous les fils en mille morceaux, détruit chaque pièce qui la compose. Il ne s' arrête que quand le tout ressemble à un tas de confettis. Moi je suis comme hypnotisée devant. Impossible de parler ou de remuer. Un peu essoufflé, il s' éloigne, m' attrape par le bras sans rien dire et me traîne dehors, suivi de Zack qui pousse le chariot.

- Cette fois, c' est fini, personne ne risque plus rien, compris ? Fait Etan d' une voix sans timbre.

Il est toujours un peu pâle. Ça n' a pas dû être facile pour lui non plus. Lui a réellement été contaminé. Ça m' a fait un tel choc de revoir tout ça... Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous déconcentrer pour le moment. Je m' efforce de rassembler mes esprits et j' accélère le pas, pour qu' Etan n' ait plus à me soutenir.

Nous arrivons enfin à l' étage où se situe la salle des commandes, armés des balais dont Zack nous a équipés. Si j' avais su que c' était le passeport pour la tranquillité… Un simple balais et on devient aussi invisibles que le vent. Nous préférons tout de même éviter certains passages équipés de caméras de surveillances - directement reliées à la salle de contrôle - sait-on jamais. Ça me semble extraordinaire que nous soyons arrivés ici sans problème. Nous avons bien croisé quelques patrouilles mais Zack les connaît, pour la plupart et arrive à nous faire passer comme si de rien n' était. Comment font-ils pour se reconnaître entre eux, alors qu' il n' y a aucun signe distinctif sur leurs uniformes? J' ai renoncer à essayer de comprendre.

En tout cas, même Etan le reconnaît, le plan de Zack était tout simplement génial : qui irait se méfier de trois simples agents, uniquement équipés de balais - en apparence, en tout cas - alors que toute une armée est présente sur les lieux ? Un évadé sain d' esprit courrait chercher une sortie plutôt que de se jeter dans la gueule du loup. C' est ce que nous a objecté Zack d' une petite voix, une ultime fois avant que nous ne sortions de l' ascenseur, d' ailleurs.

Nous arrivons finalement devant la porte. Fermée. Que faire, maintenant ? Etan et moi nous nous regardons. Il doit bien y avoir une autre entrée, ou alors…

À notre grand effroi, Zack appuie tranquillement sur l' interphone.

- Equipe de nettoyage TC 11, prononce-t-il, et mon cœur se remet à battre.

Je ne remarque que maintenant que, s' il avait voulu nous livrer, ça aurait été le moment parfait. Nous sommes dans un couloir sans issue, et une demi-douzaine de patrouilles surveille l' étage. Nous n' avons pas fait preuve d' une très grande prudence, sur ce coup-là, en laissant Zack agir. Etan doit lui aussi le réaliser, parce que je l' entends pousser un soupir de soulagement à côté de moi. Même si je pensais bien que nous pouvions lui faire confiance, j' ai quand même eu chaud, sur le moment. D' un autre côté, qu' est-ce que Zack aurait pu faire d' autre ? Nous laisser essayer d' enfoncer la porte blindée, attirant les patrouilles jusqu' ici, où nous aurions été pris au piège ?

- À cette heure-ci ? Fait une voix grésillant sortant de l' appareil. Bon, entrez.

A peine la porte coulisse-t-elle que nous ouvrons le feu, prenant soin de ne pas abattre les hommes qui se trouvent aux commandes et qui nous lancent des regards terrifiés. Je n' aime pas beaucoup ce que nous sommes en train de faire, mais en remettant les choses dans leur contexte, il s' agit quand même des gens qui ont attaqué la BGU. Zack est un peu pâle, mais il ne flanche pas non plus. Il pointe l' arme qu' Etan a consenti à lui passer - au prix d' interminables négociations de ma part - sur un des pilotes pour lui expliquer la situation. En gros: soit il continue à piloter et on lui laisse une chance pourvu qu' il cesse toute activité dans l' armée estharienne dès à présent; soit il refuse ou essaie de nous jouer un tour et on l' envoie rejoindre ses collègues. Blanc comme un linge, le pilote jure ses grands dieux que lui et ses co-pilotes seront sages comme des images. Pendant ce temps, je m' empresse de refermer la porte blindée derrière nous. J' observe Zack à la dérobée pendant qu' il s' applique pour ne pas trembler tandis qu' il tient le pilote en joue. Ok, je ne suis peut-être pas d' une perspicacité extraordinaire, mais si ce type-là nous joue la comédie, alors il mérite l' oscar du plus grand acteur de tous les temps.

Le fait est que tout marche à merveille, pour le moment. L' effet de surprise y est certainement pour beaucoup. Nous n' avons pas eu le moindre mal à passer les sécurités et à nous introduire jusqu' ici. Ils ont complètement été pris au dépourvu, tandis que nous avons gardé notre sang-froid. Rapide et méthodiques. Quistis aurait été fière de nous.

Les pilotes s' efforcent rester calmes et de continuer à maintenir le vaisseau en l' air. Pendant ce temps-là, Etan fait sortir les corps des soldats tués pour les entasser dans un coin, et moi je m' empresse de contacter les prisonniers dans leur cellule; il y a dans chacune d' elles un petit écran où l' on peut faire apparaître un message, selon un jeune co-pilote coopératif. Après qu' il m' ait montré comment faire, j' explique rapidement la situation aux prisonniers sans entrer dans les détails, c' est à dire en évitant de donner nos noms, mais en leur expliquant qu' en tout cas nous sommes contre Esthar. Je leur explique aussi comment sortir et accéder au hangar ou aux cellules de détention, puis j' ouvre les portes. Dernier problème : les caméras nous montrent que personne ne sort des cellules. La poisse. Je comprends très bien qu' ils puissent penser à un piège, mais s' ils s' éternisent, un soldat ne va pas tarder à arriver et ils vont se faire massacrer.

On n' a pas vraiment le choix. Il va nous falloir aller les voir directement en bas. Et dire que c' est ce qu' on voulait éviter d' avoir à faire depuis le début… Cette fois, nous n' avons pas d' autre choix que de faire confiance à Zack pour continuer à surveiller ce qui se passe ici. Il reste pendant que nous descendons en quatrième vitesse. Nous lui laissons un talkie-walkie qu' Etan vient de trouver, lui même en prend un et m' en confie un troisième. Comme nous nous sommes débarrassés de nos uniformes maculés de sang à force de trimballer les corps à l' autre bout de la salle, les quelques dizaines de soldats que nous croisons devinent tout de suite ce qui se passe. Nous n' en faisons qu' une bouchée, mais au final nous avons quand même perdu du temps.

Comme aucune difficulté majeure ne se présente, Etan et moi nous nous séparons entre chaque étage pour gagner du temps. Je me rue hors de l' ascenseur pendant qu' Etan descend au niveau suivant et je parcours les couloirs à toute vitesse pour me rendre jusqu' aux cellules. Je tourne une dernière fois, et je m' arrête dans le couloir dans un grand dérapage, à bout de souffle, mais rassurée. Je craignais que les prisonniers n' aient eu le temps de se faire attaquer le temps que nous n' arrivions jusqu' à eux, mais non.

Des hommes et des femmes, plus ou moins âgés, sortent peu à peu des cellules, contemplant le décor d' un air un peu hagard. Je cours les rejoindre, tout en prenant soin de rester hors d' atteinte, mon arme serrée fermement dans ma main droite. On ne sait jamais à qui on a affaire, ce n' est pas le moment d' être bêtement imprudente. J' ai fini par comprendre que les gens ne se divisent pas en Esthariens et gentils. Les ennemis d' Esthar ne sont pas forcément nos amis.

Une rapide discussion m' apprend qu' ils sont soldats, pour la plupart. Pas de Seed parmi eux, dieu merci. Ils font partie de diverses armées avec lesquelles nous avons déjà collaboré, à la BGU. J' ai déjà croisé l' un d' eux, et il me reconnaît immédiatement. C' est sans doute ce qui pousse les autres à me faire confiance; moi aussi je me serais méfiée à leur place: qu' est-ce qui leur garantit que ce n' est pas un piège, après tout? Qu' est ce qu' ils en savent, que nous ne sommes pas des Esthariens déguisés ? Mais lorsque ce soldat prononce mon nom d' un air stupéfait, c' est tout juste si les autres ne se prosternent pas devant moi. Comme je n' ai pas de temps à perdre, je leur indique une nouvelle fois la route pour accéder aux capsules de sauvetage. Ils me proposent de nous aider, mais nous avons déjà fait le principal et ils sont vraiment dans un sale état, pour certains. Autant qu' ils gardent leurs forces pour sauver leur peau. Certains d' entre eux sont pilotes, ils peuvent donc carrément utiliser les vaisseaux du hangar. Ils repartent après m' avoir remercié un milliard de fois.

Il me reste encore un peu plus d' un quart d' heure avant d' avoir à rejoindre les garçons dans la salle des commandes. C' est Etan qui doit se charger du dernier étage pendant que je suis censée retourner surveiller Zack. C' est allé plus vite que je ne l' aurais espéré. Je me rue vers l' ascenseur et j' appuie comme une malade sur le bouton qui mène au dernier étage.

Le Quartier des Officiers.

Avant que la porte de l' ascenseur ne s' ouvre, une fois arrivée au dernier étage, le boîtier me demande d' introduire mon écusson, ultime mesure de sécurité. Complètement inefficace, puisqu' ils sont aussi faciles à obtenir dans ce vaisseau que du pain dans une boulangerie. OK, je crâne peut-être un peu, ça n' avait rien de si facile quand j' ai du me débarrasser des soldats, mais c' est le stress, on va dire... Bref, ça ne me pose aucun problème étant donné que j' ai conservé mon écusson, et l' ascenseur s' ouvre.

L' unique et immense couloir qui s' ouvre devant moi est désert. Cet étage est totalement différent des autres. Le décor ressemble à celui de l' intérieur d' un luxueux immeuble, avec de jolis meubles en bois placés le long des murs, et de très grands portraits de dieu sait qui accrochés au mur. Il y a même des fleurs dans de superbes vases, et un long tapis épais sur le sol.

En même temps, l' air semble plus lourd, plus pesant, ici. Mon cœur bat tellement fort que j' ai l' impression qu' il résonne dans tout le couloir. Et si Zukerdint savait que je suis là? Impossible, pas un seul soldat que j' ai pu croiser ne s' en est sorti, en dehors de ceux coincés dans les dortoirs; et j' ai vérifié, il n' y a aucun problème de ce côté-là, ils sont toujours bloqués l' intérieur. Ça me semble quand même extraordinaire que nous soyons dehors depuis si longtemps et qu' aucune catastrophe ne nous soit tombée dessus [ merci l' auteur ! Lol ]. Je serre les doigts sur la garde de mon arme à double lame et j' avance à pas de loup. Je ne trouve aucune ouverture pendant plusieurs minutes. Puis j' arrive face à une grande porte à double battants en bois massif. Ça ne peut être qu' ici.

À ce moment-là, je sens une main se poser sur mon bras. Je me retourne en un éclair, prête à brandir mon arme. La lame s' arrête à cinq centimètres du cou d' Etan. Ce crétin reste là, tranquille, comme si de rien n' était alors que j' ai failli le décapiter. J' aurais dû me douter qu' il savait ce que j' avais l' intention de faire, mais s' il croit qu' il va me faire changer d' avis…

- Qu' est-ce que tu fiches ici? Je vocifère à voix basse, furieuse. Je te préviens, si tu essaie de m' emp…
- Il faut un pass spécial pour entrer ici, dit-il simplement me tendant une carte. Il y a un numéro de code à entrer, aussi, je l' ai inscrit dessus.

Je cligne des yeux, stupéfaite.

- C' était sur un soldat qui travaillait dans la salle des commandes, explique bêtement Etan.
- La salle de… Tu n' essaies pas de m' en empêcher ?
- Tu m' écouterais si je te disais de ne pas le faire?
- Non, je réplique farouchement.
- Alors, tu la prends oui ou non ?

Je l' attrape, confuse. Je n' aurais rien pu faire. J' aurais dû faire demi-tour, comme une idiote, et laisser cette ordure s' en tirer. Une vague de gratitude m' envahit. Etan n' a pas l' intention de m' en empêcher, il sait qu' il faut que je le fasse.

- M… Merci, je bafouille, les yeux brouillés.
- Promets moi une chose par contre: n' écoute pas ce qu' il te dira. Il essaiera de te déstabiliser, de te faire du mal, même s' il ne peut pas se défendre physiquement. Ce type est un malade. Il est capable de te dire n' importe quoi. Tu m' entends ? Finis-en au plus vite et sort.

Je hoche la tête.

- Je t' attends ici, dit-il en appuyant son dos contre le mur, les mains derrière la tête. Ne tarde pas.

Je hoche la tête, puis j' entre la carte dans le boîtier, avant de taper le code. La porte s' ouvre et je m' engouffre à l' intérieur.

Il fait noir, il est donc encore beaucoup plus tôt que je ne l' avais supposé. Les immenses baies vitrées laissent encore entrer la lumière projetée par la lune. Parfait. J' ai besoin de calme, de silence. D' obscurité. J' inspire profondément.

Je traverse un salon gigantesque, parfaitement décoré. Personne. Personne non plus dans la cuisine, ni dans la salle à manger. L' air est glacial dans les couloirs, mais je m' en rends à peine compte. J' ouvre la porte de ce qui se révèle être une chambre et j' avance en silence.

La lune éclaire d' un rayon froid le lit qui se trouve au centre de la pièce. Les draps sont défaits, et il est là, allongé sur le dos, ronflant légèrement. J' ai un mouvement de recul en remarquant sa tenue. Il est en caleçon. Si on m' avait dit qu' un jour je tuerais un homme en caleçon et en train de dormir, je ne l' aurais jamais cru.

La scène me paraît vraiment incongrue, sur le coup. Et pourtant je n' ai pas envie de rire. Tache d' oublier ça, c' est tout. C' est celui qui est responsable de tout ce qui arrive.

Au contact de la lame glacée sur son cou, Zukerdint se réveille. Il cligne rapidement des yeux comme en reprenant ses esprits, puis soupire.

- On dirait que je me suis encore trompé, dit-il avec un sourire qui n' a plus rien de joyeux ou d' ironique. Très impressionné.

Je reste là debout à côté de son lit, le toisant de toute ma hauteur. Il n' a pas bougé d' un pouce en se réveillant, il ne s' est pas départi de son calme, ce qui n' a rien de très étonnant venant de sa part.

Qu' est-ce que tu avais imaginé, ma pauvre? Qu' il paniquerait et te supplierait ?

Malgré ma colère, je ne tremble pas en brandissant mon épée.

- Je vous l' avais promis, non?
- En effet. Mais rien ne pressait.
- Où est la BGU ? Je demande d' un ton qui relève plutôt de l' ordre.
- Qu' est-ce que cela peu bien faire que je vous réponde ou non? Dit-il tranquillement. Le résultat serait le même, n' est-ce pas? Vous me tuerez.
- En effet. Mais vous allez me répondre.
- Vous n' allez tout de même pas me proposer un accord du genre "si vous répondez je ferai en sorte que vous ne souffriez pas trop", j' espère? Je trouve ça du dernier ridicule.
- Aucun risque, je m' arrangerai pour que vous souffriez le plus possible de toute façon.
- Vous auriez été un bon élément pour Esthar, soupire-t-il. C' est bête de ma part de ne m' en rendre compte que maintenant. Mais de toute façon vous auriez refusé de vous joindre à nous, alors ça ne change pas grand chose…

Il recommence à parler comme si je n' étais pas là alors que la lame se trouve à quelque centimètres de son cou. Vraiment dingue…

- Comment avez-vous fait pour sortir ? J' ai pourtant fait en sorte que cette porte ne soit ouverte qu' en dernier recours, et seulement après les repas. Il y avait des somnifères, dans la nourriture. Vous n' avez donc pas mangé? Et votre grand père qui riait en décrivant votre estomac comme la principale partie de votre cerveau…

En entendant cet homme qui a trahit mon grand-père oser parler de lui sur ce ton je me raidis, folle de rage. J' abaisse assez l' épée pour que la lame le blesse légèrement, et quelques gouttes de sang perlent sur son cou.

Je vois sa pomme d' Adam monter et redescendre à toute allure. Il bat très vite des paupières puis repose ses yeux sur moi, un petit sourire contrit sur les lèvres.

- Vous avez de nouveau cette tempête dans les yeux, v…
- Où est la BGU ? Je répète en insistant sur chaque mot.
- Je sais que vous allez me tuer de toute façon. Et vous savez que je sais que vous allez me tuer. Alors pourquoi pensez-vous que je vous répondrai ?

Je n' en sais rien. Il n' est pas du genre à marchander pour obtenir la vie sauve, et même si cela lui permettait de rester en vie, il ne me répondrait pas s' il n' en avait pas envie. Mais sans savoir comment, j' ai la conviction qu' il le fera.

- Et pourtant vous avez raison. Je vous répondrai. Par bonté d' âme, dirons-nous.
- Ben voyons.
- Vous pouvez au moins m' accorder ça. Je ne gagne rien à vous répondre. Mais il se trouve que j' ai de la sympathie pour vous, aussi extraordinaire que cela puisse vous paraître. J' ai entendu parler de vous toute ma vie. Je mourais d' envie de vous rencontrer. Après, en effet, ça a été un concours de circonstances; je suis persuadé que dans d' autres temps nous nous serions parfaitement entendus. Si les choses avaient été différentes…
- J' en doute, je lache d' un ton sec.

Rien qu' à cette éventualité j' en ai la nausée.

- Cependant, ce qu' on m' a rapporté est largement en dessous de la vérité. Vous avez réussi à parvenir jusqu' ici malgré mes précautions, rien que pour me tuer… vraiment flatteur. Dire que je suis celui qui a réussi à réveiller de tels sentiments en vous. Je ne suis pas sûr que beaucoup de personnes aient eu le loisir d' observer cette part obscure qui est en train de prendre le dessus chez vous. Celle qui fait danser cette tempête dans vos yeux en ce moment même. C' est le besoin de tuer qui fait cela de vous. Nous ne sommes pas si différents, savez-vous.
- Nous n' avons absolument rien en commun, espèce d' ordure, je lâche, furieuse.
- Une réponse bateau. N' importe quel imbécile me sortirai la même chose. Je travaille à plus grande échelle, voilà tout. Et j' y mets un peu d' originalité aussi. Que pensez vous que les Seeds puissent avoir de plus que n' importe quel autre soldat d' Esthar?
- Nous travaillions pour maintenir la paix et la liberté des nations.
- Juste un joli prétexte pour imposer votre domination, comme n' importe qui possédant un peu de pouvoir et qui essaie d' en obtenir davantage. Nous voulons juste nous faire reconnaître pour notre puissance, et nous étendre pour apporter au monde une prospérité que nous seuls pouvons atteindre. Créer une nouvelle ère, qui aurait dû être depuis toujours, sans la présence des ridicules petits soldats Seeds…
- En vous imposant par les armes, en tuant, en privant les gens de leurs libertés? Oh et puis, je ne vois même pas pourquoi je discute de ça avec vous, vous n' êtes qu' un…
- Assassin ? Et vous, qu' avez-vous fait pour parvenir jusqu' ici ? finit-il avec un petit rire. Je ne pense pas que vos beaux yeux aient seuls réussi à convaincre toute ma flotte de vous ouvrir le passage jusqu' à moi, aussi mignonne soyez-vous. Vous savez que j' étais justement en train de rêver de vous ? Demande-t-il soudain. Évidemment, ça ne se déroulait pas exactement de cette façon, dit-il, tout en coulant vers moi un regard éloquent.

Ecoeurée, je place la lame sous son menton de façon à ce qu' elle le frôle, et il se tait à nouveau, le souffle haletant, son torse se soulevant à un rythme frénétique, faisant ressortir ses côtes.

Comment en finir avec lui ? Il me semble que le tuer comme ça ce serait encore trop doux pour lui. Je voudrais le faire souffrir encore et encore pour ce qu' il a fait. Je n' ai jamais été dans un état pareil. Je déteste ce type comme jamais je n' ai pensé qu' on pouvait haïr. Je meurs d' envie de l' entendre hurler de douleur, hurler comme j' ai hurlé et pleuré depuis que j' ai été éloignée de la BGU.

- Un peu de sang froid. Vous le regretteriez, de me tuer aussi bêtement et vite.
- Je vous emmerde.
- Sans aucun doute. Mais je suppose que vous avez des questions à me poser avant d' en finir. Je suis la personne la plus au fait des évènements que vous puissiez trouver sur ce navire. Ça tombe plutôt bien, non? J' ai justement reçu des documents il y a quelques heures.

Je vois désigner des papiers sur une petite table de l' autre côté du lit. Mais pas question de relâcher mon attention et de lui tourner le dos.

- Comme vous voudrez. De toute façon c' est assez déprimant pour moi. Je ne tiens pas à les avoir à nouveau sous les yeux. Il y a eu un problème avec la BGU, dit-il finalement les yeux rivés sur le plafond.
- Quoi ?
- Hier soir, fait-il avec un bâillement. Une autre faction d' Esthar l' escortait vers une de nos bases. Elle a été attaquée. Des Seeds de Trabia. Ils ont réussi à récupérer les élèves de la BGU et la faction d' Esthar a été littéralement laminée. Satisfaite?

Les pensées défilent à toute allure dans ma tête. Esthar est en difficulté. La BGU leur a échappé. Et la BGU en liberté, c' est un obstacle majeur pour n' importe quel opposant, même pour Esthar. Ils ont dû envoyer des renforts pour la récupérer. C' est pour ça que nous avons réussi à nous échapper aussi facilement. Je me disais, aussi...

- Et les autres facs ? Sont elles retenues prisonnières par Esthar ?
- Un petit malin de votre fac avait réussi à s' échapper et à prévenir les autres le jour de l' attaque de la BGU.

Mon cœur se serre en pensant à Casey. Non, ce n' est pas le moment de flancher.

- Nous n' avons trouvé que des places désertes, si vous voulez tout savoir. Je suppose que vous savez mieux que moi où ils peuvent être.

Absolument pas, mais ça ne le regarde pas.

- Jusqu' ici, nous faisions pression sur votre famille en leur disant que nous vous retenions prisonnière, pour qu' ils ne nous posent pas de problème et collaborent. Ils n' avaient aucun moyen de savoir que nous bluffions. L' ennui, c' est qu' apparemment ils ont reçu un message selon lequel vous n' étiez plus entre nos mains, un peu avant que nous ne tombions réellement sur vous dans le vaisseau des Londaniens.

Casey !!! Ça ne peut être que lui ! Ils ont réussi à atteindre Pil Hunna !!

- Qui est à l' instigation de l' attaque des BGU ?
- Vous prenez toujours tout pour vous. Il ne s' agissait pas que de la BGU, ma chère. Nous avons réduit en poussière tous les groupes armés de la planète. Les facultés étaient les seules à nous poser réellement problème, et elles le continuent malheureusement. J' avoue que personne ne s' était attendu à ce que les petits Seeds soient aussi efficaces. Vous n' êtes que des gamins. Cela fait vingt ans que nous nous battons pour restaurer le réel pouvoir d' Esthar.
- Qui est-ce ? Je répète.
- Votre père a tué notre chef il y a quelques heures, dit-il d' une voix sans timbre.

Mon cœur manque un battement. Il y a quelques heures ? alors il est vivant !!

- Ils ont repris le contrôle grâce à l' aide de vos alliés, et l' héritier d' Esthar a été tué, lâche-t-il d' un ton amer. il semble que vous teniez de votre père. On a toujours tendance à vous sous-estimer, et pourtant une fois que vous êtes lancés rien ne peut vous faire cesser.

Il a passé ses bras sous sa nuque et contemple le plafond d' un regard vide. Je comprends mieux son inertie maintenant. Son but s' est effondré sous ses yeux. La ville d' Esthar telle qu' il l' a rêvée ne naîtra jamais.

- Mais ne rêvez tout de même pas trop. Même si nous avons subi cette défaite, même si vous me tuez, Esthar demeure. Nous sommes nombreux, Eva, bien plus que vous ne semblez l' imaginer. Je ne suis qu' un tout petit pion dans ce formidable jeu. Si pour vous je suis le mal absolu, vous n' êtes pas au bout de vos peines. Il se passe des choses dans le monde dont vous n' avez pas idée, en ce moment même, probablement. Des choses qui seront décisives pour l' avenir de ce monde. Je regrette de n' être plus là pour les voir venir. Mais j' ai échoué, je le reconnais. Je ne mérite pas d' assister à notre triomphe. Tuez-moi, et prenez-y autant de plaisir que vous le voulez. Ça ne changera pas grand chose à l' ordre des choses, mais ça vous soulagera. Sur le moment. Vous n' avez pas fini de ressentir cette soif de vengeance et de violence.

Ses derniers mots s' insinuent jusqu' à moi malgré mes efforts pour les repousser et les nier. Comment est-ce qu' il arrive à percevoir et à s' amuser de cette peur qui me taraude depuis quelques temps ? Cette peur d' en venir un jour à être indifférente à la mort ? À aimer tuer, même ? Peu importent les excuses. La vengeance ou la défense, c' est toujours le même résultat: du sang. Partout, du sang. Et après seulement le soulagement.

Un grand frisson me parcourt.

N' écoute pas ce qu' il te dira. Il essaiera de te déstabiliser, de te faire du mal, même s' il ne peut pas se défendre physiquement. Ce type est un malade. Il est capable de te dire n' importe quoi.

Il perçoit mon trouble, ça le fait sourire. Il voit bien qu' il a raison. Ça me met dans une rage folle. Mais je ne peux pas le tuer tout de suite. Il y a une dernière chose que je dois savoir. Je grimpe sur le lit et j' appuie un des mes pieds sur sa poitrine en prenant bien soin de peser de ton mon poids.

- Je vais vous poser une dernière question, et il vaudrait mieux pour vous que vous ayez une bonne réponse : est-ce qu' il y a un moyen d' inverser les effets de votre foutue machine? De guérir une personne qui a été contaminée ?
- Il voudrait mieux pour moi ? s' esclaffe-t-il. À mon avis ce n' est pas pour moi que ça vaudrait mieux…

Il me regarde, les yeux plissés.

- Nous n' avons pas réussi l' expérience sur vous, cela j' en suis persuadé. Alors qui est-ce que cela peut bien concerner… ?

Il doit commencer à avoir du mal à respirer mais il continue à me regarder d' un air détaché, presque amusé.

- Ca doit être embêtant pour vous que je sois la seule personne à pouvoir vous répondre et que vous ayez tellement envie de me tuer...
- Je vous ai posé une question.
- Moi aussi, dit-il, pour me narguer.

J' appuie un peu plus sur son thorax et je sens quelque chose craquer sous mon pied. Il ne cille même pas.

- Il n' y a aucun moyen, c' est aussi simple que cela, lâche-t-il finalement.
- Vous mentez. Je suis sûre que vous avez dû travailler à une espèce de remède pour…
- Ma chère, quand nous créons l' arme la plus destructrice qui soit, ce n' est pas pour avoir envie de la gâcher en permettant que n' importe qui arrive à la neutraliser. Nous avons travaillé d' arrache pied pour qu' il n' y ait pas de " remède " possible. Nous avons étudié toutes les possibilités afin de les contrer. Et si nous ne mettons pas au point de remède, l' ennemi n' a aucune chance de tomber dessus par inadvertance.

Il dit la vérité. Je sens qu' il dit la vérité.

J' ai l' impression que l' air déserte mes poumons. Il n' y a pas de solution. Etan et tous les autres… il n' y a rien à faire. La fureur me submerge. Comment le faire cesser? Comment le faire arrêter de sourire comme s' il ne s' était jamais senti aussi bien? Comment réussir à le faire souffrir comme il n' aurait jamais pensé qu' on pouvait souffrir? Comment lui faire ressentir ce que je ressens par sa faute?

Avant d' avoir réalisé ce qui se passait, je trouve mon arme plantée dans sa poitrine, des flots de sang s' échappant lentement de sa poitrine. Je recule, le souffle court.

Ça y est.

Il ne me fera plus rien. Jamais.



***********************************************************



Je dois résister plusieurs fois à la tentation qui me tiraille d' entrer voir ce qui se passe. Mais j' ai dit que je la laisserais, alors je me tiens à carreau.

D' accord, j' ai fait celui qui est sûr de lui. Celui qui comprenait. Celui qui s' en fiche un peu, même. J' ai eu du mal à me retenir de lui hurler de ne surtout pas y aller. Qu' elle n' avait pas à se torturer pour ce fêlé. Qu' elle n' avait pas à faire ça, puisque de toute façon, son compte serait réglé en même temps que celui de tous les autres de ce vaisseau quand on l' enverrait se crasher. Et parce qu' elle n' écouterait jamais de tels arguments, qu' on avait pas que ça à foutre, merde, et qu' on allait pas l' attendre cent cinquante ans. Ça, ça ne l' aurais pas convaincue non plus, mais ça l' aurait fait réagir, au moins. Pendant qu' elle m' insulterait copieusement, au moins elle ne serait pas en train de penser à sa vengeance.

Mais je comprends tellement ce qui l' a poussée à venir ici. Ce type a essayé de lui faire du mal. Et même, ce n' est très probablement pas tout, parce que je ne l' avais jamais vue comme ça. Ça m' a fait un peu peur, ce que j' ai lu dans son regard. Elle avait l' air presque démente. Blessée à en hurler. J' ai compris que rien ne pourrait la faire changer d' avis et que ce n' était surtout pas le moment que je la ramène. Alors, bon.

J' ai bien remarqué comment elle s' est pétrifiée, quand nous sommes tombés sur ce type dans l' autre vaisseau. Puis elle s' est mise à trembler comme une feuille derrière moi, je le sentais à sa pression sur mon bras quand elle m' a agrippé. Elle a failli me briser le bras tellement elle me serrait. Mais sur le moment, c' était le dernier de mes soucis. Je me disais que si nous nous faisons capturer, je serais heureux de n' avoir que le bras de brisé. Et d' entendre ce type parler… ça m' a presque pétrifié moi-même. Je n' arrive pas à dire ce que c' était… de le voir aussi calme, sûr de lui. Cette façon de proférer des menaces de mort en souriant comme s' il parlait avec son meilleur ami. Sans l' avoir jamais rencontré je me suis dit que ce type était un cinglé. Un cinglé plus dangereux que tout ce que j' aurais jamais pu imaginer. Pas difficile à comprendre, l' effet que ça avait sur Eva.

C' est comme quand nous sommes tombés sur cette espèce de salle de torture, tout à l' heure. Il m' a suffit de voir son expression pour comprendre ce qui s' y était passé. J' ai mis un moment à réagir, moi aussi; sur le coup, ça m' a fait comme un coup de poing dans l' estomac quand j' ai reconnu la machine. Elle était loin d' être aussi imposante quand ils ont fait leurs expérience sur moi, mais je n' ai pas eu le moindre doute. Quand j' ai finit par reprendre mes esprits, je voyais qu' Eva était comme statufiée à côté de moi. Je n' ai rien trouvé de mieux à faire que de tout réduire en bouillie, autant pour la rassurer que pour me rassurer moi-même; il est peu probable que cette machine soit la seule de ce genre, mais ça m' a fait du bien de la détruire. Même si ça ne résout pas mon problème.

Evangelizer. J' ai eu le temps de voir le nom gravé sur l' un des côtés de la machine avant de la bousiller. Le lien avec Eva est évident, même si je n' en comprends pas la teneur. Qui c' est ce type, et qu' est-ce qu' il lui veut ? Comment est-ce qu' il arrive à la terroriser de cette façon?

La porte.

Cette fichue porte.

Il faut que j' entre.

Ma main se trouve sur la poignée en une seconde, mais je me ravise. Elle ne me le pardonnera jamais si je ne la laisse pas s' en tirer. D' un autre, côté, ça ne fera jamais qu' un grief de plus à mon égard, je n' en mourrai pas. J' ai l' impression que je vais péter les plombs si je ne vois pas ce qui se passe à l' intérieur. Et si Zukerdint savait qu' elle viendrait ? Et s' il avait réussi à la blesser, ou…

Non arrête ça, tu deviens vraiment stupide, mon pauvre vieux. T' es pas sa mère, bon sang. Si quelqu'un est peut réussir, c' est elle. Juste avant qu' elle n' entre, même si elle semblait légèrement déboussolée, elle était très déterminée. Il aurait fallu que je me batte avec elle pour l' empêcher d' y aller, et pas sûr que j' aurais gagné vu l' état d' esprit dans lequel elle était. Je lui fais confiance, elle est capable de résoudre ce problème, sans le moindre doute.

C' était pas très difficile de comprendre qu' elle se précipiterait ici dès qu' elle en aurait l' occasion. Elle restait étrangement silencieuse, ailleurs; c' était évident comme le nez au milieu de la figure qu' elle cachait quelque chose. Après, il m' a suffit de menacer Zack de le balancer par dessus bord pour lui faire avouer les questions qu' Eva lui avait posées, et faire le lien. Sur le moment j' avais plutôt eu l' intention de me précipiter ici pour l' empêcher de faire cette ânerie. Pas que j' ai envie de sauver la vie de ce cinglé. Je ne voulais pas que ça devienne un compte personnel c' est tout; se battre contre les soldats qui nous attaquent, c' est une chose, mais ce type est différend de tous ceux qu' on a pu rencontrer. Un vrai fêlé. Y' a autre chose de purement et simplement terrorisant chez lui. Une intelligence malsaine. Il est dangereux. Si Eva a voulu le tuer, elle devait avoir une bonne raison. À supposer qu' on puisse réellement avoir une " bonne raison" de tuer. Je ne suis pas vraiment persuadé que ce soit une bonne chose pour elle. Est-ce que ça suffira à la soulager ?

N' empêche… Elle en met, un temps… ça fait belle lurette que ma montre a rendu l' âme, je n' ai pas la moindre idée du temps qui s' est écoulé depuis le moment où elle est entrée de l' appartement, mais ça fait bien trop longtemps à mon goût. Il a dû se passer quelque chose.

Cette fois, ça suffit, je vais voir.

Au moment où ma main approche de la poignée, celle-ci disparaît. La porte s' ouvre précipitamment, et Eva me rentre presque dedans. Elle a le visage complètement défait, livide. Ses vêtement sont maculés de sang. Je panique aussitôt. Je n' aurais jamais dû la laisser y aller. Je le savais…

- Qu' est-ce qui s' est passé ? Je m' affole.

Elle garde les yeux baissés et semble chercher son souffle.

- Qu' est-ce qu' il y a ? Tu es blessée ?? Mais réponds !
- Non ça va. Je n' ai rien. On y va, murmure-t-elle d' une voix étranglée en me contournant pour retourner vers l' ascenseur...
- Eva…

Mais qu' est-ce qu' elle a ?

Je l' attrape par le bras tandis qu' elle passe à côté de moi pour la forcer à me faire face. Elle refuse de lever la tête.

- Eva, mais dis moi…

Elle agrippe ma veste. Ça y est, elle va me faire la tête au carré. Je sav…

Et soudain elle appuie sa tête contre mon torse.

Et éclate en sanglots.



************************************************************



Voilà pour le chapitre 17 ! Oui, je sais, encore une fois, j' en ai mis, du temps. Toutes mes excuses.

Mais pour commencer, j' ai bloqué un bon moment sur la partie où ils discutent de ce qu' ils doivent faire pour se débarrasser du vaisseau, et dans quel ordre: libérer les prisonniers d' abord? Saboter le vaisseau? Je ne comptais pas les faire aller jusqu' à la salle des commandes, au départ; ils devaient aller à chaque étage libérer les prisonniers, mais il aurait fallu les séparer pour qu' ils ne perdent pas trop de temps, et il valait mieux qu' ils gardent quand même Zack à l' œil au cas où… je voulais que ça ait l' air logique. Pas évident. Enfin bref. Par contre, ils devaient aller dans la salle des machines pour saboter le moteur; en allant directement dans la salle des commandes du vaisseau, ce n' était pas nécessaire, alors j' ai laissé tomber.

À la dernière minute, j' ai aussi ajouté la dispute à propos de Zack. En relisant, je me suis dit qu' Etan devrait être un peu plus méfiant, se dire qu' il pouvait s' agir d' un piège. Et puis, je me suis dit que ça faisait longtemps qu' ils ne s' étaient pas disputés, aussi lol

Le fait qu' il y ait d' autres prisonniers, ça m' a plus embêtée qu' autre chose, parce que je n' avais pas envie de me fatiguer encore à trouver un moyen de les libérer sans qu' Eva et les autres aient à s' en encombrer par la suite; c' est juste que là aussi ça me semblait plus logique. Je veux dire : plusieurs étages avec rien que des cellules et seulement 2 prisonniers dedans?? N' importe quoi. Et puis, vu qu' Eva a dû vérifier les noms de chaque prisonniers pour retrouver Etan, elle était forcément au courant qu' il y avait d' autres personnes. Donc voilà, j' ai dû m' embêter à trouver un moyen de les faire libérer pour ne pas rendre Eva et les deux autres zigotos responsables d' un massacre d' innocents.

La scène où Eva tue Zukerdint… Mmh, à vrai dire j' ai hésité à la mettre, parce que je n' étais vraiment pas à l' aise en la relisant. Pas seulement le fait qu' il soit en caleçon lol. Ce détail, c' est juste que je voulais créer une espèce de décalage: l' héroïne tue le grand méchant qui est en caleçon. Comme l' héroïne avec du coton dans les narines parce que son équipier lui a malencontreusement pété le nez.

Vraiment n' importe quoi.

Mais j' en avais envie, alors voilà. Et toc.

En fait, c' est le fait qu' il trouble Eva, qu' elle soit en totale confusion quand elle est avec lui. Je voulais qu' elle ne comprenne pas ce qu' elle ressent, et que celui qui la lit soit un peu perdu aussi. Pas qu' elle soit amoureuse du méchant, oulala attention, mais c' est, pour moi, un mélange d' extrême répulsion et de fascination de ce qu' il arrive à dire ce qu' elle ressent au fond. Je voulais faire de Zukerdint un personnage important. Ça doit paraître bizarre et maladroit qu' Eva ne s' interroge que maintenant sur ce qu' elle fait, sur sa façon de tuer. Bon, elle le fait de plus en plus souvent aussi, faut dire. Et elle a de plus en plus de mal à se maîtriser à force d' accumuler les coups durs, la peur, la méfiance, la rage. Eva est l' héroïne de l' histoire, mais ce n' est pas quelqu' un de tout blanc non plus. Le côté obscur de la force mouhahaha…

Hem pardon.

La guerre ça change les gens, c' est perturbant, surtout à cet âge, vous ne pensez-pas? Alors voilà. En fait, ça irait plus vite de dire qu' elle est train de perdre la tête lol. Non, non, je ne serais pas méchante au point de l' amener jusque là, quand même. Disons qu' elle est juste complètement traumatisée. Voilàààààà. Je suis sympa, non?

Au niveau de la conversation avec Zukerdint sur son lit ( de mort ) j' ai été un assez embêtée. Je ne voulais pas donner le beau rôle à Zukerdint en montrant qu' en fait il défendait une cause noble. Je ne voulais pas non plus que celui qui lise croit que la BGU est comme Esthar et cherche à dominer le monde. C' est juste ce que Zukerdint croit, mais le monde ne fonctionne pas selon sa vision des choses. Squall s' en fout de la domination du monde. J' ai trouvé ça un peu faible, les arguments d' Eva face à ce que disait Zukerdint, même si cet aspect était volontaire : il y a de réelles bonnes motivations à la BGU, mais Eva est tellement larguée, bouleversée qu' elle n' arrive pas à se défendre; j' avais peur que ceux qui lisent ça se disent que Zukerdint avait raison. Il a une façon de parler qui rend les choses ambiguës, qui font qu' on peut se dire que ce n' est pas tout à fait faux, même si on sait que c' est le cas. C' est ce qui trouble tellement Eva.

Puis j' ai hésité à dire que la BGU avait réussi à s' échapper. J' étais tentée, évidemment, de faire parvenir Eva et Etan jusqu' à la BGU et de les faire participer à la libération. Mais d' un autre côté, je me suis dit qu' ils n' avaient pas forcément à se trouver au beau milieu des évènements les plus importants. Ce sont les héros de mon histoire, certes, mais forcément ceux des évènements; je veux dire que le coup des deux p'tits jeunes qui comme par hasard sont les seuls à arriver à sauver le monde - surtout après avoir été aussi paumés - j'y crois pas trop. C' est surtout au niveau de Squall que les choses se passent, et là il va falloir que vous vous imaginiez lol.

Ah. La fin du chapitre avec le point de vue d' Etan. ^^ Est-ce que vous avez eu du mal à comprendre que c' était bien lui qui parlait ? Ça faisait un bon moment que ça me trottait dans la tête. Lui donner un peu la parole, à ce pauvre bougre. À vrai dire, j' avais même pensé, à un moment, réécrire l' histoire de son point de vue, une fois la fic terminée. Mais d' un : vous connaissez l' histoire, maintenant, et ça n' apporterait pas grand chose, si ce n' est la possibilité de mieux connaître l' un des personnages; de deux: l' intérêt de l' histoire, pour moi en tout cas, est justement qu' il n' y a le point de vue que d' un seul des personnages, qui a une vision assez limitée des choses; plus elle en apprend, plus on en sait nous-même; on voit son évolution par la façon dont elle observe les choses. Si on sait depuis le début nous-même qu' Etan n' est pas le monstre qu' elle voulait bien imaginer, qu' il est en réalité un pauvre garçon à la vie bien misérable, où est l' intérêt? Il n' y a pas grand chose de plus à découvrir sur Eva, en dehors de la façon dont il peut la voir. Mais ça je pense avoir donné assez d' éléments là-dessus. Pas la peine d' en rajouter des tonnes.

N' empêche que j' étais vraiment - et que je suis toujours un peu - tentée de la faire, cette histoire parallèle. Même si ce n' est pas du point de vue d' Etan; à la limite ça aurait pu être de celui d' une personne restée à la BGU. Qu' on voit ce qui s' y passe, et puis histoire de mieux connaître les autres persos. Pourquoi pas ? Je ne mets pas tout à fait ces idées de côté - sait-on jamais, peut-être qu' un jour… - , mais je préfère quand même dire que même si j' ai beaucoup aimé écrire cette histoire, je ne serai pas mécontente quand ce sera fini. J' ai un peu envie de changer d' univers. J' ai déjà pas mal d' idées de nouveaux fics, et je vais essayer de me motiver pour corriger ceux que j' ai déjà commencés et les terminer. Je ne sais pas si j' arriverai à me retenir d' en commencer un avant que ce soit fait lol. L' autre problème sera de me retenir de faire le même genre de personnage qu' Eva. C' est vraiment trop tentant. ^^ enfin bon, on y est pas encore.

Bon. La BGU est libre, maintenant. Inutile de dire qu' à ce stade de l' histoire, la fin de la fic n' est plus très loin. Ah ben oui, faut bien y arriver un jour. ^^ Ce ne sera probablement pas pour les 2 prochains chapitres, mais en tout cas on en est plutôt proches maintenant !

Allez, hop, je vous laisse ! merci beaucoup beaucoup pour vos commentaires, ça me motive pour essayer de faire en sorte que mon histoire soit à la hauteur; mais si vous avez des critiques, n' hésitez surtout pas !

( le chap' 18 est entamé, mais j' ai mes exams qui débutent. Donc… comme toujours: patience, patience… Désolée...)

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Messagepar Luna24 » 26 mars 2006 15:20

:shock: :shock: :cry: :cry: :cry:
Quelle superbe histoire !!!!!!
Etant une grande fan de FFVIII (mon FF préféré), je suis en totale admiration !
L'histoire respecte bien les éléments de FFVIII et en la lisant je ressent vraiment la nostalgie du jeu (stimulé par le fait que j'écoute l'OST du jeu lol).

Bon je dois dire aussi que j'aime beaucoup les personnages que tu as créé ! On sent bien le mélange de Linoa (côté un peu rebelle) et de Squall (la volonte, la détermination) dans Eva. Etan est aussi le digne fils de Seifer dans le sens où il est un peu perdu et où il se sent seul, mais pas dans le sens de montrer qu'il est le plus fort (sauf au début).
Leur relation est très intêressante également, un peu ambigue. Au début ils se détestent totalement, tout comme Squall et Seifer au début du jeu, notamment dans la vidéo d'intro (magnifique !), mais au fur et à mesure, Eva prend conscience de la souffrance et de la douleur d'Etan. On a ainsi l'impression, parfois d'avoir un frère et une soeur qui se chamaillent sans arrêt (comme ils le font croire à Zack (référence FFVII ?) et sa famille), parfois à un couple d'amoureux. Ca ne m'étonnerait d'ailleurs pas qu'Eva soit amoureuse d'Etan, mais elle se le refuserait sûrement lol !

Bon que dire d'autres à part que c'est une superbe histoire (pas une fic mais une véritable histoire !) que tu nous propose là !
Alors bonne chance pour tes exams et mets-nous la suite rapidement avant que toute la bave soit tombée par terre :D !!


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