Ultime Fantaisie (Final Fantasy VIII: la suite)

[Sydeliah]

Le parvis de l’université était encore désert lorsque Syd, juchée sur des talons vertigineux, s’avança sur les dalles, à peine éclairées par la lueur du jour naissant. Aucun vaisseau en vue. Ils prendraient probablement le train pour se rendre à Galbadia.
« - Sydélia ? C’est toi ? »
Elle se retourna brusquement et aperçu Leo, qui la contemplait l’air ahuri.
« - Mais… Qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ? Et ces vêtements… C’est tellement pas toi tout ça…
- Si, Leo. C’est moi, justement. J’ai été quelqu’un d’autre pendant trop longtemps. Il est temps pour moi d’être digne de mon père, d’être lui en mieux.
- Au point de renier tout ce qui te fait penser à ta mère ? Je sais que tu lui en veux au fond de toi Syd mais… Elle ne savait pas ce qu’elle faisait. Elle…
- Je ne lui en veux pas. Je ne renie rien. J’en ai juste assez d’être faible. »
A ces mots, elle sortis la Gunblade de son étui et trancha violement l’air face à elle, à quelques centimètres du visage de Léo.
« - Hey ! Tu veux me tuer ou quoi ?
- Non… »
Elle rangea alors l’arme à sa place d’origine et continua :
« - Ca serait du gâchis… »
Elle lui souris et bien qu’étonné de cette remarque pleine de sous-entendus, il en fit de même.
« - Prés à ce que je vois les enfants. C’est bien. La ponctualité fait partie des caractéristiques essentielles pour devenir un bon soldat, car la vie d’un homme peut se jouer à la minute prés. Bien… Vous irez jusqu’à Balamb avant de prendre un train qui vous conduira à la Galgabia. Le proviseur de la GGU vous attendra dans le hall principal. Il vous donnera les instructions suivantes. Mes ordres s’arrêtent ici. Vous voila livrés à vous-mêmes… C’est toujours émouvant de voir les oisillons quitter le nid…
- Euh… Proviseur… Peut-être pouvons-nous … ?
- Disposer. Oh oui bien sur. Pardonnez-moi. Je fais un peu trop dans le sentimental parfois. »
Après de brefs au revoirs, les deux seeds descendirent les imposantes marches. Ainsi commençait leur périple. Mais après quelques pas, Sydélia stoppa la marche.
« - Et les Venturi ?
- Oh non… Quel dommage ! Nous sommes déjà bien trop loin pour faire demi-tour. »
Leo fur alors pris d’un fou rire qui ne tarda pas à emporter également Sydélia.
« - Et puis... Ca nous permettra de passer un peu de temps seul à seul, toi et moi… », Continua le rouquin, en s’approchant peu à peu, avant de passer ses mains autour de la taille de la jolie brune.
« - Tu ne changera jamais toi. », répliqua t’elle en le repoussant délicatement et en reprenant la marche.
« - Arrête de rêver Léo. Toi et moi, ça appartient au passé. C’est… Une vieille histoire.
- Tu es très belle…
- Merci.
- Alors ? Tu es vraiment sérieuse ? Il ne se passera plus jamais rien entre nous ?
- Il faut croire
- Tu ne ressens plus rien ?
- Absolument plus rien. »
Bien sur, elle ne l’avait pas encore sorti de son esprit. Mais elle avait réalisé que plus elle était distante et inaccessible, plus elle prenait de l’importance à ses yeux. L’un des plus grands mystères de l’homme.
En une dizaine de minutes, ils avaient rejoint la gare. Postés devant la fenêtre du wagon de première classe, les deux amis observaient la scène qui se jouait sur le quai. Deux petits vieux, silencieux, assis sur un banc et une mère en pleurs dépoussiérant son fils, en tenue de soldat,
« - C’est triste une gare.
- Pas toujours. Regarde. »
Sur l’autre voie, une jeune fille émergea d’un train, laissa tomber sa valise et se mit à courir à toute vitesse, les yeux brillants. En face d’elle, un homme, un sourire radieux aux lèvres, tendit les bras, la saisit par la taille et la fit virevolter dans les airs avant de l’embrasser passionnément.
« - Tu vois Syd. Ton problème c’est que tu as toujours tendance à voir le mauvais côté des choses.
- Tu as sûrement raison. Bon, si on allait visiter notre cabine.
- Voila pourquoi j’ai toujours voulu être un Seed, ma jolie : confort et privilèges sont les maîtres mots d’une vie d’épanouissement. »
Leo passa la carte magnétique dans la fente et la porte s’ouvrit. Face à eux, un sofa de soie rouge, illuminé par un lustre en cristal et, assis-là, une belle créature ainsi qu’un blondinet à l'air blasé, les bras croisés et l’air visiblement contrariés.
« - Et merde. C’était pas compris dans le tarif ça.
- On aura au moins essayé…
- Alors comme ça on essaye de semer les Venturi ? Heureusement, nous nous en sommes douté et…
- … Nous avons pensé à nous réveiller plus tôt pour éviter votre piège.
- Vous me faites peur, vous savez.
- Tu ne disais pas ça l’autre nuit, chéri. »

[Sydeliah]

« - Je n’ai jamais visité la GGU. C’est immense à ce qu’on dit, commença Sydélia, en brisant le silence pesant qui régnait dans la cabine. En effet, le voyage commençait à se faire long.
- Kramer aurait pu nous fournir un vaisseau, ronchonna Leo.
- Oui, Syd c’est immense… Mais quand on vient de Balamb, tout doit sembler exceptionnel de toute façon," répondit Stella, avec un petit ralliement dans la voix. Syd riposta par un sourire d’une hypocrisie totale et se tu.
De nouveau le mutisme toucha chacun des passagers.
- … En plus, j’ai faim, reprit le rouquin.
- Et qui est le proviseur ? C’est quelqu’un de connu ?
- Tu sais Syd, ne te sens pas obligée d’être aimable ou même de m’adresser la parole. On n’est pas là pour faire amie-amie.
- J’essayais simplement de rendre le voyage plus agréable. Mais comme tu semble rongée de l’intérieur par une jalousie, à laquelle je ne trouve pourtant aucune explication logique, je vais me taire et arrêter d’espérer trouver en toi la moindre petite qualité.
- Moi ? Jalouse ? De toi ? Non mais tu plaisantes ?
- Mais au fond tu sais, c’est moi qui t’envie. Se faire rejeter ainsi par un homme et continuer de s’acharner corps et âme, ça démontre une détermination sans limite.
- Sale petite garce ! Je vais te…
- Les filles ! Les filles ! On se calme. Vous n’allez tout de même pas vous étriper pour un mec qui se colore les cheveux tout de même, s’exclama Hermès, en s’interposant entre les deux jeunes femmes.
- Pour la énième fois : cette couleur est naturelle ! Naturelle ! Vous entendez ? Oh, et puis merde. J’en peux plus de ce voyage. Le train c’est vraiment pas pour moi.
- Ca tombe bien Poil de Carotte, on est arrivé.
Le train s’arrêta dans une petite gare de campagne.
- Euh… Rassurez-moi, ce n’est pas ça, la GGU ?
- Non Leo. Je crois que Cid a oublié de préciser que nous devrions trouver le chemin de la GGU tout seuls…
- Pour une mercenaire d’élite, ne pas savoir retrouver son chemin, ça serait tout de même le comble, ironisa Stella, qui était la dernière à descendre du wagon.
- Ne relève pas. Ignore-la. Je crois qu’avec son ego surdimensionné, rien ne peut la heurter plus que ça, chuchota Leo à l’oreille de Sydélia.
- Merci de tes conseils, mais si tu n’avais pas voulu jouer le Don Juan, on n’en serait pas là aujourd’hui.
- Je sais. Ca m’apprendra. On en m’y reprendra plus, ça c’est sur.
- Tu dis ça à chaque fois Leo. Bon, on fait quoi maintenant ?
- On quitte ce bled perdu avant toute chose. Allons voir ce qu’on trouve un peu plus loin, on avisera. Estimons-nous heureux. Nous qui voulions intégrer le Seed pour l’action et la montée d’adrénaline, je sens qu’on va être servi.
- Alors, en route. Les Venturi, vous suivez où nos chemins se séparent ici ?
Les deux jumeaux blonds accoururent et les quatre jeunes gens quittèrent ainsi la station. Il fallait bien avouer que Stella avait raison : les gigantesques plaines galbadiennes n’avait rien à voir avec les bords de mer de Balamb.
- On dirait une forêt là-bas.
- Sans vouloir vous vexer, mademoiselle-je-sais-tout-parce-que-mon-père-était-un-Seed, je ne sais pas si une promenade dans les bois est la solution adaptée lorsque que l’on est totalement perdu.
Syd était patiente, en général. Mais là s’en était trop. Elle s’arrêta brusquement, fit volte-face, et dégaina sa Gunblade. Le regard menaçant, elle s’avança pas à pas vers la jolie blonde, la lame pointée entre ses deux yeux.
- J’ai essayé d’être gentille. Ca n’a rien donné. J’ai essayé de t’ignorer. Ca n’a rien donné non plus. Alors un conseil, princesse Venturi, si tu ne veux pas que la prochaine étape soit « j’ai essayé d’être violente », je te conseille de te taire et d’obéir à mes ordres. Parce que, avec cette méthode-là, je peux t’assurer qu’il y aura du résultat. Leo et moi dirigeons les opérations. Vous n’êtes que deux boulets que nous sommes obligés de traîner, sous prétexte que vous êtes bien nés. Alors, désormais, je te recommande de bien te conduire. Conseil… D’amie, si je puis dire.
Sydélia, aux airs de véritable femme fatale, braquait toujours son arme sur Stella, qui ne bronchait plus.
- Les choses sont claires ?
- C’est… c’est très clair, oui.
- Bien. Ou en étions-nous, reprit Syd sur un ton enjoué. Ah oui la forêt. Leo ? Qu’en penses-tu.
- Euh… Oui oui. La forêt, ça me semble… Une bonne initiative, bredouilla t’il, terrifié à l’idée de contrarié la tornade brune.
A l’orée du bois coulait un petit ruisseau, traversé par un pont de bois.
- Nous n’avons qu’à suivre le cours de l’eau. Ca nous mènera bien quelque part, proposa Leo.
Il ouvrit donc la marche, suivi de prés par Syd, qui n’avait toujours pas rangé sa Gunblade, et, quelques mètres derrière, les Venturi, pour qui le voyage touristique prenaient des airs de prise d’otage. Bientôt, à l’horizon, ils aperçurent des anneaux dorés qui tournoyaient dans le ciel. Plus de doute, ils étaient sur le bon chemin. La Galbadia Garden University n’était maintenant plus qu’à quelques mètres, et n’allait plus tarder à leur ouvrir ses portes.

[Sydeliah]

« -Il n’était pas censé nous attendre dans le hall ?
- C’est le proviseur, Syd. Je me vois mal lui dire ‘‘Vous êtes en retard, vous ne croyez pas ?’’ », plaisanta Leo.
« - Proviseur ou pas, il y a des règles de politesse à respecter tout de même.
- Si seulement tu avais été là pour apprendre ces règles à tes parents, il fut un temps ! », déclara une voix derrière la jeune fille.
Tous se retournèrent alors et observèrent l’homme qui se tenait debout, à l’étage supérieur. Il devait être posté là-haut depuis longtemps et avait probablement entendu leur conversation. Ce qui était certain, c’est qu’il n’avait pas le physique d’un directeur d’école : de longs cheveux roux, un anneau à l’oreille et un grand chapeau de cow-boy. Accoutrement peu commun, et encore plus au sein du milieu universitaire !
« - Il est peut-être temps de faire les présentations : Irvine Kinneas, proviseur de l’université de Galbadia. Soyez tous les bienvenus. »
Sydélia était morte de honte. Elle n’osait plus dire un mot.
« - Tu as drôlement changé. C’est fou. La dernière fois que je t’ai vu, tu portais encore des couches ! Mais excuse-moi… Tu ne dois pas te souvenir de moi. Je suis ton oncle… Enfin… Un vieil ami de tes parents. J’étais à l’orphelinat avec ton père. Et j’ai participé à la destruction d’Ultimé… » Il s’arrêta net.
« - Bref… Nous rattraperons le temps perdu une autre fois. Le Seed n’attend pas, pas vrai ? Prenez l’ascenseur, au fond du corridor principal, et rejoignez moi dans mes quartiers. »
Syd se souvenait un peu maintenant, bien que ses quelques réminiscences étaient encore floues. Ses parents décrivaient Irvine comme un homme drôle, bien qu’un peu pesant parfois, un véritable séducteur qui ne savait résister aux charmes de la gent féminine. Les quatre jeunes gens suivirent donc les instructions et rejoignirent le bureau du proviseur Kinneas.
« - Cid Kramer m’a bien entendu prévenu de votre arrivée. Je dois vous présenter une jeune élève prodige de notre université, afin qu’elle participe au Programme d’Echange Inter-Garden. Vous risquez d’être surpris par ces talents, c’est le moins qu’on puisse dire… Mais d’abord… » Il s’approcha de Sydélia. « Comment va ma nièce préférée, hein ? », s’exclama t’il sur un ton enjoué, en la prenant par l’épaule et en lui frottant la tête. « Ils ont exagéraient tes vieux, quand même ! Même pas un petit mot au sujet de tonton Irvinou ? »
Ses parents avaient raison : Adorable, mais légèrement lourd.
« - Euh… C'est-à-dire que… Ils n’en ont pas vraiment eu le temps…
- Je sais, c’est une tragédie ce qui est arrivé à ta famille. Mais, en tout cas, aujourd’hui, sache que nous sommes là pour toi.
- Nous ?
- Ma femme et moi. Mais si tu ne te souviens pas de moi, alors tu ne te rappelleras pas non plus de Selphie. Le mieux, c’est qu’après avoir intégrer la nouvelle recrue au groupe, vous veniez faire un tour chez nous, à Timber. C’est à quelques minutes d’ici, en train.
- Je vous…
- Tu peux me tutoyer enfin !
- Je te… Je te remercie. Cela tombe bien car j’aurais quelques questions à te poser sur… Sur eux, tu sais.
- Alors raison de plus pour que vous rendiez une petite visite. Nous tacherons de répondre aux mieux à tes interrogations. Mais, trêve de bavardages. Comme je vous l’ai déjà dit, j’ai une personne très spéciale à vous présenter… »

[Sydeliah]

Le grand amphithéâtre de l’université de Galbadia était plongé dans le noir le plus total. Irvine avança d’un pas, se retourna et, d’un geste de la main, fit signe aux autres, toujours sur le seuil de la porte, de l’imiter.
« - Alors ? Vous avez peur ou quoi ? Elle ne va pas vous manger… »
Ils obéirent alors, bien qu’encore un peu méfiants. L’austérité du lieu amplifiait cette sensation. Ils savaient pourtant, au fond d’eux-mêmes qu’ils étaient en sécurité, mais chacun avait le pressentiment d’être sur le point d’assister à un événement hors du commun. A cet instant, sur l’estrade face à eux, une brève lueur naquit, puis mourut aussitôt. Le silence se fit alors, et dans les secondes qui suivirent, le scintillement réapparu, et se fit plus intense. Au milieu de cette éblouissant rayonnement flottait une jeune fille, qui leur tournait le dos. Elle portait un body bleu et son épaule gauche, de véritables plumes de paon donnaient du volume à l’unique manche de son accoutrement insolite. Elle était petite, frêle. Jamais on aurait pu imaginer qu’une telle puissance puisse se dégager d’un corps, à première vue, si vulnérable. Mais malgré la puissance du halo lumineux qui envahissait peu à peu la pièce toute entière, elle restait là, en lévitation parfaite, immobile et imperturbable, les bras levés vers le ciel. Absorbée par une scène d’une telle splendeur, Sydélia fut soudain prise d’un violent frisson qui la fit sortir de sa torpeur. L’atmosphère était devenue polaire, et en quelques secondes les murs s’étaient ornés de cristaux de gel. Au milieu de ce décor opalin se matérialisa une étrange créature à la peau d’une blancheur immaculée. Sa longue chevelure, parsemée de torsades, ses yeux et ses lèvres, étaient d’un bleu profond, qui illuminait le désert arctique en lequel s’était changé l’amphithéâtre.
« - Shiva ! Assez ! Je… Je n’ai plus de force… ». A ces mots, le mirage s’évanouit, la pièce retrouva son obscurité initiale et la jeune inconnue, sortie de sa transe, chuta violemment sur le sol. Tous accoururent à ses côtés, encore sous le choc, comme hypnotisés par le spectacle qui venait de se jouer sous leurs yeux.
« - Je vais bien. Ca va. Ne vous inquiétez pas », finit-elle par bredouiller, les paupières encore closes.
Elle s’assit, mit sa tête entre ses mains, afin de reprendre ses esprits.
« - Je crois que je n’ai pas besoin de vous donner les explications théoriques… Les images parlent d’elles-mêmes, n’est-ce pas ? », commença Irvine.
« - Je m’appelle Leeve Neovella, et je suis, à ce jour, la dernière personne sur terre capable d’invoquer des Guardian Forces.
- D’ailleurs, combien de fois vais-je avoir à te rappeler à l’ordre ? Si l’armée vient faire une visite de contrôle dans la fac, tu es bonne pour le mausolée !
- Vraiment impressionnant ! », Continua Leo, bouche bée.
« - Merci. », dit –elle sobrement, en faisant basculer d’un même côté, la totalité de sa longue chevelure châtain, impeccablement lisse. Une large mèche balayait son visage fin, éclairé par de petits yeux verts, pétillants de joie de vivre.
- Leeve fait également partie du Seed… Mais du Seed de Galbadia. J’espère que vous ne tiendrez pas compte des anciennes rivalités qui opposait nos deux écoles.
- Vous pouvez comptez sur nous. Nous allons réserver un accueil plus que chaleureux à cette demoiselle. Enchanté, je suis Leo », déclara t’il en se retournant vers la nouvelle recrue.
« - Oh, je vois… Le tombeur de ces dames. Tu me rappelle vaguement quelqu’un », plaisanta Irvine qui avait l’impression d’être face à un miroir tant la ressemblance physique et morale était troublante. « Et je ne me fias aucun soucis concernant l’intégration de Leeve au sein du groupe. Il y a vingt ans, je me trouvais dans la même situation et les parents de Sydélia m’ont accueilli à bras ouverts.
- Le célèbre Irvine Kinneas, ou le tireur d’élite qui a manqué son tir face à Edea. Une véritable légende », lança Hermès, comme toujours en retrait, une jambe repliée contre un mur, les bras croisé, et son éternel bandeau sur l’œil. La réplique assassine jeta un froid dans la conversation.
« - Je me disais bien que ce visage m’était familier. Le fils Venturi, n’est-ce pas.
- En personne.
- Bien, dans ce cas, puisque tu as fait l’honorable choix d’être honnête, je vais en faire autant : je n’ai pas la moindre once de respect pour ton père, un homme cruel qui prend plaisir à punir, emprisonner et tuer des innocents, et encore moins pour son rejeton, qui n’ayant encore jamais rien accompli dans sa vie, fait pourtant déjà preuve d’une arrogance inégalable. J’ai des affaires à régler. Il est temps pour moi de me retirer. Prenez soin de notre petit prodige, je compte sur vous. ». A ces mots, il tourna les talons, poussa la double porte de l’amphithéâtre et disparut dans le couloir.
« - Bravo Hermès ! Tu as mis en rogne l’un des hommes les plus puissants du continent. », chuchota Stella à l’oreille de son frère avant de lui mettre une tape derrière la tête.
"- Aieuh !"
Après hésitation, Syd se mit à la poursuite d’Irvine. Elle n’avait pas le droit de laisser passer une si belle occasion d’en apprendre plus au sujet de sa famille.
« - Monsieur Kinneas ! Monsieur !», cria t’elle en dévalant les différents corridors bondés d’étudiants, à l’air morose, qu’elle ne pouvait éviter de bousculer.
« - Irvine ! Je vous en prie ! »
Le séduisant trentenaire entendit son appel et se retourna enfin.
« - Votre invitation ? Est-ce que…
- Ma porte est grande ouverte. Les dortoirs sont au deuxième étage. Dormez ici ce soir. Vous n’aurez qu’à passer demain. », dit-il en lui souriant « Enfin… Si tu ne convies pas le clan Venturi… et si tu commences enfin à m’appeler Oncle Irvine.
- Merci… Oncle Irvine. »
Pendant ce temps, les autres patientaient encore, assis sur les bancs de l’amphithéâtre.
« - On peut peut-être s’en aller, non ?
- Désolé Venturi, on attend que Sydélia revienne. On appelle ça l’esprit d’équipe.
- J’espère qu’il y a un hôtel dans le coin… Je n’en plus des chambres universitaires miteuses. », s’exclama Stella.
« - Tu n'y a passé qu'une seule nuit !
- Et les nôtres sont très confortables, tu verras.
- Euh… Excusez-moi mademoiselle l’Invokeur, mais je doute que votre cher proviseur veuille de nous dans ses locaux. », déclara Hermés.
« - Et d’où provient cette rivalité ?
- Chez les Venturi, nous n’aimons pas les lâches. » Leeve le regarda d’un air interloquée. Jamais elle n’avait entendu parler d’Irvine en ces termes.
« - Il y a vingt ans, Kinneas était le meilleur tireur d’élite au monde, capable d’exécuter un ennemi, à l’aide d’une seule et unique balle. Un vrai génie de la gâchette. Tout ce qui lui manquait, c’était un peu de pratique et de discipline. L’armée était en mesure de lui donner tout cela, mais lorsque mon père a voulu l’enrôler dans l’armée galbadienne, il a refusé l’offre. Ne pas daigner défendre son pays ! C’est une honte ! Monsieur a préféré officier en tant que Seed… Soit. Mais aujourd’hui, il faut qu’il assume son image de déserteur. » A cet instant, Syd réintégra la pièce, faisant signe à ses coéquipiers de la suivre en direction des dortoirs de la GGU. Demain, dés que les premières lueurs de l’aurore feraient leur apparition, ils renteraient chez eux, à Balamb, en faisant un détour par Timber, afin qu'Irvine fasse part à Syd des quelques informations qu’il détenait au sujet de ses parents.

[Sydeliah]

« - Il va vraiment falloir que l’on se procure un vaisseau ou qu’on loue une voiture. Je ne supporte plus, ces voyages en train.
- Leo, on est des Seeds, pas de rock stars ou des politiciens. »
Le train en direction de Timber n’allait pas tarder à entrer en gare.
« - En plus, on est toujours forcés d’attendre, de se plier aux horaires. C’est pas une vie ça !
- Si. C’est une vie de Seeds. Pas d’attaches, pas de sentiments. Ton existence doit tenir dans une valise, et tu n’es destiné qu’à constamment prendre un nouveau train, sans regarder ce que tu laisses derrière toi.
- Au nom de ta patrie.
- Et de l’honneur. Alors, quand on a rien à perdre…
- En tout cas, personnellement, j’ai comme l’impression de perdre mon temps, assise là, à poireauter », interrompit Stella. Syd lui lança alors un regard noir et menaçant. Le train arriva alors et Syd, exaspéré par le comportement de la beauté blonde, fut la première à y pénétrer. Stella s’apprêtait à l’imiter quand Leo lui saisit le bras.
« - Tu sais Stella, Syd, elle n’a pas mauvais fond. Et je sais que toi non plus. Alors, pourquoi n’essayait-vous pas de faire un effort toutes les deux ?
- C’est à elle qu’il faut dire ça. Elle ne me supporte pas.
- Il faut dire que tu ne lui facilites pas la tâche. » Elle semblait vexée.
« - C’est juste que parfois tu es un peu trop… franche, et ça peut déplaire au gens. Tente d’être plus diplomate et je suis sure que tout se passera beaucoup mieux. Pas seulement entre elle et toi, mais aussi entre toi et moi, parce que, si je te dis tout ça, c’est qu’au fond de moi je t’aime bien.
- Je ne veux pas que tu m’aimes bien.
- Bon, qu’est-ce que vous faites ? Vous voulez qu’on parte sans vous ou quoi ? «, lança Hermés. Stella ne peut ainsi finir sa phrase.
A l’intérieur du wagon, tous prirent place.
« - C’est mon premier voyage en tant que Seed, je suis toute excitée ! », s’exclama Leeve.
« - Tu verras, quand tu auras passé plus de temps sur une voie ferrée que sur un champ de bataille, tu n’aura plus la même vision des choses.
- Oh mais je ne suis pas rentrer dans le Seed pour les combats.
- Et pourquoi donc alors ?
- Hum… Je ne sais pas trop, je voulais me sentir utile, rencontrer de nouvelles personnes, voir du pays tout ça…
- Et bien dans ce cas, tu vas être comblée. Mais même en tant que Soldat, la magie nous ai interdite, alors, j’espère qu’à part des G-forces tu as une arme ?
- …
- Tu n’as aucune arme pour te défendre ?
- Bah c'est-à-dire que j’avais tendance à sécher les cours d’autodéfense alors…
- Une seed sans arme et qui n’aime pas les combats. Du jamais vu ! Nous essayerons d’en trouver une qui te convient. J’ai vu de super nouveautés dans le Fanzine des Flingues de ce mois-ci.
- Merci, mais tu sais, je doute que… Enfin nous verrons bien. Et vous, quelles arme utilisez-vous au juste.
- Mes petites mains me suffisent », déclara Leo, en cognant ses deux poings l’un contre l’autre.
« - Gunblade. », continua Syd.
« - Et moi j’ai mes cartes, termina Hermés.
- Des cartes ?
- Des cartes… pas comme les autres, quoi.
- Ohhhh… Je vois. Des cartes interdites.
- Des cartes tout à fat illicites, oui. » Ils laissèrent échapper un léger pouffement.
« - Mais tu sais Leeve, Hermés a des relations, c’est pourquoi il ne craint pas vraiment la prison.
- Les Venturi n’ont peur de rien de toute façon, il n’est pas question seulement de prison, mon cher Leo.
- Venturi ? Tu veux dire le maréchal Venturi ? ». Leeve était visiblement prise de panique. Elle venait de confier son lourd secret au fils d’un gradé de l’armée Galbadienne.
« - T’inquiète Leeve ! Il ne peut rien t’arriver ! Je n’aurai aucun d’intérêt à te dénoncer. Si encore, on offrait une prime au mouchard, je ne dis pas. Mais dans ce cas-ci, je t’assure que tu n’as absolument rien à craindre venant de moi. »
Pourtant Leeve préféra se taire et ne plus aborder ce sujet. Elle n’avait pas envie de finir ses jours au mausolée d’Esthar.
« - Il est bizarre ce train, vous ne trouvez pas ?
- Rien que d’extérieur on aurait dit qu’il était désaffecté et… l’intérieur est à l’image de ce qu’il promet au premier abord », dit Hermès.
« - Moi je l’aime bien, ça change un peu de ceux qu’on a prit jusqu’à présent.
- Un peu que ça change ! Vous ne trouverez pas meilleure compagnie ferroviaire que nous ! », s’exclama une voix au fond du couloir. L’homme s’approcha lentement, en se tenant les reins.
« - Un foutu mal de dos qui me suit depuis trente ans. Enchanté. Je suis Zone. Bienvenue à bord », dit-il en tendant une poignée de main à tous ces convives.
« - Oh et voici Watts.
- Salut ! », fit un homme portant un blouson orange, posté devant un écran de contrôle.
« - Nous sommes des Seeds.
- Sans rire ! Ca existe encore ça, le Seed ? Je pensais que maintenant que la guerre était terminée, tout cela n’aurait plus aucune utilité.
- Nous ne nous voyons plus confiés le même type de missions, mais nous sommes toujours mandatés pour préserver la paix.
- Oui, je comprends. Chaque chose à droit à une seconde vie. Regardez ce vieux train par exemple. Je vous l’accorde, il tombe un peu en miettes, mais il fut un temps, il servait de base aux Hiboux de la Forêt.» Syd eut alors un pincement au cœur.
« - Les Hiboux de la forêt ? Qu’est-ce que c’est ? », demanda Leeve.
« - Les Hiboux étaient des résistants qui luttaient pour libérer Timber de l’emprise Galbadienne. », répondit Sydélia.
« - Excellent mademoiselle ! Je suis impressionné ! Je ne pensais que notre groupuscule avait fait autant parler de lui.
- Me mère en faisait partie.
- ‘’Les forets de Timber ont disparu… », commença Zone.
« - … Mais les Hiboux sont toujours là.’’ », poursuivit Syd. L’homme marqua alors un temps d’arrêt, s’approcha de Syd, et se mit à lui tourner autour en l’observant sous toutes les coutures.
« - Watts ! Viens voir !
- C’est important au moins ?
- Viens voir ! » Son acolyte se leva de son fauteuil et tout deux dévisagèrent le jeune fille, qui presque effrayée, posait déjà la main sur la gaine de son épée.
« - Oh mon Dieu, Zone !
- Je crois que nous avons une nouvelle princesse !
- Princesse ?
- Oui princesse ! Suivez-moi, je vais vous montrez vos quartiers. » Ils sautillaient presque de joie, agrippées au bras de la brunette, pour qui le voyage prenait des airs de comédie burlesque.
« - Ils sont tarés ! Ne me laissez pas seule avec eux ! », chuchota t-elle en se retournant vers ses compagnons.
Au bout du couloir ou les deux hommes l’avaient emmenés, Syd, se trouva face à une porte.
« - Voici la clef. Tu peux rentrer, vas-y. » C’était en fait une cabine aux murs peints en rose, aménagée en chambre confortable, au milieu de laquelle trônait un grand lit à baldaquin. Syd fit un premier pas à l’intérieur de la pièce, et respira la bonne odeur qui y planait. Elle connaissait ce parfum. S’approchant alors de la coiffeuse, elle aperçu un petit cadre, dans lequel se trouvait une photo d’une jeune femme, à l’air espiègle dans les bras d’un homme robuste, portant un grand manteau gris. Elle ne le connaissait pas. Mais l’identité de la belle brune ne faisait aucun doute : c’était sa mère.
« - Est-ce que je peux la garder ? », demanda t’elle en sortant de la pièce.
« - Alors je ne me suis pas trompé ? Tu es la fille de Linoa.
- Oui, c’est bien moi.
- Il nous faut une princesse, c’est la tradition. Et personne n’est mieux placé que toi pour occuper cette place. Alors… euh… Quel est ton prénom déjà ?
- Sydélia.
- Sydélia, te voila officiellement sacrée Princesse des Hiboux de la Forêt. » Sydélia ne pût s’empêcher de rire, mais elle était émue. Elle imaginait très bien quelle genre de femme était sa mère à son âge : joyeuse, fantasque et pleine de vie.
« - Et Angel ?
- Angel est morte il y a longtemps maintenant.
- Tu parles ! Elle commençait à se faire vieille, la pauvre chienne. Au moins ta mère n’est pas seule là-haut.
- Il y a aussi mon père.
- Squall avait promis de la protéger, de ne jamais l’abandonner, et il a toujours tenu parole. C’était un grand homme. Tu sais, Linoa n’était pas seulement notre princesse. Elle était aussi notre rayon de soleil. Aujourd’hui, elle est notre étoile... Mais son chevalier a vraiment fait du bon boulot », déclara t’il, le regard plein de nostalgie.
Avec ces événements aussi cocasses qu’inattendus, le temps était passé incroyablement vite, et déjà le contrôleur annonçait l’entrée en gare de Timber.
« - Je vous remercie pour tout.
- Tu sais où nous trouver en cas de besoin, ma belle ! A bientôt ! »
En descendant les marches du train, Sydélia arborait un sourire radieux.
« - Une chose est sure, désormais, je ne verrai plus le train de la même manière ! »

[shady69210]

la suite la suite la suite la suite^^
Non sérieux c'est pour quand la suite j'ai vraiment envie de continuer

[Sydeliah]

Désolée, j'ai eu un week end trés chargé et je n'ai pas eu le temps de poster un autre chapitre, ni d'en écrire de nouveaux d'ailleurs!
Mais dés ce soir, je posterai le nouveau chapitre, c'est promis!

[Toulala]

Ne t'inquiète pas, prends le temps de pondre un truc sympathique :)

[shady69210]

ouai t'inquiète je comprend bien prend ton temps en esperant vite te relire

[Sydeliah]

En débarquant dans la gigantesque gare de Timber, Syd, Leo, Leeve et les jumeaux Venturi ne savaient trop quoi penser de cet endroit. Il fut un temps, il n’y avait que des bois ici. Mais après son invasion trente-huit ans auparavant, l’armée galbadienne avait entamé une procédure de déforestation et de modernisation extrême. Ainsi, en quelques années, Timber était devenue l’une des villes les plus en avance en matière de nouvelles technologies. La station de télévision en était l’exemple le plus flagrant. Pourtant, l’occupation n’était pas vraiment au goût des habitants de Timber, qui devint rapidement un véritable nid à résistants. Mais après la prohibition des ondes hertziennes, la ville avait perdu de son attrait et fut de plus en plus délaissée, à tel point qu’elle prit rapidement un retard considérable par rapport à d’autres républiques comme Esthar ou Deling City. Par ailleurs, depuis le retrait des troupes galbadiennes après la chute d’Ultimécia, il faisait ici bon vivre, chose que Timber n’avait pas connu depuis prés d’un demi-siècle. Les cinq compagnons commencèrent alors à flâner dans les rues, profitant de ce petit moment de détente bien mérité, après l’accomplissement de leur première mission en tant que Seeds.
« - Irvine m’a dit qu’il serai chez lui quand nous arriverions. Sa maison se trouve juste à côté des locaux du Timber Maniacs.
- C’était mon rêve d’enfant d’être journaliste pour ce magasine », déclara Léo
« - Mon grand-père y a travaillé pendant des années.
- Oui, je sais. J’admire beaucoup Laguna Loire, c’était un reporter de génie.
- Et si on allait boire un verre dans ce pub, là-bas ?
- Tu payes ta tournée Hermès ? », demanda Leeve.
« - Allons-y ! Mais d’abord, direction l’armurerie. Il faut qu’on trouve une arme à notre petite Leeve. Stella, tu viens avec nous ?
- Oui. Je pense que la présence d’un Venturi chez les Kinneas ferait un peu désordre. »
Le groupe se scinda alors en deux parties, et chacune d’entre elles alla vaquer à ses occupations respectives. Arrivée devant l’enseigne du Timber Maniacs, Syd et Léo cherchèrent alors du regard la petite maison d’Irvine et Selphie.
« - Ce doit être là. »
Les deux Seeds frappèrent alors timidement à la porte, qu’une petite femme, visiblement presque au terme de sa grossesse, ouvrit presque aussitôt.
« - Booyaka ma chérie ! Viens, entre. Ne reste pas dehors voyons ! » Syd s’exécuta et son hôte lui donna une accolade pleine d’affection.
« - Comme tu es jolie ! Et tu as tellement grandi ! Assis toi, je t’en pris. Tu veux une potion ? Un élixir ? Plutôt un café peut-être ?
- Non merci, je…
- Ne sois pas gênée, tu es ici chez toi.
- Maman ! Maman ! Clad et Barret ont éventré mon doudou Mog ! », pleunicha alors une petite rouquine de six ou sept ans, en tirant sur la robe de Selphie.
« - Demande à Tifa de le recoudre. D’accord chérie ? Maman est occupée. Elle discute avec ta cousine Sydélia. Ah ! Les enfants ! Ce n’est pas de tout repos d’être parent ! Et un de plus qui va arriver bientôt !», soupira t’elle, totalement surmenée.

[Sydeliah]

Pendant ce temps, à quelques pas de là, dans le magasin d’armes du centre de Timber, les jumeaux Venturi et leur novice effectuaient des essais peu fructueux.
« - Arrêtons-là, ok ? Je suis nulle ! Vous le voyez vous-même ! J’ai même réussi à casser une vitre avec un bâton de garde. Je ne suis tout simplement pas faites pour les armes.
- Les armes, c’est comme les hommes Leeve : tant qu’on à pas trouver la bonne, on a l’impression qu’elles sont inutiles. Mais… », Commença Stella, en se saisissant d’un Cerbère, puissant revolver à triple canon. « Quand le moment propice arrive c’est…», Elle tira alors sur une cible accrochée au mur. La balle atterrit en plein cœur. « C’est comme une drogue et on ne peut plus s’en passer. Je prends celui-là. », Déclara t’elle en posant l’arme sur le comptoir, sous les regards ahuris de son frère et de sa nouvelle amie.
« - Leeve, tu peux me croire : si une blonde possédant un quotient intellectuel proche de celui d’un flan peut le faire, alors tu peux le faire aussi.
- J’ai entendu Hermés ! », cria la blonde, depuis le fond du magasin.
« - Tu as raison, on va y arriver. »

[Sydeliah]

« Et c’est comme ça que j’ai réussi à intégrer le Timber Maniacs, exactement comme l’a fait ton grand-père, », racontait Selphie. « Mais parle-moi plutôt de toi. Que fais-tu maintenant ? La vie à la BGU n’est pas trop difficile ?
- Je viens d’intégrer le Seed.
- Whaou ! C’est génial. Si ton père pouvait voir ça…
- Oui, il serait probablement très content.
- Et je suppose que ce charmant jeune homme est ton…
- Mon meilleur ami, Leo. C’est un Seed lui aussi.
- Oh… Enchanté Leo.
- Tout le plaisir est pour moi Madame Kinneas.
- Appelle-moi Selphie ! Je n’ai plus vingt ans mais je ne suis pas encore totalement décrépite. Irvine n’est pas encore rentré, mais il m’a prévenu de ta visite alors, j’ai rassemblé les quelques choses que je possède au sujet de Squall et Linoa. »
En effet, la table de la cuisine était emplie de papiers, photos et bricoles en tout genre. Mais ce qui attira l’attention de Sydélia fut un numéro du Timber Maniacs, dont la une ne lui était pas inconnue.
« - Je ne pensais pas commencer par cela mais, si tu y tiens, je peux te dire ce que je sais à propos de…
- De son exécution. Ne t’inquiète pas Selphie, les mots ne me font plus rien. Tu peux parler franchement.
- D’accord. Donc, en tant que journaliste pour le Timber Maniacs, c’est moi qui ai écrit cet article, sur la mort de ta mère. Bien sur je n’ai pas pu parler de la femme si douce qu’elle était avant. Le magasine exigé un papier sur la mort d’Ultimécia, pas sur la mort de Linoa. J’étais donc présente au moment ou la photo a été prise. C’était il y a maintenant deux ans. L’homme au premier plan, c’est le maréchal Venturi. Mais je n’ai aucune idée du nom du soldat qui se trouve à ses côtés. Un simple troufion de toute façon. Me tenir là, endeuillée, alors que tout le monde semblait célébrer le début d’une nouvelle ère, être forcée de ne rien laisser paraître de mon chagrin, ce fut réellement une épreuve. Mais je préférais que ce soit moi, plutôt qu’un autre journaliste qui piétinerait le souvenir de ma meilleure amie.
- Mais moi ? Vous saviez que j’existais. Pourquoi ne pas m’avoir contacter ?
- Tu sais ma puce, ce n’était pas si facile. Depuis la mort de ton père, Linoa n’était plus la même. Elle ne voulait plus entendre parler de nous, ni de ses autres amis. Elle s’est repliée sur elle-même, et après quelques vaines tentatives, nous n’avons pas insisté.
- Je comprends. Je sais ce qu’elle est devenue. Je ne vous en veux pas. Mais, je veux dire, après sa disparition, j’étais toujours en vie.
- L’armée nous a interdit tout rapprochement avec toi. Seul Cid Kramer a réussi à négocier ta garde, bien que ce ne fût pas une mince affaire. L’armée voulait… Ils voulaient te supprimer toi aussi. La condition à laquelle ils te laissaient la vie sauf, c’était que tu intègre la BGU et qu’aucun de nous n’essaient de reprendre contact. Encore aujourd’hui, ce que nous faisons est illégal.
- Alors, cela veut dire que l’armée me surveille ?
- Ils ont peur que tu ne veuille venger ta mère.
- Mais Selphie, enfin ! Il fallait me le dire plus tôt. Si j’avais su je ne serai pas venu. Je vous met en grand danger en restant ici, je vais partir. », s’exclama Sydélia, complètement sous le choc, en se levant brusquement de sa chaise.
« - Syd, attends », dit Selphie en la saisissant par le bras « Reste. Cela me fait tellement plaisir de passer ce moment avec toi. Laisse-moi te parler d’eux encore un peu. Après tu partiras, tu nous éviteras de nous revoir pendant quelques temps, histoire que les choses se tassent. Grâce à mon travail, j’ai souvent accès à des données confidentielles. Je te tiendrai au courant le moment venu. Mais sache que Irvine et moi ne t’avons jamais oublié. Bon, passons à quelque chose de plus joyeux ! J’ai conservé la vidéo de la fête de fin d’année. Tes parents étaient tellement choux ! Quistis était toujours aussi calme et sérieuse, Irvine faisait le pitre comme d’habitude, et Zell a enfin pu manger des bretzels. Ca peux semblait ridicule mais le pauvre ne rêvait que de cela depuis des années. Il arrivait toujours à la cafétéria après la bataille ! Il a bien failli s’étouffer ce jour-là, cet idiot. Ah, c’était le bon temps… Tu vas adorer voir ça ! »

[Sydeliah]

Assis sur un fauteuil, Hermés commençait à perdre espoir : fouet, rotator, nunchaku, dague, lance… Rien n’y faisait, Leeve ne parvenait pas à trouver chaussure à son pied. Elle avait même réussi à faire pleurer un bébé en jouant de la flûte.
« - Et ça là-bas ? Qu’est-ce que c’est ? », demanda la jeune fille, complètement démoralisée.
« - Je crains que ce ne soit pas pour vous mademoiselle. C’est une épée très spéciale. Il faut beaucoup d’expérience pour la manier et…
- Pourtant j’ai la sensation qu’elle m’appelle…
- Bon très bien, alors allons-y pour la Masamune. Mais soyez prudente, la lame est extrêmement tranchante. », déclara la vendeuse, dont le visage traduisait l‘inquiétude, en décrochant le sabre du mur, avant de le confier à Leeve, les bras déjà tendus vers elle. En saisissant le pommeau, elle sentit ses mains trembler. Elle leva alors le bras gauche au ciel.
« - Leeve, tu es sure que…
- C’est donc ça le coup de foudre. » Alors, d’un geste vif et puissant, elle découpa le vide de gauche à droite, avec une rapidité impressionnante pour une non-initiée. Mais par manque de chance, la pointe acérée de l’épée, alla trancher une étagère en bois, sur laquelle étaient entreposées des boîtes qui tombèrent alors, sur le sol, s’ouvrirent et se vidèrent de leur contenu. La boutique de la pauvre femme, désemparée et paniquée, ne tarde pas à s’emplir en long, en large, et en travers, de carreaux, balles, flèches et autres munitions en tout genre.
« - C’est bon. Inutile de vous fatiguer. Je la pose sur le champ. »

[Sydeliah]

« - Au revoir tante Selphie, et merci pour tout. J’aurais aimé revoir Irvine une dernière fois, c’est dommage.
- Je l’embrasserai de ta part. Mais ne t’inquiète pas, on se retrouvera très bientôt, ma chérie» Les deux jeunes femmes s’enlacèrent, et Sydélia s’éloigna, sans se retourner. Pour elle qui avait toujours eu peur de l’abandon et de la solitude, chaque séparation était un déchirement.
« - Ca va aller? », demanda Leo.
« - Ne t’inquiète pas. Cela ne me donner que plus envie de retrouver mon père. Cid ne me refusera pas une permission. Je vais à Dollet. Je dois le retrouver.
- Tu penses encore à lui ? Je ne veux pas être méchant ni pessimiste mais tu ne devrais peut-être pas attacher autant d’importance à un simple bijou...
- Alors toi aussi tu penses que mon père est bel et bien mort ?
- Je n’ai pas dit ça… Et au fond, je n’en sais rien. Mais ça fait dix ans Syd ! Dix ans qu’il est introuvable !
- L’armée surveille le moindre de mes pas, personne n’a jamais retrouvé son corps. Et maintenant cet homme qui débarque dans ma vie à l’improviste et qui m’offre sa chaîne. Ca commence à faire beaucoup pour une simple coïncidence. Mais peut-être es-tu simplement jaloux. C’est vrai après tout. J’ai l’impression d’avoir pris énormément d’importance à tes yeux depuis que tu n’es plus au centre de ma vie. Tu appelles ça de l’amitié ? Tu n’es pas mon ami Leo. Tu ne m’aimes pas. La seule personne que tu aimes, c’est toi.
- Ne dis pas n’importe quoi !
- Tu as joué avec moi, puis avec Stella. Si tu n’es pas capable de t’attacher aux gens, cesse de leur faire croire que tu tiens à eux.
- Je n’ai jamais joué avec toi, arrête. Et avec Stella non plus. J’apprécie beaucoup Stella. Elle est spéciale mais elle me plait. Ce n’est pas parce que je ne suis pas expressif que je n’ai pas de cœur. Mais toi et tes clichés romanesques, vous voulez bien croire que quelqu’un vous aime que si l’on vous embrasse au clair de lune, qu’on vous envoûte avec des phrases bateau et qu’on vous offre des cadeaux. Je ne sais pas lequel d’entre nous n’a pas de cœur, tu vois.
- Ne t’en fais pas Leo, tout est lumineux désormais. Je ne t’entraînerai plus dans mes plans douteux. Fais ce que bon te semble, moi je pars pour Dollet. »
Elle s’éloigna alors, laissa Leo seul sur le pont surplombant les voies ferrées de la gare de Timber.
Leeve et les jumeaux Venturi revinrent alors.
« - Ben… Elle est où ta gonzesse, mec ?
- Hermés, tais-toi. Tu pus le Gin à quinze kilomètres à la ronde. Excuse-le il a un peu trop bu. C’était un bar de vieux poivrots. Ils l’ont tous incité à boire. On n’a pas pu le contrôler. Encore heureux qu’il ne se soit pas battu… », déclara Stella, un peu amusée.
« - Mais, il a raison. Où est passé Sydélia ? », Questionna Leeve.
« - Partie.
- Partie ?
- Partie pour Dollet. Elle veut retrouver l’homme de sa vie. Qu’elle aille au diable ! J’en ai assez de ses caprices de gamines ! Je rentre à la BGU ! », s’emporta Leo.

[Sydeliah]

« - La route va être longue, mais j’y arriverai… Toute seule… J’ai l’habitude d’être seule. De toute façon je ne peux pas reculer. Je dois connaître la vérité. Peu importe si je fais fausse route, j’aurais au moins parcouru du chemin. Je me serais endurcie… Je vais le faire… », pensait Sydélia, en marchant le long de la voie ferrée menant à Dollet. Cela faisait déjà plus d’une heure qu’elle avançait sans en avoir l’impression, en fixant l’horizon où un crépuscule naissant colorait le ciel de mille et une nuances. Elle se dit soudain qu’elle aurait mieux fait de prendre le train. Même si sa sortie de scène n’aura pas été aussi théâtrale, elle n’aurait pas inutilement perdu du temps et de l’énergie. Mais plutôt mourir que faire demi-tour, et avouer qu’elle avait eu tort. Ainsi, elle continua à errer à travers la campagne boisée de Timber, la tête tenue haute par la fierté. Mais le soleil commençait à cogner rudement. La chaleur était insoutenable. Tout à coup, Syd fut submergée par de violents haut-le-cœur, sa vision se troubla, et à bout de force, elle s’écroula à genoux, provoquant un nuage de poussière qui la fit suffoquer de plus belle. Et comme si le coup de massue n’était pas assez violent, un Wendigo brutal et colérique, surgit de nulle part et se rua sur la pauvre jeune fille, incapable de sortir sa Gunblade et d’entamer le combat. L’étrange créature enchaîna les unes après les autres de redoutables attaques armées. Syd était prête à succomber à son étreinte fatale quand une berline noire débarqua en trombe et s’arrêta en dérapage contrôlé à quelques mètres d’elle. Les quatre portières s’ouvrirent simultanément, laissant s’échapper du véhicule Léo, les Venturi, et la petite seed de Galbadia. La bête sauvage ne se démonta pas pour autant et, délaissant sa première proie, assaillit finalement les nouveaux venus.
« - Quel accueil chaleureux ! », déclara froidement Stella avant d’ouvrir les hostilités en tirant une balle Pulsar.
Leeve, quant à elle, toujours dépourvue d’arme, se concentra profondément et claqua des doigts. Une aura se matérialisa tout autour d’elle avant de former une sphère et de se projeter sur l’ennemi, déjà abasourdi mais toujours en vie.
« - Sympa le Ice Strike, Leeve. Mais, c’est qu’il est coriace le bougre ! Voyons si tu fais toujours autant le malin après ça ! », s’exclama Hermés et sortant ses cartes de sa poche « Roulette russe ! ». Les cartes prirent alors vie et s’échappèrent de sa main. Une seule d’entre elle resta inerte. Hermés la retourna et laissa s’échapper un petit éclat de rire. « Et dire que je commençait à peine à m’amuser… ». Il retourna la carte sur laquelle était représenté une grande faucheuse squelettique, et le Wendigo s’écroula instantanément.
« - Allez, en route les amis ! », continua t’il en retournant dans la voiture. Tous s’exécutèrent. Syd avait reprit ses esprits, mais honteuse d’admettre qu’elle avait frôlé la mort, ne daigna pas en faire autant. Comme si de rien n’était, elle se remit à marcher sans même remercier ses bienfaiteurs.
« - On vous dépose quelque part Miss Leonheart. », demanda Hermès, qui avait reprit le volant. Syd tenta de réprimer un sourire.
« - Non merci. », dit-elle en continuant d’avancer. Hermés roulait à son allure, la vitre toujours ouverte.
« - Allez, ne fais pas ta tête de mule et monte ! Sais-tu combien de jours il va te falloir pour rejoindre Dollet ? C’est de l’inconscience.» Son orgueil la fit hésiter quelques secondes, mais, forcée d’admettre qu’il avait raison, elle ouvrit la portière et grimpa dans le véhicule. Stella était à l’avant, côté passager, tandis que Leeve se trouvait maintenant compressée entre Syd et Leo, qui boudaient chacun dans leur coin.
« - Tu n’es pas aussi têtue que je croyais. », entama le rouquin.
- Idem pour toi… Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
- Monsieur était prêt à retourner à Balamb mais nous avons finalement réussi à le convaincre. », plaisanta Leeve.
« - Je me demande bien quel arguments vous avez bien pu trouver. Obstiné comme il est…
- Venant de la part d’une fille prête à faire le tour du monde en escarpins, navré, mais ça me fait sourire », continua Leo. Tout deux se regardèrent du coin de l’œil, chacun n’osant faire le premier pas vers la réconciliation.