La réaliter des legendes (fiction non final fantasy)
Publié : 03 nov. 2007 21:02
bonjour tout le monde !
je présente ici une fiction que je n'est pas écrite mais que je publie avec l'autorisation de l'auteur. Cette histoire n'est pas baser sur Final Fantasy, que se soit de prêt ou de loin ^^
je publierais d'ici peu mon propre texte, baser sur celui ci, les 2 peuvent se lire indépendamment bien sur mais c'est mieux quand on lit les 2 !
Prologue
La porte se trouve là, devant la jeune femme qui la regarde. Elle est immense, démesurée au point qu’elle a l’impression d’attraper un torticolis en essayant de distinguer le haut des battants. D’étranges symboles ornent la porte. La jeune femme ne les comprends pas, mais elle sent qu’il ne s’agit que d’une question de temps, et qu’elle saura bientôt les lire. Un gigantesque pentacle fait d’argent orne la porte, qui le coupe exactement en deux. Deux gigantesques dragons asiatiques, à la mesure de la porte, étaient enlacés l’un autour de l’autre devant celle-ci, comme pour la protéger. Leurs yeux brillaient comme des étoiles dans cet étrange univers obscur. La jeune femme ne pensait pas, ne ressentait rien. Du moins c’est ce qui lui semblait, car elle ressentit de la surprise lorsqu’un livre apparut. La couverture du livre ressemblait beaucoup à la porte, avec les mêmes symboles et le même pentacle. Une voix retentit alors. Grave et douce, elle parut familière à la jeune femme, même si c’était la première fois qu’elle l’entendait.
–Toi seule pourra lire l’incantation du passage, mon enfant. Toi seule pourra ramener les tiens dans ce monde qui est le votre.
Les dragons se séparèrent alors dans un silence irréel, et la porte commença à s’ouvrir, laissant filtrer un mince rayon de lumière…
Chapitre un : le livre du passage
Ce fut une sensation de mouvement qui me fit émerger du sommeil. J’ouvris péniblement un œil, pour voir ma sœur me secouer en me regardant d’un air mi-agacé mi-amusé.
–Keskiya ? Grommelais-je d’un ton revêche, regard noir à l’appui, un peu gâché par le fait que je sois encore à moitié endormie.
–Y a qu’il est sept heures passées et qu’il faut que tu te lèves si tu veux pas louper le car.
–Fous-moi la paix alors. J’me lève.
–D’accord, mais te rendors pas !
–’Vais essayer.
Je me redressais dans mon lit en baillant largement. Une semaine. Ça faisait une semaine que je faisais toujours le même fichu rêve qui m’empêchait de dormir correctement. Et en plus, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il voulait dire. Encore à moitié endormie, je mis quelques secondes à réaliser que j’essayais d’enfiler ma chaussure gauche sur le pied droit. Sans avoir enfilé le pantalon. La journée commençait bien, tiens. Après avoir tout mis au bon endroit, je descendis prendre mon petit-déjeuner. J’ouvris le frigo, pour constater qu’il n’y avait plus de mon soda light favori. Super… J’allais devoir carburer sans ma boisson préférée, car, après vérification, il s’avéra qu’il n’y en avait plus non plus en réserve. Merveilleux… Encore une journée formidable en perspective. Je m’assis à la table après avoir attrapé un paquet de cookies. Mon frère me regarda bizarrement.
–Tu sais que t’as une tête de zombie ?
–Oui, je sais, grognais-je. Ça fait une semaine que tu me le dis.
–Ouais, mais là, c’est encore pire que d’habitude.
–Y a plus de Coca. Chuis en manque.
–Tu l’as fini hier soir, tu t’en souviens ? Me rappela ma sœur.
Après quelques secondes de réflexion, je réalisais qu’elle avait raison. Avec un grognement las, je me mis en devoir de faire un sort à la boîte de gâteaux qui se trouvait devant moi.
–Tout va bien ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Nan. J’arrête pas de faire le même rêve depuis une semaine et ça commence à me taper sur le système.
–Comment ça le même rêve ? Y a pas des détails qui changent ?
–Nan. Dans ce rêve, y a une gigantesque porte qui apparaît. Dessus, il y a des symboles bizarres, qui semblent fait en argent, plus un gigantesque pentacle, et après je vois un livre qui ressemble vaguement à un grimoire. Sur la couverture, y a un pentacle dessiné avec ce qui ressemble à de l’argent, plus les mêmes symboles que sur la porte. Après, j’entends une voix qui dit que je suis la seule à pouvoir lire l’incantation du passage.
–Et ?
–Ben, en général, c’est le moment où tu viens me secouer pour me réveiller. Parfois, y a les dragons qui gardent la porte qui se séparent, et elle commence à s’ouvrir en laissant filtrer un rayon de lumière. J’ai jamais le temps de savoir ce qu’il y a derrière.
–Zut.
–Comme tu dis.
Je lâchais un nouveau bâillement avant d’avaler un autre cookie. Ma sœur revint dans la cuisine en soupirant.
–On a droit à un temps de chien aujourd’hui aussi.
–Y pleut toujours ?
–À verse. Je vais encore finir trempée.
–Si t’acceptais de mettre un blouson aussi, ça arriverait pas… Au moins, ça fait des réserves pour l’été.
–Très drôle. Je te rappelle que je hais les blousons, Océane.
–Tu pourrais aussi prendre ta douche dehors, ça nous ferait des économies, rigolais-je, avant d’esquiver la serviette que ma sœur me lança.
–T’es pas drôle ! S’exclama-t-elle, souriant malgré tout.
–Pour une fois que je fais de l’humour, tu pourrais faire semblant de trouver ça drôle !
–T’as encore des progrès à faire ma vieille, alors compte pas sur moi !
–T’es méchante, chuis pas vieille !
Elle se contenta de me tirer la langue. Il y eut ensuite une discussion assez houleuse au moment du départ, quelques minutes plus tard : ma sœur voulait garder les clés alors qu’elle n’était même pas sûre de rentrer la première. Finalement, la clé fut mise dans sa cachette habituelle. Une curieuse impression m’envahit au moment de partir. Je restais immobile, le regard fixé sur le ciel pluvieux. J’entendais comme une voix, un murmure presque inaudible, qui m’obligea à tendre l’oreille pour pouvoir l’entendre :
–Viens… mon enfant. Viens me rejoindre, là où est ta place…
Une main se posa alors sur mon épaule, me faisant sursauter. Il ne s’agissait que de ma sœur, que je n’avais pas sentie approcher.
–Ça va Océane ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Heu… Ouais, ouais. Ça va. Pourquoi ?
–T’avais vraiment l’air dans la lune.
–T’as rien entendu ?
–Entendu quoi ?
–Une… Non, rien. Laisse tomber. J’dois encore dormir à moitié. ’Faut que je me dépêche d’émerger complètement avant d’arriver en cours…
–Bah pourquoi ?
–Ben je commence par philo, et c’est déjà dur de comprendre en temps normal…
–Ma pauvre… Allez, viens, ou on va louper le bus et je vais finir en serpillière…
–D’accord, j’arrive. Mais tu sais, tu devrais te mettre aux blousons, ça peut que te faire du bien !
On continua à se chamailler gentiment sur le chemin du lycée. Je n’avais plus entendu la voix du trajet, mais je ressentais une curieuse impression d’attente qui me pesait. Durant la première heure, j’avais eu beaucoup de mal à suivre le cours, étant donné que mon rêve ne cessait de m’obséder. J’avais fait encore plus de fautes que d’habitude, et j’ai passé plus de la moitié de la pause à les corriger. Une fois que j’eus fini, je posais mon stylo plume et me massais le poignet avec un soupir de soulagement, avant de me frotter les yeux, épuisée. Ma voisine, et accessoirement meilleure amie, se pencha vers moi :
–Ça va pas Océane ?
–Pas super, Ambre, bâillais-je. J’ai pas très bien dormi cette semaine.
–Cauchemars ?
–Non, même pas. Mais j’arrête pas de faire le même rêve…
–Rêve normal ou…
–C’est la question. Mais je penche pour la seconde possibilité.
–Oh… Tiens, j’ai amené quelque chose qui devrait te plaire !
–Encore un dictionnaire de créatures mythiques ? Demandais-je en souriant malgré ma fatigue.
–Je crois pas ! Me répondit-elle en se penchant vers son sac.
–Ha bon ? Comment ça ?
–Ben il ressemble à un grimoire, mais j’arrive pas à comprendre ce qui est écrit, dit-elle en sortant le livre en question. Ça fait une semaine que je l’ai trouvé dans mon grenier, mais je viens juste de penser à te l’amener.
Elle me montra le grimoire, et je restais bouche bée. C’était le livre dont je rêvais depuis une semaine… soit depuis qu’elle l’avait trouvé. Ambre me regarda d’un air inquiet.
–Océane, ça va ? T’es toute pâle…
–Oui, ça va, enfin je crois… C’est ton livre, j’arrête pas d’en rêver depuis une semaine…
–Ha bon ?
–Je peux le voir de plus près ?
–Bien sûr, tiens…
Je pris aussitôt le livre et l’ouvris à la première page. Il semblait à la fois récent et ancien : sa couverture était patinée par le temps, ses pages légèrement jaunies, mais les caractères imprimés semblaient aussi nets que s’il sortait juste de l’imprimerie. Mais si ces caractères étaient inconnus à Ambre, ce n’était pas le cas pour moi : je pouvais les lire aussi clairement que si c’était du français. En l’occurrence, il s’agissait d’une incantation. Je respirais à fond, nerveuse. Puis je lus l’incantation, oubliant tout ce qui se passait autour de moi.
–J’implore votre aide,
Ancien esprits, anciennes âmes,
Aidez-moi à retourner d’où je viens,
Ainsi que tous ceux de ma race…
Bien plus tard, Ambre me raconta que le pentacle dessiné sur la couverture s’était mit à briller au fur et à mesure que je parlais, et elle était même persuadée qu’un pentacle constitué de lumière s’était détaché de la couverture. Comme je tenais le livre ouvert dans mes mains, je n’ai rien vu de tout ça. Ce que j’ai vu ensuite, en revanche, n’avait absolument rien à voir, excepté le pentacle. Lorsque j’ai relevé les yeux après avoir lu l’incantation, je me suis retrouvée debout alors que j’étais assise l’instant d’avant. De plus, je n’étais plus dans la salle de classe, mais dans un espace qui me paraissait infini, inconnu et entièrement noir à l’exception de ce qui se trouvait devant moi : il y avait la porte de mon rêve, et elle était toujours gardée par les deux gigantesques dragons asiatiques enlacés l’un autour de l’autre. Au début, j’ai cru qu’il ne s’agissait que de statues, mais l’un d’eux bougea, tournant sa tête vers moi, vite imité par l’autre. Curieusement, je ne me sentais absolument pas effrayée, j’avais l’impression qu’ils ne me voulaient aucun mal. Légèrement impressionnée par leurs yeux brillants, presque lumineux dans cette obscurité, je demandais d’une voix timide :
–Excusez-moi, mais… est-ce que je peux passer ?
Ils clignèrent des yeux puis s’écartèrent l’un de l’autre dans un silence irréel. Comme dans mon rêve. Je m’avançais d’un pas un peu hésitant, presque gênée, jetant des coups d’œil aux dragons. Mais ceux-ci ne firent rien pour m’arrêter, se contentant d’incliner la tête à mon passage. Parvenue devant la porte, je me dévissais le cou pour essayer de distinguer le haut de la porte. Peine perdue, elle était vraiment trop haute pour ça. Je baissais les yeux avant de choper un torticolis, et mon regard tomba sur le pentacle gravé sur la porte. Le bord inférieur du cercle était tout juste à ma portée, et, guidée par ma curiosité, je posais les doigts sur ce qui me paraissait être de l’argent massif. Qui se mit aussitôt à briller. Puis la porte commença à s’ouvrir en silence, et je sentis l’excitation m’envahir : j’allais enfin découvrir ce qu’il y avait derrière cette porte…
*************
Dans la salle de classe, tous les élèves présents virent le pentacle lumineux se détacher de la couverture et passer à travers la fenêtre sans lui causer le moindre dommage. Le pentacle prit de l’altitude tout en se remettant à l’horizontale. Il se stabilisa à une centaine de mètres d’altitude, avant de se mettre à grandir. En quelques minutes, son diamètre était si grand qu’il englobait toute la France. Il perdit alors de l’altitude jusqu’à entrer en contact avec le sol. À ce moment-là, sa luminosité doubla, ce qui rendit ce gigantesque pentacle visible de l’espace. Plusieurs satellites de surveillance prirent des clichés qui embarrassèrent nombre de scientifiques, incapables d’expliquer de manière rationnelle ce phénomène magique. Le pentacle brilla pendant 20 ou 30 secondes environ, avant de disparaître, emportant avec lui plusieurs centaines de personnes, en majorité des enfants ou des adolescents, dont Ambre et Océane, sans laisser aucune trace. Beaucoup d’élèves furent fortement perturbés par la disparition des deux amies…
le reste viendra plus tard
je présente ici une fiction que je n'est pas écrite mais que je publie avec l'autorisation de l'auteur. Cette histoire n'est pas baser sur Final Fantasy, que se soit de prêt ou de loin ^^
je publierais d'ici peu mon propre texte, baser sur celui ci, les 2 peuvent se lire indépendamment bien sur mais c'est mieux quand on lit les 2 !
Prologue
La porte se trouve là, devant la jeune femme qui la regarde. Elle est immense, démesurée au point qu’elle a l’impression d’attraper un torticolis en essayant de distinguer le haut des battants. D’étranges symboles ornent la porte. La jeune femme ne les comprends pas, mais elle sent qu’il ne s’agit que d’une question de temps, et qu’elle saura bientôt les lire. Un gigantesque pentacle fait d’argent orne la porte, qui le coupe exactement en deux. Deux gigantesques dragons asiatiques, à la mesure de la porte, étaient enlacés l’un autour de l’autre devant celle-ci, comme pour la protéger. Leurs yeux brillaient comme des étoiles dans cet étrange univers obscur. La jeune femme ne pensait pas, ne ressentait rien. Du moins c’est ce qui lui semblait, car elle ressentit de la surprise lorsqu’un livre apparut. La couverture du livre ressemblait beaucoup à la porte, avec les mêmes symboles et le même pentacle. Une voix retentit alors. Grave et douce, elle parut familière à la jeune femme, même si c’était la première fois qu’elle l’entendait.
–Toi seule pourra lire l’incantation du passage, mon enfant. Toi seule pourra ramener les tiens dans ce monde qui est le votre.
Les dragons se séparèrent alors dans un silence irréel, et la porte commença à s’ouvrir, laissant filtrer un mince rayon de lumière…
Chapitre un : le livre du passage
Ce fut une sensation de mouvement qui me fit émerger du sommeil. J’ouvris péniblement un œil, pour voir ma sœur me secouer en me regardant d’un air mi-agacé mi-amusé.
–Keskiya ? Grommelais-je d’un ton revêche, regard noir à l’appui, un peu gâché par le fait que je sois encore à moitié endormie.
–Y a qu’il est sept heures passées et qu’il faut que tu te lèves si tu veux pas louper le car.
–Fous-moi la paix alors. J’me lève.
–D’accord, mais te rendors pas !
–’Vais essayer.
Je me redressais dans mon lit en baillant largement. Une semaine. Ça faisait une semaine que je faisais toujours le même fichu rêve qui m’empêchait de dormir correctement. Et en plus, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il voulait dire. Encore à moitié endormie, je mis quelques secondes à réaliser que j’essayais d’enfiler ma chaussure gauche sur le pied droit. Sans avoir enfilé le pantalon. La journée commençait bien, tiens. Après avoir tout mis au bon endroit, je descendis prendre mon petit-déjeuner. J’ouvris le frigo, pour constater qu’il n’y avait plus de mon soda light favori. Super… J’allais devoir carburer sans ma boisson préférée, car, après vérification, il s’avéra qu’il n’y en avait plus non plus en réserve. Merveilleux… Encore une journée formidable en perspective. Je m’assis à la table après avoir attrapé un paquet de cookies. Mon frère me regarda bizarrement.
–Tu sais que t’as une tête de zombie ?
–Oui, je sais, grognais-je. Ça fait une semaine que tu me le dis.
–Ouais, mais là, c’est encore pire que d’habitude.
–Y a plus de Coca. Chuis en manque.
–Tu l’as fini hier soir, tu t’en souviens ? Me rappela ma sœur.
Après quelques secondes de réflexion, je réalisais qu’elle avait raison. Avec un grognement las, je me mis en devoir de faire un sort à la boîte de gâteaux qui se trouvait devant moi.
–Tout va bien ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Nan. J’arrête pas de faire le même rêve depuis une semaine et ça commence à me taper sur le système.
–Comment ça le même rêve ? Y a pas des détails qui changent ?
–Nan. Dans ce rêve, y a une gigantesque porte qui apparaît. Dessus, il y a des symboles bizarres, qui semblent fait en argent, plus un gigantesque pentacle, et après je vois un livre qui ressemble vaguement à un grimoire. Sur la couverture, y a un pentacle dessiné avec ce qui ressemble à de l’argent, plus les mêmes symboles que sur la porte. Après, j’entends une voix qui dit que je suis la seule à pouvoir lire l’incantation du passage.
–Et ?
–Ben, en général, c’est le moment où tu viens me secouer pour me réveiller. Parfois, y a les dragons qui gardent la porte qui se séparent, et elle commence à s’ouvrir en laissant filtrer un rayon de lumière. J’ai jamais le temps de savoir ce qu’il y a derrière.
–Zut.
–Comme tu dis.
Je lâchais un nouveau bâillement avant d’avaler un autre cookie. Ma sœur revint dans la cuisine en soupirant.
–On a droit à un temps de chien aujourd’hui aussi.
–Y pleut toujours ?
–À verse. Je vais encore finir trempée.
–Si t’acceptais de mettre un blouson aussi, ça arriverait pas… Au moins, ça fait des réserves pour l’été.
–Très drôle. Je te rappelle que je hais les blousons, Océane.
–Tu pourrais aussi prendre ta douche dehors, ça nous ferait des économies, rigolais-je, avant d’esquiver la serviette que ma sœur me lança.
–T’es pas drôle ! S’exclama-t-elle, souriant malgré tout.
–Pour une fois que je fais de l’humour, tu pourrais faire semblant de trouver ça drôle !
–T’as encore des progrès à faire ma vieille, alors compte pas sur moi !
–T’es méchante, chuis pas vieille !
Elle se contenta de me tirer la langue. Il y eut ensuite une discussion assez houleuse au moment du départ, quelques minutes plus tard : ma sœur voulait garder les clés alors qu’elle n’était même pas sûre de rentrer la première. Finalement, la clé fut mise dans sa cachette habituelle. Une curieuse impression m’envahit au moment de partir. Je restais immobile, le regard fixé sur le ciel pluvieux. J’entendais comme une voix, un murmure presque inaudible, qui m’obligea à tendre l’oreille pour pouvoir l’entendre :
–Viens… mon enfant. Viens me rejoindre, là où est ta place…
Une main se posa alors sur mon épaule, me faisant sursauter. Il ne s’agissait que de ma sœur, que je n’avais pas sentie approcher.
–Ça va Océane ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Heu… Ouais, ouais. Ça va. Pourquoi ?
–T’avais vraiment l’air dans la lune.
–T’as rien entendu ?
–Entendu quoi ?
–Une… Non, rien. Laisse tomber. J’dois encore dormir à moitié. ’Faut que je me dépêche d’émerger complètement avant d’arriver en cours…
–Bah pourquoi ?
–Ben je commence par philo, et c’est déjà dur de comprendre en temps normal…
–Ma pauvre… Allez, viens, ou on va louper le bus et je vais finir en serpillière…
–D’accord, j’arrive. Mais tu sais, tu devrais te mettre aux blousons, ça peut que te faire du bien !
On continua à se chamailler gentiment sur le chemin du lycée. Je n’avais plus entendu la voix du trajet, mais je ressentais une curieuse impression d’attente qui me pesait. Durant la première heure, j’avais eu beaucoup de mal à suivre le cours, étant donné que mon rêve ne cessait de m’obséder. J’avais fait encore plus de fautes que d’habitude, et j’ai passé plus de la moitié de la pause à les corriger. Une fois que j’eus fini, je posais mon stylo plume et me massais le poignet avec un soupir de soulagement, avant de me frotter les yeux, épuisée. Ma voisine, et accessoirement meilleure amie, se pencha vers moi :
–Ça va pas Océane ?
–Pas super, Ambre, bâillais-je. J’ai pas très bien dormi cette semaine.
–Cauchemars ?
–Non, même pas. Mais j’arrête pas de faire le même rêve…
–Rêve normal ou…
–C’est la question. Mais je penche pour la seconde possibilité.
–Oh… Tiens, j’ai amené quelque chose qui devrait te plaire !
–Encore un dictionnaire de créatures mythiques ? Demandais-je en souriant malgré ma fatigue.
–Je crois pas ! Me répondit-elle en se penchant vers son sac.
–Ha bon ? Comment ça ?
–Ben il ressemble à un grimoire, mais j’arrive pas à comprendre ce qui est écrit, dit-elle en sortant le livre en question. Ça fait une semaine que je l’ai trouvé dans mon grenier, mais je viens juste de penser à te l’amener.
Elle me montra le grimoire, et je restais bouche bée. C’était le livre dont je rêvais depuis une semaine… soit depuis qu’elle l’avait trouvé. Ambre me regarda d’un air inquiet.
–Océane, ça va ? T’es toute pâle…
–Oui, ça va, enfin je crois… C’est ton livre, j’arrête pas d’en rêver depuis une semaine…
–Ha bon ?
–Je peux le voir de plus près ?
–Bien sûr, tiens…
Je pris aussitôt le livre et l’ouvris à la première page. Il semblait à la fois récent et ancien : sa couverture était patinée par le temps, ses pages légèrement jaunies, mais les caractères imprimés semblaient aussi nets que s’il sortait juste de l’imprimerie. Mais si ces caractères étaient inconnus à Ambre, ce n’était pas le cas pour moi : je pouvais les lire aussi clairement que si c’était du français. En l’occurrence, il s’agissait d’une incantation. Je respirais à fond, nerveuse. Puis je lus l’incantation, oubliant tout ce qui se passait autour de moi.
–J’implore votre aide,
Ancien esprits, anciennes âmes,
Aidez-moi à retourner d’où je viens,
Ainsi que tous ceux de ma race…
Bien plus tard, Ambre me raconta que le pentacle dessiné sur la couverture s’était mit à briller au fur et à mesure que je parlais, et elle était même persuadée qu’un pentacle constitué de lumière s’était détaché de la couverture. Comme je tenais le livre ouvert dans mes mains, je n’ai rien vu de tout ça. Ce que j’ai vu ensuite, en revanche, n’avait absolument rien à voir, excepté le pentacle. Lorsque j’ai relevé les yeux après avoir lu l’incantation, je me suis retrouvée debout alors que j’étais assise l’instant d’avant. De plus, je n’étais plus dans la salle de classe, mais dans un espace qui me paraissait infini, inconnu et entièrement noir à l’exception de ce qui se trouvait devant moi : il y avait la porte de mon rêve, et elle était toujours gardée par les deux gigantesques dragons asiatiques enlacés l’un autour de l’autre. Au début, j’ai cru qu’il ne s’agissait que de statues, mais l’un d’eux bougea, tournant sa tête vers moi, vite imité par l’autre. Curieusement, je ne me sentais absolument pas effrayée, j’avais l’impression qu’ils ne me voulaient aucun mal. Légèrement impressionnée par leurs yeux brillants, presque lumineux dans cette obscurité, je demandais d’une voix timide :
–Excusez-moi, mais… est-ce que je peux passer ?
Ils clignèrent des yeux puis s’écartèrent l’un de l’autre dans un silence irréel. Comme dans mon rêve. Je m’avançais d’un pas un peu hésitant, presque gênée, jetant des coups d’œil aux dragons. Mais ceux-ci ne firent rien pour m’arrêter, se contentant d’incliner la tête à mon passage. Parvenue devant la porte, je me dévissais le cou pour essayer de distinguer le haut de la porte. Peine perdue, elle était vraiment trop haute pour ça. Je baissais les yeux avant de choper un torticolis, et mon regard tomba sur le pentacle gravé sur la porte. Le bord inférieur du cercle était tout juste à ma portée, et, guidée par ma curiosité, je posais les doigts sur ce qui me paraissait être de l’argent massif. Qui se mit aussitôt à briller. Puis la porte commença à s’ouvrir en silence, et je sentis l’excitation m’envahir : j’allais enfin découvrir ce qu’il y avait derrière cette porte…
*************
Dans la salle de classe, tous les élèves présents virent le pentacle lumineux se détacher de la couverture et passer à travers la fenêtre sans lui causer le moindre dommage. Le pentacle prit de l’altitude tout en se remettant à l’horizontale. Il se stabilisa à une centaine de mètres d’altitude, avant de se mettre à grandir. En quelques minutes, son diamètre était si grand qu’il englobait toute la France. Il perdit alors de l’altitude jusqu’à entrer en contact avec le sol. À ce moment-là, sa luminosité doubla, ce qui rendit ce gigantesque pentacle visible de l’espace. Plusieurs satellites de surveillance prirent des clichés qui embarrassèrent nombre de scientifiques, incapables d’expliquer de manière rationnelle ce phénomène magique. Le pentacle brilla pendant 20 ou 30 secondes environ, avant de disparaître, emportant avec lui plusieurs centaines de personnes, en majorité des enfants ou des adolescents, dont Ambre et Océane, sans laisser aucune trace. Beaucoup d’élèves furent fortement perturbés par la disparition des deux amies…
le reste viendra plus tard