La réaliter des legendes (fiction non final fantasy)

Les romanciers en herbe pourront nous faire partager leurs oeuvres littéraires !

Modérateur : Divinités du Sanctuaire Sacré

goju
Disciple Niveau 3
Disciple Niveau 3
Messages : 355
Inscription : 21 janv. 2005 21:00
Localisation : Dans ma mandriva !
Finaland  :

La réaliter des legendes (fiction non final fantasy)

Messagepar goju » 03 nov. 2007 21:02

bonjour tout le monde !

je présente ici une fiction que je n'est pas écrite mais que je publie avec l'autorisation de l'auteur. Cette histoire n'est pas baser sur Final Fantasy, que se soit de prêt ou de loin ^^

je publierais d'ici peu mon propre texte, baser sur celui ci, les 2 peuvent se lire indépendamment bien sur mais c'est mieux quand on lit les 2 !


Prologue

La porte se trouve là, devant la jeune femme qui la regarde. Elle est immense, démesurée au point qu’elle a l’impression d’attraper un torticolis en essayant de distinguer le haut des battants. D’étranges symboles ornent la porte. La jeune femme ne les comprends pas, mais elle sent qu’il ne s’agit que d’une question de temps, et qu’elle saura bientôt les lire. Un gigantesque pentacle fait d’argent orne la porte, qui le coupe exactement en deux. Deux gigantesques dragons asiatiques, à la mesure de la porte, étaient enlacés l’un autour de l’autre devant celle-ci, comme pour la protéger. Leurs yeux brillaient comme des étoiles dans cet étrange univers obscur. La jeune femme ne pensait pas, ne ressentait rien. Du moins c’est ce qui lui semblait, car elle ressentit de la surprise lorsqu’un livre apparut. La couverture du livre ressemblait beaucoup à la porte, avec les mêmes symboles et le même pentacle. Une voix retentit alors. Grave et douce, elle parut familière à la jeune femme, même si c’était la première fois qu’elle l’entendait.
–Toi seule pourra lire l’incantation du passage, mon enfant. Toi seule pourra ramener les tiens dans ce monde qui est le votre.
Les dragons se séparèrent alors dans un silence irréel, et la porte commença à s’ouvrir, laissant filtrer un mince rayon de lumière…



Chapitre un : le livre du passage


Ce fut une sensation de mouvement qui me fit émerger du sommeil. J’ouvris péniblement un œil, pour voir ma sœur me secouer en me regardant d’un air mi-agacé mi-amusé.
–Keskiya ? Grommelais-je d’un ton revêche, regard noir à l’appui, un peu gâché par le fait que je sois encore à moitié endormie.
–Y a qu’il est sept heures passées et qu’il faut que tu te lèves si tu veux pas louper le car.
–Fous-moi la paix alors. J’me lève.
–D’accord, mais te rendors pas !
–’Vais essayer.
Je me redressais dans mon lit en baillant largement. Une semaine. Ça faisait une semaine que je faisais toujours le même fichu rêve qui m’empêchait de dormir correctement. Et en plus, je n’arrivais pas à comprendre ce qu’il voulait dire. Encore à moitié endormie, je mis quelques secondes à réaliser que j’essayais d’enfiler ma chaussure gauche sur le pied droit. Sans avoir enfilé le pantalon. La journée commençait bien, tiens. Après avoir tout mis au bon endroit, je descendis prendre mon petit-déjeuner. J’ouvris le frigo, pour constater qu’il n’y avait plus de mon soda light favori. Super… J’allais devoir carburer sans ma boisson préférée, car, après vérification, il s’avéra qu’il n’y en avait plus non plus en réserve. Merveilleux… Encore une journée formidable en perspective. Je m’assis à la table après avoir attrapé un paquet de cookies. Mon frère me regarda bizarrement.
–Tu sais que t’as une tête de zombie ?
–Oui, je sais, grognais-je. Ça fait une semaine que tu me le dis.
–Ouais, mais là, c’est encore pire que d’habitude.
–Y a plus de Coca. Chuis en manque.
–Tu l’as fini hier soir, tu t’en souviens ? Me rappela ma sœur.
Après quelques secondes de réflexion, je réalisais qu’elle avait raison. Avec un grognement las, je me mis en devoir de faire un sort à la boîte de gâteaux qui se trouvait devant moi.
–Tout va bien ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Nan. J’arrête pas de faire le même rêve depuis une semaine et ça commence à me taper sur le système.
–Comment ça le même rêve ? Y a pas des détails qui changent ?
–Nan. Dans ce rêve, y a une gigantesque porte qui apparaît. Dessus, il y a des symboles bizarres, qui semblent fait en argent, plus un gigantesque pentacle, et après je vois un livre qui ressemble vaguement à un grimoire. Sur la couverture, y a un pentacle dessiné avec ce qui ressemble à de l’argent, plus les mêmes symboles que sur la porte. Après, j’entends une voix qui dit que je suis la seule à pouvoir lire l’incantation du passage.
–Et ?
–Ben, en général, c’est le moment où tu viens me secouer pour me réveiller. Parfois, y a les dragons qui gardent la porte qui se séparent, et elle commence à s’ouvrir en laissant filtrer un rayon de lumière. J’ai jamais le temps de savoir ce qu’il y a derrière.
–Zut.
–Comme tu dis.
Je lâchais un nouveau bâillement avant d’avaler un autre cookie. Ma sœur revint dans la cuisine en soupirant.
–On a droit à un temps de chien aujourd’hui aussi.
–Y pleut toujours ?
–À verse. Je vais encore finir trempée.
–Si t’acceptais de mettre un blouson aussi, ça arriverait pas… Au moins, ça fait des réserves pour l’été.
–Très drôle. Je te rappelle que je hais les blousons, Océane.
–Tu pourrais aussi prendre ta douche dehors, ça nous ferait des économies, rigolais-je, avant d’esquiver la serviette que ma sœur me lança.
–T’es pas drôle ! S’exclama-t-elle, souriant malgré tout.
–Pour une fois que je fais de l’humour, tu pourrais faire semblant de trouver ça drôle !
–T’as encore des progrès à faire ma vieille, alors compte pas sur moi !
–T’es méchante, chuis pas vieille !
Elle se contenta de me tirer la langue. Il y eut ensuite une discussion assez houleuse au moment du départ, quelques minutes plus tard : ma sœur voulait garder les clés alors qu’elle n’était même pas sûre de rentrer la première. Finalement, la clé fut mise dans sa cachette habituelle. Une curieuse impression m’envahit au moment de partir. Je restais immobile, le regard fixé sur le ciel pluvieux. J’entendais comme une voix, un murmure presque inaudible, qui m’obligea à tendre l’oreille pour pouvoir l’entendre :
–Viens… mon enfant. Viens me rejoindre, là où est ta place…
Une main se posa alors sur mon épaule, me faisant sursauter. Il ne s’agissait que de ma sœur, que je n’avais pas sentie approcher.
–Ça va Océane ? Me demanda ma sœur d’un air inquiet.
–Heu… Ouais, ouais. Ça va. Pourquoi ?
–T’avais vraiment l’air dans la lune.
–T’as rien entendu ?
–Entendu quoi ?
–Une… Non, rien. Laisse tomber. J’dois encore dormir à moitié. ’Faut que je me dépêche d’émerger complètement avant d’arriver en cours…
–Bah pourquoi ?
–Ben je commence par philo, et c’est déjà dur de comprendre en temps normal…
–Ma pauvre… Allez, viens, ou on va louper le bus et je vais finir en serpillière…
–D’accord, j’arrive. Mais tu sais, tu devrais te mettre aux blousons, ça peut que te faire du bien !
On continua à se chamailler gentiment sur le chemin du lycée. Je n’avais plus entendu la voix du trajet, mais je ressentais une curieuse impression d’attente qui me pesait. Durant la première heure, j’avais eu beaucoup de mal à suivre le cours, étant donné que mon rêve ne cessait de m’obséder. J’avais fait encore plus de fautes que d’habitude, et j’ai passé plus de la moitié de la pause à les corriger. Une fois que j’eus fini, je posais mon stylo plume et me massais le poignet avec un soupir de soulagement, avant de me frotter les yeux, épuisée. Ma voisine, et accessoirement meilleure amie, se pencha vers moi :
–Ça va pas Océane ?
–Pas super, Ambre, bâillais-je. J’ai pas très bien dormi cette semaine.
–Cauchemars ?
–Non, même pas. Mais j’arrête pas de faire le même rêve…
–Rêve normal ou…
–C’est la question. Mais je penche pour la seconde possibilité.
–Oh… Tiens, j’ai amené quelque chose qui devrait te plaire !
–Encore un dictionnaire de créatures mythiques ? Demandais-je en souriant malgré ma fatigue.
–Je crois pas ! Me répondit-elle en se penchant vers son sac.
–Ha bon ? Comment ça ?
–Ben il ressemble à un grimoire, mais j’arrive pas à comprendre ce qui est écrit, dit-elle en sortant le livre en question. Ça fait une semaine que je l’ai trouvé dans mon grenier, mais je viens juste de penser à te l’amener.
Elle me montra le grimoire, et je restais bouche bée. C’était le livre dont je rêvais depuis une semaine… soit depuis qu’elle l’avait trouvé. Ambre me regarda d’un air inquiet.
–Océane, ça va ? T’es toute pâle…
–Oui, ça va, enfin je crois… C’est ton livre, j’arrête pas d’en rêver depuis une semaine…
–Ha bon ?
–Je peux le voir de plus près ?
–Bien sûr, tiens…
Je pris aussitôt le livre et l’ouvris à la première page. Il semblait à la fois récent et ancien : sa couverture était patinée par le temps, ses pages légèrement jaunies, mais les caractères imprimés semblaient aussi nets que s’il sortait juste de l’imprimerie. Mais si ces caractères étaient inconnus à Ambre, ce n’était pas le cas pour moi : je pouvais les lire aussi clairement que si c’était du français. En l’occurrence, il s’agissait d’une incantation. Je respirais à fond, nerveuse. Puis je lus l’incantation, oubliant tout ce qui se passait autour de moi.
–J’implore votre aide,
Ancien esprits, anciennes âmes,
Aidez-moi à retourner d’où je viens,
Ainsi que tous ceux de ma race…
Bien plus tard, Ambre me raconta que le pentacle dessiné sur la couverture s’était mit à briller au fur et à mesure que je parlais, et elle était même persuadée qu’un pentacle constitué de lumière s’était détaché de la couverture. Comme je tenais le livre ouvert dans mes mains, je n’ai rien vu de tout ça. Ce que j’ai vu ensuite, en revanche, n’avait absolument rien à voir, excepté le pentacle. Lorsque j’ai relevé les yeux après avoir lu l’incantation, je me suis retrouvée debout alors que j’étais assise l’instant d’avant. De plus, je n’étais plus dans la salle de classe, mais dans un espace qui me paraissait infini, inconnu et entièrement noir à l’exception de ce qui se trouvait devant moi : il y avait la porte de mon rêve, et elle était toujours gardée par les deux gigantesques dragons asiatiques enlacés l’un autour de l’autre. Au début, j’ai cru qu’il ne s’agissait que de statues, mais l’un d’eux bougea, tournant sa tête vers moi, vite imité par l’autre. Curieusement, je ne me sentais absolument pas effrayée, j’avais l’impression qu’ils ne me voulaient aucun mal. Légèrement impressionnée par leurs yeux brillants, presque lumineux dans cette obscurité, je demandais d’une voix timide :
–Excusez-moi, mais… est-ce que je peux passer ?
Ils clignèrent des yeux puis s’écartèrent l’un de l’autre dans un silence irréel. Comme dans mon rêve. Je m’avançais d’un pas un peu hésitant, presque gênée, jetant des coups d’œil aux dragons. Mais ceux-ci ne firent rien pour m’arrêter, se contentant d’incliner la tête à mon passage. Parvenue devant la porte, je me dévissais le cou pour essayer de distinguer le haut de la porte. Peine perdue, elle était vraiment trop haute pour ça. Je baissais les yeux avant de choper un torticolis, et mon regard tomba sur le pentacle gravé sur la porte. Le bord inférieur du cercle était tout juste à ma portée, et, guidée par ma curiosité, je posais les doigts sur ce qui me paraissait être de l’argent massif. Qui se mit aussitôt à briller. Puis la porte commença à s’ouvrir en silence, et je sentis l’excitation m’envahir : j’allais enfin découvrir ce qu’il y avait derrière cette porte…

*************

Dans la salle de classe, tous les élèves présents virent le pentacle lumineux se détacher de la couverture et passer à travers la fenêtre sans lui causer le moindre dommage. Le pentacle prit de l’altitude tout en se remettant à l’horizontale. Il se stabilisa à une centaine de mètres d’altitude, avant de se mettre à grandir. En quelques minutes, son diamètre était si grand qu’il englobait toute la France. Il perdit alors de l’altitude jusqu’à entrer en contact avec le sol. À ce moment-là, sa luminosité doubla, ce qui rendit ce gigantesque pentacle visible de l’espace. Plusieurs satellites de surveillance prirent des clichés qui embarrassèrent nombre de scientifiques, incapables d’expliquer de manière rationnelle ce phénomène magique. Le pentacle brilla pendant 20 ou 30 secondes environ, avant de disparaître, emportant avec lui plusieurs centaines de personnes, en majorité des enfants ou des adolescents, dont Ambre et Océane, sans laisser aucune trace. Beaucoup d’élèves furent fortement perturbés par la disparition des deux amies…




le reste viendra plus tard
Final Fantasy sous linux ? Sa serais un pingouin contre une fenêtre non ?

Fumseck
Débutant
Messages : 9
Inscription : 03 nov. 2007 20:59
Localisation : Quelque part entre la terre et les étoiles, ou dans les possibles...
Finaland  :

Messagepar Fumseck » 09 déc. 2007 16:07

:cry: Pourquoi personne répond ?...
Ma santé mentale est bonne pour la poubelle...

Image
(\__/)
(='.'=)
(")_(")

Lapin veut dominer le monde... Pour l'aider, copiez-collez dans votre signature

Sire Auron
Débutant Niveau 3
Débutant Niveau 3
Messages : 37
Inscription : 05 oct. 2007 15:15
Localisation : dans une galaxie lointaine ...
Finaland  :

Messagepar Sire Auron » 24 janv. 2008 18:42

bon , ben j'attends la suite ...
un bon départ , quelques questions commencent à se poser et le style est vif et léger ; c'est prometteur .
..."je prendrai les chemins cachés qui courent
à l'ouest de la Lune , à l'est du Soleil ." ( JRRT )

Image

Fumseck
Débutant
Messages : 9
Inscription : 03 nov. 2007 20:59
Localisation : Quelque part entre la terre et les étoiles, ou dans les possibles...
Finaland  :

Messagepar Fumseck » 27 janv. 2008 21:02

:D *_* enfin quelqu'un qui répond ! Pour la suite faut demander à
Goju ^_^.

Edit : Euh... Pour répondre à ta lettre, ben oui, là c'est moi qui écrit :oops: . La version avec le squatter, là c'est Goju. Comme il a des souçis de pc en ce moment (travaux), je vais éditer à sa place je crois.

Chapitre deux : l’ancien monde




Le soleil était déjà levé depuis un certain temps, réchauffant l’atmosphère de la montagne, mais ses rayons venaient seulement d’éclairer la pente où était allongée une jeune humaine d’une vingtaine d’années. À ses habits, il était clair qu’elle ne venait pas de ce monde. Lorsque le soleil atteignit ses yeux, elle remua, et commença à bouger, émergeant de son profond sommeil.

*************

Le soleil frappait sur mes paupières closes, comme pour m’obliger à me réveiller. Sauf que je n’en avais pas la moindre envie, j’étais trop bien. J’avais enfin vu le livre qui m’obsédait depuis une semaine, ainsi que la porte de mon rêve. Cette pensée me frappa si brutalement que je me redressais comme un ressort, soudain affolée. Je manquais m’étaler au sol, ma main ayant glissé sur une plaque de graviers. Je regardais autour de moi, et constatais que je me trouvais sur le flanc d’une montagne. Seule. J’étais sur un bout de pente relativement dégagé, bien que des éboulis obstruaient la vue un peu plus bas. Rien, absolument rien, ne m’était familier. Je levais les yeux vers le ciel, et manquais m’évanouir : il y avait 3 lunes ! Je me frottais les yeux, puis me pinçais le bras de toutes mes forces, espérant qu’il s’agirait d’un rêve, mais je dus rapidement me rendre à l’évidence : je ne rêvais pas. C’était bien réel. Donc j’étais mal barrée. Au bout d’un certain temps, je finis par réaliser que je tenais un livre contre moi comme s’il s’agissait d’une peluche. Vérification faite, il s’agit du livre qui m’avait amenée ici. J’envisageais quelques secondes de le balancer dans le vide, avant de renoncer sans trop savoir pourquoi. Je regardais autour de moi avec appréhension. J’étais perdue en plein milieu de nulle part, dans une dimension complètement différente de la mienne et dont j’ignorais absolument tout. En soupirant, je me suis demandée ce qu’il pourrait bien m’arriver de pire… Cette pensée m’avait à peine traversée l’esprit qu’un rugissement me faisait sursauter. Un dragon me survola, ralentissant légèrement pour m’observer. Soit il ne me trouva pas à son goût, soit il ne me trouva pas digne d’intérêt. Ce dont je n’allais pas me plaindre, remarquez. Il accéléra à nouveau, semblant se diriger vers une ville qui se situait juste aux pieds des montagnes. Après avoir longuement hésité, je finis par décider de l’imiter. De toutes manières, il fallait bien que j’aille quelque part, et dans une ville, je pourrais peut-être dénicher de l’aide. Je me levais donc et me mis en route, dévalant par moments la pente sur les fesses, car elle était plutôt raide. Je finis par arriver au niveau des éboulis, pour constater qu’il s’agissait de monstrueux rochers, qui ne ressemblaient pas, en plus, à la roche de la montagne environnante. Je restais là un moment, me demandant comment ces rochers avaient bien pu se retrouver là. Je finis par hausser les épaules, et contournais un rocher plus gros que les autres… Avant de tomber en arrêt, bouche bée, de stupeur. À une dizaine de mètres de moi se trouvait un griffon allongé sur le sol. Mais pas de son plein gré. Il me fallut plusieurs secondes pour capter que les lignes plus sombres sur les plumes et le pelage du griffon étaient des cordes, lesquelles étaient attachées à des piquets enfoncés dans le sol. Les cordes étaient plus sombres que le griffon, car il était d’une magnifique couleur argentée. Il tourna soudain la tête dans ma direction, me clouant sur place. Ses yeux n’étaient pas simplement jaunes, mais dorés, brillants, de la même couleur que ceux des faucons ou des aigles, tels les pygargues à tête blanche d’Amérique. Je finis par me secouer et je décidais d’aller l’aider. Je ne pouvais pas, en mon âme et conscience, le laisser comme ça ! Son regard sembla se poser derrière moi, tandis que les plumes de son cou se hérissaient et qu’il émettait un sifflement strident. J’eus à peine le temps de me demander ce qu’il lui prenait que je reçus un violent coup à l’arrière du crâne…
Lorsque je repris conscience, j’avais une abominable migraine, dont les pulsations douloureuses paraissaient se concentrer à l’arrière de ma tête, là où devait probablement se situer ma bosse. Je tentais de lever une main pour évaluer les dégâts, sans y parvenir. Pas de mon plein gré, vu que j’étais attachée. À force de contorsions, je parvins à m’asseoir, ce qui fut assez difficile avec les mains attachées dans le dos. En levant les yeux, je croisais le regard d’un homme, qui m’observait d’un air bizarre, mi-sarcastique, mi-… je ne sais pas trop quoi, mais quelque chose qui me filait des frissons. J’eus assez brusquement la quasi-certitude qu’il me déshabillait du regard, et je remontais mes genoux devant moi. Il sourit, l’air amusé.
–Je crois que je pourrais tirer un bon prix de toi au marché, gamine. Et avec le griffon, je devrais arriver à me faire pas mal d’argent.
J’ouvris de grands yeux choqués en comprenant de quoi il parlait : ce mec était un marchand d’esclaves ! Il était hors de question de finir comme une vulgaire marchandise ! Le griffon émit des cris aigus, visiblement furieux. L’homme se détourna de moi et commença à se moquer du griffon qui se débattait entre ses liens. Je profitais du fait que l’homme ne s’intéressait plus à moi pour plonger les mains dans mon sac, à la recherche de mon couteau de poche. Heureusement, il n’avait pas pensé à fouiller mes affaires. Après quelques tentatives ratées et une quasi-crise de nerfs, je parvins à saisir mon couteau et à le déplier. Je vis que l’homme tenait une dague et qu’il en menaçait le griffon, qui ne paraissait pas plus impressionné que ça, du moins c’est ce que j’en ai déduis de son attitude. Je me suis dépêchée de couper mes liens et j’ai remué les doigts pour rétablir la circulation du sang. Je me levais discrètement et saisis une bouteille de ce qui devait probablement être de l’alcool. Je m’approchais par-derrière de l’homme, qui déclara juste à ce moment-là :
–Je vais te tuer, sale monstre ! J’obtiendrais un aussi bon prix de toi mort que vivant. Adieu ! Dit-il en s’apprêtant à frapper avec sa dague.
Malheureusement pour lui, il se trouvait en position accroupie, et je n’ai donc eu aucun mal à l’assommer avec la bouteille dans un grand « CRASH ! ». L’homme s’écroula à moitié sur le griffon, qui me regarda d’un air assez étonné. Je reniflais ce qu’il restait de la bouteille par curiosité, et le regrettais aussitôt.
–Pouah ! Commet on peut boire un truc qui pue autant ? Grommelais-je pour moi-même, avant de lâcher la bouteille en grimaçant de dégoût.
Je saisis ensuite l’homme par le col en grommelant :
–Le seul monstre que je vois dans le coin, c’est toi, espèce d’enfoiré !
Je le traînais sur quelques mètres, histoire d’éviter une éventuelle mauvaise surprise s’il reprenait trop vite connaissance. J’attrapais ensuite un rouleau de corde et le ligotais de mon mieux, espérant que ça tiendrait le plus longtemps possible, mes connaissances se limitant aux nœuds simples. Une fois certaine qu’il ne bougerait pas avant un moment, je revins auprès du griffon et récupérais la dague, le griffon me regardant d’un air étrange. Je me suis penchée sur lui et j’ai commencé à couper les cordes qui l’immobilisaient, lâchant de temps à autre des jurons devant la solidité des cordes. Il ne me vint même pas à l’esprit que le griffon aurait pu m’attaquer une fois libre. Non, pour une raison mystérieuse, j’étais certaine qu’il ne me ferait aucun mal. Je délivrais enfin le griffon, qui se remit sur ses pattes avec hésitation. Il déploya ses ailes avec précaution au début, puis avec plus d’assurance. Il s’ébroua, puis parut vérifier qu’il n’était blessé nulle part. Pour ma part, je lâchais la dague avec une grimace de dégoût. Je pivotais ensuite, cherchant mon livre du regard, le trouvant tout près de l’endroit où j’avais été attachée. Je le récupérais avec un soupir de soulagement, avant de me tourner vers le griffon qui avait fini son inspection et qui ne semblait pas savoir quoi faire. Je m’adressais à lui, pas sûre qu’il me comprendrait (après tout, je viens d’une autre dimension) :
–Tu ferais mieux de partir, lui suggérais-je, je doute qu’il soit venu seul. S’il a des amis, ils vont sûrement rappliquer.
Sur ce, je mis mon propre conseil en pratique, et repris là où j’en étais avant d’être assommée, recommençant à descendre la montagne. Au bout d’un très long moment, je tombais (littéralement) sur un chemin, qui semblait en prime mener vers la ville. Le soleil tapait assez dur, mais il y avait pas mal de nuages, et je priais pour qu’il ne se mette pas à pleuvoir. Par chance, j’avais de quoi boire dans le sac que je transportais toujours avec moi. Ça m’avait attiré des moqueries à une époque, mais Ambre m’avait défendue. Ambre… J’étais inquiète pour elle. Elle devait être arrivée assez loin de moi… En tous cas, j’étais contente d’avoir mon sac. Je songeais un moment à y mettre mon livre, histoire de ne plus le porter à la main, avant d’y renoncer en voyant tout ce qu’il y avait dedans, entre les livres et les trucs à grignoter, qui consistaient d’ailleurs en quelques barres de céréales, certaines un petit peu écrasées… Il m’en restait juste de quoi arriver jusqu’à la ville, mais après… Je chassais ces pensées négatives et m’obligeais à penser avec optimisme. Vu ce que j’avais déjà vu, je pouvais raisonnablement espérer qu’il y aurait des elfes dans cette ville. Tout ce que j’avais à faire, c’était de leur demander leur aide, en espérant qu’ils acceptent… « Pense positif, ma fille, me repris-je. C’est ça la clé », me dis-je, assez inquiète malgré moi. Je fis une pause vers midi, le temps d’avaler mes barres de céréales, et je repris ma route. J’arrivais en ville à la fin de l’après-midi, et restais clouée sur place. J’avais imaginé des tas de choses, mais ce que j’avais devant les yeux dépassait tout. En cinq minutes, je comptais au moins 6 ou 7 races différentes : nains, elfes, centaures, humains, plus d’autres auxquelles j’étais incapable de donner un nom. L’une d’elles ressemblait à un croisement entre un petit dinosaure carnivore et un humain. Des ricanements me sortirent de mon état de choc. Une dizaine d’hommes m’observait d’un air mi-amusé, mi-lubrique. Je frissonnais, et m’empressais d’entrer dans la ville pour leur échapper. Malheureusement, ils me suivirent en m’interpellant, espérant sûrement se servir de moi… ou plutôt de mon corps. N’espérez pas en savoir plus, je reste dans le tout public là. J’eus beau essayer de les semer, ils étaient en groupe, moi j’étais seule, et je ne connaissais pas la ville, contrairement à eux. Les gens me regardaient d’un air surpris, certains s’écartant de moi. Ce qui était certainement dû à la manière dont j’étais habillée : jean, t-shirt et baskets. Vêtements ordinaires là d’où je venais, mais anormaux ici : les gens étaient vêtus de tuniques et de bottes, voire de kimonos pour des gens qui ressemblaient à des asiatiques. Comme je ne regardais pas exactement où j’allais, plus occupée à chercher de l’aide, je finis par buter dans…
–Aïe ! Chuis désolée… M’sieur.
On dira quelque chose. Il s’agissait d’une de ces créatures humanoïdes que j’ai cité un peu plus haut. Il (par défaut, je le classais dans la catégorie « mâle ») mesurait dans les 1m80-90. Sa peau était écailleuse, il possédait une queue fine qui s’agitait, probablement sous l’effet de l’agacement, ses mains possédaient cinq doigts griffus et agiles avec un pouce opposable, ses pieds ressemblaient à ceux des dinosaures carnivores. Sa tête possédait un museau assez court, des yeux jaunes aux pupilles fendues, qui exprimaient présentement un certain agacement. Un peu effrayée, je fis un pas en arrière. Il fronça les sourcils (ou plutôt ce qui lui en tenait lieu), puis son expression s’est légèrement adoucie et il s’est adressé à moi d’une voix légèrement sifflante :
–Tu as un problème ?
–Non, balbutiais-je en me reprenant. C’est juste que je n’avais jamais vu de gens comme vous…
J’avais dit « gens » là où d’autres auraient dit « créatures », au cas où il l’aurait mal prit. Visiblement, j’avais fait le bon choix, car sa queue cessa de s’agiter et il me sourit. Son visage avait certains traits humains qui faisaient que ce geste n’était pas aussi menaçant qu’il aurait pu l’être. Il se tourna complètement vers moi, son vêtement bruissant dans le vent. Car il était vêtu de ce qui aurait pu s’apparenter aux robes des moines, mais sans la cordelette de la taille, avec une capuche, et qui semblait faite dans des tissus riches, brodés de curieux symboles qui devaient avoir une signification dans sa langue. Il tenait aussi un bâton gravé de runes similaires, orné d’un énorme et magnifique saphir sur son extrémité supérieure. Il surprit mon regard émerveillé et sourit, amusé.
–Je te déconseille d’y toucher sans mon autorisation, ça te tuerait.
–C’est quoi comme pierre ? Demandais-je, fascinée. On dirait un saphir.
Il secoua la tête, l’air amusé.
–Pas tout à fait. C’est une Ondine. Un esprit de l’eau matérialisé avec lequel j’ai lié un pacte. D’où est-ce que tu viens pour ignorer ce genre de choses ?
–Heu… Des montagnes, répondis-je.
Sur ce point, je ne mentais pas. Sa pierre brilla alors, et il me dévisagea :
–Tu ne me mens pas, mais tu ne me dis pas toute la vérité. Pourquoi ?
–Ben… C’est assez compliqué… Vous pourriez m’aider ?
–Tu as des ennuis ? Me demanda-t-il en penchant légèrement la tête sur le côté.
Avant que j’aie eu le temps de lui répondre, les hommes qui me suivaient depuis mon arrivée en ville débouchèrent sur la place où nous nous trouvions, occupée au centre par une fontaine imposante. L’un des hommes me désigna du doigt en criant : « La voilà ! ». La bande se dirigea vers nous, l’un d’entre eux se trouvant devant les autres : il devait probablement s’agir du chef de la bande. Effrayée, je me rapprochais du magicien, qui me paraissait en cet instant moins inquiétant que ces types. Le chef et sa bande s’arrêtèrent à quelques mètres de nous, m’étudia, étudia celui qui se trouvait à côté de moi, et déclara :
–Cette fille est à moi, le saurien. Alors écarte-toi.
Ce dernier, au lieu de s’exécuter, avança calmement d’un pas et posa sa main libre sur mon épaule.
–Cette jeune fille est sous ma protection. Si tu la veux vraiment, il te faudra te battre. Et pas à la force des muscles, mais avec de la magie, si tu es assez intelligent pour comprendre.
L’homme crispa les mâchoires de fureur, avant de faire un geste en direction de sa bande, qui se précipita vers nous. Aussitôt, le « saurien » planta son bâton dans le sol d’un petit coup sec, et murmura quelques mots que je ne compris pas. En réponse, sa pierre se mi à briller, et soudain, un puissant jet d’eau jaillit de la fontaine, balayant les hommes. L’eau sembla ensuite se rétracter, et prit une forme semi-humaine, celle d'une jeune femme nue jusqu’à la taille, avec des espèces de nageoires à la place des oreilles. Elle sourit, visiblement amusée, avant de retourner dans la fontaine, la pierre cessant alors de briller. Pour ma part, je remontais ma mâchoire, comprenant qu’il devait s’agir de l’Ondine. Le magicien sourit d’un air amusé devant le spectacle qu’offraient les hommes assommés, puis il se tourna vers moi.
–Allons-y. Au fait, quel est ton nom ?
–Heu… Océane. Je m’appelle Océane. Et vous ?
–Rochan.
–Rochan ? C’est un drôle de nom.
–Comme le tien, il se rapporte à l’océan.
–Ah bon…
Sur ce, il me guida jusqu’à l’auberge où il logeait en attendant ses compagnons, qui formaient un groupe « légèrement hétéroclite » selon ses propres mots, composé, outre de lui-même, d’un elfe, d’un nain, et d’un homme, qui se trouvait d’ailleurs être un excellent voleur…bien qu’il se fasse attraper de temps à autre. Il ajouta, en riant, que c’était généralement très animé, l’elfe et le nain étant, contre toute attente, d’excellents amis. D’habitude, m’expliqua-t-il, les elfes et les nains avaient beaucoup de mal à se supporter, mais lorsqu’il avait connu ces deux-là, ils étaient visiblement ensemble depuis un bon moment. Ils se chamaillaient très souvent, mais restaient amis malgré tout. Lorsque nous sommes arrivés à l’auberge, il commençait à faire nuit, et j’étais affamée. Je tombais également de fatigue, et la faim était la seule chose qui parvenait à me maintenir éveillée. Je ne me fis pas prier pour dévorer le poulet rôti et les pommes de terres qui l’accompagnaient, mais j’eus ensuite du mal à rejoindre la chambre, qui se situait « seulement » au premier étage. Je m’écroulais dans le lit le plus proche et m’endormis presque tout de suite…

*************

Rochan remonta la couverture sur l’adolescente, laquelle était toujours agrippée à son grimoire, bien qu’elle fut plongée dans un profond sommeil. Il tenta de le lui enlever avec douceur, mais elle s’y cramponna encore plus fort et gémit dans son sommeil. Il finit par renoncer avec un soupir, et se contenta de l’observer. Il étudia longuement le livre, se demandant pourquoi est-ce que celui-ci lui paraissait si familier. Il finit par réaliser que cela lui rappelait les livres conservés dans les temples Asians. Il était le seul Silieen qui ait jamais eut le privilège d’entrer dans ces temples, habituellement réservés aux Asians qui venaient prier ceux qu’ils appelaient Kami. Très peu d’étrangers à leur ethnie avaient le droit d’entrer dans leurs temples, et encore moins ceux qui appartenaient à d’autres races que les humains. Mais lui avait une autorisation spéciale, une faveur particulière, l’expression d’une infinie reconnaissance… Il soupira et secoua la tête, décidant d’aller se reposer. Tel qu’il le connaissait, Shen allait certainement s’introduire en douce en pleine nuit dans les jours qui viendraient. Alors autant qu’il se repose un peu… Sauf que son repos fut de courte durée… Il fut réveillé aux alentours de minuit par la sensation d’une présence dans la pièce. Pas encore entièrement réveillé, il jeta, par réflexe, sa dague en direction de l’intrus, qui l’esquiva de justesse en proférant un des plus grossiers jurons pouvant exister en ce monde. Reconnaissant ce juron, Rochan poussa un soupir las. Il ne connaissait qu’une seule personne capable de jurer ainsi…
–Par les dieux, Shen, quand apprendras-tu à utiliser les portes ?
–Lorsque les griffons seront humbles, répondit le voleur en se relevant. Mes compliments, tu vises de mieux en mieux, tu as bien failli m’avoir cette fois.
–J’ai de l’entraînement, soupira Rochan en se levant. Parles moins fort.
–Pourquoi ? S’enquit le voleur d’un ton enjoué, baissant tout de même la voix, conscient que son ami ne le louperait plus maintenant qu’il était entièrement réveillé.
–Pour ça… Dit Rochan en se dirigeant vers le lit où dormait Océane, qui ne s’était même pas réveillée lorsque la dague était venue se planter dans le bois du mur, juste au-dessus de sa tête.
Il récupéra sa dague, tandis que Shen s’approchait, étonné.
–Mais où tu l’as dégottée celle-là ?
–Dans la rue, elle fuyait un groupe d’humains qui ne devait pas lui vouloir beaucoup de bien.
–Ho… Je suppose qu’il s’agissait des types trempés et inconscients à qui j’ai fait les poches avant de venir te rejoindre, dit Shen avec humour. C’est ton œuvre, pas vrai ?
Rochan roula des yeux d’un air exaspéré, mais il était plus amusé que réellement agacé. Il connaissait Shen depuis un moment, et il avait fini par s’habituer à sa personnalité. Mais Shen savait aussi être sérieux lorsqu’il le fallait ou que la situation l’exigeait. Rochan eut un geste de la main, avant de lui demander :
–Et les autres ?
–Ils seront là demain, dit Shen en redevenant sérieux. Ils m’ont envoyés pour te prévenir. Je suppose qu’elle va venir avec nous ?
–Exact. Elle est seule, et j’ai l’impression qu’elle n’est pas d’ici…
–Hein ? Comment ça ?
–Je n’en sais rien pour le moment, je comptes aller au temple Asian demain pour me renseigner justement.
–J’aurais bien aimé t’accompagner, mais je suis interdit de séjour dans les temples… Je me demande bien pourquoi…
–Peut-être parce que la dernière fois que tu es entré dans un temple, tu as essayé de voler la figurine du dieu, dit Rochan d’un air amusé.
–Oui, c’est une raison… Fit Shen d’un air méditatif. Mais elle m’avait fait de l’œil… Et me voilà à jouer les nounous maintenant… soupira-t-il d’un air exagérément théâtral, ne récoltant qu’un gloussement amusé de la part de son ami…
Ma santé mentale est bonne pour la poubelle...

Image
(\__/)
(='.'=)
(")_(")

Lapin veut dominer le monde... Pour l'aider, copiez-collez dans votre signature


Revenir à « Fan-Fics »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 10 invités